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Le soutra du Lotus

 
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Coeur de Loi


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MessagePosté le: 29/09/2008 15:58:04    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

_____________

Le soutra du lotus
_____________

Voici la version des originaux sanskrits, traduits en français par M. Eugène BURNOUF en 1852, les noms et les mots encore en sanskrit ont été traduits pour une meilleure lecture. C’est le plus important des soutras canoniques de la tradition bouddhiste du Mahayana, il y a 27 chapitres et le titre sanskrit est Saddharmapundarika : “La fleur du lotus de la loi sublime".





_____________

Présentation
_____________

C'est le coeur de la Loi bouddhiste pour la tradition Mahayana, l'accès directe à la description de l'Éveil par le Bouddha. Le livre contenant l'essentiel de la Loi du Bouddha dans son entier, difficile d'accès, vaste et profond.

"L'ensemble des enseignements possédés par l'Ainsi-Venu, l'ensemble des pouvoirs miraculeux et souverains de l'Ainsi-Venu, l'ensemble du réceptacle des mystères de l'Ainsi-Venu, l'ensemble des modes fort profonds de l'Ainsi-Venu sont tous révélés et manifestés dans ce texte canonique. Voilà pourquoi vous devrez, après la Disparition de l'Ainsi-Venu, de tout coeur l'accepter, le garder, le lire, le réciter, l'expliquer, le copier et pratiquer selon ce qui y est exposé."

(Soutra du lotus, chapitre 20 stance 21)

Sur les manuscrits originaux après l'invocation aux Bouddhas et Bodhisattvas, il y a une stance qui n'appartient pas au soutra du lotus :

"J'exposerais le livre du lotus blanc de la loi des hommes vertueux, ce roi des discours développés, qui est l'enseignement, la communication et la règle de la vérité suprême, et la grande voie de la réalité."




_____________

Sommaire
_____________

01 - Le sujet
02 - L'habileté dans l'emploi des moyens
03 - La parabole
04 - Les inclinations
05 - Les plantes médicinales
06 - Les prédictions
07 - L'ancienne application
08 - Prédiction relative aux cinq cents religieux
09 - Prédiction relative à Ânanda, à Râhula, et aux deux mille religieux
10 - L'interprète de la Loi
11 - Apparition d'un temple
12 - L'effort
13 - La position commode
14 - Apparition d'êtres d'Éveil
15 - Durée de la vie de l'Ainsi-Venu
16 - Proportion des mérites
17 - Indication du mérite de la satisfaction
18 - Exposition de la perfection des sens
19 - Le religieux Toujours-sans-Mépris
20 - Effet de la puissance surnaturelle de l'Ainsi-Venu
21 - Les formules
22 - L'ancienne méditation de Roi-des-Remèdes
23 - L'Être-d'Éveil Son-Merveilleux
24 - Récit parfaitement heureux
25 - L'ancienne méditation du roi Ornement-Sublime
26 - La satisfaction de Sage-Universel
27 - Le dépôt

_____________

Sources de cette version traduite du sanskrit :

Dans Wikisource :
http://fr.wikisource.org/wiki/Lotus_de_la_bonne_loi
Sur Archive :
http://www.archive.org/stream/MN40239ucmf_2#page/n5/mode/2up
Sur Google Livres :
http://books.google.fr/books?id=6gU-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&rv…

_____________

Téléchargement :

- Tous les scans du soutra du lotus :
http://ia311542.us.archive.org/2/items/MN40239ucmf_2/MN40239ucmf_2_orig_tif…
- En vidéo sur Dailymotion :
http://www.dailymotion.com/Coeur-de-Loi

_____________

Commerce :

- Version traduite du sanscrit :
http://www.amazon.fr/Lotus-bonne-loi-Burnouf-E/dp/272000894X/ref=sr_1_1?ie=…
- Version traduite du chinois :
http://www.amazon.fr/Sûtra-du-lotus-Collectif/dp/2213598576/ref=sr_1_1?ie=U…
- Version traduite de l'anglais de celle du chinois :
http://www.amazon.fr/Sûtra-du-Lotus-Burton-Watson/dp/2846541809/ref=sr_1_7?…
_________________
_________________


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MessagePosté le: 13/05/2009 21:24:04    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 1 : Introduction
Toutes les personnes rassemblées pour entendre le prêche du Bouddha sont décrites. Il enseigne le discours "des sens infinis" puis entre dans une profonde méditation, des prodiges apparaissent qui sont des présages annonciateurs de l'exposé de l'enseignement suprême.


_____________

Chapitre 1

Le sujet

_____________

"Ôm ! Adoration à tous les Éveillés et les Êtres-d'Éveil !"


1
Voici ce que j'ai entendu. Un jour le Bienheureux se trouvait à Maison-le-Roi, sur la montagne du Pic-du-Vautour, avec une grande troupe de religieux, de mille deux cents religieux, tous vénérables, exempts de toute faute, sauvés de la corruption du mal, parvenus à la puissance, dont les pensées étaient bien affranchies, dont l'intelligence l'était également, sachant tout, semblables à de grands éléphants, qui avaient rempli leur devoir, accompli ce qu'ils avaient à faire, déposé leur fardeau, atteint leur but, supprimé complètement les liens qui les attachaient à l'existence; dont les pensées étaient bien affranchies par la science parfaite; qui avaient obtenu cette perfection suprême d'être complètement maîtres de leurs pensées; qui étaient en possession des cinq connaissances surnaturelles, tous de grands auditeurs.

C'étaient entre autres le respectable Âdjñâtakâundinya, Açvadjit, Vâchpa, Mahânâman, Bhadrika, Mahâkâçyapa, Uruvilvâkâçyapa, Gayâkâçyapa, Çâriputtra, Mahâmâudgalyâyana, Mahâkâtyâyana, Aniruddha, Rêvata, Kapphina, Gavâmpati, Pilindavatsa, Vakula, Mahâkâuchthila, Bharadvâdja, Mahânanda, Upananda, Sunanda, Pûrnamâitrâyanîputtra, Subhûti, Râhula, tous ayant le titre de vénérable.

Avec eux se trouvaient encore d'autres grands auditeurs, comme le respectable maître Ânanda, et deux autres milliers de religieux, dont les uns étaient maîtres et les autres ne l'étaient pas; six mille religieuses ayant à leur tête Mahâpradjâpatî, avec la religieuse Yaçôdharâ, la mère de Râhula, accompagnée de sa suite.


2

Avec eux se trouvaient seize hommes vertueux, c'étaient Bhadrapâla à leur tête, Ratnâkara, Susârthavâha, Ratnadatta, Guhagupta, Varunadatta, Indradatta, Uttaramati, Viçêchamati, Vardhamânamati, Amôghadarçin, Susamprasthita, Suvikrântavikramin, Anupamamati, Sûryagarbha, Dharanîdhara. Et avec le roi du Magadha, Adjâtaçatru fils de Vâidêhî.

Il se trouvait aussi là quatre-vingt mille Êtres-d'Éveil, tous incapables de retourner en arrière; tous attachés à un seul et même objet, c'est à dire à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; ayant acquis la connaissance des formules; affermis dans la grande puissance; faisant tourner la roue de la loi qui ne peut revenir en arrière; ayant honoré plusieurs centaines de milliers d'Éveillés; ayant fait croître les racines de vertu qui étaient en eux en présence de plusieurs centaines de milliers d'Éveillés; ayant entendu leur éloge de la bouche de plusieurs centaines de milliers d'Éveillés; gouvernant par la charité leur corps et leur esprit; habiles à pénétrer la science de l'Ainsi-Venu; doués d'une grande sagesse; ayant acquis l'intelligence de la perfection de la sagesse; célèbres dans plusieurs centaines de milliers d'univers; ayant sauvé plusieurs milliers de myriades de milliards d'êtres vivants.

C'étaient entre autres l'Être-d'Éveil, le grand être Doux-et-Glorieux devenu prince, Considérant-les-Voix-du-Monde, Obtention-de-Grande-Autorité, Zèle-Constant, Sans-Repos, Porteur-de-Joyaux, Masse-de-Joyaux, Roi-des-Remèdes, Remèdes-Supérieurs, Au-Delà-des-Trois-Mondes, Don-Héroïque, Lune-de-Joyaux, Éclat-Lunaire, Pleine-Lune, Grande-Force, Muni-de-Grande-Force, Force-sans-Mesure, Grande-Prédication-Joyeuse, Vertueux-Gardien, Précepteur-Dirigeant, Intelligence-Inépuisable, Splendeur-Royale, Amour-Bienveillant, Lion.


3

Et Çakra, l'empereur des dieux, avec une suite de vingt mille fils des dieux, tels que le fils des dieux Tchandra, Sûrya, Samantagandha, Ratnaprabha, Avabhâsaprabha; avec vingt mille fils des dieux ayant à leur tête de tels dieux.

Avec les quatre grands rois celestes ayant une suite de trente mille fils des dieux, tels que le grand roi celeste Virûdhaka, Virûpâkcha, Dhritarâchtra, Vâiçravana, et aussi les fils des dieux Îçvara et Mahêçvara, ayant chacun une suite de trente mille fils des dieux.

Avec Brahmâ, le chef de l'univers d'Endurance, ayant une suite de douze mille fils des dieux, nommés "Corps-Divin", tels que les divins Çikhin et Djyôtichprabha, avec douze mille fils des dieux de corps divin, ayant ces divins à leur tête.

Avec les huit rois des dragons ayant une suite de plusieurs milliers de milliards de dragons, tels que le roi des dragons Nanda, Upananda, Sâgara, Vâsuki, Takchaka, Manasvin, Anavatapta, Utpala.

Avec les quatre rois des chimères ayant une suite de plusieurs milliers de milliards de chimères, tels que le roi des chimères Drûma, Mahâdharma, Sudharma, Dharmadhara.

Avec les quatre fils des dieux nommés "Corps-de-Centaure", ayant une suite de plusieurs milliers de milliards de centaures, le centaure Manôdjña, Manôdjñasvara, Madhura, Madhurasvara.

Avec les quatre empereurs des titans ayant une suite de plusieurs milliers de milliards de titans, tels que l'empereur des titans Bali, Suraskandha, Vêmatchitra, Râhu.

Avec les quatre empereurs des griffons ayant une suite de plusieurs myriades de milliers de milliards de griffons, tels que l'empereur des griffons Mahâtêdjas, Mahâkâya, Mahâpûrna, Mahârddhiprâpta.


4

Or en ce temps le Bienheureux entouré, honoré, servi, respecté, vénéré, adoré par les quatre assemblées, des hommages et des prières desquelles il était Or en ce temps le Bienheureux entouré, honoré, servi, respecté, vénéré, adoré par les quatre assemblées, des hommages et des prières desquelles il était l'objet, après avoir exposé le discours nommé "la grande démonstration", ce discours où est expliquée la loi, qui contient de grands développements, qui est destiné à l'instruction des Êtres-d'Éveil, et qui a été possédé par tous les Éveillés.

Après s'être assis sur le grand siège de la loi qu'il occupait, le Bienheureux, dis-je, entra dans la méditation nommée "la place de la démonstration sans fin"; son corps était immobile, et sa pensée était également arrivée à une complète immobilité.

À peine fut-il entré dans cette méditation, qu'une grande pluie de pétales de petites et grandes fleurs célestes rouges et blanches, se mit à tomber, couvrant le Bienheureux et les quatre assemblées, et que la terre de l'Éveillé toute entière fut ébranlée de six manières différentes. Elle remua et trembla, elle fut agitée et secouée, elle bondit et sauta.

Or en ce temps les religieux et les religieuses, les fidèles des deux sexes, les dieux, les dragons, les génies, les centaures, les titans, les griffons, les chimères, les serpents géants, les hommes, et les êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine, qui se trouvaient réunis, assis dans cette assemblée, ainsi que les rois d'un pays, les rois souverain d'un continent, et les rois souverain des quatre continents, tous avec leur suite, avaient les yeux fixés sur le Bienheureux, remplis d'étonnement et de satisfaction.


5

Or en ce moment il s'élança un rayon de lumière du cercle de poils qui croissait dans l'intervalle des sourcils du Bienheureux. Ce rayon se dirigea vers les dix-huit mille terres d'Éveillé situées à l'orient, et toutes ces terres d'Éveillé, jusqu'au grand enfer Sans-Intervalle, et jusqu'aux limites de l'existence, parurent entièrement illuminées par son éclat.

Et les êtres qui, dans ces terres d'Éveillé, suivent les six voies de l'existence, devinrent tous complètement visibles. Et les Éveillés bienheureux qui se trouvent, qui vivent, qui existent dans ces terres d'Éveillé, devinrent aussi tous visibles. Et les lois qu'exposent ces Éveillés bienheureux purent être entièrement entendues.

Et les religieux et fidèles des deux sexes, les méditants, et ceux qui marchent dans la voie de la méditation, comme ceux qui en ont obtenu les fruits, y devinrent tous également visibles.

Et les Êtres-d'Éveil, les grands êtres qui dans ces terres d'Éveillé, remplissent les devoirs des Êtres-d'Éveil par leur habileté dans l'emploi des moyens qui sont les raisons et les motifs faits pour produire les résultats variés et nombreux de l'attention à écouter, de la conviction et de la foi, devinrent tous également visibles.

Et les Éveillés bienheureux qui, dans ces terres d'Éveillé, entrent en possession de l'Extinction complète, devinrent tous également visibles. Et les monuments faits de substances précieuses, élevés dans ces terres d'Éveillé, pour renfermer les reliques des Éveillés bienheureux qui étaient entrés dans l'Extinction complète, devinrent tous également visibles.


6

Alors cette pensée s'éleva dans l'esprit de l'Être-d'Éveil Amour-Bienveillant : "Voici l'apparition merveilleuse d'un grand miracle que fait l'Ainsi-Venu. Quelle en peut être la cause, et quelle est la raison pour laquelle le Bienheureux produit l'apparition merveilleuse de ce grand miracle ?

Il est lui-même entré dans la méditation, et voici qu'apparaissent des effets de sa grande puissance surnaturelle, merveilleux, étonnants, inexplicables. Pourquoi n'en demanderais-je pas la cause qu'il faut rechercher, et qui sera ici capable de me l'expliquer ?"

Alors cette pensée lui vint à l'esprit : "Voici Doux-et-Glorieux qui est devenu prince, qui a rempli sa mission sous les anciens Vainqueurs, qui, sous eux, a fait croître les racines de vertu qui étaient en lui, qui a honoré beaucoup d'Éveillés.

L'Être-d'Éveil Doux-et-Glorieux devenu prince aura vu sans doute jadis de tels prodiges accomplis par les anciens Ainsi-Venus, les Vénérables parfaitement et complètement Éveillés; il aura profité des grands entretiens d'autrefois sur la loi; c'est pourquoi j'interrogerai sur ce sujet Doux-et-Glorieux qui est devenu prince."


7

Les quatre assemblées des religieux et fidèles des deux sexes, et le grand nombre des dieux, des dragons, des génies, des centaures, des titans, des griffons, des chimères, des serpents géants, des hommes et des êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine, ayant vu la splendeur merveilleuse de ce grand miracle, que faisait le Bienheureux, remplis d'étonnement, de surprise et de curiosité, firent cette réflexion : "Pourquoi ne demandons-nous pas la cause de la splendeur de ce miracle, effet de la grande puissance surnaturelle du Bienheureux ?"

Or en ce moment, dans cet instant même, l'Être-d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant connaissant avec sa pensée la réflexion qui s'élevait dans l'esprit de ces quatre assemblées, et ayant par lui-même des doutes sur la loi, s'adressa ainsi à Doux-et-Glorieux devenu prince :

"Quelle est la cause, ô Doux-et-Glorieux, quel est le motif pour lequel a été produite cette lumière, effet merveilleux, étonnant de la puissance surnaturelle du Bienheureux ? Voila que ces dix-huit mille terres d'Éveillé, variées, si belles à voir, dirigées par des Ainsi-Venus, et ayant des Ainsi-Venus pour chefs, sont devenues visibles ?"


8

Alors l'Être-d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant adressa les stances suivantes à Doux-et-Glorieux devenu prince :

"Pourquoi, ô Doux-et-Glorieux, resplendit-il ce rayon unique
lancé par le Guide des hommes, qui sort du cercle de poils
placé entre ses sourcils, et pourquoi cette grande pluie
de pétales de fleurs célestes rouges ?

Dans le ciel se tient un parasol de fleurs;
les divinités pleines de joie laissent tomber
des pétales de fleurs célestes blanches mêlées
à des poudres de santal, divines, parfumées, agréables.

Et cette terre brille de tous côtés;
et les quatre assemblées sont remplies de joie;
cette terre d'Éveillé toute entière est complètement ébranlée
de six façons différentes, d'une manière terrible.

Et ce rayon est allé du côté de l'orient,
éclairer à la fois en un instant
dix-huit mille terres complètes d'Éveillé;
ces terres paraissent de couleur d'or.

De l'étendue entière de l'enfer Sans-Intervalle
jusqu'à la limite extrême où finit l'existence,
et tout ce qu'il y a dans ces terres de créatures qui se trouvent
dans les six voies de l'existence, ou qui en sortent ou qui y naissent.

Les actions diverses et variées de ces créatures;
celles qui dans les voies de l'existence sont heureuses ou malheureuses,
comme celles qui sont dans une situation inférieure, élevée ou intermédiaire,
tout cela, je le vois ici du lieu où je suis placé.


9

Je vois aussi les Éveillés, ces lions parmi les rois des hommes,
qui expliquent et qui exposent les lois, qui instruisent
plusieurs dizaines de millions de créatures,
qui font entendre leur voix dont le son est agréable.

Ils font, chacun dans la terre où il habite,
entendre leur voix profonde, noble, merveilleuse,
expliquant les lois des Éveillés, à l'aide de myriades
de dizaines de millions de raisons et d'exemples.

Et aux créatures qui sont tourmentées par la douleur,
dont le coeur est brisé par la naissance et par la vieillesse,
qui sont ignorantes, ils leur enseignent l'Extinction qui est calme,
en disant : "C'est là, ô religieux, le terme de la douleur."

Et aux hommes qui sont parvenus à une haute puissance,
aux hommes vertueux et comblés des regards des Éveillés,
ils leur enseignent le véhicule des Éveillés-pour-Soi,
en décrivant complètement cette règle de la loi.

Et aux autres fils du Bien-Allé, qui recherchant
la science suprême, ont constamment accompli
des oeuvres variées, à ceux-là aussi ils adressent des éloges
pour qu'ils parviennent à l'état d'Éveillé.


10

Du monde où je suis, ô Doux-et-Miraculeux-de-Voix,
j'entends et je vois là-bas ces spectacles,
et des dizaines de milliards d'autres choses;
je n'en décrirai que quelques unes pour exemple.

Je vois aussi dans beaucoup de terres tous les Êtres-d'Éveil,
qui s'y trouvent en nombre égal à celui des sables du Gange,
par d'innombrables dizaines de milliards; à l'aide
de leur activité variée, ils produisent pour eux l'état d'Éveil.

Quelques-uns aussi répandent des aumônes, qui sont des richesses,
de l'or, de l'argent, de la monnaie, des perles,
des pierres précieuses, des conques, du cristal, du corail,
des esclaves des deux sexes, des chevaux, des moutons,

Et des palanquins ornés de pierreries; ils répandent
ces aumônes, le coeur plein de joie, se transformant
en ce monde dans l'état suprême d'Éveil. "Et nous aussi,
disent-ils, puissions-nous obtenir le véhicule des Éveillés !"

Dans l'enceinte des trois mondes, le meilleur, le plus excellent
véhicule est celui des Éveillés qui a été célébré par les Bien-Allés;
et moi aussi, puissé-je en devenir bientôt possesseur,
après avoir répandu des aumônes semblables !

Quelques-uns donnent des chars attelés
de quatre chevaux, ornés de balcons, de drapeaux,
de fleurs et d'étendards; d'autres offrent
des présents consistant en substances précieuses.

D'autres donnent leurs fils, leurs femmes, leurs filles;
quelques autres leur propre chair tant aimée; d'autres donnent,
quand on les leur demande, leurs mains et leurs pieds,
cherchant à obtenir l'état suprême d'Éveil.

Quelques-uns donnent leur tête, quelques-uns leurs yeux,
quelques-uns leur propre corps, chose si chère à l'homme;
et après avoir fait ces aumônes, l'esprit calme,
ils demandent la science des Ainsi-Venus.


11

Je vois, ô Doux-et-Glorieux, de tous côtés des hommes
qui après avoir quitté‚ des royaumes florissants,
leurs courtisanes et toutes les îles, après avoir
abandonné leurs conseillers et tous leurs parents,

Se sont rendus auprès des Guides du monde,
et demandent pour leur bonheur l'excellente loi;
ils revêtent des vêtements de couleur jaune,
et font tomber leurs cheveux et leur barbe.

Je vois encore quelques Êtres-d'Éveil,
semblables à des religieux, habitant dans la forêt,
recherchant les déserts inhabités, et d'autres
qui se plaisent à enseigner et à lire.

Je vois aussi quelques Êtres-d'Éveil pleins de constance,
qui se sont retirés dans les cavernes des montagnes,
et qui, concevant dans leur esprit la science
des Éveillés, savent en donner la définition.

D'autres, après avoir renoncé‚ complètement à tous les désirs,
après s'être formé une idée nette de la sphère parfaitement pure
de leur activité, après avoir touché en ce monde aux cinq connaissances
surnaturelles, habitent dans le désert comme fils de Bien-Allé.

Quelques hommes pleins de constance, assis les jambes ramenées
sous leur corps, les mains jointes en signe de respect,
en présence des Guides du monde, célèbrent, pleins de joie,
le roi des chefs des Vainqueurs, dans des milliers de stances poétiques.

Quelques-uns, pleins de mémoire, de douceur et d'intrépidité,
et connaissant les règles subtiles de la conduite religieuse,
interrogent sur la loi les Meilleurs des hommes,
et l'ayant entendue, ils s'en rendent parfaitement maîtres.

Je vois çà et là quelques fils du chef des Vainqueurs,
qui se connaissent eux-mêmes d'une manière parfaite,
qui exposent la loi à plusieurs dizaines de millions d'êtres vivants,
à l'aide de nombreuses myriades de raisons et d'exemples.

Pleins de satisfaction, ils exposent la loi,
convertissant un grand nombre d'Êtres-d'Éveil;
après avoir détruit le diable avec son armée
et ses chars, ils frappent la timbale de la loi.


12

Je vois, sous l'enseignement des Bien-Allés, quelques fils de Bien-Allé
qu'honorent les hommes, les titans des éléments, les génies,
les démons religieux, que rien étonne, qui sont sans orgueil,
qui sont calmes, et qui marchent dans la voie de la quiétude.

D'autres encore, après s'être retirés dans les lieux
les plus cachés des forêts, faisant sortir de la lumière
de leur corps, délivrent les êtres qui sont dans les enfers,
et les convertissent à l'état d'Éveillé.

Quelques autres fils de Vainqueur, s'appuyant
sur l'énergie, renonçant complètement à la paresse,
et marchant avec recueillement, habitent dans la forêt;
ceux-là sont arrivés par l'énergie à l'état suprême d'Éveil.

D'autres observent la règle inflexible et constamment pure
de la morale, qui est semblable à un diamant précieux,
et ils y deviennent accomplis; ceux-là sont arrivés
par la morale à l'état suprême d'Éveil.

Quelques fils de Vainqueur, doués de la force de la patience,
supportent de la part des religieux pleins d'orgueil,
injures, outrages et reproches; ceux-là sont partis
à l'aide de la patience pour l'état suprême d'Éveil.

Je vois encore quelques Êtres-d'Éveil qui après
avoir renoncé à toutes les jouissances de la volupté,
évitant ceux qui aiment les femmes, ont recherché,
dans le calme des passions, la société des sages;

Et qui repoussant toute pensée de distraction,
l'esprit recueilli, méditent dans les cavernes des forêts
pendant des dizaines de milliards d'années; ceux-là
sont arrivés par la contemplation à l'état suprême d'Éveil.


13

Quelques-uns aussi répandent des aumônes en présence
des Vainqueurs entourés de l'assemblée et de leurs disciples;
ils donnent des aliments, de la nourriture, du riz et des boissons,
des médicaments pour les malades, en quantité, en grande abondance.

Quelques-uns donnent des milliards de vêtements, dont la valeur
est de milliers de milliards; ils donnent des vêtements
d'un prix inestimable, en présence des Vainqueurs
entourés de l'assemblée et de leurs disciples.

Après avoir fait construire des milliards de monastères,
faits de substances précieuses et de bois de santal,
et ornés d'un grand nombre de lits et de sièges,
ils viennent les offrir aux Bien-Allés.

Quelques-uns donnent aux Chefs des hommes, accompagnés
de leurs auditeurs, des ermitages purs et délicieux,
pleins de fruits et de belles fleurs, et destinés
à leur servir de demeure pendant le jour.

Ils offrent ainsi, pleins de joie, des présents de cette espèce,
divers et variés; et après les avoir offerts, ils produisent
les conditions nécessaire pour parvenir à l'état d'Éveillé;
ceux-là sont arrivés par l'aumône à l'état suprême d'Éveil.

Quelques-uns aussi exposent la loi qui est calme,
au moyen de plusieurs myriades de raisons et d'exemples;
ils l'enseignent à des dizaines de milliards d'êtres vivants;
ceux-là sont arrivés par la science à l'état suprême d'Éveil.

Je vois des hommes connaissant la loi de l'inaction,
parvenus à l'unité, semblables à l'étendue du ciel,
des fils de Bien-Allé, affranchis de tout attachement;
ceux-là sont arrivés par la sagesse à l'état suprême d'Éveil.


14

Je vois encore, ô Doux-et-Miraculeux-de-Voix, beaucoup
d'Êtres-d'Éveil qui ont déployé leur énergie sous l'enseignement
des Bien-Allés, entrés dans l'Extinction complète;
je les vois rendant un culte aux reliques des Vainqueurs.

Je vois des dizaines de milliards de monuments aussi nombreux
que les sables du Gange, par lesquels sont sans cesse ornés
des dizaines de millions de terres d'Éveillé,
et qui ont été élevés par les soins de ces fils de Vainqueur.

Au-dessus d'eux sont placés des dizaines de milliards de parasols
et de drapeaux, rares et faits des sept substances précieuses;
ils s’élèvent à la hauteur de cinq mille Yôdjanas complets,
et ont une circonférence de deux mille Yôdjanas.

Ils sont toujours embellis d'étendards; on y entend toujours
le bruit d'une foule de clochettes; les hommes, les titans des éléments,
les génies, les démons religieux leur rendent perpétuellement un culte
avec des offrandes de fleurs, de parfums, et au bruit des instruments.

Voilà le culte que les fils de Bien-Allé
font rendre dans le monde aux reliques des Vainqueurs
par lesquelles sont embellis les dix points de l'espace,
comme ils le seraient par des arbres divins tout en fleurs.

Du lieu où je suis, je vois les nombreuses dizaines de millions
d'êtres habitant ces mondes; je vois tout cela, ainsi
que le monde avec les dieux, qui est couvert de fleurs;
c'est que ce rayon unique à été lancé par le Vainqueur.


15

Ah ! qu'elle est grande la puissance du Chef des hommes !
Ah ! que sa science est immense, parfaite, pour qu'un
rayon unique, aujourd'hui lancé par lui dans le monde,
fasse voir plusieurs milliers de terres d'Éveillé !

Nous sommes frappés de surprise en voyant ce prodige,
cette merveille étonnante et sans équivalent;
dis-m'en la cause, ô Doux-et-Mélodieux-de-Son !
les fils de l'Éveillé éprouvent de la curiosité.

Les quatre assemblées ont l'esprit attentif, ô héros !
elles ont les yeux fixés sur toi et sur moi; fais
naître la joie en elles; fais cesser leur incertitude;
explique-leur l'avenir, ô fils du Bien-Allé !

Pour quelle cause une splendeur de ce genre
a-t-elle été produite aujourd'hui par le Bien-Allé ?
Ah ! qu'elle est grande la puissance du Chef des hommes !
Ah ! que sa science est immense, accomplie,

Pour qu'un rayon unique, aujourd'hui lancé
par lui dans le monde, fasse voir plusieurs
milliers de terres d'Éveillé ! Il faut qu'il y ait
un motif pour que cet immense rayon ait été lancé ici.

Les lois supérieures qui ont été touchées par le Bien-Allé,
par le Meilleur des hommes, dans la pure essence de l'état d'Éveil,
le Chef du monde va-t-il les expliquer ici ? Va-t-il aussi
annoncer aux Êtres-d'Éveil leurs destinées futures ?

Ce n'est sans doute pas pour un motif de peu d'importance
que sont devenus visibles plusieurs milliers de terres d'Éveillé,
parfaitement belles, variées, embellies de pierres précieuses,
et qu'on voit des Éveillés dont la vue est infinie.

Amour-Bienveillant interroge le fils du Vainqueur; les hommes,
les titans des éléments, les génies, les démons religieux,
sont dans l'attente; les quatre assemblées ont les yeux levés;
est-ce que Doux-et-Mélodieux-de-Son va exposer ici quelque prédiction ?"


16

Ensuite Doux-et-Glorieux devenu prince s'adressa ainsi à l'Être-d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant, et à l'assemblée tout entière des Êtres-d'Éveil : "Ô fils de famille, l'intention de l'Ainsi-Venu est de se livrer à une grande prédication où la loi soit proclamée, de faire tomber la grande pluie de la loi, de faire résonner les grandes timbales de la loi, de dresser le grand étendard de la loi, d'allumer la grande lanterne de la loi, d'enfler la grande voile de la loi, de battre le grand tambour de la loi. L'intention de l'Ainsi-Venu, ô fils de famille, est de faire aujourd'hui une grande démonstration de la loi.

C'est là ce qui me paraît être, ô fils de famille, et c'est ainsi que j'ai vu autrefois un pareil miracle accompli par les anciens Ainsi-Venus, les Vénérables parfaitement et complètement Éveillés. Ces anciens Ainsi-Venus ont aussi produit au dehors la lumière d'un semblable rayon; aussi est-ce par là que je reconnais que l'Ainsi-Venu désire se livrer à une grande prédication où la loi soit proclamée, qu'il désire qu'elle soit grandement entendue, puisqu'il vient de manifester un ancien miracle de cette espèce.

Pourquoi cela ? C'est que l'Ainsi-Venu, le Vénérable parfaitement et complètement Éveillé, désire faire entendre une exposition de la loi avec laquelle le monde entier doit être en désaccord, puisqu'il a produit un grand miracle de cette espèce, cet ancien prodige qui est l'apparition et l'émission d'un rayon de lumière.


17

Je me rappelle, ô fils de famille, qu'autrefois, bien avant des éons plus innombrables que ce qui est sans nombre, immenses, incommensurables, inconcevables, sans comparaison comme sans mesure, qu'avant cette époque, dis-je, et bien avant encore apparut au monde le vénérable Ainsi-Venu nommé Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune, doué de science et de conduite, le bien parti, connaissant le monde, sans supérieur, domptant l'homme comme un cocher dompte ses chevaux, précepteur des dieux et des hommes, Bienheureux, Éveillé.

Alors cet Ainsi-Venu enseignait la loi; il exposait la conduite religieuse qui est vertueuse au commencement, au milieu et à la fin, dont le sens est bon, dont chaque syllabe est bonne, qui est homogène, qui est accomplie, qui est parfaitement pure et belle. C'est ainsi que, pour faire franchir aux auditeurs la naissance, la vieillesse, la mort, les peines, les lamentations, la douleur, le chagrin, le désespoir, il leur enseignait la loi qui pénètre dans la production de l'enchaînement mutuel des causes de l'existence, qui embrasse les quatre vérités des vénérables, et qui a pour but l'Extinction.

Commençant pour les Êtres-d'Éveil, les grands êtres, parfaitement maîtres des six perfections, par l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, il enseignait la loi dont le but est la science de celui qui sait tout.


18

Or autrefois, ô fils de famille, bien avant le temps de cet Ainsi-Venu Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune, il avait apparu dans le monde un vénérable Ainsi-Venu nommé aussi Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune, doué de science et de conduite. Or il y eut, ô toi qui es invincible, vingt mille vénérables Ainsi-Venus qui portèrent tous successivement ce même nom de Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune, et qui étaient de la même famille et du même lignage, à savoir du clan de Bharadvâdja.

Dans cette série, ô toi qui es invincible, en partant du premier de ces vingt mille Ainsi-Venus jusqu'au dernier, chacun fut un Ainsi-Venu nommé du nom de Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune. Chacun d'eux enseigna la loi. Chacun d'eux exposa la conduite religieuse, dont le but est la science de celui qui sait tout.

Or ce bienheureux Ainsi-Venu Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune, quand il n'était encore que prince et qu'il n'avait pas quitté le séjour de la maison, avait huit fils, à savoir : Mati, Sumati, Anantamati, Ratnamati, Viçêchamati, Vimatisamudghâtin, Ghôchamati, Dharmamati.

Ces huit princes royaux, fils de ce bienheureux Ainsi-Venu Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune, avaient une puissance surnaturelle, immense. Chacun d'eux avait la jouissance de quatre grandes continents, où il exerçait la royauté. Ayant appris, ô toi qui es invincible, que le Bienheureux avait quitté le séjour de la maison, et ayant entendu dire qu'il était parvenu à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, renonçant eux-mêmes à toutes les jouissances de la royauté, ils entrèrent aussi dans la vie religieuse à l'imitation du Bienheureux.

Ils parvinrent tous à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, et devinrent interprètes de la loi. Et ils furent de constants observateurs de la conduite religieuse; et ces princes royaux firent croître sous plusieurs centaines de milliers d'Éveillés les racines de vertu qui étaient en eux.


19

Or dans ce temps, ô toi qui es invincible, le bienheureux Ainsi-Venu Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune, après avoir exposé le discours nommé "la grande démonstration", ce discours où est expliquée la loi, qui contient de grands développements, qui est destiné à l'instruction des Êtres-d'Éveil, et qui a été possédé par tous les Éveillés, après s'être couché, en ce moment même, au milieu de l'assemblée réunie, sur le siège de la loi, entra dans la méditation nommée "la place de la démonstration sans fin", son corps était immobile, et sa pensée était également arrivée à une complète immobilité.

À peine le Bienheureux fut-il entré dans cette méditation, qu'une grande pluie de pétales de petites et grandes fleurs célestes rouges et blanches, se mit à tomber, le couvrant lui et l'assemblée, et que la terre d'Éveillé toute entière fut ébranlée de six manières différentes; elle remua et trembla, elle fut agitée et secouée, elle bondit et sauta.

Or en ce temps, ô toi qui es invincible, les religieux et les religieuses, les fidèles des deux sexes, les dieux, les dragons, les génies, les centaures, les titans, les griffons, les chimères, les serpents géants, les hommes et les êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine, qui se trouvaient réunis, assis dans cette assemblée, les rois d'un pays, les rois souverain d'un continent, et les rois souverain des quatre continents, tous avec leur suite, avaient les yeux fixés sur le Bienheureux, remplis d'étonnement, de surprise et de satisfaction.


20

Or en ce moment il s'élança un rayon de lumière du cercle de poils qui croissait dans l'intervalle des sourcils du bienheureux Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune. Ce rayon se dirigea vers les dix-huit mille terres d'Éveillé situées à l'orient, et ces terres d'Éveillé parurent entièrement illuminées par son éclat; ce fut, ô toi qui es invincible, comme quand ces terres d'Éveillé, que tu vois, sont devenues visibles en ce monde.

Or en ce temps-là, ô toi qui es invincible, il y avait deux cents millions d'Êtres-d'Éveil qui s'étaient attachés au service du Bienheureux. Tous ceux qui, dans cette assemblée, étaient auditeurs de la loi, furent remplis d'étonnement, de surprise et de curiosité, en voyant le monde éclairé par la grande splendeur de ce rayon.

Or en ce temps-là, ô toi qui es invincible, sous l'enseignement du Bienheureux, il y avait un Être-d'Éveil, nommé Lumière-Sublime. Ce dernier avait huit cents disciples. Le Bienheureux étant ensuite sorti de sa méditation, développa l'exposition de la loi nommée "le lotus de la bonne loi", en commençant par l'Être-d'Éveil Lumière-Sublime.

Il parla pendant la durée complète de soixante moyens-éons, assis sur le même siège, son corps comme sa pensée étant complètement immobiles. Et cette assemblée tout entière assise sur les mêmes sièges, écouta la loi en présence du Bienheureux, pendant ces soixante moyens-éons. Et dans cette assemblée il n'y eut pas un seul être qui éprouvât le moindre sentiment de fatigue, soit de corps, soit d'esprit.


21

Ensuite le bienheureux Ainsi-Venu Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune, après avoir pendant soixante moyens-éons exposé le discours nommé "le lotus de la bonne loi", ce discours où est expliquée la loi, qui contient de grands développements, qui est destiné à l'instruction des Êtres-d'Éveil, et qui a été possédé par tous les Éveillés, annonça en ce moment qu'il allait entrer dans l'Extinction complète, en présence du monde comprenant la réunion des dieux, des démons et des divins, en présence des créatures formées de l'ensemble des ascètes, des prêtres, des dieux, des hommes et des demi-dieux : "Aujourd'hui, ô religieux, cette nuit même, à la veille du milieu, l'Ainsi-Venu entrera complètement dans l'élément de l'Extinction où il ne reste aucune trace de l'agrégation."

Ensuite, ô toi qui es invincible, le bienheureux Ainsi-Venu Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune prédit à l'Être-d'Éveil, le grand être nommé Réceptacle-de-Mérites, qu'il obtiendrait l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, et après avoir fait cette prédiction, il s'adressa ainsi à l'assemblée toute entière : "Oui, religieux, cet Être-d'Éveil Réceptacle-de-Mérites parviendra à l'état suprême d'Éveillé immédiatement après moi. Il sera l'Ainsi-Venu Corps-Pur."

Ensuite, ô toi qui es invincible, le bienheureux Ainsi-Venu Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune, cette nuit-là même, à la veille du milieu, entra complètement dans l'élément de l'Extinction où il ne reste aucune trace de l'agrégation. Et l'Être-d'Éveil, le grand être Lumière-Sublime garda en dépôt cette exposition de la loi nommée "le lotus de la bonne loi"; et pendant quatre-vingts moyens-éons, l'Être-d'Éveil Lumière-Sublime garda en dépôt l'enseignement du Bienheureux qui était entré dans l'Extinction complète, et il l'expliqua.


22

Alors, ô toi qui es invincible, les huit fils du Bienheureux, à la tête desquels était Sumati, devinrent les disciples de l'Être-d'Éveil Lumière-Sublime; ils furent mûris par lui pour l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; et ensuite plusieurs myriades de milliers de milliards d'Éveillés furent vus et vénérés par eux; et tous parvinrent à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, et le dernier d'entre eux fut l'Ainsi-Venu Brûle-Lampe.

Parmi ces huit cents disciples il y avait un Être-d'Éveil qui attachait un prix extrême au gain, aux témoignages de respect, au titre de savant, et qui aimait la renommée; les lettres et les mots qu'on lui montrait disparaissaient pour lui sans laisser de traces. Son nom était Cherche-Gloire. Plusieurs myriades de milliers de milliards d'Éveillés avaient été réjouis du principe de vertu qui était en lui; et après les avoir ainsi réjouis, il les avait honorés, servis, vénérés, adorés, entourés de ses hommages et de ses prières.

Pourrait-il après cela, ô toi qui es invincible, te rester quelque incertitude, quelque perplexité ou quelque doute ? Il ne faut pas s'imaginer que dans ce temps et à cette époque, ce fût un autre que moi qui était l'Être-d'Éveil, le grand être nommé Lumière-Sublime, l'interprète de la loi.

Pourquoi cela ? C'est que c'était moi qui, dans ce temps et à cette époque, étais l'Être-d'Éveil, le grand être Lumière-Sublime, l'interprète de la loi. Et l'Être-d'Éveil nommé Cherche-Gloire qui était d'un naturel indolent, c'était toi, ô être invincible, qui étais en ce temps et à cette époque l'Être-d'Éveil Cherche-Gloire d'un naturel indolent.

C'est de cette manière, ô toi qui es invincible, qu'ayant vu jadis cet ancien miracle du Bienheureux, j'interprète le rayon semblable qui vient de s'élancer du front du Bienheureux comme la preuve que le Bienheureux aussi désire exposer le discours nommé "le lotus de la bonne loi", ce discours où est expliquée la loi, qui contient de grands développements."


23

Ensuite Doux-et-Glorieux devenu prince, pour exposer ce sujet plus amplement, prononça dans cette circonstance les stances suivantes :

"Je me rappelle un temps passé,
un éon inconcevable, incommensurable,
quand existait le Vainqueur, le Meilleur des êtres,
nommé Luminaire-de-Soleil-et-de-Lune.

Le Guide des créatures enseignait la bonne loi;
il disciplinait un nombre infini de dizaines de millions
de créatures; il convertissait un nombre inconcevable
d'Êtres-d'Éveil à l'excellente science d'Éveillé.

Les huit fils qu'avait ce Chef quand il n'était encore
que prince, voyant que ce grand solitaire avait embrassé
la vie religieuse, et ayant bien vite renoncé
à tous les désirs, devinrent aussi tous religieux.

Et le Chef du monde exposa la loi; il expliqua
l'excellent discours de la démonstration sans fin,
qui est un grand développement; il l'expliqua
pour des dizaines de milliards d'êtres vivants.

Immédiatement après avoir parlé, le Chef, s'étant assis
les jambes croisées, entra dans l'excellente méditation
de la démonstration sans fin; placé sur le siège de la loi,
le meilleur des solitaires fut absorbé dans la contemplation.

Et il tomba une pluie divine de pétales de fleur céleste rouge;
les timbales résonnèrent sans être frappées,
et les dieux, les génies, se tenant dans le ciel,
rendirent un culte au Meilleur des hommes.


24

Et en ce moment toute la terre d'Éveillé fut agitée complètement,
et cela fut un miracle et une grande merveille;
et le Guide du monde lança un rayon unique, un rayon
parfaitement beau, de l'intervalle de ses deux sourcils.

Et ce rayon illumina le monde entier;
s'étant dirigé vers la région orientale,
en éclairant dix-huit mille terres complètes d'Éveillé,
il fit voir la naissance et la mort des créatures.

En ce moment des terres faites de substances précieuses,
d'autres ayant la couleur du lapis-lazuli,
des terres variées, parfaitement belles, devinrent visibles
par l'effet de la splendeur du rayon du Chef.

Les dieux, les hommes, et aussi les dragons et les génies,
les centaures, les nymphes célestes et les chimères,
et ceux qui sont occupés à l'adoration du Bien-Allé,
devinrent visibles dans les univers où ils lui rendent un culte.

Et les Éveillés aussi, ces êtres qui existent par eux-mêmes,
apparurent beaux comme des colonnes d'or,
comme une statue d'or entourée de lapis-lazuli;
ils enseignaient la loi au milieu de l'assemblée.

Il n'y a pas de calcul possible de leurs auditeurs,
et les auditeurs de chaque Bien-Allé sont infinis;
dans chacune des terres des Guides des hommes,
l'éclat de ce rayon les rend tous visibles.

Et les fils des Guides des hommes doués d'énergie,
d'une vertu inflexible, d'une vertu irréprochable,
semblables aux plus précieux joyaux, deviennent visibles
dans les cavernes des montagnes ou ils résident.

Faisant l'entier abandon de tous leurs biens, ayant la force
de la patience, fermes et passionnés pour la contemplation,
des Êtres-d'Éveil, en nombre égal à celui des sables du Gange,
deviennent tous visibles par l'effet de ce rayon.

Des fils chéris des Bien-Allés, immobiles,
exempts de toute agitation, fermes dans la patience,
passionnés pour la contemplation, recueillis, deviennent visibles;
ceux-là sont arrivés à l'état suprême d'Éveil par la contemplation.

Connaissant l'état qui existe réellement,
qui est calme et exempt d'imperfections, ils l'expliquent;
ils enseignent la loi dans beaucoup d'univers;
un tel effet est produit par la puissance du Bien-Allé.


25

Et après avoir vu cet effet de la puissance
de Luminaire-de-Lune, les quatre assemblées du Protecteur,
remplies de joie en ce moment, se demandèrent
les unes aux autres : "Comment cela se fait-il ?"

Et bientôt, adoré par les hommes, les titans des éléments
et les génies, le Guide du monde s'étant relevé
de sa méditation, parla ainsi à Lumière-Sublime son fils,
qui était un Être-d'Éveil savant et interprète de la loi :

"Toi qui es savant, tu es l'oeil et la voie du monde,
tu es plein de confiance en moi, et tu gardes ma loi;
tu es en ce monde le témoin du trésor de ma loi,
selon que je l'ai exposée pour l'avantage des créatures."

Après avoir formé de nombreux Êtres-d'Éveil,
après les avoir remplis de joie, après les avoir loués,
célébrés, alors le Vainqueur exposa les lois suprêmes
pendant soixante moyens-éons complets.

Et chaque loi excellente, suprême, qu'exposait
le souverain du monde assis sur son siège,
Lumière-Sublime, le fils du Vainqueur,
qui était interprète de la loi, en comprenait le sens.

Et le Vainqueur, après avoir exposé la loi suprême,
après avoir comblé de joie plus d'une créature,
parla en ce jour, lui qui est le Guide des hommes,
en présence du monde réuni aux dieux :

"Cette règle de la loi a été exposée par moi;
la nature de la loi a été énoncée telle qu'elle est;
c'est aujourd'hui, ô religieux, le temps de mon Extinction,
qui aura lieu ici, cette nuit même, à la veille du milieu.

Soyez attentifs, et pleins de confiance; appliquez-vous
fortement sous mon enseignement; les Vainqueurs,
ces grands solitaires, sont difficiles à rencontrer
au bout même de myriades de dizaines de millions d'éons."

Les nombreux fils de l'Éveillé se sentirent pénétrés
de douleur, et furent plongés dans un chagrin extrême,
après avoir entendu la voix du Meilleur des hommes
qui parlait de son Extinction comme devant se réaliser bientôt.


26

Le Roi des empereurs des hommes, après avoir consolé
ces dizaines de millions de créatures en nombre inconcevable :
"Ne craignez rien, ô religieux, s'écria-t-il; quand je serai entré
dans l'Extinction, il paraîtra un autre Éveillé après moi.

Ce savant Être-d'Éveil, Réceptacle-de-Mérites, après
être parvenu à posséder la science exempte d'imperfections,
touchera l'excellent et suprême état d'Éveil;
il sera Vainqueur sous le nom de Corps-de-Pureté."

Cette nuit-là même, à la veille du milieu, il entra
dans l'Extinction complète, comme une lumière dont la source est éteinte;
et la distribution de ses reliques eut lieu, et on éleva un nombre
infini de myriades de dizaines de millions de monuments.

Et ces religieux de l'assemblée, ainsi que les religieuses,
qui étaient arrivés à l'excellent et suprême état d'Éveil,
en nombre aussi considérable que celui des sables du Gange,
s'appliquèrent sous l'enseignement de ce Bien-Allé.

Et le religieux qui était alors interprète de la loi,
Lumière-Sublime, par lequel avait été possédée la bonne loi,
exposa cette loi suprême sous l'enseignement de ce Bien-Allé,
pendant quatre-vingts moyens-éons complets.

Il eut huit cents disciples, qu'il conduisit
tous alors à la maturité, et par eux furent
vus plusieurs dizaines de millions d'Éveillés,
de grands solitaires qui reçurent leurs hommages.

Alors, après avoir accompli les devoirs de la conduite religieuse,
qui sont entre eux dans un parfait accord, ils devinrent Éveillés
dans un grand nombre d'univers; ils se succédèrent immédiatement les uns aux autres,
et s'annoncèrent successivement qu'ils étaient destinés à parvenir à l'état suprême d'Éveillé.

De ces Éveillés qui se succédèrent les uns aux autres,
Brûle-Lampe fut le dernier; ce fut un dieu supérieur aux dieux;
il fut honoré par l'assemblée des Solitaires,
et disciplina des dizaines de milliards d'êtres vivants.


27

Pendant le temps que ce fils de Bien-Allé,
Lumière-Sublime, exposait la loi,
il eut un disciple paresseux et plein de cupidité,
qui recherchait le gain et la science.

Ce disciple était outre mesure avide de renommée,
et il flottait sans cesse d'un objet à un autre;
la lecture et l'enseignement disparaissaient entièrement pour lui
sans laisser de trace, au moment même où on les lui exposait.

Et son nom était Cherche-Gloire, nom sous lequel
il était célèbre dans les dix points de l'espace;
mais grâce au mélange de bonnes oeuvres
qu'il avait accumulées,

Il réjouit des dizaines de milliards d'Éveillés,
et il leur rendit un culte étendu; il accomplit
les devoirs de la conduite religieuse, qui sont entre eux
dans un parfait accord, et il vit l'Éveillé, le lion des Çâkyas.

Il sera le dernier Éveillé de notre âge cosmique,
et il obtiendra l'état suprême et excellent d'Éveil;
il sera le Bienheureux de la race d'Amour-Bienveillant;
il disciplinera des dizaines de milliards de créatures.

Et ce disciple qui était d'un naturel paresseux,
pendant l'enseignement du Bien-Allé qui entra
dans l'Extinction complète, c'était toi-même, ô Amour-Bienveillant;
et c'était moi qui alors étais l'interprète de la loi.

C'est pour cette raison et pour ce motif qu'aujourd'hui,
à la vue d'un miracle de cette espèce, d'un miracle
produit par la science de cet Éveillé, et semblable
à celui que j'ai vu jadis pour la première fois,

Il est évident pour moi que le Chef des Vainqueurs
lui-même, doué de la vue complète, que le roi suprême
des Çâkyas, qui voit la vérité, désire exposer
cette excellente démonstration, que j'ai jadis entendue.

Le même prodige accompli aujourd'hui, est un effet
de l'habileté dans l'emploi des moyens que possèdent
les Chefs des hommes; le lion des Çâkyas fait une démonstration,
il dira quel est le sceau de la nature propre de la loi.

Soyez recueillis, pleins de bonnes pensées; joignez les mains
en signe de respect; celui qui est bon et compatissant pour le monde
va parler; il va faire pleuvoir la pluie sans fin de la loi;
il réjouira ceux qui sont ici à cause de l'état d'Éveil.

Et quant à ceux dans l'esprit de qui s'élève un doute quelconque,
qui ont quelque incertitude, quelque perplexité,
le Savant dissipera tout cela pour ses enfants,
qui sont les Êtres-d'Éveil parvenus ici à l'état d'Éveil."

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Dernière édition par Coeur de Loi le 30/06/2010 11:34:11; édité 63 fois
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MessagePosté le: 27/05/2009 13:54:52    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 2 : Les moyens habiles
Le Bouddha sort de sa méditation et il déclare que son apparition sur terre a pour unique but la réalisation du salut de tous les êtres. Ce salut il l'assure par un véhicule unique, le véhicule des Bouddhas, il n'y en a pas d'autre. Toutefois, aux époques où les esprits sont devenus plus ou moins imperméables à la Loi, emprunter ce véhicule unique serait au-dessus des forces du commun des êtres car la Loi est extrêmement difficile à comprendre. Les Éveillés qui naissent dans ces périodes indiquent alors trois autres véhicules : celui des Auditeurs-du-Dharma, celui des Bouddhas-pour-Soi, celui des Bodhisattvas; ils emploient toutes sortes de moyens salvifiques à la portée des intelligences obtuses. Mais à présent que la communauté est mûre, le Bouddha prêchera sans faire appel à ces moyens habiles et il n'enseignera que le véhicule unique.


_____________

Chapitre 2

L'habileté dans l'emploi des moyens

_____________


1

Ensuite le Bienheureux qui était doué de mémoire et de sagesse, sortit de sa méditation; et quand il en fut sorti, il s'adressa en ces termes au respectable Çâriputtra : "Elle est profonde, ô Çâriputtra, difficile à voir, difficile à juger la science des Éveillés, cette science qui est l'objet des méditations des vénérables Ainsi-Venus; tous les Auditeurs et les Éveillés-pour-Soi réunis auraient de la peine à la comprendre.

Pourquoi cela ? C'est, ô Çâriputtra, que les vénérables Ainsi-Venus ont honoré plusieurs myriades de milliers de milliards d'Éveillés; qu'ils ont, sous des myriades de milliers de milliards d'Éveillés, observé les règles de conduite qui appartiennent à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; qu'ils ont suivi ces Éveillés bien longtemps; qu'ils ont déployé toute leur énergie; qu'ils sont en possession de lois étonnantes et merveilleuses, en possession de lois difficiles à comprendre; qu'ils ont connu les lois difficiles à comprendre. Il est difficile à comprendre, ô Çâriputtra, le langage énigmatique des vénérables Ainsi-Venus.

Pourquoi cela ? C'est que les lois qui sont à elles-mêmes leur propre cause, ils les expliquent par l'habile emploi de moyens variés, par la vue de la science, par les raisons, par les motifs, par les arguments faits pour convaincre, par les interprétations, par les éclaircissements. C'est pour délivrer, par l'habile emploi de tels et tels moyens, les créatures enchaînées à tel et tel objet, que les vénérables Ainsi-Venus, ô Çâriputtra, ont acquis la perfection suprême de la grande habileté dans l'emploi des moyens et de la vue de la science.


2

C'est pour cela, ô Çâriputtra, que les vénérables Ainsi-Venus, qui sont en possession des lois merveilleuses, telles que la vue d'une science absolue et irrésistible, l'énergie, l'intrépidité, l'homogénéité, la perfection des sens, les forces, les éléments constitutifs de l'état d'Éveil, les contemplations, les affranchissements, les méditations, l'acquisition de l'indifférence, c'est pour cela, dis-je, qu'ils expliquent les diverses lois.

Ils ont acquis une grande merveille et une chose bien surprenante, ô Çâriputtra, les vénérables Ainsi-Venus. C'en est assez, ô Çâriputtra, et ce discours doit suffire; oui, les vénérables Ainsi-Venus ont acquis une merveille singulièrement surprenante. C'est l'Ainsi-Venu, ô Çâriputtra, qui seul peut enseigner à l'Ainsi-Venu les lois que l'Ainsi-Venu connaît.

L'Ainsi-Venu seul, ô Çâriputtra, enseigne toutes les lois, car l'Ainsi-Venu seul les connaît toutes. Ce que sont ces lois, comment sont-elles, quelles sont-elles, de quoi sont-elles le caractère, quelle nature propre ont-elles ? tels sont les divers aspects sous lesquels l'Ainsi-Venu les voit face à face et présentes devant lui."


3

Ensuite le Bienheureux, pour exposer ce sujet plus amplement, prononça dans cette circonstance les stances suivantes :

"Ils sont incommensurables les grands héros,
dans le monde formé de la réunion des titans des éléments
et des hommes; les Guides du monde ne peuvent être connus
complètement par la totalité des créatures.

Personne ne peut connaître quelles sont
leurs forces et leurs moyens d'affranchissement,
quelle est leur intrépidité,
quelles sont enfin les lois des Éveillés.

Jadis j'ai observé, en présence de plusieurs
dizaines de millions d'Éveillés, les règles
de la conduite religieuse, qui sont profondes,
subtiles, difficiles à connaître et à voir.

Après en avoir rempli les devoirs pendant un nombre
inconcevable de dizaines de millions d'éons,
j'en ai vu le résultat que je devais recueillir
dans la pure essence de l'état d'Éveil.

Aussi connais-je ce que sont les autres
Guides du monde; je sais ce que c'est que
cette science, comment elle est, quelle elle est,
et quels en sont les caractères.

Il est impossible de la démontrer, et il n'en existe pas d'explication;
il n'y a pas non plus de créature dans ce monde qui soit capable d'enseigner
cette loi, ou de la comprendre si elle lui était enseignée, à l'exception
des Êtres-d'Éveil; en effet, les Êtres-d'Éveil sont remplis de confiance.

Et les auditeurs mêmes de l'Être qui connaît le monde, ces hommes
qui ont accompli leur mission et entendu leur éloge de la bouche des Bien-Allés,
qui sont exempts de toute faute, et qui sont arrivés à leur dernière existence
corporelle, non, la science des Vainqueurs n'est pas l'objet de ces hommes eux-mêmes.


4

Supposons que cet univers tout entier fût complètement rempli
d'auditeurs semblables à Çâri mon fils, et que, se réunissant
tous ensemble, ces auditeurs se missent à réfléchir,
il leur serait impossible de connaître la science du Bien-Allé.

Quand bien même les dix points de l'espace
seraient complètement remplis de savants semblables à toi;
quand même ils seraient pleins de personnages
tels que ces grands auditeurs, mes disciples;

Et quand bien même, se réunissant tous ensemble,
ces sages se mettraient à réfléchir sur la science du Bien-Allé,
non, même ainsi réunis, ils ne pourraient connaître
la science incommensurable des Éveillés, qui m'appartient.

Quand bien même la totalité des dix points de l'espace serait remplie
d'Éveillés-pour-Soi, exempts de toute faute, doués de sens pénétrants,
arrivés à leur dernière existence corporelle; quand ces Éveillés-pour-Soi
seraient aussi nombreux que les cannes et que les bambous des forêts;

Et quand bien même, se réunissant tous ensemble, ils se mettraient
à réfléchir ne fût-ce que sur une partie de mes lois suprêmes,
pendant des infinies myriades de dizaines de millions d'éons,
ils n'en pourraient connaître le véritable sens.

Que les dix points de l'espace soient remplis d'Êtres-d'Éveil, entrés
dans un nouveau véhicule, ayant accompli leur mission sous beaucoup
de dizaines de millions d'Éveillés, connaissant d'une manière positive
le sens de la doctrine, et ayant interprété un grand nombre de lois;

Que tous les mondes en soient continuellement remplis, sans qu'il y reste
plus d'intervalle qu'entre les cannes et les bambous des forêts,
et que, se réunissant tous ensemble, ces Êtres-d'Éveil viennent
à réfléchir sur la loi qui a été vue face à face par le Bien-Allé;

Après avoir, pendant plusieurs dizaines de millions d'éons,
pendant des éons aussi innombrables que les sables du Gange,
réfléchi exclusivement sur cette science, profondément absorbés par sa subtilité,
ils ne parviendraient pas encore à en faire leur objet propre.

Quand bien même des Êtres-d'Éveil en nombre égal à celui
des sables du Gange, devenus incapables de se détourner,
se mettraient à y réfléchir avec une attention exclusive,
ils ne pourraient eux-mêmes en faire leur objet propre.


5

Les Éveillés sont tous des êtres dont les lois sont profondes,
subtiles, insaisissables au raisonnement, exemptes d'imperfections;
moi je connais quels sont les Éveillés, ainsi que les Vainqueurs
qui existent dans les dix points de l'univers.

Plein de confiance, ô Çâriputtra, tu as recherché
le sens de ce que dit le Bien-Allé; il ne dit pas
de mensonge le Vainqueur, le grand solitaire,
qui expose pendant longtemps la vérité excellente.

Je m'adresse à tous ces auditeurs, aux hommes qui sont
parvenus à l'état d'Éveillé-pour-Soi, à ceux qui ont
été établis par moi dans l'Extinction, à ceux qui sont
entièrement délivrés de la succession incessante des douleurs.

C'est là ma suprême habileté dans l'emploi des moyens dont
je dispose, habileté à l'aide de laquelle j'expose amplement
la loi dans le monde; je délivre les êtres enchaînés
à tel et tel objet, et j'enseigne trois véhicules distincts."


6

Ensuite les grands auditeurs qui étaient réunis là dans cette assemblée, sous la conduite d'Âdjñâtakâundinya, tous vénérables, exempts de toute faute, parvenus à la puissance, au nombre de mille deux cents, les autres religieux et fidèles des deux sexes qui se servaient du véhicule des Auditeurs, et ceux qui étaient entrés dans celui des Éveillés-pour-Soi, firent tous cette réflexion :

"Quelle est la cause, quel est le motif pour lequel le Bienheureux célèbre si exclusivement l'habileté dans l'emploi des moyens dont disposent les Ainsi-Venus ? Pourquoi la décrit-il par ces mots : "elle est profonde la loi par laquelle je suis devenu Éveillé parfaitement accompli"; et par ceux-ci : "elle est difficile à comprendre pour la totalité des Auditeurs et des Éveillés-pour-Soi" ?

Cependant, puisque le Bienheureux n'a parlé que d'un seul affranchissement, et nous aussi nous sommes devenus possesseurs des lois d'Éveillé, nous avons atteint l'Extinction. Aussi ne comprenons-nous pas le sens du discours que vient de tenir le Bienheureux."


7

Alors le respectable Çâriputtra connaissant les questions auxquelles donnaient lieu les doutes de ces quatre assemblées, et comprenant avec sa pensée la réflexion qui s'élevait dans les esprits, ayant lui-même conçu des doutes sur la loi, dit en ce moment ces paroles au Bienheureux :

"Quelle est la cause, quel est le motif pour lequel le Bienheureux célèbre si exclusivement, à plusieurs reprises, les Ainsi-Venus comme enseignant les lois de la science et de l'habile emploi des moyens ? Pourquoi répète-t-il à plusieurs reprises : "elle est profonde la loi par laquelle je suis devenu Éveillé parfaitement accompli; il est difficile à comprendre le langage énigmatique des Ainsi-Venus" ?

En effet, je n'ai jamais entendu jusqu'ici une pareille exposition de la loi de la bouche du Bienheureux. Et ces quatre assemblées, ô Bienheureux, sont agitées par le doute et par l'incertitude. Que le Bienheureux montre donc bien dans quelle intention l'Ainsi-Venu célèbre à plusieurs reprises la loi de l'Ainsi-Venu comme profonde."


8

Ensuite le respectable Çâriputtra prononça. dans cette circonstance les stances suivantes :

"Aujourd'hui le soleil des hommes
répète à plusieurs reprises ce discours :
"Des forces, des affranchissements et des
contemplations infinies ont été touchées par moi."

Tu parles de la pure essence de l'état d'Éveil,
et il n'y a personne qui t'interroge; tu parles aussi
de langage énigmatique employé par les Ainsi-Venus,
et personne ne t'adresse de question.

Tu converses sans être interrogé
et tu célèbres ta propre conduite;
tu décris l'acquisition de la science,
et tu parles un langage profond.

Aujourd'hui il me survient un doute :
"Qu'est-ce, me dis-je, que le langage
qu'adresse le Vainqueur à ces hommes parvenus
à la puissance et arrivés à l'Extinction ?"

Les religieux et les religieuses sollicitent l'état
d'Éveillé-pour-Soi; les dieux, les dragons, les génies,
les centaures, les serpents géants, s'interrogeant
les uns les autres, regardent le Meilleur des hommes;

Et le doute s'est emparé de leur esprit !
Annonce donc, ô grand solitaire, leurs destinées
futures à tout ce qu'il y a ici d'auditeurs
du Bien-Allé, sans en excepter un seul.

J'ai atteint ici les perfections; j'ai été instruit par le solitaire suprême.
Il me vient cependant un doute à ce sujet, quand je vois le Meilleur des hommes
assis sur son siège : "Quel était donc pour moi, me dis-je, l'objet
de l'Extinction, si l'on m'enseigne encore le moyen d'y parvenir ?"

Fais entendre ta voix; fais résonner l'excellente timbale;
expose la loi unique telle qu'elle est. Ces fils légitimes
du Vainqueur ici présents, et qui regardent
le Vainqueur, les mains réunies en signe de respect;

Et les dieux, les dragons, avec les génies et les démons religieux,
qui sont réunis par dizaines de milliards, semblables aux sables du Gange;
et ceux qui sollicitent l'excellent état d'Éveil,
rassemblés ici et formant une dizaine de milliards;

Et les rois, les maîtres de la terre, les souverains de quatre continents,
qui sont accourus quittant des dizaines de milliards de pays,
tous rassemblés ici les mains réunies en signe de respect, et pleins de révérence,
tous se disent : "Comment accomplirons-nous les devoirs de la conduite religieuse ?""


9

Cela dit, le Bienheureux parla ainsi au respectable Çâriputtra : "Assez, ô Çâriputtra; à quoi bon exposer ce sujet ? Pourquoi cela ? C'est que ce monde avec les dieux s'effrayerait, ô Çâriputtra, si le sens en était expliqué."

Cependant le respectable Çâriputtra s'adressa pour la seconde fois au Bienheureux : "Dis, ô Bienheureux, dis, ô Bien-Allé, le sens de ce discours. Pourquoi cela ? C'est qu'il y a dans cette assemblée, ô Bienheureux, plusieurs centaines, plusieurs milliers, plusieurs centaines de milliers, plusieurs myriades de milliers de milliards d'êtres vivants qui ont vu les anciens Éveillés, qui ont de la sagesse et qui auront foi, qui s'en rapporteront aux paroles du Bienheureux, qui les comprendront."

Alors le respectable Çâriputtra adressa la stance suivante au Bienheureux :

"Parle clairement, ô le meilleur des Vainqueurs, il y a ici,
dans cette assemblée, des milliers d'êtres vivants, pleins
de satisfaction de confiance et de respect pour le Bien-Allé,
qui comprendront la loi que tu leur exposeras."

Alors le Bienheureux dit pour la seconde fois au respectable Çâriputtra : "Assez, ô Çâriputtra; à quoi bon exposer ce sujet ? Ce monde avec les dieux s'effrayerait, si le sens en était expliqué; et les religieux remplis d'orgueil tomberaient dans le grand précipice".

Alors le Bienheureux prononça en ce moment la stance suivante :

"Cette loi a été suffisamment exposée ici,
cette science est subtile et elle échappe au raisonnement.
Il y a beaucoup d'insensés qui sont pleins d'orgueil.
Les ignorants, si cette loi était enseignée, la mépriseraient."


10

Pour la troisième fois, le respectable Çâriputtra s'adressa ainsi au Bienheureux : "Expose, ô Bienheureux, expose, ô Bien-Allé, ce sujet aux nombreuses centaines d'êtres semblables à moi, qui sont réunis ici dans l'assemblée. Beaucoup d'autres êtres vivants, réunis par centaines, par milliers, par centaines de milliers, par myriades de milliers de milliards, qui ont été mûris par le Bienheureux dans des existences antérieures, auront foi, s'en rapporteront aux paroles du Bienheureux, ils les comprendront. Cela sera pour eux un avantage, un profit, un bien qui durera longtemps."

Alors le respectable Çâriputtra prononça dans cette circonstance les stances suivantes :

"Expose la loi, ô le Meilleur des hommes;
moi qui suis ton fils aîné, je te le demande;
il y a ici des dizaines de milliards d'êtres vivants
qui croiront à la bonne loi exposée par toi.

Et les êtres qui, dans des existences antérieures,
ont été continuellement mûris par toi pendant un long temps,
ces êtres qui sont tous ici, les mains réunies en signe
de respect, eux aussi croiront de même à la loi.

Ces douze cents êtres semblables à moi,
qui sont également parvenus à l'état suprême d'Éveil,
que le Bien-Allé, les regardant, leur parle,
et qu'il fasse naître en eux une joie extrême."


11

Alors le Bienheureux, entendant pour la troisième fois la prière que lui adressait le respectable Çâriputtra, lui dit ces paroles : "Puisque maintenant, ô Çâriputtra, tu sollicites jusqu'à trois fois l'Ainsi-Venu, que puis-je répondre à la prière que tu m'adresses ainsi ? Écoute donc, ô Çâriputtra, et grave bien et complètement dans ton esprit ce que je vais dire; je te parlerai."

En ce moment cinq mille Religieux et fidèles des deux sexes de l'assemblée, qui étaient remplis d'orgueil, s'étant levés de leurs sièges, et ayant salué de la tête les pieds du Bienheureux, sortirent de l'assemblée. C'est que, par suite du principe de mérite qui est même dans l'orgueil, ils s'imaginaient avoir acquis ce qu'ils n'avaient pas acquis, et, compris ce qu'ils n'avaient pas compris. C'est pourquoi, se reconnaissant en faute, ils sortirent de l'assemblée. Cependant le Bienheureux continuait à garder le silence.

Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi au respectable Çâriputtra : "L'assemblée qui m'entourait, ô Çâriputtra, est diminuée de nombre; elle est débarrassée de ce qu'elle renfermait de peu substantiel; elle est restée ferme dans l'essence de la foi; c'est une bonne chose, ô Çâriputtra, que le départ de ces auditeurs orgueilleux. C'est pourquoi, ô Çâriputtra, je t'exposerai la chose que tu me demandes".

"Bien, ô Bienheureux", répondit le respectable Çâriputtra, et il se mit à écouter.


12

Le Bienheureux dit alors : "Ils sont rares, ô Çâriputtra, les temps et les lieux où l'Ainsi-Venu fait une semblable exposition de la loi. De même, ô Çâriputtra, que la fleur du figuier sauvage ne paraît qu'en de certains temps et en de certains lieux, de même ils sont rares les temps et les lieux où l'Ainsi-Venu fait une semblable exposition de la loi. Ayez foi en moi, ô Çâriputtra; je dis ce qui est, je dis la vérité, je ne dis pas le contraire de la vérité.

C'est une chose difficile à rencontrer, ô Çâriputtra, que la fleur du figuier sauvage; ce n'est qu'en de certains temps et en de certains lieux qu'on la rencontre. De même, ô Çâriputtra, le sens du langage énigmatique de l'Ainsi-Venu est difficile à saisir.

Pourquoi cela ? C'est que j'élucide la loi, ô Çâriputtra, en employant les cent mille moyens variés dont je dispose, tels que les interprétations, les instructions, les allocutions, les comparaisons de diverses espèces. La bonne loi, ô Çâriputtra, échappe au raisonnement, elle n'est pas du domaine du raisonnement; aussi doit-elle être connue par le moyen de l'Ainsi-Venu.

Pourquoi cela ? Parce que c'est pour un objet unique, ô Çâriputtra, pour un unique but, que l'Ainsi-Venu vénérable paraît dans le monde, pour un grand objet, en effet, et pour un grand but.


13

Et quel est, ô Çâriputtra, cet objet unique, cet unique but de l'Ainsi-Venu, ce grand objet, ce grand but pour lequel le vénérable Ainsi-Venu paraît dans le monde ?

C'est pour communiquer aux créatures la vue de la science des Ainsi-Venus, que le vénérable Ainsi-Venu paraît dans le monde; c'est pour leur en faire l'exposition complète, pour la leur faire pénétrer, pour la leur faire comprendre, pour leur en faire prendre la voie, que le vénérable Ainsi-Venu paraît dans le monde.

C'est là, ô Çâriputtra, cet objet unique, cet unique but, ce grand objet et ce grand but, en effet, des Ainsi-Venus; c'est là l'unique destination de son apparition dans le monde. Voilà, ô Çâriputtra, l'objet unique, l'unique but, et ils sont grands en effet cet objet et ce but qu'accomplit l'Ainsi-Venu.

Pourquoi cela ? C'est que moi aussi, ô Çâriputtra, je suis celui qui communique la vue de la science de l'Ainsi-Venu, celui qui en fait l'exposition complète, celui qui la fait pénétrer, celui qui la fait comprendre, celui qui en fait prendre la voie. De même aussi, ô Çâriputtra, commençant par un moyen de transport unique, j'enseigne la loi aux créatures. Ce moyen de transport, c'est le véhicule des Éveillés.

Il n'y a pas, ô Çâriputtra, un second ni un troisième véhicule. C'est là, ô Çâriputtra, une loi universelle pour le monde entier, en y comprenant les dix points de l'espace.


14

Pourquoi cela ? C'est que, ô Çâriputtra, les vénérables Ainsi-Venus qui, au temps passé, ont existé dans les dix points de l'espace, dans des univers incommensurables et innombrables, et qui ont enseigné la loi pour l'utilité et le bonheur de beaucoup d'êtres, par compassion pour le monde, pour l'avantage, l'utilité et le bonheur du grand corps des êtres, hommes et dieux.

Après avoir reconnu les dispositions des créatures, qui ont des inclinations variées, dont les éléments comme les idées sont diverses, qui l'ont enseignée, dis-je, par l'habile emploi des moyens dont ils disposent, tels que les démonstrations et les instructions de diverses espèces, les raisons, les motifs, les comparaisons, les arguments faits pour convaincre, les interprétations variées.

Tous ces Ainsi-Venus, dis-je, ô Çâriputtra, qui étaient des Éveillés bienheureux, ont enseigné la loi aux créatures, en commençant par un moyen de transport unique, lequel est le véhicule des Éveillés qui aboutit à l'omniscience, c'est-à-dire à la communication qui est faite aux créatures de la vue de la science des Ainsi-Venus, à l'exposition complète, à la transmission, à l'explication, à l'enseignement de la voie de la science des Ainsi-Venus; c'est là, la loi qu'ils ont enseignée aux créatures.

Et les êtres eux-mêmes, ô Çâriputtra, qui ont entendu la loi de la bouche de ces anciens Ainsi-Venus, ces êtres sont tous entrés en possession de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.


15

Et les vénérables Ainsi-Venus, ô Çâriputtra, qui, dans l'avenir, existeront dans les dix points de l'espace, dans des univers incommensurables et innombrables, et qui enseigneront la loi pour l'utilité et le bonheur de beaucoup d'êtres, après avoir reconnu les dispositions des créatures, tous ces Ainsi-Venus, ô Çâriputtra, qui seront des bienheureux Éveillés, enseigneront la loi aux créatures en commençant par un moyen de transport unique, c'est là, la loi qu'ils enseigneront aux créatures.

Et les êtres eux-mêmes, ô Çâriputtra, qui entendront la loi de la bouche de ces futurs Ainsi-Venus, ces êtres entreront tous en possession de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Et les vénérables Ainsi-Venus, ô Çâriputtra, qui maintenant, dans le temps présent, se trouvent, vivent, existent et enseignent la loi dans les dix points de l'espace, dans des univers incommensurables et innombrables, pour l'utilité et le bonheur de beaucoup d'êtres, tous ces Ainsi-Venus, ô Çâriputtra, qui sont des bienheureux Éveillés, enseignent la loi aux créatures en commençant par un moyen de transport unique, c'est là, la loi qu'ils enseignent aux créatures.

Et les êtres eux-mêmes, ô Çâriputtra, qui entendent la loi de la bouche de ces Ainsi-Venus actuels, ces êtres entreront tous en possession de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.


16

Et moi aussi, ô Çâriputtra, qui suis maintenant le vénérable Ainsi-Venu, j'enseigne la loi pour l'utilité et le bonheur de beaucoup d'êtres, après avoir reconnu les dispositions des créatures. Et moi aussi, ô Çâriputtra, j'enseigne la loi aux créatures, en commençant par un moyen de transport unique, qui est le véhicule des Éveillés, c'est là, la loi que j'enseigne aux créatures.

Et les êtres eux-mêmes, ô Çâriputtra, qui maintenant entendent la loi de ma bouche, entreront tous en possession de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Voilà de quelle manière tu dois comprendre, ô Çâriputtra, que nulle part au monde, ni dans les quatre points de l'espace, il n'existe un second véhicule, ni à plus forte raison un troisième.


17

Cependant d'un autre côté, ô Çâriputtra, quand les vénérables Ainsi-Venus, naissent à l'époque où dégénère un éon, à l'époque où dégénèrent les êtres, les doctrines, la vie, et au milieu de la corruption du mal; quand ils naissent au milieu des maux de cette espèce qui affligent un éon; quand les êtres sont pleins de souillures, qu'ils sont en proie à la concupiscence, qu'ils n'ont que peu de racines de vertu, alors, ô Çâriputtra, les vénérables Ainsi-Venus, savent, par l'habile emploi des moyens dont ils disposent, désigner sous la dénomination de triple véhicule, ce seul et unique véhicule des Éveillés.

Alors, ô Çâriputtra, les auditeurs, les vénérables ou les Éveillés-pour-Soi, qui n'écoutent pas cette oeuvre de l'Ainsi-Venu, laquelle est la communication du véhicule des Éveillés, qui ne la pénètrent pas, qui ne la comprennent pas, ces êtres, dis-je, ô Çâriputtra, ne doivent pas être reconnus comme auditeurs de l'Ainsi-Venu; ils ne doivent pas être reconnus comme vénérables, ni comme Éveillés-pour-Soi.


18

C'est pourquoi, ô Çâriputtra, le religieux quel qu'il soit, le fidèle quel qu'il soit, à quelque sexe qu'il appartienne, qui prendrait la résolution d'arriver à l'état de vénérable sans avoir fait la demande nécessaire pour atteindre à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; qui dirait : "Je suis exclu du véhicule des Éveillés, je n'éprouve aucune intention, aucun désir de le posséder", et qui cependant se dirait : "Me voici arrivé à l'Extinction complète, dernier terme de mon existence"; cet homme, ô Çâriputtra, sache que c'est un orgueilleux.

Pourquoi cela ? C'est qu'il n'est pas convenable, ô Çâriputtra, c'est qu'il n'est pas à propos qu'un religieux, qu'un vénérable exempt de toute faute, entendant cette loi de la bouche de l'Ainsi-Venu présent devant lui, n'ait pas foi en elle; car je ne parle pas du temps où l'Ainsi-Venu est entré dans l'Extinction complète.

Pourquoi cela ? C'est qu'au temps et à l'époque où l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, les auditeurs ne posséderont ni n'exposeront des discours comme celui-ci; c'est, ô Çâriputtra, sous d'autres Ainsi-Venus vénérables, qu'ils renonceront à tous leurs doutes touchant ces lois d'Éveillé.

Ayez foi en moi, ô Çâriputtra, ayez confiance en moi, livrez-vous à la réflexion; car il n'y a pas de parole des Ainsi-Venus qui soit mensongère. Il n'y a qu'un seul véhicule, ô Çâriputtra, qui est le véhicule des Éveillés."


19

Ensuite le Bienheureux, pour exposer ce sujet plus amplement, prononça dans cette circonstance les stances suivantes :

Alors les religieux et les religieuses,
qui étaient pleins d'orgueil, ainsi que
les fidèles des deux sexes privés de foi,
au nombre de cinq mille, sans un de moins,

Reconnaissant la faute dont ils étaient coupables,
doués comme ils l'étaient d'une instruction imparfaite,
se retirèrent pour cacher leurs blessures,
parce que leur intelligence était ignorante.

Ayant reconnu que ce qu'il y avait de mauvais
dans l'assemblée, en avait disparu,
le Chef du monde s'écria : "Ils n'ont pas
la vertu suffisante pour entendre ces lois.

Et toutes les créatures ayant de la foi
sont restées dans mon assemblée; toute la partie
vaine en est partie; cette assemblée est formée
maintenant de ce qu'il y a de substantiel.

Apprends de moi, ô Çâri mon fils, comment cette loi
a été pénétrée entièrement par les Meilleurs des hommes,
et comment les Éveillés, Guides du monde l'exposent
par plusieurs centaines de moyens convenables.

Connaissant les dispositions, la conduite et les nombreuses
inclinations de tant de dizaines de millions d'êtres vivants
en ce monde; connaissant leurs actions variées
et ce qu'ils ont fait autrefois de bonnes œuvres,

Je sais, par des interprétations et des motifs
de diverses espèces, faire obtenir la loi à ces êtres;
par des raisons convenables et par des centaines d'exemples,
moi qui suis l'Ainsi-Venu, je réjouis toutes les créatures.

Je dis des discours et aussi des stances, des histoires,
des légendes et des récits merveilleux; des sujets de
réflexion avec des centaines de belles similitudes; je dis
des vers faits pour être chantés, et aussi des instructions.

Les ignorants passionnés pour des objets misérables, qui n'ont
pas appris les règles de la conduite religieuse sous plusieurs
dizaines de millions d'Éveillés, qui sont enchaînés au monde
et qui sont très malheureux, à ceux-là j'enseigne l'Extinction.

Voilà le moyen qu'emploie l'Être qui existe par lui-même
afin de faire comprendre la science des Éveillés;
jamais cependant il ne dirait à ces êtres :
"Vous-mêmes, vous deviendrez des Éveillés."


20

Pour quel motif le Protecteur, après avoir considéré
l'époque et reconnu le moment convenable, dit-il ensuite :
"Voici le moment favorable, moment si rare à rencontrer,
pour que j'expose ici la démonstration certaine de ce qui est" ?

Cette loi formée de neuf parties, qui est la mienne,
n'a été expliquée que par la force et l'énergie des êtres;
c'est là le moyen que j'enseigne pour faire entrer
les hommes dans la science de celui qui est généreux.

Et à ceux qui, en ce monde, sont toujours purs, candides,
chastes, saints, fils d'Éveillé, et qui ont rempli
leur mission sous plusieurs dizaines de millions d'Éveillés,
à ceux-là, je dis des discours aux grands développements.

Ces héros sont purs de cœur et de corps;
ils sont doués de compassion.
Je leur dis : "Vous serez, dans l'avenir,
des Éveillés bons et compatissants."

Et m'ayant entendu, tous s'épanouissent de joie;
"Nous serons, disent-ils, des Éveillés, Chefs du monde."
Et moi, connaissant leur conduite, j'explique
de nouveau des discours aux grands développements.

Et ceux-là sont les auditeurs du Chef, qui ont entendu
cet enseignement suprême qui est le mien; une seule
stance entendue ou comprise suffit sans aucun doute
pour les conduire tous à l'état d'Éveillé.


21

Il n'y a qu'un véhicule, il n'en existe pas un second; il n'y en a pas
non plus un troisième, quelque part que ce soit dans le monde,
sauf le cas où, employant les moyens dont ils disposent,
les Meilleurs des hommes enseignent qu'il y a plusieurs véhicules.

C'est pour expliquer la science des Éveillés que le Chef
du monde naît dans le monde; les Éveillés n'ont,
en effet, qu'un seul but, et n'en ont pas un second;
ils ne transportent pas les hommes dans un véhicule misérable.

Là où est établi l'Être existant par lui-même, et ceux qui sont Éveillés,
quels qu'ils soient et de quelque manière qu'ils existent, là où sont
les forces, les contemplations, les délivrances, la perfection des sens,
c'est en cet endroit-là même que le Chef établit les créatures.

Il y aurait, de ma part, égoïsme si, après avoir touché
à l'état d'Éveil, à cet état éminent et exempt de passion,
je plaçais, ne fût-ce qu'une seule créature,
dans un véhicule misérable; cela ne serait pas bien à moi.

Il n'existe pas en moi la moindre trace d'égoïsme,
non plus que de jalousie, ni de concupiscence, ni de désir;
toutes mes lois sont exemptes de pêché, c'est à cause
de cela qu'au jugement de l'univers je suis Éveillé.

C'est ainsi que, paré des trente-deux signes
de beauté, illuminant la totalité de cet univers,
vénéré par plusieurs centaines d'êtres vivants,
je montre l'empreinte de la propre nature de la loi.

C'est ainsi que je pense, ô Çâriputtra, aux moyens de faire que tous
les êtres portent sur leur corps les trente-deux signes de beauté,
qu'ils deviennent brillants de leur propre éclat, qu'ils connaissent
le monde, et qu'ils soient des Êtres existants par eux-mêmes.


22

Et selon que je vois, et selon que je pense, et selon
que ma détermination a été prise antérieurement, l'objet
de ma prière est complètement atteint, et j'explique
ce que sont les Éveillés et ce qu'est l'état d'Éveil.

Et si, ô Çâriputtra, je disais aux créatures :
"Produisez en vous-mêmes le désir de l'état d'Éveillé",
les créatures ignorantes, troublées par ce langage,
ne comprendraient jamais ma bonne parole.

Et moi, connaissant qu'elles sont ainsi, et qu'elles n'ont pas, dans leurs
existences antérieures, observé les règles de la conduite religieuse, je me dis :
"Les créatures sont passionnées pour les qualités du désir, elles y sont attachées;
troublées par la passion, elles ont l'esprit égaré par l'ignorance.

Elles tombent, sous l'influence du désir, dans la mauvaise
voie, souffrant dans les six routes de l'existence;
et elles vont à plusieurs reprises peupler les cimetières,
tourmentées par la douleur, ayant peu de vertu.

Retenues dans les défilés de l'hérésie, disant : "Il est;
il n'est pas; il est et n'est pas ainsi;" accordant
leur confiance aux opinions des soixante-deux fausses doctrines,
elles restent attachées à une existence qui est sans réalité.

Pleins de souillures dont ils ne peuvent aisément se purifier,
orgueilleux, hypocrites, faux, menteurs, ignorants, insensés,
les êtres restent pendant des dizaines de milliards d'existences,
sans entendre jamais la bonne voix d'un Éveillé."

À ceux-là, ô Çâriputtra, j'indique
un moyen : "Mettez fin à la douleur";
voyant les êtres tourmentés par la douleur,
alors je leur montre l'Extinction.


23

C'est ainsi que j'expose toutes les lois qui sont perpétuellement
affranchies, qui sont dès le principe parfaitement pures;
et le fils d'Éveillé, ayant accompli les devoirs de la conduite
religieuse, deviendra Vainqueur dans une vie à venir.

C'est là un effet de mon habileté dans l'emploi
des moyens, que j'enseigne trois véhicules; car
il n'y a qu'un seul véhicule et qu'une seule conduite,
et il n'y a qu'un seul enseignement des Guides du monde.

Repousse l'incertitude et le doute, dis-je à ceux, quels
qu'ils soient, en qui naît quelque incertitude à ce sujet;
les Guides du monde ne parlent pas contre la vérité;
c'est là l'unique véhicule, il n'y en a pas un second.

Et les anciens Ainsi-Venus, ces Éveillés parvenus
à l'Extinction complète, au nombre de plusieurs milliers,
dans des existences antérieures, à la distance d'un éon
incommensurable, le calcul n'en peut être fait.

Tous ces personnages, qui étaient les Meilleurs
des hommes, ont exposé les lois qui sont très pures,
au moyen d'exemples, de raisons, de motifs, et par
l'habile emploi de plusieurs centaines de moyens.

Et tous ont enseigné un véhicule unique,
et tous on fait entrer dans cet unique véhicule,
ils ont conduit à leur maturité, dans ce véhicule unique,
d'incroyables dizaines de milliards d'êtres vivants.


24

Mais il y a d'autres moyens variés, appartenant
aux Vainqueurs, par lesquels l'Ainsi-Venu, qui
connaît les inclinations et les pensées des êtres,
enseigne cette loi suprême dans le monde réuni aux dieux.

Et tous ceux qui, dans ce monde, entendent la loi, ou
l'ont entendue de la bouche des Bien-Allés; ceux qui ont
exercé l'aumône, pratiqué les devoirs de la vertu et observé
avec patience toutes les règles de la conduite religieuse;

Ceux qui ont rempli les obligations de la contemplation et de
l'énergie; ceux qui ont réfléchi aux lois, à l'aide de la sagesse;
ceux par qui ont été accomplis les divers actes de vertu,
tous ces êtres sont devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.

Et les êtres, quels qu'ils soient, qui ont existé
sous l'enseignement de ces Vainqueurs, parvenus à
l'Extinction complète, ces êtres patients, dociles
et convertis, sont tous devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.

Et ceux aussi qui rendent un culte aux reliques de
ces Vainqueurs parvenus à l'Extinction complète, qui
construisent plusieurs milliers de monuments faits de
substances précieuses, d'or, d'argent et aussi de cristal;

Et ceux qui font des monuments de diamant, et ceux
qui en font de pierres précieuses et de perles,
des plus beaux lapis-lazulis, ou de saphir, tous
ceux-là sont devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.

Et ceux aussi qui font des monuments de pierres,
ceux qui en font de bois de santal et d'aloès;
ceux qui font des monuments avec le bois du pin,
et ceux qui en font avec des monceaux de bois;

Ceux qui, pleins de joie, construisent pour les Vainqueurs
des monuments faits de briques et d'argile accumulée;
ceux qui font dresser dans les bois et sur les montagnes
des monceaux de poussière à l'intention des Éveillés;

Les jeunes enfants aussi qui, dans leurs jeux, ayant
l'intention d'élever des monuments pour les Vainqueurs,
font çà et là de ces édifices en sable, tous ceux-là
aussi sont devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.


25

De même, ceux qui ont fait faire avec intention
des images d'Éveillés en pierreries, portant
les trente-deux signes de beauté, tous ceux-là
aussi sont devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.

Ceux qui ont fait faire ici des images de Bien-Allés,
en employant soit les sept substances précieuses,
soit le cuivre, soit le bronze, tous ceux-là
sont devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.

Ceux qui ont fait faire des statues de Bien-Allés
de plomb, de fer ou de terre; ceux qui en ont fait faire
de belles représentations en ouvrages de maçonnerie,
tous ceux-là sont devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.

Ceux qui peignent, sur les murs, des images de Bien-Allés, avec
tous leurs membres parfaitement représentés, avec leurs cent signes
de vertu, soit qu'ils les tracent eux-mêmes, soit qu'ils les fassent
tracer, tous ceux-là sont devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.

Et ceux mêmes, quels qu'ils soient, qui, recevant ici
l'instruction et repoussant la volupté, ont fait avec
leurs ongles ou avec un morceau de bois des images de Bien-Allés,
tous ceux-là sont devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.

Les hommes ou les jeunes gens qui ont fait de ces images
sur les murs, sont tous devenus compatissants,
et tous ils ont sauvé des dizaines de millions
de créatures, convertissant beaucoup d'Êtres-d'Éveil.


26

Ceux par qui des fleurs et des parfums ont été offerts
aux reliques des Ainsi-Venus, à leurs monuments,
à leurs statues d'argile, à un monument qui a été
tracé sur le mur, ou même à un monument de sable;

Ceux qui ont fait retentir les instruments de musique, les tambours,
les conques, les grandes caisses qui font beaucoup de bruit,
et ceux qui ont frappé les timbales pour rendre un culte
aux sages qui possèdent l'excellent et suprême état d'Éveil;

Et les hommes qui ont fait résonner les instruments de musique, les plaques
de cuivre, les timbales, les tambours d'argiles, les flûtes, les petits
tambours agréables, ceux qui ne servent que pour une fête et ceux qui sont
très doux, tous ces hommes sont devenus possesseurs de l'état d'Éveillé.

Ceux qui, dans l'intention de rendre un culte
aux Bien-Allés, ont fait sonner des cymbales de fer,
qui ont battu l'eau, frappé dans leurs mains;
ceux qui ont fait entendre un chant doux et agréable,

Ceux qui ont rendu aux reliques des Éveillés ces hommages divers,
sont devenus des Éveillés dans le monde; il y a plus, pour n'avoir
fait même que peu de chose en l'honneur des reliques des Bien-Allés,
pour n'avoir fait résonner qu'un seul instrument de musique,

Pour avoir fait une cérémonie, ne fût-ce qu'avec une seule fleur,
pour avoir tracé sur un mur l'image des Bien-Allés,
pour avoir fait une cérémonie, même avec distraction,
ils verront successivement des dizaines de millions d'Éveillés.

Ceux qui ont fait ici, en face d'un monument,
la présentation respectueuse des mains, soit complète,
soit d'une seule main; ceux qui ont courbé la tête
un seul instant, et fait une seule inclination de corps;

Ceux qui, en présence de ces édifices qui renferment des reliques
des Bien-Allés, ont dit une seule fois : "Adoration à l'Éveillé !"
et qui l'ont fait sans même y apporter beaucoup d'attention, tous ceux-là
sont entrés en possession de cet excellent et suprême état d'Éveil.

Les créatures qui, au temps de ces anciens Bien-Allés,
soit qu'ils fussent déjà entrés dans l'Extinction complète,
soit qu'ils vécussent encore, n'ont fait qu'entendre le seul
nom de la loi, ont toutes acquis la possession de l'état d'Éveillé.

Beaucoup de dizaines de millions d'Éveillés futurs,
que l'intelligence ne peut concevoir et dont la mesure
n'existe pas, tous Vainqueurs et excellents Chefs du monde,
mettront au jour le moyen dont je fais usage.


27

Elle sera infinie l'habileté de ces Guides du monde dans l'emploi
des moyens, cette habileté par laquelle ils convertiront ici
des dizaines de millions d'êtres vivants à cet état d'Éveillé,
à cet état de science, à cet état exempt d'imperfections.

Une seule créature ne pourra jamais devenir Éveillé, pour avoir seulement
entendu la loi de leur bouche; telle est en effet la prière des Ainsi-Venus :
"Puissé-je, après avoir rempli les devoirs de la conduite religieuse
pour arriver à l'état d'Éveillé, puissé-je les faire remplir aux autres !"

Ces Éveillés enseigneront dans l'avenir
plusieurs milliers d'introductions à la loi;
parvenus à la dignité de Ainsi-Venu, ils
exposeront la loi en montrant ce véhicule unique.

La règle de la loi est perpétuellement stable, et la nature
de ses conditions est toujours lumineuse; les Éveillés,
qui sont les Meilleurs des hommes, après l'avoir reconnue,
enseigneront l'unique véhicule, qui est le mien,

Ainsi que la stabilité de la loi, et sa perfection qui subsiste
perpétuellement dans le monde sans être ébranlée; et les Éveillés
enseigneront l'état d'Éveil, jusqu'au centre de la terre, en vertu
de leur habileté dans l'emploi des moyens dont ils disposent.

Dans les dix points de l'espace, il existe, aussi nombreux que
les sables du Gange, des Éveillés vénérés par les hommes
et par les dieux; c'est pour rendre heureux tous les êtres,
qu'ils exposent en ce monde l'état suprême d'Éveil qui m'appartient.

Développant leur habileté dans l'emploi
des moyens, montrant divers véhicules,
les Éveillés enseignent aussi le véhicule
unique, ce domaine excellent et calme.

Et connaissant la conduite de tous les êtres,
ce qu'ils ont pensé, ce qu'ils ont recherché jadis,
connaissant leur force et leur énergie ainsi que
leurs inclinations, ils mettent tout cela en lumière.

Ces Guides du monde produisent, par la force de leur science,
beaucoup de raisons et d'exemples, et beaucoup de motifs;
et reconnaissant que les êtres ont des inclinations
diverses, ils emploient diverses démonstrations.

Et moi aussi, moi qui suis le Guide des rois des Vainqueurs,
afin de rendre heureuses les créatures qui sont nées
en ce monde, j'enseigne cet état d'Éveillé par des
dizaines de milliards de démonstrations variées.

Je montre aussi la loi sous ses nombreuses formes,
connaissant les inclinations et les pensées
des êtres vivants; je les réjouis par divers moyens;
c'est là la force de ma science personnelle.


28

Et moi aussi je vois les créatures misérables,
complètement privées de science et de vertu, tombées
dans le monde, enfermées dans des passages impraticables,
plongées dans des douleurs qui se succèdent sans relâche.

Enchaînées par la concupiscence comme par la queue du yak,
perpétuellement aveuglées en ce monde par les désirs, elles
ne recherchent pas l'Éveillé, dont la puissance est grande;
elles ne recherchent pas la loi, qui fait arriver la fin de la douleur.

Dans les six voies de l'existence où elles se trouvent,
n'ayant qu'une intelligence imparfaite, obstinément
attachées aux doctrines hétérodoxes, éprouvant malheurs
sur malheurs, elles m'inspirent une vive compassion.

Connaissant tout cela en ce monde, dans la pure essence
de l'état d'Éveil au sein duquel je reste trois fois
sept jours entiers, je réfléchis aux choses de ce genre,
les regards fixés sur l'arbre sous lequel je suis assis.

Et je regarde sans fermer les yeux ce roi des arbres,
et je me promène dans son voisinage; je contemple
cette science merveilleuse, éminente, et ces êtres
ignorants qui sont aveuglés par l'erreur.

Et alors viennent pour m'interroger Brahmâ,
Çakra et les quatre Gardiens du monde,
Mahêçvara, Îçvara et les troupes des titans
des éléments par dizaines de milliards,

Ayant tous les mains jointes et l'extérieur respectueux;
et moi je réfléchis aux moyens d'atteindre mon but,
et je fais l'éloge de l'état d'Éveillé; mais
ces créatures sont opprimées par mille maux.

"Ces êtres ignorants, me dis-je, vont mépriser la loi que je leur
exposerai, et, après l'avoir méprisée, ils tomberont dans les lieux
de châtiment; il vaudrait mieux pour moi ne jamais parler.
Puisse avoir lieu aujourd'hui même mon paisible anéantissement !"


29

Et me rappelant les anciens Éveillés, et quelle était
leur habileté dans l'emploi des moyens, je dis :
"Puissé-je, moi aussi, après avoir joui de cet état
d'Éveillé, puissé-je l'exposer trois fois en ce monde !"

C'est ainsi que cette loi est l'objet de mes réflexions;
et les autres Éveillés des dix points de l'espace,
qui me laissent voir en ce moment leur propre corps,
font entendre tous ensemble cette exclamation : "C'est bien !"

"Bien, solitaire ! ô toi le premier des Guides du monde;
après avoir pénétré ici la science, à laquelle rien
n'est supérieur, réfléchissant à l'habile emploi des moyens
convenables, tu reproduis l'enseignement des Guides du monde.

Et nous aussi, nous qui sommes des Éveillés, après avoir fait une
triple division de cet objet suprême, puissions-nous le faire comprendre !
car les hommes ignorants, dont les inclinations sont misérables,
ne nous croiraient pas si nous leur disions : "Vous serez des Éveillés."

Puissions-nous, faisant un habile emploi des moyens
convenables, en réunissant tous les motifs, et en
parlant du désir qu'on doit avoir d'une récompense,
puissions-nous convertir beaucoup d'Êtres-d'Éveil !"

Et moi, en ce moment, je suis rempli de joie,
après avoir entendu la voix agréable des Chefs des hommes;
l'esprit satisfait, je dis à ces Protecteurs :
"Les chefs des grands solitaires ne parlent pas en vain. »

Et moi aussi, j'exécuterai ce qu'ont ordonné
les sages Guides du monde. Et moi aussi,
j'ai été agité dans ce monde terrible, après y
être né au milieu de la dégradation des créatures.

Ensuite, ô Çârisuta, ayant ainsi reconnu la vérité,
je suis parti dans ce temps-là pour Bénarès;
là, j'ai exposé à cinq solitaires, à l'aide d'un moyen
convenable, la loi qui est la terre de la quiétude.

J'ai fait ensuite tourner la roue de la loi, et le
nom de "Extinction" a été entendu dans le monde,
aussi bien que le nom de "Vénérable" et celui de "Loi";
le nom "d'Assemblée" y a été alors entendu aussi.

Je parle pendant un grand nombre d'années,
et je fais voir la terre de l'Extinction :
"Voici, m'écriai-je, le terme du malheur du monde;"
c'est ainsi que je m'exprime continuellement.


30

Et au moment, ô Çâriputtra, où j'ai vu
des fils des Meilleurs des hommes arrivés
à l'excellent et suprême état d'Éveil, nombreux
comme des infinis de dizaines de milliards,

Qui, s'étant approchés de moi, sont restés en ma présence
les mains jointes et l'extérieur respectueux, et qui ont
entendu la loi des Vainqueurs, grâce à l'habile emploi
des nombreux et divers moyens dont ces Vainqueurs disposent;

Alors cette réflexion s'est immédiatement présentée;
à mon esprit : "Voici pour moi le moment d'enseigner
la loi excellente; j'expose en ce lieu cet état suprême
d'Éveil, pour lequel je suis né ici dans le monde.

Cela sera aujourd'hui difficile à croire pour les
hommes dont l'intelligence ignorante s'imagine voir
ici un prodige, pour les hommes remplis d'orgueil et
qui ne savent rien; mais ces Êtres-d'Éveil entendront."

Et moi qui suis plein d'intrépidité, satisfait
alors, renonçant complètement à toute réticence,
je parle au milieu des fils de Bien-Allé, et
je les convertis entièrement à l'état d'Éveillé.

Et après avoir vu de tels fils d'Éveillé, "Pour toi
aussi, m'écriai-je, toute incertitude sera dissipée,"
et ces mille deux cents auditeurs exempts de péché
deviendront tous des Éveillés dans le monde.

Quel est le nombre de ces anciens Protecteurs et la
condition des Vainqueurs qui viendront dans l'avenir ?
Ce sujet a cessé de faire l'objet de mes réflexions;
aussi vais-je te l'exposer aujourd'hui tel qu'il est.


31

Dans certains temps, dans certains lieux, et pour une certaine
cause, a lieu dans le monde l'apparition des Héros des hommes;
dans certains temps, celui dont la vue est infinie,
étant né dans le monde, expose une pareille loi.

Elle est bien difficile à obtenir, cette loi suprême,
même pendant la durée de centaines de milliards d'éons;
elles sont bien difficiles à trouver, les créatures qui,
après l'avoir entendue, ajoutent foi à cette loi suprême.

Tout de même que la fleur de figuier sauvage est difficile à rencontrer,
qu'elle paraît dans certains temps, dans certains lieux, et d'une manière
quelconque, et que c'est pour le monde quelque chose d'agréable à voir,
quelque chose de merveilleux pour le monde réuni aux dieux;

De même je dis que c'est une plus grande merveille encore que
celui qui, après avoir entendu la loi bien exposée, en éprouverait
de la satisfaction, dût-il n'en prononcer même qu'un seul mot;
par là serait rendu un culte à tous les Éveillés.

Renonce à l'incertitude et au doute sur ce sujet;
moi qui suis le roi de la loi, je fais connaître mon
intention : "je convertis à l'état suprême d'Éveil;
mais je n'ai ici aucuns auditeurs."

Que cela soit un secret pour toi, ô Çâriputtra,
ainsi que pour tous ceux qui seront mes auditeurs;
que ces hommes éminents aussi, qui sont des
Êtres-d'Éveil, gardent complètement ce secret.

Pourquoi, au temps des cinq imperfections, les créatures
en ce monde deviennent-elles viles, méchantes, et aveuglées
par la concupiscence ? Pourquoi leur intelligence est-elle ignorante,
et pourquoi n'existe-t-il en elles aucune pensé pour l'état d'Éveillé ?

Les créatures pleines de folie, qui apprenant
que ce véhicule unique, qui est le mien, a été
mis au jour par ces anciens Vainqueurs, oseront
dans l'avenir mépriser les discours, iront dans l'enfer.

Mais les êtres purs et pleins de pudeur qui sont
parvenus à l'état excellent et suprême d'Éveil,
je leur fais, moi qui suis intrépide,
des éloges sans fin de ce véhicule unique.

C'est là l'enseignement des Guides du monde; c'est là
l'excellente habileté dans l'emploi des moyens, qui sont
exposée dans beaucoup de paraboles, car cela est difficile
à comprendre pour ceux qui ne sont pas instruits.

C'est pourquoi, après avoir compris le langage énigmatique
des Éveillés, de ces Protecteurs qui sont les Maîtres du monde,
après avoir renoncé à l'incertitude et au doute,
vous serez des Éveillés, ressentez-en de la joie."

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MessagePosté le: 15/08/2009 08:21:21    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 3 : La parabole
Çâriputtra exulte de joie car il a compris l'enseignement sur la véritable entité de tous les phénomènes, le véritable Nirvâna, la loi sur l'unicité du véhicule qui conduit au salut. Comme ses auditeurs ne l'ont pas bien compris, le Bouddha a recours à la parabole de la maison en feu. La demeure d'un homme riche est en proie aux flammes, pourtant ses enfants, insouciants, s'amusent et n'entendent pas qu'il les presse de sortir. Il leur dit alors que des chars attelés de bœufs, de chèvres, d'antilopes, les attendent à la porte. Grâce à ce subterfuge les enfants se précipitent hors de la maison. Ils ne trouvent en réalité qu'un char unique, splendide, qui les sauve.


_____________

Chapitre 3

La parabole

_____________


1
Alors le respectable Çâriputtra, satisfait en ce moment, ravi, transporté de bien être, plein de joie, rempli de contentement et de plaisir, ayant dirigé ses mains jointes en signe de respect du côté où était assis le Bienheureux, tenant ses yeux fixés sur lui, lui adressa ces paroles : "J'éprouve de l'étonnement, de la surprise, ô Bienheureux; j'éprouve de la satisfaction en entendant ce discours de la bouche du Bienheureux.

Pourquoi cela ? C'est que n'ayant pas entendu jusqu'à présent cette loi en présence du Bienheureux, voyant d'autres êtres d'Éveil et entendant parler d'êtres d'Éveil qui auront le nom d'Éveillés dans l'avenir, j'éprouve un chagrin extrême, une vive douleur, en songeant que je suis déchu de cet objet qui est la science des Ainsi-Venus, qui est la vue de la science.

Et quand, ô Bienheureux, je recherche sans relâche, pour m'y arrêter pendant le jour, les montagnes, les cavernes des montagnes, les forêts immenses, les ermitages, les fleuves et les troncs des arbres solitaires, alors même, ô Bienheureux, je me retrouve toujours avec cette même pensée :

"En nous introduisant dans le domaine des lois semblables à nous, le Bienheureux nous a fait sortir à l'aide d'un véhicule misérable". Aussi, ô Bienheureux, cette pensée se présente-t-elle alors à moi : "C'est sans doute notre faute, la faute n'en est pas au Bienheureux."

Pourquoi cela ? C'est que si le Bienheureux était l'objet de notre attention, quand il expose l'enseignement le plus élevé de la loi, c'est-à-dire quand il commence à parler de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, nous serions introduits dans les lois mêmes qu'il enseigne.

Mais, ô Bienheureux, parce que, sans comprendre le langage énigmatique du Bienheureux, nous avons, pleins d'empressement, et quand les êtres d'Éveil n'étaient pas rassemblés autour du Bienheureux, entendu la première exposition de la loi de l'Ainsi-Venu qui ait été faite; parce que nous l'avons recueillie, comprise, conçue, méditée, examinée, fixée dans notre esprit, je ne cesse, à cause de cela, de passer les jours et les nuits à m'en adresser des reproches.

Mais aujourd'hui, ô Bienheureux, j'ai acquis l'Extinction; aujourd'hui, ô Bienheureux, je suis devenu calme; aujourd'hui, ô Bienheureux, je suis en possession de l'Extinction complète; aujourd'hui, ô Bienheureux, j'ai acquis l'état de Vénérable; aujourd'hui, je suis le fils aîné du Bienheureux, son fils chéri, né de sa bouche, né de la loi, transformé par la loi, héritier de la loi, perfectionné par la loi. Je suis débarrassé de tout chagrin, maintenant que j'ai entendu de la bouche du Bienheureux le son de cette loi merveilleuse que je n'avais pas entendue auparavant."


2

Ensuite le respectable Çâriputtra adressa dans cette circonstance les stances suivantes au Bienheureux :

"Je suis frappé d'étonnement, ô grand Chef,
je suis rempli de satisfaction, depuis que j'ai entendu ce discours;
il ne reste plus en moi aucune espèce d'incertitude :
je suis mûri en ce monde pour le suprême véhicule.

La voix des Bien-Allés est merveilleuse;
elle dissipe l'incertitude et le chagrin des créatures;
et pour moi, qui suis exempt de toute faute,
ma peine tout entière a disparu depuis que j'ai entendu cette voix.

Quand je reste, en effet, assis pendant le jour,
ou que je parcours les forêts immenses, les ermitages et les troncs des arbres,
recherchant même les cavernes des montagnes,
je suis exclusivement occupé des réflexions suivantes :

"Hélas ! je suis égaré par les pensées pécheresses,
au milieu des lois semblables à moi, exemptes d'imperfections,
puisque certainement je n'exposerai pas au temps à venir la loi excellente,
dans la réunion des trois mondes.

Les trente-deux signes de beauté n'existent pas pour moi,
pas plus que les perfections telles que celle d'avoir la couleur et l'éclat de l'or.
Les énergies et les affranchissements ont aussi entièrement disparu pour moi.
Hélas ! je suis égaré dans les lois semblables à moi.

Et les signes secondaires de beauté qui distinguent les grands solitaires,
signes qui sont au nombre de quatre-vingts, qui sont supérieurs, distingués,
et les lois homogènes, au nombre de dix-huit,
tout cela a disparu pour moi. Hélas ! je suis trompé !"

Et après t'avoir vu, ô toi qui es bon et compatissant pour le monde,
assis alors pendant le jour et retiré à l'écart,
"Hélas ! pensé-je, je suis abusé par la science absolue
et qui échappe au raisonnement!"

Je passe, Seigneur,
le jour et la nuit constamment occupé de ces seules pensées;
aussi ne te demandé-je, ô Bienheureux,
que cette seule chose : "Suis-je déchu, ou ne le suis-je pas ?"

C'est ainsi, ô Chef des Vainqueurs,
que les nuits et les jours s'écoulent constamment pour moi
au milieu de ces réflexions; et après avoir vu beaucoup d'autres êtres d'Éveil
qui ont été loués par le Guide du monde.


3

Après avoir entendu cette loi des Éveillés,
oui, me dis-je, ce langage est énigmatique; le Vainqueur,
dans la pure essence de l'état d'Éveil,
enseigne une science supérieure au raisonnement, subtile et parfaite.

Autrefois j'étais attaché aux doctrines hétérodoxes,
j'étais estimé des mendiants et des hérétiques;
alors le Chef, connaissant mes dispositions,
me parla de l'Extinction pour m'affranchir des fausses doctrines.

Après m'être complètement dégagé des opinions des fausses doctrines,
et avoir touché aux lois du vide,
je reconnais que je suis arrivé à l'Extinction;
et cependant cela ne s'appelle pas l'Extinction !

Mais quand un homme devient Éveillé, qu'il devient le premier des êtres,
qu'il est honoré par les hommes, les titans des éléments, les génies et les démons religieux,
que son corps porte l'empreinte des trente-deux signes de beauté,
c'est alors qu'il est complètement arrivé à l'Extinction.

Après avoir renoncé à toutes ces pensées orgueilleuses,
et avoir entendu tes paroles, j'ai atteint aujourd'hui l'Extinction,
alors qu'en présence du monde réuni aux dieux,
tu m'as eu prédit que je parviendrais à l'état suprême d'Éveil.


4

Une grande terreur s'est emparée de moi,
au moment où j'ai entendu pour la première fois la parole du Chef :
Ne serait-ce pas, me disais-je, le Diable, le méchant,
qui aurait pris sur la terre le déguisement d'un Éveillé ?

Mais lorsque, démontré par des raisons,
par des motifs et par des myriades de dizaines de millions d'exemples,
cet excellent état d'Éveil a été bien établi,
mon incertitude a cessé, après que j'ai eu entendu la loi.

Mais puisque des dizaines de milliards d'Éveillés victorieux
et parvenus à l'Extinction complète, m'ont instruit,
et que la loi a été enseignée par eux,
grâce à leur habileté dans l'emploi des moyens dont ils disposent;

Et puisque beaucoup d'Éveillés qui paraîtront dans le monde,
et d'autres qui, pénétrant la vérité suprême, existent aujourd'hui,
puisque ces Éveillés, dis-je, enseigneront et enseignent la loi
par mille moyens dont ils connaissent l'habile emploi;

Et puisque tu as clairement expliqué ta conduite religieuse telle qu'elle est,
depuis le moment où tu es sorti de la maison,
puisque tu as connu ce que c'est que la roue de la loi,
et que l'enseignement de la loi a été établi par toi, conformément à la vérité;

Je reconnais alors ce qui suit : "Non, celui-là n'est pas le Diable;
c'est le Chef du monde qui a enseigné la véritable conduite religieuse;
en effet, ce n'est pas ici la voie des démons."
Voilà le doute qui s'était emparé de mon esprit.

Mais à peine ai-je été rempli de joie par la voix douce,
profonde et agréable de l'Éveillé,
qu'aussitôt ont disparu tous mes doutes et que mon incertitude a été détruite;
je suis maintenant dans la science.

Sans aucun doute,
je serai un Ainsi-Venu vénéré dans le monde réuni aux dieux;
j'exposerai aux créatures cet état d'Éveillé,
en y convertissant beaucoup d'êtres d'Éveil."


5

Cela dit, le Bienheureux parla ainsi à Çâriputtra : "Je vais te témoigner mon affection, ô Çâriputtra, je vais t'instruire, en présence de ce monde comprenant la réunion des dieux, des démons et des divinités, en présence des créatures formées de l'ensemble des ascètes et des prêtres.

Oui, Çâriputtra, tu as été mûri par moi pour l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, sous les yeux de vingt fois cent myriades de dizaines de milliards d'Éveillés; et tu as, Çâriputtra, reçu longtemps l'instruction sous mes ordres. Par l'effet des conseils d'être d'Éveil, par l'effet du secret d'être d'Éveil, tu es né dans ce monde afin d'assister à mon enseignement. Ne te rappelant, ô Çâriputtra, ni l'ancienne prière que, grâce à la bénédiction d'être d'Éveil, tu as adressée pour suivre la loi, ni les conseils d'être d'Éveil, ni son secret, tu te dis : "Je suis parvenu à l'Extinction complète."

Pour moi, Çâriputtra, désireux de réveiller en toi le souvenir et la connaissance de l'ancienne prière que tu as adressée pour suivre la loi, j'exposerai aux auditeurs le discours nommé "le lotus de la bonne loi", ce discours où est expliquée la loi, qui contient de grands développements.

Mais de plus, ô Çâriputtra, tu renaîtras de nouveau dans l'avenir, au bout d'un nombre immense d'éons inconcevables, incommensurables; après avoir possédé la bonne loi de plusieurs fois cent myriades de dizaines de milliards d'Ainsi-Venus, après leur avoir rendu des hommages nombreux et divers, après avoir rempli les devoirs qu'impose la conduite d'un être d'Éveil; tu seras dans le monde l'Ainsi-Venu nommé Éclat-de-Fleur, Vénérable, doué de science et de conduite, le bien parti, connaissant le monde, sans supérieur, domptant l'homme comme un cocher dompte ses chevaux, précepteur des dieux et des hommes, Bienheureux, Éveillé.


6

Dans ce temps, ô Çâriputtra, la terre d'Éveillé de ce bienheureux Ainsi-Venu Éclat-de-Fleur se nommera Immaculé; elle sera unie, agréable, bonne, belle à voir, parfaitement pure, florissante, étendue, salubre, fertile, couverte de nombreuses troupes d'hommes et de femmes, pleine de titans des éléments, reposant sur un fonds de lapis-lazuli. On y verra des enceintes tracées en forme de damiers, avec des cordes d'or; et dans ces enceintes tracées en forme de damiers, il y aura des arbres de diamant. Cette terre sera perpétuellement couverte de fleurs et de fruits, formés des sept substances précieuses.

L'Ainsi-Venu Éclat-de-Fleur, ô Çâriputtra, ce Vénérable, commençant par les trois véhicules, enseignera la loi. Bien plus, ô Çâriputtra, cet Ainsi-Venu ne naîtra pas au temps où l'éon dégénère; mais il enseignera la loi par la force de son ancienne prière. L'éon où il paraîtra, ô Çâriputtra, se nommera Embelli-par-de-Grands-Joyaux.

Comment comprends-tu cela, ô Çâriputtra, et pourquoi cet éon se nomme-t-il Embelli-par-de-Grands-Joyaux ? Dans une terre d'Éveillé, ô Çâriputtra, les êtres d'Éveil se nomment "Joyaux". Or dans ce temps, dans cet univers nommé Immaculé, les êtres d'Éveil seront en grand nombre; ils seront incommensurables, innombrables, inconcevables, dépassant toute comparaison, toute mesure et tout nombre, à l'exception toutefois du nombre des Ainsi-Venus. C'est pour cette raison que cet éon se nommera Embelli-par-de-Grands-Joyaux.

Or dans ce temps, ô Çâriputtra, les êtres d'Éveil de cette terre d'Éveillé se lèveront, pour marcher, par dessus des lotus de diamant. Ces êtres d'Éveil ne seront pas de ceux qui se livrent pour la première fois aux œuvres; ils seront riches en principes de vertus accomplies pendant longtemps, instruits dans les devoirs de la conduite religieuse sous plusieurs centaines de milliers d'Éveillés, loués par les Ainsi-Venus, appliqués à acquérir la science des Éveillés, créés par la pratique habile des grandes connaissances surnaturelles, accomplis dans la direction de toutes les lois, bons, doués de mémoire. Cette terre d'Éveillé, ô Çâriputtra sera ordinairement remplie d'êtres d'Éveil de cette espèce.


7

La vie de l'Ainsi-Venu Éclat-de-Fleur, ô Çâriputtra, sera de douze moyens-éons, en laissant de côte le temps pendant lequel il aura été prince. La vie des créatures qui existeront de son temps sera de huit moyens-éons. L'Ainsi-Venu Éclat-de-Fleur, ô Çâriputtra, à la fin de ces douze moyens-éons, après avoir prédit à l'être d'Éveil, le grand être nommé Pleine-Fermeté qu'il parviendrait à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, entrera dans l'Extinction complète.

"Cet être d'Éveil, ce grand être nommé Pleine-Fermeté, ô Religieux, dira l'Ainsi-Venu, parviendra immédiatement après moi à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. Il sera, dans le monde, l'Ainsi-Venu nommé Sûre-Démarche-aux-Pas-de-Fleur, Vénérable, doué de science et de conduite."

La terre d'Éveillé de l'Ainsi-Venu Sûre-Démarche-aux-Pas-de-Fleur sera, ô Çâriputtra, de la même espèce que celle de Éclat-de-Fleur. La bonne loi de l'Ainsi-Venu Éclat-de-Fleur parvenu à l'Extinction complète, subsistera, ô Çâriputtra, pendant trente-deux moyens-éons. Ensuite, quand cette loi de l'Ainsi-Venu sera épuisée, l'image de cette bonne loi durera encore trente-deux moyens-éons."


8

Ensuite le Bienheureux prononça dans cette circonstance les stances suivantes :

"Et toi aussi, ô Çâriputtra, tu seras,
dans une vie à venir, un Ainsi-Venu,
un Vainqueur nommé Éclat-de-Fleur, doué d'une vue parfaite;
tu disciplineras des dizaines de milliards d'êtres vivants.

Après avoir rendu un culte à plusieurs dizaines de millions d'Éveillés
et avoir acquis, sous leur direction, l'énergie de la conduite religieuse;
après avoir produit les dix forces,
tu toucheras à l'excellent et suprême état d'Éveil.

Dans un temps inconcevable, incommensurable,
aura lieu un éon où domineront les joyaux;
alors existera un monde nommé Immaculé;
ce sera la pure terre du Meilleur des hommes.

Cette terre reposera sur le lapis-lazuli;
elle sera ornée de cordes d'or,
et produira des centaines d'arbres de diamant,
beaux et couverts de fleurs et de fruits.

Là, beaucoup d'êtres d'Éveil, doués de mémoire
et parfaitement habiles dans l'exposition de la conduite religieuse,
parce qu'ils y auront été instruits sous des centaines d'Éveillés,
viendront au monde dans cette terre.

Et le Vainqueur, à l'époque de sa dernière existence,
après avoir franchi le degré de prince,
après avoir vaincu la concupiscence et être sorti de la maison,
touchera à l'excellent et suprême état d'Éveil.

La durée de la vie du Vainqueur sera de douze moyens-éons,
et la vie des hommes sera, de son temps, de huit moyens-éons.
Lorsque le Vainqueur sera entré dans l'Extinction complète, sa bonne loi durera en ce temps
pendant trente-deux moyens-éons entiers, pour l'utilité du monde réuni aux dieux.

Lorsque sa bonne loi sera épuisée,
l'image en durera encore pendant trente-deux moyens-éons.
Les lieux où seront distribuées les reliques du Protecteur
seront constamment honorés par les hommes et par les titans des éléments.

C'est ainsi qu'il sera un Bienheureux.
Sois rempli de joie, ô Çâri mon fils !
car c'est toi-même qui deviendras le Meilleur des hommes,
qui est sans supérieur."


9

Ensuite les quatre assemblées des religieux et des fidèles de l'un et de l'autre sexe, les cent milliers de dieux, de dragons, de génies, de centaures, de titans, de griffons, de chimères, de serpents géants, d'hommes et d'êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine, ayant entendu de la bouche du Bienheureux la prédiction que le respectable Çâriputtra parviendrait un jour à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, satisfaits alors, ravis, transportée de bien être, pleins de joie, remplis de contentement et de plaisir, couvrirent chacun le Bienheureux des vêtements qu'ils portaient.

Et Çakra, l'empereur des dieux, et Brahmâ, le chef de l'univers d'Endurance, et plusieurs fois mille milliards d'autres fils des dieux couvrirent le Bienheureux de vêtements divins. Et ils firent tomber sur lui une pluie de fleurs divines de pétales célestes rouges, petits et grands; et ils agitèrent dans le ciel, au-dessus de sa tête, des étoffes divines; et ils firent résonner du haut du ciel des centaines de milliers d'instruments divins et de timbales.

Et après avoir fait tomber une grande pluie de fleurs, ils prononcèrent ces paroles : "C'est pour la première fois à Bénarès, au lieu nommé "la chute des solitaires", dans le Bois-de-l'Antilope, que le Bienheureux a fait tourner la roue de la loi. Aujourd'hui, pour la seconde fois, le Bienheureux fait tourner cette excellente roue."


10

Ensuite les fils des dieux prononcèrent dans cette circonstance les stances suivantes :

"Le grand héros qui n'a pas son égal dans le monde,
a fait tourner à Bénarès la roue de la loi,
qui anéantit la naissance
de l'agrégation des éléments de la vie.

C'est là que le Guide du monde l'a fait tourner pour la première fois;
et il la fait tourner ici pour la seconde fois;
car tu enseignes aujourd'hui, ô Chef,
une loi à laquelle d'autres auront bien de la peine à croire.

Beaucoup de lois ont été entendues par nous
de la bouche du Chef du monde;
mais jamais nous n'avions entendu auparavant
une loi semblable à celle-ci.

Nous nous réjouissons, ô grand homme,
en entendant le langage énigmatique du grand Vainqueur;
nous croyons à la prédiction
qui vient d'être faite pour l'intrépide Çâriputtra.

Et nous aussi, puissions-nous devenir
dans le monde des Éveillés n'ayant pas de supérieurs,
et capables d'enseigner, à l'aide d'un langage énigmatique,
l'état d'Éveil qui est sans supérieur !

Grâce à ce que nous avons fait de bien
dans ce monde et dans l'autre,
et parce que nous avons réjoui l'Éveillé parfait,
nous sollicitons l'état d'Éveil !"


11

Ensuite le respectable Çâriputtra parla ainsi au Bienheureux : "Je n'ai plus aucun doute, ô Bienheureux; mes incertitudes sont dissipées, maintenant que j'ai entendu de la bouche du Bienheureux cette prédiction, que je dois parvenir à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Mais ces douze cents auditeurs parvenus à la puissance, ô Bienheureux, qui, anciennement placés par toi sur le terrain des maîtres, ont été l'objet de ce discours et de cet enseignement : "La discipline de ma loi, ô religieux, aboutit à l'affranchissement de la naissance, de la vieillesse, de la mort et de la douleur, c'est à dire qu'elle se résout dans l'Extinction."

Et ces deux mille religieux, ô Bienheureux, auditeurs du Bienheureux, tant les maîtres que ceux qui ne le sont pas, tous débarrassés des fausses doctrines relatives à l'esprit, à l'existence, à l'anéantissement, débarrassés, en un mot, de toutes les fausses doctrines, qui se disent en eux-mêmes : "Nous sommes établis sur le terrain de l'Extinction."

Ces religieux, dis-je, après avoir entendu, de la bouche du Bienheureux, cette loi qu'ils n'avaient pas entendue précédemment, sont tombés dans l'incertitude. C'est pourquoi, ô Bienheureux, il est bon que tu parles, pour dissiper l'anxiété de ces religieux, de manière que les quatre assemblées se trouvent délivrées de leurs incertitudes et de leurs doutes."


12

Cela dit, le Bienheureux répondit ainsi au respectable Çâriputtra : "Ne t'ai-je pas dit précédemment, ô Çâriputtra, que l'Ainsi-Venu, vénérable, ayant reconnu les dispositions des créatures qui ont des inclinations diverses, dont les éléments comme les idées sont divers, enseigne la loi à l'aide de l'habile emploi des moyens, tels que les démonstrations et les instructions variées, les raisons, les motifs, les comparaisons, les arguments faits pour convaincre, les interprétations de divers genres ?

Commençant par l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, il fait entrer les êtres dans le véhicule même des êtres d'Éveil au moyen des diverses expositions de la loi.

Cependant, ô Çâriputtra, je te proposerai encore une parabole, dans le but d'exposer ce sujet plus amplement. Pourquoi cela ? Parce que c'est par la parabole que les hommes perspicaces de ce monde comprennent le sens de ce qu'on leur dit.


13

C'est, ô Çâriputtra, comme s'il y avait ici, dans un certain village, dans une ville, dans un bourg, dans un district, dans une province, dans un royaume, dans une résidence royale, un chef de maison âgé, vieux, cassé, arrivé à un âge très avancé, riche, ayant une grande fortune, de grands moyens de jouissances et possesseur d'une grande maison, élevée, étendue, bâtie depuis longtemps, dégradée; que cette maison soit la demeure de deux, de trois, de quatre ou de cinq cents êtres vivants, et qu'elle n'ait qu'une porte; qu'elle soit couverte de chaume; que ses galeries s'écroulent; que les fondements de ses piliers soient pourris et détruits; que l'enduit qui recouvrait les murs et les portes soit dégradé par le temps. Que cette maison tout entière soit subitement embrasée de tous côtés par un grand incendie. Que cet homme ait beaucoup d'enfants, cinq, dix ou vingt, et qu'il soit sorti de sa maison.

Maintenant, ô Çâriputtra, que cet homme, voyant sa maison tout entière complètement embrasée par un grand incendie, soit effrayé, épouvanté, hors de lui, et qu'il fasse cette réflexion : "Je suis assez fort pour sortir rapidement, pour m'enfuir en sûreté par la porte de cette maison embrasée, sans être touché, sans être brûlé par l'incendie; mais mes enfants, si petits, si jeunes, dans cette maison en feu, jouent, s'amusent, se divertissent à différents jeux. Ils ne connaissent pas, ils ne s'aperçoivent pas, ils ne savent pas, ils ne pensent pas que cette maison est en feu. et ils n'en éprouvent pas de crainte. Quoique brûlés par ce grand incendie, et quoique frappés tous ensemble par une grande douleur, ils ne songent pas à la douleur et ne conçoivent pas l'idée de sortir."


14

Que cet homme, ô Çâriputtra, soit fort et qu'il ait de grands bras, et qu'il fasse cette réflexion : "Je suis fort et j'ai de grands bras; ne pourrais-je pas, rassemblant mes enfants et les serrant tous à la fois sur ma poitrine, les faire sortir de cette maison". Puis, qu'il fasse cette autre réflexion : "Cette maison n'a qu'une entrée; la porte en est étroite. Et ces enfants légers, toujours en mouvement, ignorants de leur nature, il est à craindre qu'ils ne se mettent à tourner de côté et d'autre; ils vont périr misérablement dans ce grand incendie; pourquoi ne m'empresserais-je pas de les avertir ?"

S'étant donc arrêté à ce parti, il appelle ses enfants qui étaient sans réflexion : "Venez, mes enfants, sortez; la maison est embrasée par un grand incendie; puissiez-vous n'y pas rester tous consumés par ce grand incendie ! Regardez : le danger s'approche; vous allez y périr".

Mais ces enfants ne font pas attention au discours de cet homme, qui parle dans leur intérêt; ils ne s'effrayent pas, ils ne tremblent pas, ils n'éprouvent pas d'effroi, ils n'y pensent pas, ils ne fuient pas; ils ne savent même pas, ils ne comprennent pas ce que c'est que ce qu'on appelle "embrasé"; bien au contraire, ils courent, ils se dispersent çà et là et regardent leur père à plusieurs reprises. Pourquoi cela ? C'est que ce sont des enfants ignorants.


15

Qu'ensuite cet homme fasse encore cette réflexion : "Cette maison est embrasée par un grand incendie, elle est consumée; puissé-je, moi et mes enfants, ne pas trouver ici misérablement la mort dans ce grand incendie ! Ne pourrais-je pas, par l'habile emploi de quelque moyen, faire sortir mes enfants de cette maison ?"

Que cet homme connaisse les dispositions de ses enfants; qu'il comprenne leurs inclinations. Qu'il y ait plusieurs jouets de diverses espèces qui soient recherchés, aimés, désirés, estimés de ces enfants; qu'ils soient difficiles à obtenir. Qu'alors cet homme, connaissant les inclinations de ses enfants, s'adresse à eux en ces termes : "Ces jouets, ô mes enfants, qui vous sont agréables, qui excitent votre étonnement et votre admiration, que vous êtes désolés de ne pas posséder, ces jouets de diverses couleurs et de diverses espèces, comme, par exemple, des chariots attelés de boeufs, de chèvres, d'antilopes, qui sont recherchés, aimés, désirés, estimés par vous, je les ai tous mis dehors, à la porte de la maison, pour servir à vos jeux. Accourez, sortez de cette maison; je donnerai à chacun de vous chacune des choses dont il aura besoin, dont il aura envie. Venez vite; accourez pour voir ces jouets."

Qu'alors ces enfants, après avoir entendu les noms de ces jouets, conformes à leurs désirs et à leurs inclinations, recherchés, aimés, désirés, estimés d'eux, se précipitent aussitôt, pour obtenir ces jouets agréables, hors de la maison en feu, avec une force nouvelle, avec une rapidité extrême, sans s'attendre les uns les autres, se poussant mutuellement, en disant : "Qui arrivera le premier, qui arrivera avant l'autre ?"


16

Qu'alors cet homme, voyant ses enfants sortis heureusement, sains et saufs, les sachant à l'abri du danger, s'assoie sur la place au milieu du village, plein de joie et de contentement, libre de préoccupation et d'inquiétude et rempli de sécurité. Qu'ensuite ces enfants, s'étant rendus à l'endroit où est leur père, s'expriment ainsi : "Donne-nous, cher père, ces divers jouets charmants, comme des chariots attelés de bœufs, de chèvres, d'antilopes."

Que cet homme, ô Çâriputtra, donne à ses enfants, accourus vers lui aussi vite que le vent, des chars attelés de bœufs, faits des sept substances précieuses, munis de balustrades; auxquels est suspendu un réseau de clochettes, s'élevant à une grande hauteur, ornés de joyaux merveilleux et admirables, rehaussés par des guirlandes de pierreries, embellis de chapelets de fleurs, garnis de coussins faits de coton et recouverts de toile et de soie, ayant des deux côtés des oreillers rouges, attelés de beaux bœufs parfaitement blancs et rapides à la course, dirigés par un grand nombre d'hommes.

Qu'il distribue ainsi, pour chacun de ses enfants, des chars traînés par des bœufs, munis d'étendards, doués de la rapidité et de la force du vent, de la même couleur et de la même espèce. Pourquoi cela ? Parce que cet homme, ô Çâriputtra, serait opulent, maître de grandes richesses, possesseur de maisons, de greniers et de trésors nombreux, et qu'il penserait ainsi : "À quoi bon donnerais-je d'autres chars à ces enfants ? Pourquoi cela ? C'est que tous ces enfants sont mes propres fils; ils me sont tous chers et ils ont mon affection. Ces grands chars que voilà m'appartiennent, et je dois songer à tous ces enfants d'une manière égale et sans distinction. Possesseur, comme je le suis, de beaucoup de maisons, de greniers et de trésors, je pourrais donner à tout le monde ces grands chars que voilà; d'autant plus qu'il s'agit de mes propres enfants !"


17

Qu'en ce moment, étant montés sur ces grands chars, ces enfants soient frappés de surprise et d'étonnement. Comment comprends-tu cela, ô Çâriputtra ? N'est-ce pas un mensonge de la part de cet homme, d'avoir ainsi désigné dans le principe à ses enfants trois chars différents, et de leur avoir ensuite donné à tous de grands chars, de nobles chars de la même espèce ?

Çâriputtra répondit : "Non Bienheureux, non Bien-Allé. Cet homme, ô Bienheureux, n'est pas à cause de cela un menteur; car c'est par le moyen adroit qu'a employé cet homme que ses enfants ont été engagés à sortir de cette maison embrasée, et qu'ils ont reçu le présent de la vie. Pourquoi cela ? Parce que c'est pour avoir recouvré leur propre corps, ô Bienheureux, qu'ils ont obtenu tous ces jouets. Quand bien même, ô Bienheureux, cet homme n'eût pas donné un seul char à ses enfants, il n'eût pas été pour cela un menteur. Pourquoi cela ? C'est que, ô Bienheureux, cet homme a commencé par réfléchir ainsi : "Je sauverai, par l'emploi d'un moyen convenable, ces enfants de celte grande masse de douleurs".

De cette manière même, ô Bienheureux, il n'y aurait pas mensonge de la part de cet homme. Mais quelle difficulté peut-il exister, quand après avoir réfléchi qu'il est propriétaire de maisons, de greniers et de trésors nombreux, cet homme songeant combien ses enfants lui sont chers, et voulant leur bien, leur donne à chacun des chars de la même couleur et de la même espèce, c'est-à-dire de grands chars ? Il n'y a pas, ô Bienheureux, mensonge de la part de cet homme.


18

Cela dit, le Bienheureux parla ainsi au respectable Çâriputtra : "Bien, bien, Çâriputtra; c'est comme cela, Çâriputtra; c'est comme tu dis. De la même manière, ô Çâriputtra, l'Ainsi-Venu aussi, vénérable, est exempt de toute terreur, délivré entièrement, complètement, tout à fait, de toute injure, de tout désastre, du désespoir, de la douleur, du chagrin, de l'aveuglement profond où plongent les ténèbres épaisses et l'obscurité de l'ignorance.

L'Ainsi-Venu, qui est complètement en possession de la science, de la force, de l'intrépidité, et de la loi d'homogénéité d'un Éveillé, qui est doué d'une extrême vigueur par la force de sa puissance surnaturelle, est le père du monde; il est parvenu à la perfection suprême de la grande science de l'habile emploi des moyens; il est doué d'une immense compassion; son cœur ne connaît pas la peine; il désire le bien, il est miséricordieux.

Il naît dans cette réunion des trois mondes qui est semblable à une maison dont la couverture et la charpente tombent en ruine, et qui est embrasée par la masse énorme des douleurs et des chagrins, pour affranchir de l'affection, de la haine et de l'erreur les êtres tombés sous l'empire de la naissance, de la vieillesse, de la maladie, de la mort, des peines, des lamentations, de la douleur, du chagrin, du désespoir, de l'aveuglement profond où plongent les ténèbres épaisses et l'obscurité de l'ignorance, pour leur faire concevoir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.


19

Une fois né, il voit, sans en être atteint, les êtres brûlés, consumés, dévorés, détruits par la naissance, la vieillesse, la maladie, la mort, les peines, les lamentations, la douleur, le chagrin, le désespoir. Sous l'influence du désir qui les pousse à rechercher les objets de jouissance, ils éprouvent des maux de diverses espèces.

Par suite de ces deux conditions du monde, le besoin d'acquérir et celui d'amasser, ils se préparent pour l'avenir des maux de divers genres dans l'enfer, dans des matrices d'animaux, dans le monde de Yama; ils éprouvent des maux tels que la condition de dieu, les misères de l'humanité, la présence des choses qu'ils ne désirent pas, et l'absence de celles qu'ils désirent.

Et là même, au milieu de cette masse de douleurs à travers lesquelles ils transmigrent, ils jouent, ils s'amusent, ils se divertissent; ils ne craignent pas, ils ne tremblent pas, ils n'éprouvent pas d'effroi, ils ne comprennent pas, ils ne perçoivent pas, ils ne se troublent pas, ils ne cherchent pas à en sortir. Là même, dans cette réunion des trois mondes qui est semblable à une maison embrasée, ils s'amusent, ils courent de côté et d'autre. Quoique pressés par cette grande masse de douleurs, ils n'ont pas conscience de l'idée de douleur.


20

Alors, ô Çâriputtra, l'Ainsi-Venu réfléchit ainsi : "Je suis certainement le père de ces êtres; c'est pourquoi ces êtres doivent être aujourd'hui délivrés par moi de cette grande masse de maux, et il faut que je donne à ces êtres le bonheur incomparable, inconcevable de la science de l'Éveillé, avec laquelle ces êtres joueront, s'amuseront, se divertiront, dont ils feront des jouets."

Alors, ô Çâriputtra, l'Ainsi-Venu réfléchit ainsi : "Si, en disant "j'ai la force de la science, j'ai la force de la puissance surnaturelle," j'allais parler à ces êtres, sans employer les moyens convenables, de la force et de l'intrépidité de l'Ainsi-Venu, ces êtres ne sortiraient pas du monde à l'aide de ces lois."

Pourquoi cela. C'est que ces êtres ont une passion extrême pour les cinq qualités du désir; ils ont, dans cette réunion des trois mondes, une passion extrême pour les plaisirs des sens; ils ne sont pas affranchis de la naissance, de la vieillesse, des maladies, de la mort, des peines, des lamentations, de la douleur, du chagrin, du désespoir; ils en sont brûlés, consumés, dévorés, détruits. Si on ne les fait pas fuir hors de cette réunion des trois mondes, qui est semblable à une maison dont la couverture et la charpente sont embrasées, comment pourront-ils jouir de la science de l'Éveillé ?


21

Alors, ô Çâriputtra, l'Ainsi-Venu, de même que cet homme qui ayant de grands bras, et qui laissant de côté la force de ses bras, après avoir attiré ses enfants hors de la maison embrasée, par l'emploi d'un moyen adroit, leur donnerait ensuite de beaux, de nobles chars, l'Ainsi-Venu, dis-je, vénérable, revêtu complètement de la science, de la force et de l'intrépidité des Ainsi-Venus, et renonçant à s'en servir, montre, par la connaissance qu'il a de l'habile emploi des moyens, trois véhicules pour faire sortir les êtres de la réunion des trois mondes, qui est semblable à une maison dont la couverture et la charpente sont vieilles et embrasées; ce sont le véhicule des Auditeurs-de-la-Loi, celui des Éveillés-pour-Soi, celui des êtres d'Éveil.

À l'aide de ces trois véhicules, il attire les êtres et leur parle ainsi : "Ne vous amusez pas dans cette réunion des trois mondes, qui est semblable à une maison embrasée, au milieu de ces formes, de ces sons, de ces odeurs, de ces goûts, de ces contacts misérables; car attachés ici à ces trois mondes, vous êtes brûlés, consumés par la soif qui accompagne les cinq qualités du désir.

Sortez de cette réunion des trois mondes; trois moyens de transport vous sont offerts, savoir : le véhicule des Auditeurs-de-la-Loi, celui des Éveillés-pour-Soi, celui des êtres d'Éveil. C'est moi qui dans cette occasion suis votre garant, je vous donnerai ces trois chars; faites effort pour sortir de cette réunion des trois mondes."

Et je les attire de cette manière : "Ces chars, ô êtres, sont excellents; ils sont loués par les Vénérables, munis de choses grandement agréables; vous jouerez, vous vous amuserez, vous vous divertirez dans la compassion pour les malheureux. Vous éprouverez la grande volupté de la perfection des sens, de la force, des éléments constitutifs de l'état d'Éveil, des contemplations, des affranchissements, de la méditation, de l'acquisition de l'indifférence. Vous serez en possession d'un grand bonheur et d'un grand calme d'esprit."


22

Alors, ô Çâriputtra, les êtres qui sont devenus des sages, ont foi à l'Ainsi-Venu comme au père du monde, et après cet acte de foi, ils s'appliquent à l'enseignement de l'Ainsi-Venu; ils y consacrent leurs efforts. D'autres êtres désirant suivre les directions qu'on entend de la bouche d'un autre, afin d'arriver à l'Extinction complète pour eux-mêmes, s'appliquent à l'enseignement de l'Ainsi-Venu, afin de connaître les quatre vérités des Nobles; ces êtres sont appelés ceux qui désirent le véhicule des Auditeurs-de-la-Loi : ils sortent de la réunion des trois mondes, de même que quelques-uns des enfants de cet homme sont engagés à sortir de la maison embrasée, par le désir qu'ils ont d'avoir un chariot attelé d'antilopes.

D'autres êtres, désirant la science qui s'acquiert sans maître, la quiétude et l'empire sur eux-mêmes, afin d'arriver à l'Extinction complète pour eux-mêmes, s'appliquent à l'enseignement de l'Ainsi-Venu, afin de comprendre les causes et les effets. Ces êtres sont appelés ceux qui désirent le véhicule des Éveillés-pour-Soi; ils sortent de cette réunion des trois mondes, de même que quelques-uns des enfants sortent de la maison embrasée, désirant un chariot attelé de chèvres.

D'autres êtres enfin, désirant la science de celui qui sait tout, la science de l'Éveillé, la science de l'Être existant par lui-même, la science que ne donne pas un maître, le cherchant pour l'avantage et le bonheur d'un grand nombre d'êtres, par compassion pour le monde, pour le profit, l'avantage et le bonheur de la grande réunion des êtres, dieux et hommes, pour faire parvenir à l'Extinction complète tous les êtres vivants, s'appliquent à l'enseignement de l'Ainsi-Venu, afin d'obtenir la science la force et l'intrépidité de l'Ainsi-Venu. Ces êtres sont appelés ceux qui désirent le grand véhicule; ils sortent de la réunion des trois mondes : pour cette raison, ils sont appelés êtres d'Éveil, les grands êtres. C'est comme quand quelques-uns des enfants sont engagés à sortir de la maison embrasée par le désir qu'ils ont d'avoir un chariot attelé de bœufs.


23

De même, ô Çâriputtra, que cet homme voyant ses enfants sortis de la maison embrasée, les voyant en sûreté, délivrés heureusement, les sachant hors de danger et se sachant lui-même possesseur de grandes richesses, donne à tous ses enfants un seul beau char, ainsi, ô Çâriputtra, l'Ainsi-Venu lui-même, vénérable, quand il voit un grand nombre de dizaines de millions d'êtres délivrés de la réunion des trois mondes, affranchis de la douleur, de la crainte, de la terreur, de tout désastre, attirés dehors par le moyen de l'enseignement de l'Ainsi-Venu, délivrés de toutes les misères de la crainte, et des désastres, arrivés au bonheur de l'Extinction, l'Ainsi-Venu, dis-je, vénérable, se disant en ce moment : "Je possède le trésor abondant de la science, de la force et de l'intrépidité, et ces êtres sont tous mes enfants," conduit à l'Extinction complète tous ces êtres à l'aide du véhicule des Éveillés.

Et je ne dis pas qu'il y ait, pour chacun des êtres, une Extinction individuelle; au contraire il conduit à l'Extinction complète tous ces êtres au moyen de l'Extinction de l'Ainsi-Venu, de la grande Extinction complète. Et les êtres, ô Çâriputtra, qui sont délivrés de la réunion des trois mondes, l'Ainsi-Venu leur donne pour jouets agréables les plaisirs suprêmes, les plaisirs des Nobles, qui sont les contemplations, les affranchissements, la méditation, l'acquisition de l'indifférence, jouets qui sont tous de la même espèce.

De même, ô Çâriputtra, qu'il n'y aurait pas mensonge de la part de cet homme à désigner d'abord trois espèces de chariots et à ne leur donner ensuite à eux tous que le même char, un char fait des sept substances précieuses, embelli de tous les ornements, d'une seule espèce, un noble char, en effet, le char le plus précieux de tous, ainsi, ô Çâriputtra, l'Ainsi-Venu lui-même, vénérable, ne dit pas un mensonge, quand, après avoir dans le principe, par l'habile emploi des moyens dont il dispose, désigné trois véhicules, il conduit ensuite les êtres à l'Extinction complète, à l'aide du grand véhicule.

Pourquoi cela ? C'est, ô Çâriputtra, parce que l'Ainsi-Venu, en tant que possesseur des maisons, des greniers et des trésors abondants de la science, de la force et de l'intrépidité, est capable d'enseigner à tous les êtres la loi accompagnée de la science de celui qui sait tout. Voilà de quelle manière, ô Çâriputtra, il faut savoir que c'est par le développement de sa science et de son habileté dans l'emploi des moyens, que l'Ainsi-Venu enseigne un seul véhicule, qui est le grand véhicule."


24

Ensuite le Bienheureux prononça dans cette circonstance les stances suivantes :

"C'est comme si un homme possédait une grande maison,
ruinée et peu solide;
que les galeries de cette maison fussent dégradées,
et que les colonnes en fussent pourries dans leurs fondements.

Que les fenêtres et les terrasses en fussent en partie détruites;
que l'enduit qui recouvre les murs et les portes y fût dégradé;
que les balcons y tombassent de vétusté;
que cette maison fût couverte de chaume et qu'elle s'écroulât de toutes parts;

Qu'elle fût la demeure de cinq cents créatures vivantes au moins;
qu'elle renfermât un grand nombre
de chambres et de passages étroits,
dégoûtants et tous remplis d'ordures;

Que l'escalier et les poutres en fussent entièrement dégradés;
que les murs et les séparations en fussent détruits;
que des vautours y habitassent par milliers,
ainsi que des pigeons et des chouettes, et d'autres oiseaux.

Qu'on y trouvât à chaque pas des serpents terribles,
venimeux, redoutables;
des scorpions et des rats de diverses espèces,
que cette maison fut la demeure de mauvaises créatures de ce genre.

Qu'on y rencontrât çà et là des êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine;
qu'elle fût infectée d'excréments et d'urine,
remplie de vers, de mouches lumineuses et d'insectes;
qu'elle retentît des hurlements des chiens et des chacals.

Qu'on y trouvât des loups féroces,
qui se repaissent de cadavres humains,
et qui recherchent les matières qui en découlent;
qu'elle fût pleine de troupes de chiens et de chacals.

Faibles et exténués par la faim,
ces animaux s'en vont mangeant dans tous les coins;
ils se querellent et aboient.
Voilà quelle est cette maison redoutable.


25

Elle est habitée par des génies aux pensées cruelles,
qui se nourrissent de cadavres humains;
on y rencontre à chaque pas des mille-pattes,
de grands serpents et des reptiles marqués de taches.

Ces reptiles y déposent leurs petits
dans tous les coins et s'y font des retraites;
les génies dévorent le plus souvent
ces animaux dispersés çà et là.

Et quand ces génies aux pensées cruelles se sont rassasiés
des corps des animaux dont ils se repaissent,
tout gonflés de la chair qu'ils ont dévorée,
ils se livrent de cruels combats.

Dans les chambres dégradées habitent
de terribles ogres aux pensées cruelles,
les uns de la hauteur d'un empan, les autres de la hauteur d'une coudée,
d'autres ayant deux coudées de hauteur; ils vont rôdant de tous côtés.

Saisissant des chiens par les pieds,
ils les renversent à terre sur le dos,
et leur serrant le gosier en grondant,
ils se plaisent à les suffoquer.

Il y habite des fantômes nus, noirs, faibles,
hauts et grands, qui dévorés par la faim,
cherchent de la nourriture et font entendre,
çà et là des cris lamentables.

Quelques-uns ont la bouche comme le trou d'une aiguille,
d'autres ont une tête de boeuf;
semblables pour la taille à des chiens plutôt qu'à des hommes,
ils vont les cheveux en désordre, poussant des cris et dévorés par la faim.

On voit, aux fenêtres et aux ouvertures,
des génies, des fantômes et des vampires,
affamés et cherchant de la nourritures,
qui ont constamment les regards dirigés vers les quatre points de l'horizon.


26

Supposons donc que cette maison soit la demeure redoutable
de tous ces êtres; qu'elle soit haute, grande, peu solide,
crevassée de toutes parts, tombante en ruines, effrayante,
et qu'elle soit la propriété d'un seul homme.

Que cet homme soit en dehors de sa maison
et que le feu y prenne,
et qu'elle soit tout d'un coup
et de quatre côtés la proie des flammes.

Ses poteaux, ses poutres, ses colonnes
et ses murs consumés par le feu,
éclatent avec un bruit terrible,
les génies et les fantômes y poussent des cris.

Des centaines de vautours pleins de rage,
et des ogres, la pâleur sur la face, errent de tous côtés;
brûlés par le feu, des centaines de serpents sifflent
et sont en fureur de toutes parts.

De coupables vampires y tournent de tous côtés
en grand nombre, atteints par l'incendie;
se déchirant à coups de dents les uns les autres,
ils font couler leur sang pendant qu'ils brûlent.

Les loups y périssent :
ces êtres se dévorent les uns les autres.
Les ordures sont consumées, et une odeur infecte
se répand dans les quatre points de l'espace.

Les mille-pattes s'enfuient de tous côtés,
et les ogres les dévorent.
Les fantômes, la chevelure enflammée,
sont consumés à la fois par la faim et par l'incendie.


27


C'est ainsi que cette redoutable maison
est la proie des flammes qui s'en échappent de tous côtés;
et cependant l'homme propriétaire de cette maison
est debout à la porte, qui regarde.

Et il entend ses propres enfants,
dont l'esprit est entièrement absorbé par le jeu;
ils se livrent avec enivrement à leurs plaisirs,
comme des ignorants qui ne connaissent rien.

Les ayant donc entendus,
cet homme entre bien vite afin de délivrer ses enfants.
"Ah ! se dit-il, puissent mes enfants dans leur ignorance
ne pas périr bientôt consumés par le feu !"

Il leur dit les vices de cette habitation :
"Il existe ici, leur dit-il, ô fils de famille, un danger terrible;
ces êtres de diverses espèces et ce grand incendie qui est devant vous,
tout cela forme un enchaînement de maux inévitables.

Ici habitent des serpents, des génies aux pensées cruelles,
des ogres et des fantômes en grand nombre,
des loups, des troupes de chiens et de chacals,
et des vautours qui cherchent de la nourriture.

Tels sont les êtres qui résident dans cette maison, laquelle,
même indépendamment de l'incendie, est extrêmement redoutable.
Ce ne sont partout que misères de cette espèce,
et le feu y brûle de tous côtés."


28

Mais, quoique avertis, ces enfants,
dont l'intelligence est ignorante, enivrés de leurs jeux,
ne pensent pas à leur père qui parle,
et ne le comprennent même pas.

Que cet homme alors réfléchisse ainsi, en pensant à ses enfants :
"Certes, je suis bien malheureux ! À quoi me servent mes enfants,
puisque j'en suis réellement privé ?
Ah ! puissent-ils n'être pas consumés ici par le feu !"

Mais en ce moment il s'est présenté un expédient à son esprit :
"Ces enfants sont avides de jouets, se dit-il,
et ils n'en ont ici aucun qui soit à leur disposition.
Ah ! enfants insensés, quelle est votre folie !"

Il leur dit alors : "Écoutez, mes enfants,
je possède des chars de différentes espèces;
des chars attelés d'antilopes, de chèvres et de beaux bœufs,
élevés, grands, et parfaitement ornés.

Ils sont en dehors de cette maison. Sauvez-vous au moyen de ces chars;
disposez-en comme vous voudrez;
c'est pour vous que je les ai fait construire.
Sortez tous ensemble, pleins de joie, par ce moyen."

Les enfants, ayant entendu parler de chars de cette espèce,
se hâtant de toutes leurs forces,
se mettent tous à sortir en un moment,
et sont aussitôt dehors à l'abri des dangers qui les menaçaient.


29

Mais à la vue de ses enfants sortis de la maison,
le père s'étant rendu à la place au milieu du village,
leur dit du haut d'un trône sur lequel il s'est assis :
"Ah ! chers enfants, aujourd'hui je suis sauvé !"

Ces enfants misérables que j'ai eu tant de peine à recouvrer,
ces jeunes enfants chéris, bien-aimés, au nombre de vingt,
étaient réunis dans une maison terrible, redoutable,
effrayante et pleine de beaucoup d'êtres vivants,

Dans une maison en feu et remplie de flammes,
et ils y étaient uniquement occupés de leurs jeux;
et les voilà aujourd'hui tous délivrés par moi !
C'est pourquoi je suis maintenant arrivé au comble du bonheur.

Les enfants voyant que leur père était heureux,
l'abordèrent et lui parièrent ainsi :
"Donne-nous, cher père, ce qui est l'objet de nos désirs,
ces chars agréables de trois espèces;

Et exécute, cher père,
tout ce que tu nous as promis dans la maison, quand tu as dit :
"Je vous donnerai des chars de trois espèces."
Voici venu maintenant le temps de tenir ta promesse."


30

Or cet homme était riche d'un trésor formé de monnaies d'or et d'argent,
de pierres précieuses et de perles;
il avait de l'or et des esclaves nombreux,
des domestiques et des chars de plusieurs espèces;

Des chars attelés de bœufs, faits de pierres précieuses,
excellents, surmontés de balustrades,
recouverts de réseaux de clochettes, ornés de parasols et de drapeaux,
et revêtus de filets faits de guirlandes de perles.

Ces chars sont enveloppés de tous côtés
de guirlandes faites d'or et d'argent travaillé,
et de nobles étoffes qui y sont suspendues de place en place;
ils sont parsemés de belles fleurs blanches.

On voit aussi d'excellents oreillers,
pleins de coton et recouverts d'une soie moelleuse, dont sont ornés ces chars,
on y trouve étendus d'excellents tapis portant des images de grues et de cygnes,
et valant des dizaines de milliards.

On y voit des bœufs blancs, parés de fleurs,
vigoureux, d'une grande taille, de belle apparence,
qui sont attelés à ces chars faits de substances précieuses,
et qui sont dirigés par un grand nombre de domestiques.

Tels sont les beaux, les excellents chars
que cet homme donne à tous ses enfants; et ceux-ci contents
et le cœur ravi de joie, parcourent, en se jouant avec ces chars,
tous les points de l'horizon et de l'espace.


31

De la même manière, ô Çâri mon fils,
moi qui suis le grand Vainqueur, je suis le protecteur et le père des créatures;
et ce sont mes enfants que tous ces êtres, qui, dans l'enceinte des trois mondes,
sont ignorants et enchaînés par la concupiscence.

Et l'enceinte des trois mondes est, comme cette maison,
extrêmement redoutable, troublée de cent maux divers,
complètement embrasée de tous côtés par des centaines de misères,
comme la naissance, la vieillesse et la maladie.

Et moi, qui suis délivré des trois mondes,
je me tiens ici dans un lieu solitaire, et je réside dans la forêt;
et la réunion des trois mondes est cette demeure qui m'appartient,
dans laquelle sont consumés les êtres qui sont mes enfants.

Et moi, je leur montre la détresse où ils se trouvent dans le monde,
car je connais le moyen de les sauver; mais eux,
ils ne m'écoutent pas, parce qu'ils sont tous ignorants,
et que leur intelligence est enchaînée par les désirs.

Alors je mets en usage mon habileté dans l'emploi des moyens,
et je leur parle de trois véhicules.
Et connaissant les nombreuses misères des trois mondes,
je leur indique un moyen propre à les en faire sortir.

Et à ceux de ces enfants qui se sont réfugiés auprès de moi,
qui possèdent les six connaissances surnaturelles
et le grand pouvoir de la triple science, qui sont, en ce monde, des Éveillés-pour-Soi
ou qui sont des êtres d'Éveil, incapables de se détourner de leur but,


32

À ces sages qui sont pour moi comme mes enfants,
j'expose en ce moment, au moyen d'une excellente parabole,
le suprême, l'unique véhicule de l'Éveillé :
"Acceptez-le, leur dis-je, vous deviendrez tous des Vainqueurs."

Je leur expose aussi la science des Éveillés, des Meilleurs des hommes,
cette science excellente, extrêmement agréable,
que rien ne surpasse ici dans le monde entier,
dont la forme est noble et qui est digne de respect;

Ainsi que les forces, les contemplations et les affranchissements,
les nombreux milliers de millions de méditations;
c'est là le char excellent avec lequel
se divertissent sans cesse les fils d'Éveillé.

Ils passent les nuits, les jours,
les quinzaines, les mois, les saisons et les années,
ils passent des moyens-éons
et des dizaines de milliards d'éons à se divertir avec ce char.

C'est là l'excellent char, le char précieux,
avec lequel les êtres d'Éveil qui se jouent en ce monde,
et les auditeurs qui écoutent le Bien-Allé,
parviennent ici-bas à la pure essence de l'état d'Éveil.


33

Sache-le donc maintenant, ô bienheureux, il n'y a pas en ce monde un second char,
dusses-tu chercher dans les dix points de l'espace,
excepté ces chars que produit l'emploi des moyens
mis en œuvre par les Meilleurs des hommes.

Vous êtes mes enfants et je suis votre père,
et vous avez été sauvés par moi de la douleur,
alors que vous étiez, depuis des dizaines de milliards d'éons,
consumés par les terreurs et par les maux redoutables des trois mondes.

C'est ainsi que je parle ici de l'Extinction en disant :
"Quoique vous ne soyez pas encore parvenus à l'Extinction complète,
vous êtes délivrés maintenant de la misère de la transmigration :
le char de l'Éveillé est ce qu'il faut rechercher."

Et les êtres d'Éveil, quels qu'ils soient, qui se trouvent ici,
écoutent tous les règles de la conduite de l'Éveillé, qui sont les miennes.
Telle est l'habileté dans l'emploi des moyens dont le Vainqueur dispose,
habileté à l'aide de laquelle il discipline un grand nombre d'êtres d'Éveil.

Lorsque les êtres sont attachés ici-bas à de misérables et vils désirs,
le Guide du monde qui ne dit pas de mensonges,
leur explique alors ce que c'est que la douleur,
c'est là la première vérité des Nobles.

Et à ceux qui, ne connaissant pas la douleur,
n'en voient pas la cause par suite de l'ignorance de leur esprit,
je leur montre la voie : L'origine de la douleur des passions,
leur dis-je, c'est la production de ces passions mêmes.

Anéantissez constamment la passion, vous qui ne trouvez nulle part de refuge;
c'est là ma troisième vérité, celle de l'anéantissement;
c'est par elle et non autrement que l'homme est sauvé; en effet,
quand il s'est représenté cette voie, il est complètement affranchi.


34

Et par quoi les êtres sont-ils complètement affranchis, ô Çâriputtra ?
Ils le sont, parce qu'ils comprennent la vérité de l'anéantissement;
et cependant ils ne sont pas encore complètement affranchis :
le Guide du monde déclare qu'ils ne sont pas arrivés à l'Extinction.

Pourquoi n'annoncai-je pas sa délivrance à un homme de cette espèce ?
C'est qu'il n'a pas atteint à l'excellent et suprême état d'Éveil.
Voici quel est mon désir : je suis né en ce monde,
moi qui suis le roi de la loi, pour y rendre les êtres heureux.

C'est là, ô Çâriputtra, le sceau de ma loi, de cette loi que j'expose aujourd'hui,
sur la fin de mon existence, pour le bien de l'univers réuni aux dieux.
Enseigne-la donc dans les dix points de l'espace
et dans toutes les régions intermédiaires.

Et si, pendant que tu enseigneras, un être quelconque venait à te dire ces paroles :
"J'éprouve de la joie de ce discours";
s'il recevait ce discours avec un signe de tête respectueux,
considère cet être comme incapable de se détourner de son but.

Il a vu les anciens Ainsi-Venus,
et il leur a rendu un culte;
et il a entendu une loi semblable à celle que j'enseigne,
celui qui a foi dans ce discours.

Il nous a vus, moi, toi
et tous ces religieux qui forment mon assemblée;
il a vu tous ces êtres d'Éveil,
celui qui a foi en mes paroles éminentes.

Ce discours est fait pour troubler les ignorants,
et c'est pour l'avoir compris avec mon intelligence pénétrante que je l'expose ainsi;
en effet, ce n'est pas là le domaine des auditeurs;
ce n'est pas là non plus la voie des Éveillés-pour-Soi.

Tu es plein de confiance, ô Çâriputtra,
et n'en dois-je pas dire autant de mes autres auditeurs ?
Eux aussi, ils marchent pleins de confiance en moi;
et cependant chacun d'eux n'a pas la science individuelle.


35

Mais n'expose pas cette doctrine à des obstinés, ni à des orgueilleux,
ni à des méditants qui ne sont pas maîtres d'eux-mêmes;
car ces insensés, toujours enivrés de désirs,
mépriseraient, dans leur ignorance, la loi qu'on leur dirait.

Quand on a méprisé mon habileté dans l'emploi des moyens,
qui est la règle des Éveillés, perpétuellement subsistante dans le monde;
quand, d'un regard dédaigneux, on a méprisé le véhicule des Éveillés,
apprenez le terrible résultat qu'on en recueille en ce monde.

Quand on méprise un discours comme celui-ci, pendant que je suis dans ce monde
ou quand je suis entré dans l'Extinction complète,
ou quand on veut du mal aux religieux,
apprenez de moi le résultat qu'on recueille de ces fautes.

Dès que de tels hommes sont sortis de ce monde,
le Sans-Intervalle est le lieu où ils résident pendant des éons complets;
puis au bout de nombreux moyens-éons,
ces ignorants meurent encore dans cet enfer.

En effet, après qu'ils sont morts dans les enfers,
ils en sortent pour renaître dans des matrices d'animaux;
faibles et réduits à la condition de chien ou de chacal,
ils deviennent pour les autres des objets d'amusement.

Alors ils revêtent une couleur ou noire ou tachetée;
ils sont couverts d'éruptions cutanées et de blessures;
ils sont faibles et dépouillés de poils,
et ils ont de l'aversion pour l'état suprême d'Éveil, qui est le mien.

Ils sont constamment pour tous les êtres des objets de mépris;
ils crient, frappés à coups de pierres ou d'épée;
on les effraye en tous lieux de coups de bâton;
leurs membres desséchés sont consumés par la faim et par la soif.

Ils renaissent chameaux ou ânes,
portant des fardeaux et frappés de cent bâtons;
ils sont sans cesse occupés à penser à leur nourriture,
ces êtres dont l'intelligence ignorante a méprisé la règle des Éveillés.

Ils deviennent ensuite dans ce monde des chacals,
repoussants, faibles et estropiés;
tourmentés par les enfants des villages,
ces êtres ignorants sont frappés à coups de pierres et d'épée.

Après avoir quitté cette existence,
ces êtres ignorants renaissent
avec des corps longs comme cinq cents Yôdjanas;
ils sont paresseux, stupides et reviennent sans cesse sur leurs pas.

Ils renaissent sans pieds, condamnés à ramper sur le ventre,
dévorés par de nombreuses dizaines de millions d'êtres vivants;
voilà les cruelles douleurs qu'ils éprouvent,
ceux qui ont méprisé un discours comme celui que j'enseigne.


36

Et lorsqu'ils reprennent un corps humain,
ils renaissent estropiés, boiteux,
bossus, borgnes, idiots et misérables,
ces êtres qui n'ont pas foi dans ce discours que j'expose.

Ils sont, dans le monde, un objet d'aversion;
leur bouche exhaie une odeur fétide;
ils sont possédés par un génie qui habite leur corps,
ceux qui n'ont pas foi dans l'état d'Éveillé.

Pauvres, condamnés aux devoirs de la domesticité,
faibles et toujours attachés au service d'un autre,
ils souffrent beaucoup de misères
et vivent dans le monde sans protecteurs.

Et celui qu'ils y servent
n'aime pas à leur donner;
et même ce qui leur est donné périt bien vite,
car c'est là en effet le fruit de leur péché.

Et les médicaments parfaitement préparés
qu'ils prennent ici-bas des mains des hommes habiles
qui les leur donnent, ne font qu'augmenter encore leur mal,
et leur maladie n'a jamais de fin.

Ils éprouvent des vols, des attaques,
des surprises, des violences,
des rapts et des actes de cruauté,
et ces maux tombent sur eux à cause de leur péché.

Non, jamais ce coupable ne voit le Chef du monde,
le roi des empereurs des hommes, enseignant ici;
en effet, il habite ici dans des temps où le Chef n'y paraît pas,
celui qui a méprisé les règles des Éveillés, qui sont les miennes.

Cet ignorant n'entend pas non plus la loi;
il est sourd et privé d'intelligence;
pour avoir méprisé cette science de l'Éveillé,
il ne trouve plus jamais de repos.


37

Pendant plusieurs myriades de dizaines de milliards d'éons
en nombre égal à celui des sables du Gange,
il est imbécile et estropié;
voilà le fruit qui résulte de son mépris pour ce discours.

Son jardin est l'enfer; sa demeure est une place
dans une des existences où l'homme est puni;
il y reste sans cesse sous les formes de l'âne,
du pourceau, du chacal et du chien.

Et même lorsqu'il a repris
la condition humaine, la cécité,
la surdité et la stupidité sont pour lui;
esclave des autres, il est toujours misérable.

Alors les ornements et les vêtements qu'il porte sont ses maladies;
il a sur le corps des myriades
de dizaines de millions de blessures;
il a des ulcères, la gale et des éruptions cutanées,

La lèpre blanche, la lèpre qui forme des taches, et il exhale une odeur de cadavre;
si son corps est sain, c'est l'organe de la vue qui, chez lui, devient opaque.
La violence de sa colère éclate au dehors; la concupiscence est extrême en lui;
enfin il réside sans cesse dans des matrices d'animaux.

Oui, Çâri mon fils,
quand bien même je passerais ici un éon complet
à énumérer les vices de celui qui méprise mon discours,
je ne pourrais en atteindre le terme.

Aussi est-ce parce que je connais ce sujet,
que je t'avertis, ô Çâriputtra,
de ne pas exposer ce discours
en présence des gens ignorants.


38

Mais les hommes qui sont, en ce monde,
éclairés, instruits, doués de mémoire, habiles, savants;
ceux qui sont arrivés à l'excellent et suprême état d'Éveil,
c'est à ceux là que tu peux faire entendre cette vérité suprême.

Ceux par qui ont été vus de nombreux dizaines de millions d'Éveillés,
ceux qui ont fait croître en eux-mêmes d'innombrables mérites
et qui sont inébranlables dans la méditation,
c'est à ceux-là que tu peux faire entendre cette vérité suprême.

Ceux qui, pleins d'énergie, toujours occupés de pensées de bienveillance,
ne songent sans cesse qu'à la charité;
ceux qui font l'abandon de leur corps et de leur vie,
tu peux réciter ce discours en leur présence.

Ceux qui ont des égards pour les opinions les uns des autres,
qui n'entretiennent pas de rapports avec les ignorants,
et qui vivent satisfaits dans les cavernes des montagnes,
tu peux leur faire entendre ce discours fortuné.

Ceux qui recherchent des amis vertueux
et qui évitent des amis pécheurs,
les fils d'Éveillé, en un mot, en qui tu reconnais ces qualités,
méritent que tu leur expliques ce discours.

Ces fils d'Éveillé, semblables à des joyaux précieux,
que tu vois pratiquant sans interruption les devoirs de la morale,
qui s'appliquent à comprendre les discours aux grands développements,
tu peux réciter en leur présence ce discours.

Ceux qui sont exempts de colère et toujours droits,
qui sont pleins de compassion pour toutes les créatures,
qui sont respectueux devant le Bien-Allé,
tu peux réciter ce discours en leur présence.


39

Celui qui exposerait la loi au milieu de l'assemblée, qui,
affranchi de tout attachement, parlerait dans un recueillement complet,
en se servant de plusieurs myriades de dizaines de millions d'exemples,
tu peux lui enseigner ce discours.

Et celui qui porterait à sa tête les mains réunies en signe de respect,
désirant obtenir l'état de celui qui sait tout;
celui qui parcourrait les dix points de l'espace,
cherchant un religieux qui parle bien;

Celui qui comprendrait les discours aux grands développements,
qui ne trouverait pas de plaisir à d'autres livres,
qui même n'entendrait pas une seule stance d'autre chose,
celui là peut entendre cet excellent discours.

Il est semblable à celui qui porte les reliques de l'Ainsi-Venu,
et à l'homme quel qu'il soit, qui les recherche,
celui qui désirerait ce discours,
et qui l'ayant obtenu le porterait à son front.

Il ne faut jamais penser à d'autres discours,
ni d'autres livres d'une science vulgaire,
car ce sont là des objets bons pour les ignorants;
évite de tels livres et explique ce discours.

Mais il me faudrait, ô Çâriputtra,
un éon complet pour dire les milliers de façons
de ceux qui sont parvenus à l'état suprême et excellent d'Éveil;
c'est en leur présence que tu dois exposer ce discours."

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MessagePosté le: 22/09/2009 08:15:52    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 4 : Foi et connaissance
En entendant annoncer que Çâriputtra deviendra un Bouddha, quatre autres grands auditeurs exultent; eux qui ne croyaient plus pouvoir progresser éprouvent de la joie comme s'il leur avait été donné un trésor inestimable. C'est bien un trésor, en effet, que l'assurance de parvenir un jour à l'état d'Éveillé. Ceci est souligné par la parabole du fils qui a quitté la maison paternelle, menant une vie sans dignité et qui retrouve plus tard son père entouré de richesses ; il reprend alors conscience de sa valeur et de celle des biens dont jouit son père.


_____________

Chapitre 4

Les inclinations

_____________


1

Ensuite le respectable Subhûti, Mahâkâtyâyana, Mahâkâçyapa et Mahâmâudgalyâyana, tous également respectables, ayant entendu cette loi dont ils n'avaient pas entendu parler auparavant, et ayant appris, de la bouche du Bienheureux, que Çâriputtra était destiné à obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, frappés d'étonnement, de surprise et de satisfaction, s'étant levés en ce moment même de leurs sièges, se dirigèrent vers la place où se trouvait le Bienheureux; et rejetant sur une épaule leur vêtement supérieur, posant à terre le genou droit tenant les mains jointes en signe de respect du côté où était assis le Bienheureux, le regardant en face, le corps incliné en avant, l'extérieur modeste et recueilli, ils parlèrent en ces termes au Bienheureux :

"Nous sommes vieux, ô Bienheureux, âgés, cassés; nous sommes respectés comme anciens dans cette assemblée de religieux. Épuisés par l'âge, nous nous disons : "Nous avons obtenu l'Extinction; nous ne pouvons plus faire d'efforts, ô Bienheureux, pour arriver à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, nous sommes impuissants, nous sommes hors d'état de faire usage de nos forces."

Aussi, quand le Bienheureux expose la loi, que le Bienheureux reste longtemps assis et que nous assistons à cette exposition de la loi, alors, ô Bienheureux, assis pendant longtemps et pendant longtemps occupés à honorer le Bienheureux, nos membres et les portions de nos membres, ainsi que nos articulations et les parties qui les composent, éprouvent de la douleur.


2
De là vient que, quand nous démontrons, durant le temps où le Bienheureux enseigne la loi, l'état de vide, l'absence de toute cause, l'absence de tout objet, nous ne concevons pas l'espérance de soit d'atteindre à ces lois de l'Éveillé, soit d'habiter dans ces demeures qu'on nomme les terres des Éveillés, soit de nous livrer aux voluptés des êtres d'Éveil ou à celles des Ainsi-Venus.

Pourquoi cela ? C'est que, ô Bienheureux, attirés en dehors de la réunion des trois mondes, nous imaginant être arrivés à l'Extinction, nous sommes en même temps épuisés par l'âge et par les maladies. C'est pourquoi, ô Bienheureux, au moment où d'autres êtres d'Éveil ont été instruits par nous, et ont appris qu'ils parviendraient un jour à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, alors, ô Bienheureux, pas une seule pensée d'espérance relative à cet état, ne s'est produite en nous.

C'est pourquoi, ô Bienheureux, entendant ici de ta bouche ce que tu viens de dire : "La prédiction de l'état futur d'Éveillé parfaitement accompli s'applique aussi aux auditeurs", nous sommes frappés de surprise et d'étonnement.

Nous avons obtenu aujourd'hui un grand objet, ô Bienheureux, aussitôt que nous avons entendu cette voix du Bienheureux, que nous n'avions pas entendue précédemment; nous nous sommes trouvés en possession d'un grand joyau, ô Bienheureux, en possession d'un joyau incomparable. Oui, Bienheureux, le joyau que nous avons acquis n'était ni recherché, ni poursuivi ni attendu, ni demandé par nous. C'est là ce qu'il nous semble, ô Bienheureux c'est là ce qu'il nous semble, ô Bien-Allé.


3
C'est comme si un homme, ô Bienheureux, venait à s'éloigner de la présence de son père, et que, s'en étant éloigné, il allât dans une autre partie du pays. Qu'il passe là beaucoup d'années loin de son père, vingt, trente, quarante ou cinquante ans. Que le père devienne un grand personnage, et que le fils, au contraire, soit pauvre, parcourant le pays pour chercher sa subsistance. Qu'il visite les dix points de l'horizon pour trouver des vêtements et de la nourriture, et qu'il se rende dans une autre partie de la contrée.

Que son père se soit aussi retiré dans une autre province; qu'il soit possesseur de beaucoup de richesses, de trésors, de grains, de greniers et de maisons. Qu'il soit riche de beaucoup de monnaies, d'argent travaillé, de joyaux, de perles, de lapis-lazuli, de conques, de cristal, de corail, d'or et d'argent. Qu'il ait à son service beaucoup d'esclaves des deux sexes, de serviteurs et de domestiques; qu'il possède un grand nombre d'éléphants, de chevaux, de chars, de bœufs, de moutons, qu'il ait de nombreux clients. Qu'il ait des possessions dans de vastes pays, qu'il perçoive des revenus et des intérêts considérables, et dirige de grandes entreprises de commerce et d'agriculture.

Qu'ensuite, ô Bienheureux, l'homme pauvre parcourant, pour trouver de la nourriture et des vêtements, les villages, les bourgs, les villes, les provinces, les royaumes, les résidences royales, arrive de proche en proche à la ville où habite son père, cet homme possesseur de beaucoup de richesses, d'or, de monnaies, de trésors, de greniers, de maisons.


4
Que cependant, ô Bienheureux, le père de ce pauvre homme, qui habite dans cette ville, pense sans cesse à ce fils qu'il a perdu depuis cinquante ans, et qu'y pensant ainsi, il n'en parle à personne, au contraire, qu'il se désole seul en lui-même, et qu'il réfléchisse ainsi :

"Je suis âgé, vieux, cassé; j'ai beaucoup d'or, de monnaies, de richesses, de grains, de trésors, de greniers, de maisons, et je n'ai pas un seul fils ! Puisse la mort ne pas me surprendre dans cet état ! Toute cette fortune périrait faute de quelqu'un qui en pût jouir." Qu'il se souvienne ainsi de son fils à plusieurs reprises : "Ah ! certes je serais au comble du bonheur, si mon fils pouvait jouir de cette masse de richesses."

Qu'ensuite, ô Bienheureux, le pauvre homme cherchant de la nourriture et des vêtements, arrive de proche en proche jusqu'à la maison de l'homme riche. Que le père de ce pauvre homme se trouve à la porte de sa maison, entouré d'une foule nombreuse de prêtres, de nobles, de marchands, de serviteurs, dont il reçoit les hommages, assis sur un grand trône que soutient un piédestal orné d'or et d'argent; qu'il soit occupé à des affaires de dizaines de milliards de monnaies, éventé par un chasse-mouche, sous un vaste dais dressé sur un terrain jonché de fleurs et de perles, auquel sont suspendues des guirlandes de pierreries, entouré en un mot de toute la pompe de l'opulence.


5
Que le pauvre homme, ô Bienheureux, voie son propre père assis à la porte de sa maison, sans le reconnaître au milieu de cet aspect de grandeur, environné d'une foule nombreuse de gens, occupé aux affaires d'un maître de maison; et qu'après l'avoir vu, effrayé alors, agité, troublé, frissonnant, sentant ses poils se hérisser sur tout son corps, hors de lui, il réfléchisse ainsi :

"Sans contredit, le personnage que je viens de rencontrer est ou le roi, ou le ministre du roi. Je n'ai rien à faire ici; allons-nous en là où est le chemin des pauvres, c'est là que j'obtiendrai des vêtements et de la nourriture sans beaucoup de peine. J'ai tardé assez longtemps; puissé-je ne pas être arrêté ici et mis en prison, ou puissé-je ne pas encourir quelque autre disgrâce."

Qu'ensuite le pauvre homme, ô Bienheureux, en proie à la crainte produite sur son esprit par la succession des malheurs qu'il appréhende, s'éloigne en grande hâte, s'enfuie, ne reste pas en ce lieu. Qu'en ce moment l'homme riche, assis à la porte de sa maison sur un trône, reconnaisse à la première vue son propre fils, et que l'ayant vu, il soit satisfait, content, ravi, plein de joie, de satisfaction et de plaisir, et qu'il fasse cette réflexion :

"Chose merveilleuse ! le voilà donc trouvé celui qui doit jouir de cette grande fortune en or, en monnaies, en richesses, en trésors, en grains, en greniers et en maisons; j'étais sans cesse occupé à songer à lui : le voici qui arrive de lui-même, et moi je suis âgé, vieux, cassé."


6
Qu'ensuite cet homme, ô Bienheureux, tourmenté par le désir de voir son fils, envoie en ce moment, en cet instant même, à sa poursuite des coureurs rapides : "Allez, mes amis, amenez-moi bien vite cet homme". Qu'alors ces hommes partant tous rapidement, atteignent le pauvre; qu'en ce moment le pauvre effrayé, agité, troublé, frissonnant, sentant ses poils se hérisser sur tout son corps, hors de lui, pousse un cri d'effroi; qu'il se désole, qu'il s'écrie : "Je ne vous ai fait aucun tort". Que les hommes entraînent de force le pauvre, malgré ses cris. Qu'ensuite le pauvre, effrayé, fasse cette réflexion : "Puissé-je ne pas être puni comme un criminel, puissé-je ne pas être battu ! Je suis perdu certainement".

Que se trouvant mal, il tombe par terre privé de connaissance. Que son père soit à ses côtes, et qu'il s'adresse ainsi à ses domestiques : "Ne tirez pas ainsi cet homme", et que lui ayant jeté de l'eau froide au visage, il n'en dise pas davantage. Pourquoi cela. C'est que le maître de maison connaît l'état des inclinations misérables de ce pauvre homme, et qu'il connaît la position élevée qu'il occupe lui-même et qu'il pense ainsi : "C'est bien là mon fils."

Qu'alors, ô Bienheureux, le maître de maison, grâce à son habileté dans l'emploi des moyens, ne dise à personne : "Cet homme est mon fils". Qu'ensuite il appelle un autre homme : "Va, ami, et dis à ce pauvre homme : "Va-t'en où tu voudras, pauvre homme; tu es libre"." Que l'homme ayant promis d'obéir à son maître, se rende à l'endroit où est le pauvre homme, et qu'y étant arrivé, il lui dise : "Va-t'en où tu voudras, pauvre homme, tu es libre."


7
Qu'ensuite le pauvre entendant cette parole, soit frappé d'étonnement et de surprise. Que s'étant levé, il quitte cet endroit pour se rendre sur le chemin des pauvres, afin d'y chercher de la nourriture et des vêtements. Qu'ensuite le maître de maison, pour attirer le pauvre, fasse usage d'un moyen adroit. Qu'il emploie pour cela deux hommes d'une classe inférieure, grossiers et de basse extraction : "Allez tous les deux vers ce pauvre homme qui est arrivé ici; engagez-le sur ma promesse, pour un double salaire par jour, à venir servir ici dans ma maison. Et s'il vient à vous dire : "Quelle chose y a-t-il à faire ?" répondez-lui : "Il faut nettoyer avec nous l'endroit où l'on jette les ordures"."

Qu'alors ces hommes s'étant mis à la recherche du pauvre, l'emploient à cet ouvrage; qu'en conséquence, les deux hommes avec le pauvre, recevant leur salaire de la main de l'homme riche, nettoient dans sa maison l'endroit où l'on jette les ordures, et qu'ils se logent dans une hutte de chaume située dans le voisinage qui paye tribut à l'homme riche, maître de maison. Qu'ensuite l'homme fortuné regarde à travers une petite fenêtre son propre fils, occupé à nettoyer l'endroit où l'on jette les ordures, et qu'en le voyant, il soit de plus en plus frappé d'étonnement.

Qu'ensuite le maître de maison étant descendu de son logement, s'étant dépouillé de ses parures et de ses guirlandes, ayant quitté ses vêtements beaux et doux pour en revêtir de sales, tenant de la main droite un panier, couvrant ses membres de poussière, criant de loin, se rende dans l'endroit où est le pauvre, et qu'étant arrivé, il parle ainsi : "Portez ces paniers, ne vous arrêtez pas, enlevez la poussière"; et que par ce moyen il adresse la parole à son fils, qu'il s'entretienne avec lui et qu'il lui dise :

"Fais ici ce service, ô homme; tu n'iras plus nulle part ailleurs, je te donnerai un salaire suffisant pour ta subsistance. Les choses dont tu auras besoin, demande-les moi avec confiance, qu'elles vaillent une bouteille, un pot, un Chaudron, un Vase; que ce soit du sel, des aliments, un vêtement pour le haut du corps. J'ai un vieux vêtement, ô homme; si tu en as besoin, demande-le moi, je te le donnerai. Tout ce dont tu auras besoin ici en fait de meubles, je te le donnerai.

Sois heureux, ô homme; regarde-moi comme ton propre père. Pourquoi cela. C'est que je suis vieux et que tu es jeune, et que tu as fait pour moi beaucoup d'ouvrage, en nettoyant l'endroit où l'on jette les ordures, et qu'en faisant ton ouvrage tu n'as donné aucune preuve de mensonge, de fausseté, de méchanceté, d'orgueil, d'égoïsme, d'ingratitude; je ne reconnais absolument en toi, ô homme, aucune des fautes que je remarque dans les autres domestiques qui sont à mon service. Tu es maintenant à mes yeux comme si tu étais mon propre fils chéri."


8
Qu'ensuite, ô Bienheureux, le maître de maison appelle ainsi ce pauvre homme : "Mon fils" et que le pauvre homme reconnaisse son père dans le maître de maison qui est en face de lui. Que de cette manière, ô Bienheureux, le maître de maison, altéré du désir de voir son fils, lui fasse nettoyer pendant vingt ans l'endroit où l'on jette les ordures. Qu'au bout de ces vingt ans, le pauvre homme ait acquis assez de confiance pour aller et venir dans la maison du riche, mais qu'il demeure dans sa hutte de chaume. Qu'ensuite, ô Bienheureux, le maître de maison sente qu'il s'affaiblit; qu'il reconnaisse que le moment de sa fin approche, qu'il parle ainsi au pauvre homme :

"Approche, ô homme; cette grande fortune en or, en monnaies, en richesses, en trésors, en grains, en greniers, en maisons m'appartient. Je me sens extrêmement faible; je désire quelqu'un à qui la donner, qui puisse l'accepter, dans les mains de qui je puisse la déposer. Accepte donc tout. Pourquoi cela ? C'est que, de même que je suis maître de cette fortune, ainsi tu l'es toi-même aussi. Puisses-tu ne laisser rien perdre de mon bien !"

Que de cette manière, ô Bienheureux, le pauvre homme se trouve propriétaire de la grande fortune du maître de maison, composée d'or, etc., et qu'il ne ressente pas le moindre désir pour ce bien; qu'il n'en demande absolument rien, pas même la valeur d'un Prastha de farine; que même alors il continue à rester dans sa hutte de chaume, en conservant toujours ses pensées de pauvreté.


9
Qu'ensuite, ô Bienheureux, le maître de maison voyant que son fils est devenu capable de conserver son bien, qu'il est parfaitement mûr, et que son esprit est suffisamment développé, voyant qu'à la pensée de sa grandeur, qu'il était effrayé, qu'il rougissait, qu'il se blâmait de sa pauvreté première; que le père, dis-je, au moment de sa mort, ayant fait venir ce pauvre homme après avoir convoqué un grand nombre de ses parents, s'exprime ainsi en présence du roi ou du ministre du roi, et devant les habitants de la province et du village :

"Écoutez tous : cet homme est mon fils chéri; c'est moi qui l'ai engendré. Voilà cinquante ans passés qu'il a disparu de telle ville; il se nomme un tel, et moi j'ai tel nom. Après avoir quitté cette ville pour me mettre à sa recherche, je suis venu ici. Cet homme est mon fils, et je suis son père. Toutes les richesses que je possède, je les abandonne en entier à cet homme; et tout ce que j'ai de fortune qui m'appartient en propre, tout cela est à lui seul."

Qu'alors, ô Bienheureux, ce pauvre homme entendant en ce moment ces paroles, soit frappé d'étonnement et de surprise, et qu'il fasse cette réflexion : "Me voilà tout d'un coup possesseur de tout cet or, de ces monnaies, de ces richesses, de ces trésors, de ces grains, de ces greniers, de ces maisons !"


10
De la même manière, ô Bienheureux, nous sommes l'image des enfants de l'Ainsi-Venu, et l'Ainsi-Venu nous parle ainsi : "Vous êtes mes enfants", comme disait le maître de maison. Et nous, ô Bienheureux, nous avons été tourmentés par les trois espèces de douleurs, et quelles sont ces trois espèces de douleurs ? Ce sont la douleur des sensations, la douleur du changement, la douleur des conceptions; et nous nous sommes livrés aux misérables inclinations du monde. C'est pourquoi le Bienheureux nous a fait réfléchir à un grand nombre de lois inférieures semblables à l'endroit où l'on jette les ordures.

Nous nous sommes appliqués à ces lois; nous y avons travaillé, nous nous y sommes exercés, cherchant en quelque sorte, ô Bienheureux, pour salaire de notre journée la seul Extinction; aussi sommes-nous satisfaits, ô Bienheureux, d'avoir obtenu cette Extinction, et nous faisons cette réflexion : "Nous avons acquis beaucoup pour nous être appliques à ces lois en présence de l'Ainsi-Venu, pour y avoir travaillé, pour nous y être exercés."

Et l'Ainsi-Venu connaît nos misérables inclinations; de là vient que le Bienheureux nous dédaigne, qu'il ne s'associe pas avec nous, qu'il ne nous dit pas : "Le trésor de la science de l'Ainsi-Venu, ce trésor même vous appartiendra aussi". Mais grâce à son habileté dans l'emploi des moyens, le Bienheureux nous établit les héritiers du trésor de la science de l'Ainsi-Venu. Et nous, nous vivons dans la science de l'Ainsi-Venu, et nous ne nous sentons pas, ô Bienheureux, la moindre espérance au sujet de ce bien. Aussi sommes-nous convaincus que c'est déjà beaucoup trop pour nous que nous recevions, en présence de l'Ainsi-Venu, l'Extinction comme salaire de notre journée.


11
Commençant pour les êtres d'Éveil, les grands êtres, par l'explication de la science de l'Ainsi-Venu, nous faisons la noble exposition de la loi; nous développons la science de l'Ainsi-Venu, nous la montrons, nous la démontrons; et cependant, ô Bienheureux, nous sommes sans espérance, indifférents pour ce bien.

Pourquoi cela ? C'est que, grâce à l'emploi habile des moyens dont il dispose, l'Ainsi-Venu connaît nos inclinations; et nous, nous ne connaissons pas, nous ne savons pas ce qui a été dit ici par le Bienheureux, à savoir que nous sommes devenus les enfants du Bienheureux; aussi le Bienheureux nous fait-il souvenir qu'il nous a donné l'héritage de la science de l'Ainsi-Venu.

Pourquoi cela ? C'est que, quoique nous soyons devenus les enfants de l'Ainsi-Venu, nous avons cependant, d'un autre côté, de misérables inclinations. Si le Bienheureux reconnaissait en nous l'énergie de la confiance, il prononcerait pour nous le nom d'être d'Éveil.

Mais nous sommes employés par le Bienheureux à un double rôle, en ce que nous sommes, en présence des êtres d'Éveil, appelés des gens qui ont des inclinations misérables, et qu'eux sont introduits [par nous] dans la noble science de l'état d'Éveillé. Et maintenant voilà que le Bienheureux vient de parler, parce qu'il voit en nous l'énergie de la confiance ! C'est de cette manière, ô Bienheureux, que nous disons :

"Nous venons tout d'un coup d'obtenir, sans l'avoir espéré, le joyau de l'omniscience, joyau non désiré, non poursuivi, non recherché, non attendu, non demandé, et cela en tant que fils de l'Ainsi-Venu"."


12
Ensuite le respectable Mahâkâçyapa prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Nous sommes frappés d'étonnement et de surprise,
nous sommes remplis de satisfaction pour avoir entendu cette parole,
elle est, en effet, agréable, la voix du Guide du monde,
que nous venons d'entendre tout d'un coup aujourd'hui.

Nous venons aujourd'hui d'acquérir en un instant un grand amas de joyaux précieux,
de joyaux auxquels nous ne pensions pas,
que nous n'avions jamais demandés; à peine en avons-nous eu entendu parler,
que nous avons tous été remplis d'étonnement.

C'est comme si un homme eût été enlevé
dans sa jeunesse par une troupe d'enfants;
qu'il se fût ainsi éloigné de la présence de son père,
et qu'il fût allé très loin dans un autre pays.

Son père, cependant,
pleure son fils qu'il sait perdu;
il parcourt, désolé, tous les points de l'espace
pendant cinquante années entières.

Cherchant ainsi son fils,
il arrive dans une grande ville;
s'y ayant construit une demeure,
il s'y arrête et s'y livre aux cinq qualités du désir.

Il y acquiert beaucoup d'or et de monnaies,
des richesses, des grains, des conques, du cristal, du corail,
des éléphants, des chevaux, des coursiers,
des bœufs, des troupeaux et des béliers;

Des intérêts, des revenus, des terres,
des esclaves des deux sexes, une foule de serviteurs;
il reçoit les respects de dizaines de milliards d'êtres vivants,
et il est constamment le favori du roi.

Les habitants de la ville et ceux qui résident dans les villages
tiennent devant lui leurs mains réunies en signe de respect;
beaucoup de marchands viennent se présenter à lui,
après avoir terminé de nombreuses affaires.

Cet homme parvient de cette manière à l'opulence;
puis il avance en âge, il devient vieux et caduc;
et il passe constamment les jours et les nuits
à penser au chagrin que lui cause la perte de son fils.

Voilà cinquante ans qu'il s'est enfui,
cet enfant insensé qui est mon fils;
je suis propriétaire d'une immense fortune,
et je sens déjà le moment de ma fin qui s'approche.


13
Cependant ce fils qui a quitté son père
dans sa jeunesse, pauvre et misérable,
va de village en village,
cherchant de la nourriture et des vêtements.

Tantôt il obtient quelque chose,
en cherchant, d'autres fois il ne trouve rien;
cet infortuné se dessèche de maigreur dans la maison des autres,
le corps couvert de gale et d'éruptions cutanées.

Cependant il arrive dans la ville où son père est établi;
et tout en cherchant de la nourriture et des vêtements,
il se trouve insensiblement porté
à l'endroit où est située la maison de son père.

L'homme fortuné, cependant, possesseur de grandes richesses,
était assis à sa porte sur un trône,
entouré de plusieurs centaines de personnes,
un dais était suspendu en l'air, au-dessus de sa tête.

Des hommes qui ont sa confiance sont debout auprès de lui;
quelques-uns comptent ses biens et son or;
d'autres sont occupés à tenir des écritures;
d'autres perçoivent des intérêts et des revenus.

Alors le pauvre voyant la demeure splendide
du maître de maison, se dit :
"Comment suis-je donc venu ici ?
cet homme est le roi, ou le ministre du roi.

Ah ! puissé-je n'avoir commis aucune faute en venant ici !
Puissé-je ne pas être pris et mis en prison !"
Plein de cette pensée, il se met à fuir,
en demandant où est le chemin des pauvres.

Mais le père, assis sur son trône,
reconnaît son propre fils qui vient d'arriver;
il envoie des coureurs à sa poursuite :
"Amenez-moi ce pauvre homme."

Aussitôt le pauvre est saisi par les coureurs;
mais à peine est-il pris, qu'il tombe en défaillance.
"Certainement, se dit-il, ce sont les exécuteurs qui me saisissent;
à quoi bon penser aujourd'hui à de la nourriture ou à des vêtements ?"


14
À la vue de son fils, le riche prudent se dit :
"Cet homme ignorant, faible d'esprit, plein de misérables inclinations,
ne croira pas que toute cette splendeur est â lui;
il ne se dira pas davantage : "Cet homme est mon père"."

Le riche, alors, envoie auprès du pauvre
plusieurs hommes boiteux, borgnes,
estropiés, mal vêtus, noirs, misérables.
"Engagez, leur dit-il, cet homme à entrer à mon service."

"L'endroit où l'on jette les ordures de ma maison est puant et infect;
il est rempli d'excréments et d'urine;
travaille à le nettoyer, je te donnerai double salaire",
dit l'homme riche au pauvre.

Ayant entendu ces paroles, le pauvre vint,
et se mit à nettoyer l'endroit indiqué;
il fixa même là sa demeure,
dans une hutte de chaume près de la maison.

Cependant le riche, occupé sans cesse à regarder cet homme
par les fenêtres ou par une petite ouverture, se dit :
"Cet homme aux inclinations misérables est mon fils,
qui nettoie l'endroit où l'on jette les ordures."

Puis il descend, prend un panier,
et se couvrant de vêtements sales,
il se présente devant le pauvre,
et lui adresse ce reproche : "Tu ne fais pas ton ouvrage.

Je te donnerai double salaire,
et une double portion d'huile pour frotter tes pieds,
je te donnerai des aliments avec du sel,
des légumes et une tunique."

C'est ainsi qu'il le gourmande en ce moment;
mais ensuite cet homme prudent le serre dans ses bras en lui disant :
"Oui, tu fais bien ton ouvrage ici;
tu es certainement mon fils, il n'y a là aucun doute."

De cette manière, il le fait peu à peu entrer dans sa maison,
et il l'y emploie à son service;
et au bout de vingt années complètes,
il parvient à lui inspirer de la confiance.


15
Le riche, cependant, cache dans sa maison son or,
ses perles, ses pierres précieuses,
il fait le calcul de tout cela,
et pense à toute sa fortune.

Mais l'homme ignorant qui habite seul
dans la hutte en dehors de la maison,
ne conçoit que des idées de pauvreté :
"Pour moi, se dit-il, je n'ai aucune jouissance de cette espèce."

Plus tard, le riche connaissant ses dispositions nouvelles, se dit :
"Mon fils est arrivé à concevoir de nobles pensées."
Puis ayant réuni ses parents et ses amis, il leur dit :
"Je vais donner tout mon bien à cet homme."

En présence du roi, des habitants de la ville et du village,
ainsi que d'un grand nombre de marchands réunis,
il dit à cette assemblée : "Celui-là est mon fils,
ce fils que j'avais depuis longtemps perdu.

Il y a déjà, depuis cet événement, cinquante années complètes,
et j'en ai vu encore vingt autres avec lui depuis;
je l'ai perdu pendant que j'habitais telle ville,
et c'est en le cherchant que je suis arrivé ici.

Cet homme est le propriétaire de toute ma fortune;
je lui ai donné tout sans exception :
qu'il fasse usage des biens de son père,
selon qu'il en aura besoin; je lui donne toutes ces propriétés."

Mais cet homme est frappé de surprise en songeant à son ancienne pauvreté,
à ses inclinations misérables et à la grandeur de son père.
En voyant toute cette fortune, il se dit :
"Me voilà donc heureux aujourd'hui !"


16
De la même manière, le Guide du monde
qui connaît parfaitement nos misérables inclinations,
ne nous a pas fait entendre ces paroles : "Vous deviendrez des Éveillés,
car vous êtes des auditeurs, mes propres enfants."

Et le Chef du monde nous excite :
"Ceux qui sont arrivés, dit-il,
à l'excellent et suprême état d'Éveil, je leur indique, ô Kâçyapa,
la voie supérieure que l'on n'a qu'à connaître pour devenir Éveillé."

Et nous, que le Bien-Allé envoie vers eux,
de même que des serviteurs, nous enseignons la loi suprême
à de nombreux êtres d'Éveil doués d'une grande énergie,
à l'aide de myriades de dizaines de millions d'exemples et de motifs.

Et après nous avoir entendus, les fils du Vainqueur
comprennent cette voie éminente qui mène à l'état d'Éveillé;
ils entendent alors l'annonce de leurs destinées futures :
"Vous serez, leur dit-on, des Éveillés dans ce monde."

C'est ainsi que nous remplissons les ordres des Protecteurs,
en ce que nous gardons le trésor de la loi,
et que nous l'expliquons aux fils du Vainqueur,
semblables à cet homme qui voulait inspirer de la confiance à son fils.

Mais nous restons absorbés dans nos pensées de pauvreté,
pendant que nous livrons aux autres le trésor de l'Éveillé;
nous ne demandons pas même la science du Vainqueur,
et c'est cependant elle que nous expliquons !

Nous concevons pour nous une Extinction personnelle;
mais cette science ne va pas plus loin,
et nous n'éprouvons jamais de joie en entendant parler
de ces demeures qu'on nomme "les terres d'Éveillé".

Toutes ces lois conduisent à la quiétude; elles sont exemptes d'imperfections,
elles sont à l'abri de la naissance et de l'anéantissement,
et cependant, nous dis-tu, il n'y a là réellement aucune loi;
quand nous réfléchissons à ce langage, nous ne pouvons y ajouter foi.

Nous sommes, depuis longtemps,
insensibles à tout espoir d'obtenir la science accomplie de l'Éveillé,
nous ne demandons jamais à y parvenir :
c'est cependant là le terme suprême indiqué par le Vainqueur.


17
Dans cette existence dernière dont l'Extinction est le terme,
le vide des lois a été longtemps médité,
tourmentés par les douleurs des trois mondes, nous en avons été affranchis,
et nous avons accompli les commandements du Vainqueur,

Quand nous instruisons les fils du Vainqueur,
qui sont arrivés en ce monde à l'état suprême d'Éveil,
la loi quelle qu'elle soit que nous leur exposons,
ne fait naître en nous aucune espérance.

Mais le précepteur du monde, celui qui existe par lui-même,
nous dédaigne, en attendant le moment convenable,
il ne dit pas le véritable sens de ses paroles,
parce qu'il essaye nos dispositions.

Mettant en œuvre son habileté dans l'emploi des moyens,
comme fit dans son temps l'homme maître d'une grande fortune :
"Domptez sans relâche, nous dit-il, vos misérables inclinations;"
et il donne sa fortune à celui qui les a domptées.

Le Chef du monde fait une chose bien difficile,
lorsque développant son habileté dans l'emploi des moyens,
il discipline ses fils, dont les inclinations sont misérables,
et leur donne la science quand il les a disciplinés.

Mais aujourd'hui nous sommes subitement frappés de surprise,
comme des pauvres qui acquerraient un trésor,
d'avoir obtenu ici, sous l'enseignement de l'Éveillé,
une récompense éminente, accomplie et la première de toutes.

Par ce que nous avons longtemps observé,
sous l'enseignement de celui qui connaît le monde,
les règles de la morale, nous recevons aujourd'hui
la récompense de notre ancienne fidélité à en remplir les devoirs.

Parce que nous avons suivi les préceptes excellents et purs de la conduite religieuse,
sous l'enseignement du Guide des hommes,
nous en recevons aujourd'hui une récompense éminente,
noble, accomplie et qui donne le calme.

C'est aujourd'hui, ô Chef, que nous sommes devenus des vrais auditeurs;
aussi exposerons-nous l'éminent état d'Éveil;
nous expliquerons le sens du mot "Éveil";
aussi sommes-nous comme de redoutables auditeurs.

Aujourd'hui, ô Chef, nous sommes devenus des Vénérables;
nous sommes devenus dignes des respects du monde
formé de la réunion des dieux, des diables et des divins,
en un mot de l'ensemble de tous les êtres.


18
Quel est celui qui, même en y employant ses efforts
pendant de nombreuses dizaines de millions d'éons,
serait capable de rivaliser avec toi, toi qui accomplis les œuvres si difficiles
que tu exécutes ici, dans le monde des hommes ?

Ce serait, en effet, un rude travail que de rivaliser avec toi,
un travail pénible pour les mains, les pieds, la tête, le cou,
les épaules, la poitrine, dût-on y employer autant d'éons complets
qu'il y a de grains de sable dans le Gange.

Qu'un homme donne de la nourriture, des aliments, des boissons,
des vêtements, des lits et des sièges, avec d'excellentes couvertures,
qu'il fasse construire des monastères de bois de santal, et qu'il les donne à de dignes personnages,
après y avoir étendu des tapis faits d'étoffes précieuses,

Qu'il donne sans cesse au Bien-Allé, pour l'honorer,
de nombreuses espèces de médicaments destinés aux malades;
qu'il pratique l'aumône pendant des éons aussi nombreux que les sables du Gange,
non, il ne sera pas capable de rivaliser avec toi.

Les lois de l'Éveillé sont celles d'un être généreux; il a une vigueur incomparable,
une grande puissance surnaturelle; il est ferme dans l'énergie de la patience;
il est accompli, il est le grand roi : le Vainqueur;
il est tolérant pour tous comme pour ses enfants.

Revenant sans cesse sur lui-même,
il expose la loi à ceux qui portent des signes favorables;
il est le maître de la loi, le souverain de tous les mondes,
le grand souverain, l'empereur des Guides du monde.

Il montre à chacun divers objets dignes d'être obtenus,
parce qu'il, connaît avec exactitude la situation de tous les êtres;
et comme il sait quelles sont leurs inclinations diverses,
il expose la loi à l'aide de mille motifs.

L'Ainsi-Venu, qui connaît la conduite
des êtres et des créatures autres que lui,
emploie divers moyens pour enseigner la loi,
lorsqu'il expose le suprême état d'Éveil."

_________________
_________________


Dernière édition par Coeur de Loi le 15/10/2009 10:08:12; édité 5 fois
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MessagePosté le: 22/09/2009 08:15:52    Sujet du message: Publicité

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MessagePosté le: 15/10/2009 10:07:24    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 5 : Parabole des herbes médicinales
Parabole des trois sortes de plantes, les herbes, buissons et arbres sont arrosés uniformément par la pluie et toutes les plantes peuvent en profiter également. De même, bien que l'enseignement du Bouddha peut être compris et développé de diverses façons, il profite à tous pareillement pour s'épanouir.


_____________

Chapitre 5

Les plantes médicinales

_____________


1
Alors le Bienheureux s'adressa ainsi au respectable Mahâkâçyapa, et aux autres anciens qui étaient des grands auditeurs : "Bien, bien, ô Mahâkâçyapa ! et encore bien pour vous, que vous ayez prononcé le véritable éloge des qualités de l'Ainsi-Venu; car ce sont là, ô Kâçyapa, les véritables qualités de l'Ainsi-Venu. Mais il en possède encore un plus grand nombre d'autres qui sont incommensurables, innombrables, dont il ne serait pas facile d'atteindre le terme, dût-on exister pendant des éons sans fin.

L'Ainsi-Venu, ô Kâçyapa, est le maître des lois; il est le roi, le souverain, le maître de toutes les lois. En quelque lieu que l'Ainsi-Venu dépose la loi, cette loi est comme il la dépose. L'Ainsi-Venu, ô Kâçyapa, sait montrer convenablement, déposer, déposer avec la science des Ainsi-Venus toutes les lois; et il les dépose de manière que ces lois arrivent au rang qu'occupe celui qui a l'omniscience.

L'Ainsi-Venu contemple l'ordre du sens de toutes les lois; ayant acquis la possession du sens de toutes les lois, ayant acquis la faculté de réfléchir sur toutes les lois, ayant acquis la perfection suprême de la science de l'habileté à déterminer toutes les lois avec certitude, le vénérable Ainsi-Venu, ô Kâçyapa, enseigne la science de celui qui sait tout; il communique, il dépose cette science dans l'esprit des autres.


2
C'est, ô Kâçyapa, comme si dans cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, au-dessus des herbes, des buissons, des plantes médicinales, des rois des forêts de différentes couleurs et de différentes espèces, des familles de plantes médicinales ayant des noms divers, qui naissent sur la terre, dans les montagnes, ou dans les cavernes des montagnes, il venait à s'élever un grand nuage plein d'eau, et que s'étant élevé, ce nuage couvrît tout cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, et qu'après l'avoir couvert, il laissât tomber l'eau qu'il contient partout en même temps.

Alors, ô Kâçyapa, les herbes, les buissons, les plantes médicinales, les rois des forêts qui se trouvent dans cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, leurs tiges, leurs branches, leurs feuilles, leurs rameaux qui sont jeunes et tendres, ceux qui sont parvenus à une moyenne grosseur, comme ceux qui ont atteint tout leur développement; tous ces végétaux, avec les rois des forêts, les arbres et les grands arbres, boivent, chacun selon ses forces, sa part et sa destination, l'élément de l'eau qui vient de la pluie versée par ce grand nuage.

Et au moyen de cette eau qui est homogène et qui est versée abondamment par ce nuage unique, ils acquièrent, chacun selon la force de sa semence, un développement régulier, de la croissance, de l'augmentation et de la grosseur : c'est ainsi qu'ils produisent des fleurs et des fruits. Alors ils reçoivent chacun individuellement des noms divers. Établies sur la même terre, toutes ces familles de plantes médicinales et de germes se développent par l'action d'une eau partout homogène.


3
De la même manière, ô Kâçyapa, le vénérable Ainsi-Venu naît dans le monde, comme un grand nuage s'élève, ainsi naît l'Ainsi-Venu. Il enseigne de la voix le monde entier avec les dieux, les hommes et les titans. Comme de même, ô Kâçyapa, que le grand nuage couvre cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, ainsi le vénérable Ainsi-Venu fait entendre sa voix en présence du monde formé de la réunion des dieux, des hommes et des titans.

Il prononce ces paroles : "Je suis l'Ainsi-Venu, ô vous tous, dieux et hommes, le vénérable Ainsi-Venu, passé à l'autre rive, j'y fais passer les autres; délivré, je délivre; consolé, je console; arrivé à l'Extinction complète, j'y conduis les autres. Avec mon intelligence absolue, je connais parfaitement tel qu'il est ce monde-ci et l'autre monde, je sais tout, je vois tout. Accourez tous à moi, dieux et hommes, pour entendre la loi. Je suis celui qui montre le chemin, qui indique le chemin, qui le connaît, l'enseigne et le possède parfaitement".

Alors, ô Kâçyapa, plusieurs milliers de milliards de myriades d'êtres vivants accourent auprès de l'Ainsi-Venu pour entendre la loi; et l'Ainsi-Venu, qui connaît les sens et les divers degrés d'énergie que possèdent ces êtres, présente à chacun d'eux diverses expositions de la loi, énonce pour chacun d'eux des développements divers de la loi, variés, agréables, faits pour plaire, pour donner du contentement, pour produire du bonheur et des avantages, développements grâce auxquels ces êtres, au sein même des conditions visibles, deviennent heureux, pour, ensuite, après avoir fait leur temps, renaître dans les bonnes voies de l'existence.

Alors ils jouissent abondamment, là où ils naissent, de tous les plaisirs; ils entendent la loi, et l'ayant entendue ils sont dégagés de toute espèce de ténèbres; et ils s'appliquent successivement à la loi de celui qui sait tout, chacun selon sa force, sa part, son objet et sa situation.


4
De même, ô Kâçyapa, que le grand nuage, après avoir couvert la totalité de cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, verse son eau partout également, et rafraîchit également de son eau toutes les herbes, tous les buissons, toutes les plantes médicinales et tous les rois des forêts; de même que les herbes, les buissons, les plantes médicinales et les rois des forêts boivent cette eau, chacun selon sa force, sa part, son but et sa situation, et que tous ces végétaux parviennent au développement assigné à leur espèce.

De même, ô Kâçyapa, la loi qu'expose le vénérable Ainsi-Venu, cette loi est la loi universelle de tous; elle est d'une seule et même nature, et sa nature, c'est celle de l'affranchissement, de l'indifférence, de l'anéantissement, en un mot c'est le terme auquel aboutit la science de celui qui sait tout.

Alors, ô Kâçyapa, les êtres qui écoutent l'Ainsi-Venu exposant la loi, qui la possèdent, qui s'y appliquent, ces êtres ne se connaissent pas, ne se savent pas, ne se comprennent pas eux-mêmes.

Pourquoi cela ? C'est que, ô Kâçyapa, c'est l'Ainsi-Venu seul qui connaît réellement ces êtres, qui voit avec certitude, qui sait réellement qui, comment et quels ils sont; qui sait à quoi ils pensent, comment ils pensent, par quoi ils pensent, ce qu'ils imaginent, comment ils imaginent, par quoi ils imaginent, ce qu'ils atteignent, comment et par quoi ils atteignent cela.

De même, ô Kâçyapa, connaissant la loi dont la nature est homogène, dont la nature est celle de l'affranchissement et de l'Extinction, qui aboutit à l'Extinction, qui repose perpétuellement dans l'Extinction, dont le terrain est homogène, qui a pour étendue l'espace, je sais, par égard pour les inclinations des êtres, ne pas déployer tout d'un coup la science de celui qui sait tout aux yeux des créatures placées chacune dans des positions diverses, basses, élevées ou moyennes, comme sont les herbes, les buissons, les plantes médicinales et les rois des forêts.

Vous êtes étonnés, vous êtes surpris, ô Kâçyapa, de ce que vous ne pouvez comprendre le langage énigmatique de l'Ainsi-Venu. Pourquoi cela ? C'est qu'il est difficile à comprendre, ô Kâçyapa, le langage énigmatique des vénérables Ainsi-Venus."


5
Ensuite le Bienheureux, pour exposer ce sujet plus amplement, prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Moi qui suis le roi de la loi,
moi qui suis né dans le monde et qui dompte l'existence,
j'expose la loi aux créatures,
après avoir reconnu leurs inclinations.

Les grands héros, dont l'intelligence est ferme,
conservent longtemps ma parole;
ils gardent aussi mon secret,
et ne le révèlent pas aux créatures.

Du moment, en effet, que les ignorants entendraient
cette science si difficile à comprendre,
concevant aussitôt des doutes dans leur folie,
ils en seraient déchus et tomberaient dans l'erreur.

Je proportionne mon langage
au sujet et aux forces de chacun;
et je redresse une doctrine
par une explication contraire.


6
C'est, ô Kâçyapa, comme si un nuage
s'élevant au-dessus de l'univers,
le couvrait dans sa totalité,
en cachant toute la terre.

Rempli d'eau, entouré d'une guirlande d'éclairs,
ce grand nuage,
qui retentit du bruit de la foudre,
répand la joie chez toutes les créatures.

Arrêtant les rayons du soleil,
rafraîchissant la sphère du monde,
descendant assez près de terre pour qu'on le touche de la main,
il laisse tomber ses eaux de toutes parts.

C'est ainsi que répandant d'une manière uniforme
une masse immense d'eau,
et resplendissant des éclairs qui s'échappent de ses flancs,
il réjouit la terre.

Et les plantes médicinales
qui ont poussé à la surface de cette terre,
les herbes, les buissons, les rois des forêts,
les arbres et les grands arbres;

Les diverses semences
et tout ce qui forme la verdure;
tous les végétaux qui se trouvent dans les montagnes,
dans les cavernes et dans les bosquets;

Les herbes, les buissons et les arbres,
en un mot, ce nuage les remplit de joie;
il répand la joie sur la terre altérée,
et il humecte les herbes médicinales.

Or cette eau tout homogène
qu'a répandue le nuage,
les herbes et les buissons la pompent
chacun selon sa force et selon sa destination.

Et les diverses espèces d'arbres, ainsi que les grands arbres,
les petits et les moyens, tous boivent cette eau,
chacun selon son âge et sa force; ils la boivent et croissent,
chacun selon le besoin qu'il en a.

Pompant l'eau du nuage par leur tronc,
par leur tige, par leur écorce, par leurs branches,
par leurs rameaux, par leurs feuilles,
les grandes plantes médicinales poussent des fleurs et des fruits.

Chacune selon sa force, suivant sa destination
et conformément à la nature du germe d'où elle sort,
produit un fruit distinct; et cependant c'est une eau homogène,
que celle qui est tombée du nuage.


7
De même, ô Kâçyapa, l'Éveillé vient au monde,
semblable au nuage qui couvre l'univers;
et à peine le Chef du monde est-il né,
qu'il parle et qu'il enseigne aux créatures la véritable doctrine.

Et c'est ainsi que parle le grand solitaire,
honoré dans le monde réuni aux dieux :
"Je suis l'Ainsi-Venu, le Vainqueur, le meilleur des hommes;
j'ai paru dans le monde semblable au nuage.

Je comblerai de joie tous les êtres dont les membres sont desséchés,
qui sont attachés à la triple condition de l'existence;
j'établirai dans le bonheur les êtres consumés par la peine,
et je leur donnerai les plaisirs et l'Extinction.

Écoutez-moi, ô vous, troupes des dieux et des hommes :
approchez pour me voir.
Je suis l'Ainsi-Venu bienheureux, l'être sans supérieur,
qui est né ici, dans le monde, pour le sauver.

Et je prêche à des dizaines de milliards d'êtres vivants
la loi pure et très belle;
sa nature est une et homogène :
c'est la délivrance et l'Extinction.

C'est avec une seule et même voix que j'expose la loi,
prenant sans cesse pour sujet l'état d'Éveil;
car cette loi est uniforme, l'inégalité n'y trouve pas place,
non plus que l'affection ou la haine.

Convertissez-vous; jamais il n'y a en moi
ni préférence ni aversion pour qui que ce soit;
c'est la même loi que j'expose pour les êtres,
la même pour l'un que pour l'autre."


8
Exclusivement occupé de cette œuvre, j'expose la loi;
soit que je marche, que je reste debout,
que je sois couché sur mon lit ou assis sur mon siège,
jamais je n'éprouve de fatigue.

Je remplis de joie tout l'univers,
semblable à un nuage qui verse partout une eau homogène,
toujours également bien disposé
pour les nobles comme pour les hommes les plus bas,
pour les hommes vertueux comme pour les méchants;

Pour les hommes perdus comme pour ceux
qui ont une conduite régulière; pour ceux qui suivent
des doctrines hétérodoxes et de fausses opinions, comme pour ceux
dont les opinions et les doctrines sont saines et parfaites.

Enfin j'expose la loi aux petits
comme aux intelligences supérieures et à ceux dont les organes
ont une puissance surnaturelle; inaccessible à la fatigue,
je répands partout d'une manière convenable la pluie de la loi.

Après avoir écouté ma voix selon la mesure de leurs forces,
les êtres sont établis dans différentes situations,
parmi les dieux, parmi les hommes, dans de beaux corps,
parmi les puissants, les divins et les monarques universels.


9
Écoutez, je vais vous expliquer ce que c'est
que ces humbles et petites plantes qui se trouvent ici dans le monde,
ce que sont ces autres plantes moyennes
et ces arbres d'une grande hauteur.

Les hommes qui vivent avec la connaissance
de la loi exempte d'imperfection, qui ont obtenu l'Extinction,
qui ont les six connaissances surnaturelles et les trois sciences,
ces hommes sont nommés les petites plantes.

Les hommes qui vivent dans les cavernes des montagnes
et qui aspirent à l'état d'Éveillé-pour-Soi,
ces hommes, dont l'intelligence est à demi purifiée,
sont nommés les plantes moyennes.

Ceux qui sollicitent le rang de héros, en disant :
"Je serai un Éveillé, je serai le Chef des dieux et des hommes",
et qui cultivent l'énergie et la contemplation,
ceux-là sont nommés les plantes les plus élevées.

Et les fils de Bien-Allé qui, pleins de retenue
et observant la quiétude, cultivent en ce monde la charité,
qui ne conçoivent aucun doute sur le rang
de héros parmi les hommes, ceux-là sont nommés les arbres.

Ceux qui font tourner la roue qui ne revient pas en arrière,
les hommes fermes qui possèdent la puissance des facultés surnaturelles,
et qui délivrent de nombreuses dizaines de millions d'êtres vivants,
ceux-là sont nommés les grands arbres.


10
C'est cependant une seule et même loi qui est prêchée par le Vainqueur,
tout comme c'est une eau homogène que verse le nuage;
ces hommes qui possèdent, comme je viens de le dire, des facultés diverses,
sont comme les plantes diverses qui poussent à la surface de la terre.

Tu connais par cet exemple et par cette explication
les moyens dont dispose l'Ainsi-Venu;
tu sais comment il prêche une loi unique,
dont les divers développements ressemblent aux gouttes de la pluie.

Et moi aussi, je ferai tomber la pluie de la loi,
et le monde tout entier en sera rempli de satisfaction;
et les hommes méditeront, chacun selon ses forces,
sur cette loi homogène que j'expose bien.

De même que, pendant que la pluie tombe, les herbes et les buissons,
ainsi que les plantes de moyenne grandeur,
les arbres et ceux qui sont les plus élevés
brillent tous dans les dix points de l'espace,

De même cette condition de l'enseignement qui existe toujours
pour le bonheur du monde, réjouit par des lois diverses
la totalité de l'univers; le monde entier en est comblé de joie,
comme les plantes qui se couvrent de fleurs.


11
Les plantes moyennes qui croissent sur la terre,
ce sont les vénérables, qui sont fermes dans la destruction des fautes,
et qui, parcourant les forêts immenses,
montrent aux êtres d'Éveil la loi bien enseignée.

Les nombreux êtres d'Éveil, doués de mémoire et de fermeté,
s'étant fait une idée exacte des trois mondes,
qui recherchent l'état suprême d'Éveil,
prennent sans cesse de l'accroissement comme les arbres.

Ceux qui possèdent les facultés surnaturelles et les quatre contemplations,
qui, ayant entendu parler du vide, en éprouvent de la joie,
et qui émettent de leurs corps des milliers de rayons,
sont appelés les grands arbres.

Cet enseignement de la loi, ô Kâçyapa,
est comme l'eau que le nuage laisse tomber également partout,
et par l'action de laquelle les grandes plantes
produisent avec abondance des fleurs mortelles.

J'explique la loi qui est sa cause à elle-même;
j'enseigne, en son temps, l'état d'Éveil qui appartient à l'Éveillé :
c'est là ma suprême habileté dans l'emploi des moyens,
c'est celle de tous les Guides du monde.

Ce que j'ai dit, c'est la vérité suprême;
mes auditeurs arrivent complètement à l'Extinction;
ils suivent l'excellente voie qui conduit à l'état d'Éveil;
tous ces auditeurs qui m'écoutent deviendront des Éveillés.


12
Encore un autre développement, ô Kâçyapa. L'Ainsi-Venu est égal et non inégal pour tous les êtres, quand il s'agit de les convertir. C'est, ô Kâçyapa, comme les rayons du soleil et de la lune, qui brillent pour tout le monde, pour l'homme vertueux comme, pour le méchant, pour ce qui est élevé comme pour ce qui est bas, pour ce qui a une bonne odeur comme pour ce qui en a une mauvaise; partout ces rayons tombent également et non pas inégalement.

Ainsi font ô Kâçyapa, les rayons de l'intelligence, douée du savoir de l'omniscience, des vénérables Ainsi-Venus. L'enseignement complet de la bonne loi a lieu également pour tous les êtres entrés dans les cinq voies de l'existence, pour ceux qui, selon leur inclination, ont pris le grand véhicule, ou le véhicule des Éveillés-pour-Soi, ou celui des Auditeurs-de-la-Loi.

Et il n'y a ni diminution ni augmentation de la sagesse absolue dans tel ou tel Ainsi-Venu. Bien au contraire, tous existent également, sont nés également pour réunir la science et la vertu. Il n'y a pas, ô Kâçyapa, trois véhicules; il y a seulement des êtres qui agissent différemment les uns des autres : c'est à cause de cela que l'on désigne trois véhicules."


13
Cela dit, le respectable Mahâkâçyapa parla ainsi au Bienheureux : "S'il n'y a pas, ô Bienheureux, trois véhicules différents, à quoi bon employer dans le présent monde les dénominations distinctes de auditeurs, de Éveillés-pour-Soi et d'êtres d'Éveil ?"

Cela dit, le Bienheureux parla ainsi au respectable Mahâkâçyapa : "C'est, ô Kâçyapa, comme quand un potier fait des pots divers avec la même argile. De ces pots, les uns deviennent des vases à contenir la mélasse, d'autres des vases pour le beurre clarifié, d'autres des vases pour le lait et pour le caillé, d'autres des vases inférieurs et impurs.

La variété n'appartient pas à l'argile; c'est uniquement de la différence des matières qu'on y dépose que provient la diversité des vases. De même, il n'y a réellement qu'un seul véhicule, qui est le véhicule d'Éveillé; il n'y a pas un second, il n'y a pas un troisième véhicule."


14
Cela dit, le respectable Mahâkâçyapa parla ainsi au Bienheureux : "Si les êtres, ô Bienheureux, sortis de cette réunion des trois mondes ont des inclinations diverses, y a-t-il pour eux une seule Extinction, ou bien deux, ou bien trois ?"

le Bienheureux dit : "L'Extinction, ô Kâçyapa, résulte de la compréhension de l'égalité de toutes les lois; il n'y en a qu'un seul, et non pas deux ni trois. C'est pourquoi, ô Kâçyapa, je te proposerai une parabole; car les hommes perspicaces connaissent par la parabole le sens de ce qu'on leur dit.

C'est comme si, ô Kâçyapa, un homme aveugle de naissance disait : "Il n'y a pas de formes dont les unes aient de belles et les autres de vilaines couleurs. Il n'y a pas de spectateurs pour des formes ayant de belles ou de vilaines couleurs. Il n'existe ni soleil ni lune; il n'y a ni constellations ni étoiles; il n'y a pas de spectateurs qui voient les étoiles".

Et que d'autres hommes vinssent à dire devant cet aveugle de naissance : "Il y a des formes dont les unes ont de belles, les autres de vilaines couleurs. Il y a des spectateurs pour des formes ayant de belles ou de vilaines couleurs. Il existe un soleil et une lune; il y a des constellations, des étoiles; il y a des spectateurs qui voient les étoiles"; et que l'aveugle ne voulût pas croire ces hommes, ni s'en rapporter à eux.


15
Alors, qu'il y ait un médecin connaissant toutes les maladies; qu'il voie cet homme aveugle de naissance, et que cette réflexion lui vienne à l'esprit : "C'est de la conduite coupable de cet homme dans une vie antérieure qu'est née cette maladie. Les maladies, quelles qu'elles soient, qui paraissent en ce monde, sont au nombre de quatre : les maladies qui sont produites par le vent, celles qui le sont par la bile, celles qui le sont par le flegme et celles qui le sont par l'état morbide de ces trois principes réunis."

Que ce médecin réfléchisse ensuite à plusieurs reprises au moyen de guérir cette maladie, et que cette réflexion lui vienne à l'esprit : "Les substances qui sont en usage ici ne sont pas capables de détruire ce mal; mais il existe dans l'Himavat, le roi des montagnes, quatre plantes médicinales".

Et quelles sont-elles ? La première se nomme celle qui possède toutes les saveurs et toutes les couleurs; la seconde, celle qui délivre de toutes les maladies; la troisième, celle qui neutralise tous les poisons; la quatrième, celle qui procure le bien-être dans quelque situation que ce soit.

Ce sont là les quatre plantes médicinales. Qu'ensuite le médecin, se sentant touché de compassion pour l'aveugle de naissance, pense au moyen de se rendre dans l'Himavat, le roi des montagnes; que, s'y étant rendu, il monte au sommet; qu'il descende dans les vallées, qu'il traverse la montagne en cherchant, et qu'après avoir cherché, il découvre ces quatre plantes médicinales, et que les ayant découvertes, il les donne à l'aveugle pour qu'il les prenne.

L'une après l'avoir mâchée avec les dents, l'autre après l'avoir pilée, celle-ci après l'avoir fait cuire en la mêlant avec d'autres substances, celle-là en la mêlant avec d'autres substances crues; une autre en se l'introduisant dans une partie donnée du corps au moyen d'une aiguille, une autre après l'avoir consumée dans le feu, une dernière, enfin, en l'employant après l'avoir mêlée avec d'autres substances comme aliment ou comme boisson.


16
Qu'ensuite l'aveugle de naissance, par suite de l'emploi de ces moyens, recouvre la vue, et que l'ayant recouvrée, il voie en dehors de lui, au dedans de lui, de loin, de près; qu'il voie les rayons du soleil et de la lune, les constellations, les étoiles, toutes les formes, et qu'il parle ainsi : "Certes j'étais un insensé, moi qui jadis ne croyais pas à ceux qui voyaient, et qui ne m'en rapportais pas à eux. Maintenant je vois tout; je suis délivré de mon aveuglement; j'ai recouvré la vue, et il n'est en ce monde personne qui l'emporte en rien sur moi."

Or, qu'en ce moment se présentent des solitaires doués des cinq connaissances surnaturelles; que ces sages, habiles à disposer de la vue divine, de l'ouïe divine, de la connaissance des pensées d'autrui, de la mémoire de leurs existences antérieures et d'un pouvoir surnaturel, parlent en ces termes à cet homme : "Tu n'as fait, ô homme, que recouvrer la vue, et tu ne connais encore rien. D'où te vient donc cet orgueil. Tu n'as pas la sagesse et tu n'es pas instruit."

Puis, qu'ils lui parlent de cette manière : "Quand tu es assis, ô homme, dans l'intérieur de ta maison, tu ne vois pas, tu ne connais pas les autres formes qui sont au dehors; tu ne distingues pas les êtres, selon qu'ils ont des pensées bienveillantes ou hostiles pour toi; tu ne perçois pas, tu n'entends pas à la distance de cinq Yôdjanas le bruit de la conque, du tambour ou de la voix humaine; tu ne peux te transporter, même à la distance de quatre cents coudées sans te servir de tes pieds; tu as été engendré et tu t'es développé dans le ventre de ta mère, et tu ne te rappelles rien de tout cela. Comment donc es-tu savant, et comment connais-tu tout, et comment peux-tu dire : "Je vois tout ?" Reconnais donc bien, ô homme, que ce qui est la clarté est l'obscurité; reconnais encore que ce qui est l'obscurité est la clarté."


17
Qu'ensuite cet homme parle ainsi à ces solitaires : "Quel moyen faut-il que j'emploie, ou quelle bonne œuvre faut-il que je fasse, pour acquérir une pareille sagesse ? Puissé-je, par votre faveur, obtenir ces qualités !" Qu'alors ces solitaires parlent ainsi à cet homme : "Si tu veux cela, pense à la loi, assis dans le désert, ou dans la forêt, ou dans les cavernes des montagnes, et affranchis-toi de la corruption du mal. Alors, doué de qualités purifiées, tu obtiendras les connaissances surnaturelles."

Qu'ensuite cet homme, suivant ce conseil, entrant dans la vie religieuse, habitant dans le désert, la pensée fixée sur un seul objet, s'étant affranchi de la soif du monde, obtienne les cinq connaissances surnaturelles; et qu'ayant acquis ces connaissances, il réfléchisse ainsi : La conduite que j'ai suivie antérieurement ne m'a mis en possession d'aucune loi ni d'aucune qualité. Maintenant, au contraire, je vais comme le désire ma pensée; auparavant je n'avais que peu de sagesse, que peu de jugement; j'étais aveugle.

Voilà, ô Kâçyapa, la parabole que je voulais te proposer, pour te faire comprendre le sens de mon discours; voici maintenant ce qu'il faut y voir. L'expression d'aveugle de naissance, ô Kâçyapa, désigne les êtres qui sont renfermés dans la révolution du monde, où l'on entre par cinq voies.

Ce sont ceux qui ne connaissent pas l'excellente loi et qui accumulent sur eux-mêmes l'obscurité et les ténèbres épaisses de la corruption du mal, ils sont aveuglés par l'ignorance, et dans cet état d'aveuglement, ils recueillent les conceptions ainsi que le nom et la forme qui sont l'effet de conceptions, jusqu'à ce qu'enfin a lieu la production de ce qui n'est qu'une grande masse de misères. C'est de cette manière que les êtres aveuglés par l'ignorance sont renfermés dans la révolution du monde.


18
Mais l'Ainsi-Venu, qui est placé en dehors de la réunion des trois mondes, éprouvant pour eux de la compassion, ému de pitié comme un père l'est pour son fils unique qui lui est cher, après être descendu dans la réunion des trois mondes, contemple les êtres roulants dans le cercle de la transmigration; et les êtres ne connaissent pas le moyen véritable de sortir du monde. Alors le Bienheureux les voit avec l'œil de la Sagesse, et les ayant vus, il les connaît.

Ces êtres, se dit-il, après avoir accompli antérieurement le principe de la vertu, ont des haines faibles et des attachements vifs, ou des attachements faibles et des haines et des erreurs vives. Quelques-uns ont peu d'intelligence, d'autres sont sages; ceux-ci sont parvenus à la maturité et sont purs, ceux-là suivent de fausses doctrines.

À ces êtres, le Bienheureux, grâce à l'habile emploi des moyens dont il dispose, enseigne, trois véhicules. Alors les êtres d'Éveil, semblables à ces solitaires, qui étaient doués des cinq connaissances surnaturelles et d'une vue parfaitement claire, les êtres d'Éveil, dis-je, ayant conçu la pensée de l'état d'Éveil, ayant acquis une patience miraculeuse dans la loi, sont élevés à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.


19
Dans cette comparaison, l'Ainsi-Venu doit être regardé comme le grand médecin; tous les êtres doivent être regardés comme aveuglés par l'erreur, ainsi que l'aveugle de naissance. L'affection, la haine, l'erreur, et les soixante-deux fausses doctrines, ce sont le vent, la bile et le flegme. Les quatre plantes médicinales sont les quatre vérités suivantes : l'état de vide, l'absence d'une cause, l'absence d'un objet, et l'entrée de l'Extinction.

De même que, selon les diverses substances qu'on emploie, on guérit diverses maladies, ainsi les êtres se représentant l'état de vide, l'absence d'une cause, l'absence d'un objet, et l'entrée de l'affranchissement, arrêtent l'action de l'ignorance; de l'anéantissement de l'ignorance vient celui des conceptions, jusqu'à ce qu'enfin ait lieu l'anéantissement de ce qui n'est qu'une grande masse de maux. De cette manière, la pensée de l'homme n'est ni dans la vertu ni dans le péché.

L'homme qui fait usage du véhicule des Auditeurs-de-la-Loi, ou des Éveillés-pour-Soi, doit être regardé comme l'aveugle qui recouvre la vue. Il brise les chaînes des misères de la transmigration; débarrassé des chaînes des misères, il est délivré de la réunion des trois mondes, où l'on entre par cinq voies.


20
C'est pourquoi celui qui fait usage du véhicule des Auditeurs sait ce qui suit, prononce les paroles qui suivent : "Il n'y a plus désormais d'autres lois faites pour être connues par un Éveillé parfaitement accompli, j'ai atteint l'Extinction."

Mais le Bienheureux lui montre la loi : "Comment, dit-il, celui qui n'a pas obtenu toutes les lois aurait-il atteint l'Extinction ?" le Bienheureux l'introduit alors dans l'état d'Éveil. Ayant conçu la pensée de l'état d'Éveil, l'auditeur n'est plus dans la révolution du monde, et il n'a pas encore atteint l'Extinction, se faisant une idée exacte de la réunion des trois mondes, il voit le monde vide dans les dix points de l'espace, semblable à une apparition magique, à une illusion, semblable à un songe, à un mirage, à un écho.

Il voit toutes les lois, celles de la cessation de la naissance, comme celles qui sont contraires à l'anéantissement; celles de la délivrance, comme celles qui sont contraires à l'affranchissement; celles qui n'appartiennent pas aux ténèbres et à l'obscurité, comme celles qui sont contraires à la clarté. Celui qui voit ainsi les lois profondes, celui-là voit, à la manière de l'aveugle, les pensées et les dispositions diverses de tous les êtres qui remplissent la réunion des trois mondes."


21
Ensuite le Bienheureux, pour exposer ce sujet plus amplement, prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"De même que les rayons du soleil et de la lune
tombent également sur tous les hommes,
sur les bons comme sur les méchants,
sans qu'il y ait diminution ni augmentation de leur éclat;

Ainsi la splendeur de la science de l'Ainsi-Venu,
semblable au soleil et à la lune,
convertit également tous les êtres,
sans augmenter ou sans diminuer pour l'un ou pour l'autre.

De même que le potier qui fabrique des vases de terre,
produit avec la même argile des vases divers,
des vases pour la mélasse,
le lait, le beurre clarifié et l'eau,

Quelques-uns pour le lait caillé,
d'autres pour des substances impures;
et cependant, pour fabriquer tous ses vases,
il ne prend que la même espèce d'argile;

Et les vases ne sont distingués les uns des autres
que par la substance qu'on y renferme;
de même, quoiqu'il n'y ait pas de différences entre les êtres,
les Ainsi-Venus, se fondant sur la diversité de leurs inclinations,

Célèbrent diverses espèces de véhicules,
mais le véhicule d'Éveillé est le seul réel.
Quand on ignore ce que c'est que la roue de la transmigration,
on ne connaît pas l'Extinction.

Mais celui qui reconnaît que les lois
sont vides et privées d'une essence propre,
pénètre à fond l'état d'Éveil qui appartient
aux Bienheureux parfaitement Éveillés.

Une sagesse intimement inhérente à celui qui la possède,
c'est ce qu'on nomme un vainqueur individuel;
l'auditeur se reconnaît à ce qu'il est
privé de la connaissance du vide.

Mais l'Éveillé parfaitement accompli
est celui qui pénètre toutes les lois;
aussi emploie-t-il des centaines de moyens
pour enseigner la loi aux créatures.


22
C'est comme si un aveugle de naissance,
ne voyant ni le soleil, ni la lune,
ni les constellations, ni les étoiles,
disait dans son ignorance : "Il n'existe absolument pas de formes."

Mais qu'un grand médecin éprouve
de la compassion pour cet aveugle de naissance,
et que s'étant rendu dans l'Himavat, il traverse la montagne,
et en visite les vallées et les sommets.

Qu'il rapporte de cette montagne les quatre plantes
dont la première est celle qui possède
toutes les couleurs et toutes les saveurs,
et qu'il les emploie comme médicament.

Qu'il les fasse prendre à l'aveugle de naissance,
l'une après l'avoir broyée avec ses dents,
l'autre après l'avoir pilée, l'autre en l'introduisant
dans son corps avec la pointe d'une aiguille.

Qu'ayant recouvré la vue, cet homme voie le soleil,
la lune, les constellations et les étoiles;
et qu'il reconnaisse qu'il n'a parlé,
comme il faisait auparavant, que par ignorance.

De même, aveuglés dès leur naissance par la grande ignorance,
les êtres sont condamnés à la transmigration;
ne connaissant pas la roue de la production des causes et effets,
ils entrent dans la voie de la douleur.

De même le Meilleur des êtres,
l'Ainsi-Venu qui sait tout, naît,
plein de compassion comme le grand médecin,
dans le monde troublé par l'ignorance.

Habile dans l'emploi des moyens,
le Précepteur du monde expose la bonne loi;
il enseigne l'état suprême d'Éveil
à celui qui est entré dans le premier des véhicules.

Le Guide des hommes expose une science moyenne
à celui qui n'a qu'une moyenne sagesse;
il enseigne un autre état d'Éveil
pour celui qui est épouvanté par la transmigration.


23
L'auditeur intelligent qui est sorti de l'enceinte des trois mondes,
se dit alors : "J'ai atteint le pur, la fortunée Extinction."
Ce n'est cependant que par la connaissance de toutes les lois
que s'acquiert l'Extinction immortelle.

Mais c'est alors comme quand les grands solitaires,
dans leur compassion pour l'aveugle,
lui disent : "Tu es un insensé,
ne crois pas avoir acquis la science.

Car quand tu es assis
dans l'intérieur de ta maison, tu ne peux,
à cause de la faiblesse de ton intelligence,
connaître ce qui se passe au dehors.

Ce que fait ou ce que ne fait pas un homme
renfermé dans l'intérieur de sa maison, tu ne le sais pas
aujourd'hui en le regardant du dehors, comment donc,
avec aussi peu d'intelligence, peux-tu dire que tu sais ?

Tu es incapable d'entendre ici la voix d'un homme
qui parlerait à la distance de cinq Yôdjanas;
à bien plus forte raison,
tu ne peux entendre une voix qui viendrait de plus loin.

Tu es hors d'état de reconnaître
ceux qui ont pour toi des dispositions
bienveillantes ou hostiles;
d'où te vient donc cet orgueil ?

S'il te faut aller seulement à la distance
de quatre cents coudées, tu ne peux te passer de tes pieds;
tu as complètement oublié
ce que tu as fait dans le sein de ta mère.

Celui qui possède les cinq connaissances surnaturelles,
est le seul qui s'appelle en ce monde "Celui qui sait tout",
mais toi, qui ne sais absolument rien,
c'est par erreur que tu dis : "Je sais tout."

Si tu désires l'omniscience, mets-toi en possession
des connaissances surnaturelles; et pour en obtenir la possession,
médite, retiré dans le désert, sur la loi qui est pure;
c'est ainsi que tu acquerras les connaissances surnaturelles.


24
Cet homme adopte donc ce parti, et,
retiré dans le désert, il médite avec recueillement;
et bientôt, doué des qualités convenables,
il a acquis les cinq connaissances surnaturelles.

De la même manière tous les auditeurs s'imaginent
qu'ils ont atteint l'Extinction;
mais le Vainqueur les instruit en disant :
"Ce n'est là qu'un lieu de repos, ce n'est pas là l'Extinction."

Quelque doctrine que les Éveillés enseignent,
c'est un effet des moyens dont ils disposent :
il n'y a pas d'Extinction sans omniscience;
c'est à l'omniscience qu'il faut s'appliquer.

La science infinie des trois voies du temps,
les cinq perfections accomplies,
le vide, l'absence de toute cause,
l'absence de tout objet;

L'idée de l'état d'Éveil,
ainsi que les autres lois qui conduisent à l'Extinction,
celles qui sont parfaites, comme celles qui ne le sont pas,
qui sont calmes et semblables à l'espace.

Les quatre demeures de Brahmâ;
les lois qui sont présentées en abrégé,
celles qui sont exposées par les grands solitaires
pour discipliner les êtres.

Toutes ces lois en un mot, celui qui reconnaît
que leur nature propre est celle d'un songe, d'une illusion,
qu'elles n'ont pas plus de substance que la tige du Kadalî
n'a de solidité, qu'elles sont semblables à un écho.

Et qui connaît complètement la véritable nature
de la réunion des trois mondes,
celui-là connaît l'Extinction
qui n'est ni enchaîné ni affranchi.

Il sait que toutes les lois sont égales,
vides, indivisibles, sans essence;
il ne les contemple pas
et n'aperçoit même aucune loi.

Doué d'une grande sagesse, un tel homme
voit le corps de la loi d'une manière complète;
il n'existe en aucune façon trois véhicules,
il n'y en a au contraire qu'un seul en ce monde.

Toutes les lois sont égales; et en cette qualité,
elles sont perpétuellement uniformes;
celui qui connaît cette vérité,
connaît l'immortelle et fortunée Extinction."

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MessagePosté le: 09/11/2009 10:10:51    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 6 : Les prophéties
le Bouddha annonce à quatre grands Auditeurs qu'ils deviendront Bouddha; il leur précise et décrit l'époque et le lieu où ces événements s'accompliront.


_____________

Chapitre 6

Les prédictions

_____________


1
Ensuite le Bienheureux, après avoir prononcé ces stances, parla ainsi à l'assemblée tout entière des religieux : "Je vais vous témoigner mon affection, ô religieux : je vais vous instruire. Oui, ce religieux Kâçyapa, l'un de mes auditeurs, honorera trente fois dix milliards d'Éveillés, il les traitera avec respect, il leur offrira son hommage, son adoration, ses prières. Il possédera la bonne loi de ces bienheureux Éveillés.

À sa dernière existence, dans l'univers nommé Lumineux-Mérite, dans l'éon nommé Grand-Ornement, il paraîtra au monde comme Ainsi-Venu, sous le nom de Clarté-Rayonnante, Vénérable, le Digne d'offrande, au savoir correct et universel, muni de science et de pratique, le bien parti, comprenant le monde, le héros suprême, le dompteur, le précepteur des dieux et des hommes, l'Éveillé, le Vénéré du monde.

La durée de son existence sera de douze moyens éons; sa bonne loi subsistera pendant vingt moyens éons, et l'image de sa bonne loi durera vingt autres moyens éons. La terre d'Éveillé où il paraîtra sera pure, parfaite, débarrassée de pierres, de graviers, d'aspérités, de torrents, de précipices, d'ordures et de taches; elle sera unie, agréable, bonne, belle à voir, reposant sur un fond de lapis-lazuli, ornée d'arbres de diamant, couverte d'enceintes tracées en forme de damier avec des cordes d'or, jonchée de fleurs.

Là naîtront plusieurs centaines de milliers d'êtres d'Éveil; là existeront des myriades de milliers de milliards d'auditeurs en nombre infini. Là ne paraîtra pas le diable, le pêcheur; on n'y connaîtra pas la suite du diable, car le diable et sa troupe y reprendront une nouvelle existence; bien plus, dans cet univers, les démons s'appliqueront, sous l'enseignement du bienheureux Ainsi-Venu Clarté-Rayonnante, à comprendre parfaitement la bonne loi."


2
Alors le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Je vois, ô religieux, avec ma vue d'Éveillé,
que l'ancien, Kâçyapa, deviendra Éveillé,
dans l'avenir, dans un éon incalculable,
après qu'il aura rendu un culte aux Meilleurs des hommes.

Ce Kâçyapa verra trente dizaines
de milliards complets de Vainqueurs;
ce religieux, pour obtenir la science d'Éveillé,
remplira alors les devoirs de la conduite religieuse.

Après qu'il aura rendu un culte aux Meilleurs des hommes,
s'étant perfectionné dans cette science excellente,
il sera, au temps de sa dernière existence,
le Chef du monde, le grand et incomparable Solitaire.

La terre qu'il habitera sera excellente,
variée, pure, très belle à voir,
agréable, toujours florissante
et ornée de cordes d'or.

Là, sur la terre de ce religieux,
des arbres de diamant très variés
croîtront çà et là dans des enceintes
tracées en forme de damier,
et répandront une odeur agréable.

Elle sera ornée d'une grande abondance de fleurs,
et des fleurs les plus variées;
on n'y rencontrera ni torrents, ni précipices;
elle sera unie, fortunée, belle.

Là existeront plusieurs dizaines de milliards d'êtres d'Éveil,
doués des grandes facultés surnaturelles
et parfaitement maîtres de leurs pensées; ils comprendront
les discours aux grands développements exposés par les Protecteurs.

Non, quand même à l'aide d'une science divine,
on compterait pendant des éons, on ne pourrait avoir la mesure
des auditeurs, rois de la loi, exempts d'imperfections,
qui y paraîtront dans leur dernière existence.

L'Éveillé Clarté-Rayonnante existera pendant
douze moyens éons, et sa bonne loi pendant vingt moyens éons;
l'image de cette loi en durera autant
dans l'univers de cet Éveillé."


3
Ensuite le respectable ancien, Mahâmâudgalyâyana, avec Subhûti et Mahâkâtyâyana, tremblants de tous leurs membres, regardèrent le Bienheureux avec des yeux fixes. En ce moment, chacun d'eux prononça mentalement les stances suivantes :

"Ô Vénérable, ô grand héros,
lion de race de Çâkya,
ô toi, le Meilleur des hommes,
prononce le nom d'Éveillé par compassion pour nous.

Ô toi, le Meilleur des hommes,
toi qui connais certainement le moment favorable,
répands pour nous aussi ton nectar d’immortalité,
en nous prédisant que nous serons des Vainqueurs.

Qu'un homme sorti par un temps de famine,
et ayant trouvé de la nourriture, se dise,
après avoir réfléchi à plusieurs reprises :
"J'ai de la nourriture dans les mains !"

Pareille est notre satisfaction,
en pensant au char misérable dans lequel nous sommes entrés;
nous avons obtenu la science d'Éveillé, semblables à des êtres
qui ont trouvé de la nourriture par un temps mauvais.

Et cependant le grand Solitaire parfaitement Éveillé,
ne nous annonce pas nos destinées futures;
c'est comme s'il nous disait :
"Ne mangez pas la nourriture que vous avez dans la main."

Avec une satisfaction égale, ô héros,
depuis que nous avons entendu cette voix excellente,
nous savons que si nous apprenons nos destinées futures,
nous aurons atteint l'Extinction.

Prédis les nous donc, ô grand héros, toi qui désires le bien,
toi qui es plein d'une grande miséricorde !
Puisse, ô grand Solitaire,
arriver le terme de nos pensées misérables !"


4
Alors le Bienheureux connaissant avec sa pensée les réflexions qui s'élevaient dans l'esprit de ces anciens, ces grands auditeurs, s'adressa de nouveau en ces termes à l'assemblée tout entière des religieux : "Cet ancien, Subhûti, l'un de mes grands auditeurs, ô religieux, honorera trente fois des myriades de milliers de milliards d'Éveillés, il les traitera avec respect. Il observera sous eux les devoirs de la conduite religieuse, et se préparera à obtenir l'état d'Éveil. Après avoir fait un noviciat de cette espèce, parvenu à sa dernière existence, il paraîtra dans le monde comme Ainsi-Venu, sous le nom de Marque-de-Gloire, Vénérable, doué de science et de conduite, Éveillé.

La terre d'Éveillé où il paraîtra se nommera Né-de-Joyaux, et son éon Muni-de-Joyaux. Cette terre d'Éveillé sera unie, agréable, reposant sur un fond de cristal, parsemée d'arbres de diamant, débarrassée de torrents, de précipices, d'ordures et de taches, jonchée de belles fleurs. Les hommes y jouiront du bonheur d'habiter des maisons ayant des étages élevés.

Cet Ainsi-Venu y aura beaucoup d'auditeurs, un nombre d'auditeurs dont le calcul ne peut atteindre le terme. Là paraîtront aussi plusieurs fois des myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil. La durée de l'existence de ce Bienheureux sera de douze moyens éons. Sa bonne loi subsistera pendant vingt moyens éons, et l'image de sa bonne loi durera vingt autres moyens éons.

Ce Bienheureux se tenant suspendu au milieu des airs, enseignera la loi aux religieux; il disciplinera plusieurs centaines de milliers d'êtres d'Éveil, et plusieurs centaines de milliers d'auditeurs."


5
Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Je vais aujourd'hui vous témoigner mon affection,
ô religieux, je vais vous instruire, écoutez-moi :
cet ancien Subhûti, l'un de mes auditeurs,
sera Éveillé dans l'avenir.

Et après avoir vu trente myriades complètes de dizaines de millions d'Éveillés,
doués d'une grande puissance, ce religieux observera,
pour obtenir cette science, les règles de la conduite religieuse
qui sont entre elles dans un parfait accord.

Ce héros, au temps de sa dernière existence,
décoré des trente-deux signes de beauté,
et semblable à un poteau d'or, sera un grand solitaire,
bon pour le monde et plein de compassion.

Ce sera une terre belle à voir,
excellente et agréable pour un grand nombre d'êtres,
que celle qu'habitera l'ami du monde, occupé à sauver
des myriades de dizaines de millions de créatures.

Là existeront beaucoup d'êtres d'Éveil, revêtus d'une grande puissance,
habiles à faire tourner la roue qui ne revient pas en arrière,
et qui, doués de sens pénétrants, embelliront cette terre d'Éveillé,
sous l'enseignement de ce Vainqueur.

Ce Vainqueur aura beaucoup d'auditeurs, des auditeurs dont il n'existe
ni calcul, ni mesure, qui seront doués des six connaissances surnaturelles,
de la triple science et des grandes facultés,
et qui seront établis dans les six affranchissements.

La force de sa puissance surnaturelle sera inconcevable,
lorsqu'il enseignera l'état suprême d'Éveil;
des dieux et des hommes, en nombre égal aux sables du Gange,
tiendront toujours devant lui les mains réunies en signe de respect.

Il existera pendant douze moyens éons,
et sa bonne loi pendant vingt autres moyens éons;
l'image de la loi du Meilleur des hommes
durera encore vingt autres moyens éons."


6
Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi de nouveau à l'assemblée tout entière des religieux : "Je vais vous témoigner mon affection, ô religieux, je vais vous instruire. Oui, cet ancien Kâtyâyana, l'un de mes auditeurs, honorera huit myriades de dizaines de milliards d'Éveillés, il les traitera avec respect. Il élèvera à ces bienheureux Éveillés, parvenus au Extinction complet, des monuments hauts de cent Yôdjanas, ayant une circonférence de cinquante Yôdjanas, et faits des sept substances précieuses, à savoir : d'or, d'argent, de lapis-lazuli, de cristal, de perle rouge, d'émeraude et de diamant.

Il rendra un culte à ces monuments, avec des fleurs, de l'encens, des odeurs, des guirlandes de fleurs, des substances onctueuses, des poudres parfumées, des vêtements, des parasols, des étendards, des drapeaux, des enseignes. Ensuite, bien longtemps après, il accomplira de nouveau ces mêmes devoirs en présence de vingt fois dix millions d'Éveillés; il les traitera avec respect. Dans sa dernière existence et sous sa dernière forme corporelle, il naîtra au monde comme Ainsi-Venu, sous le nom de Éclat-Doré-du-Fleuve-Jambû, Vénérable, doué de science et de conduite, Éveillé.

La terre d'Éveillé où il paraîtra sera très pure, unie, agréable, bonne, belle à voir, reposant sur un fond de cristal, parsemée d'arbres de diamant, recouverte de cordes d'or, tapissée de lits de fleurs, débarrassée de troupes de demi-dieux, de gens de Yama et d'êtres nés dans des matrices d'animaux, remplie de beaucoup de dieux et d'hommes, embellie par plusieurs centaines de milliers d'auditeurs, ornée de plusieurs centaines de milliers d'êtres d'Éveil. La durée de son existence sera de douze moyens éons, sa bonne loi subsistera pendant vingt moyens éons."


7
Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Écoutez-moi tous aujourd'hui,
car je prononce une parole véritable;
l'ancien, Kâtyâyana, l'un de mes auditeurs,
rendra un culte aux Guides du monde.

Il offrira aux Guides du monde des hommages variés et nombreux,
et quand ces Éveillés seront entrés dans l'Extinction complète,
il leur fera élever des monuments,
et il leur rendra un culte avec des fleurs et des parfums.

Parvenu à sa dernière existence,
il deviendra Vainqueur dans une terre parfaitement pure;
après avoir acquis cette science d'une manière complète,
il l'enseignera à des dizaines de milliards de créatures.

Comblé d'honneurs par le monde réuni aux dieux,
il sera un Bienheureux répandant la lumière,
sous le nom de Éclat-Doré-du-Fleuve-Jambû,
et il sauvera des dizaines de millions de dieux et d'hommes.

Des êtres d'Éveil et des auditeurs nombreux,
qui existeront sur cette terre sans qu'on puisse les calculer
ni les compter, orneront l'enseignement de cet Éveillé,
tous affranchis de l'existence et exempts de terreur."


8
Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi de nouveau à rassemblée tout entière des religieux : "Je vais vous témoigner mon affection, ô religieux, je vais vous instruire. Oui, l'ancien, Mahâmâudgalyâyana, l'un de mes auditeurs, après avoir réjoui vingt-huit mille Éveillés, honorera ces bienheureux Éveillés de diverses manières, et les traitera avec respect. Il fera élever à ces bienheureux Éveillés, entrés dans l'Extinction complète, des monuments, faits des sept substances précieuses, à savoir : d'or, d'argent, de lapis-lazuli, de cristal, de perle rouge, d'émeraude, et de diamant, hauts de millier de Yôdjanas, ayant une circonférence de cinq cents Yôdjanas. Il offrira à ces monuments des hommages de diverses espèces, avec des fleurs.

Ensuite, longtemps après, il rendra de nouveau ces mêmes devoirs à vingt fois de myriades de milliers de milliards d'Éveillés; il les traitera avec respect. Parvenu à sa dernière existence, il paraîtra au monde comme Ainsi-Venu, sous le nom de Parfum-de-Tamâla-et-Santal, Vénérable, doué de science et de conduite, Éveillé.

La terre d'Éveillé où il paraîtra sera nommée Délice-Mental, son éon se nommera Plein-de-Joie. Cette terre d'Éveillé sera très pure, unie, parsemée d'arbres de diamant, jonchée de fleurs qui y seront répandues, fréquentée par plusieurs milliers d'hommes, de dieux, de Solitaires, qui seront des auditeurs et des êtres d'Éveil. La durée de l'existence de cet Éveillé sera de vingt-quatre moyens éons. Sa bonne loi subsistera quarante moyens éons, et l'image de sa bonne loi durera quarante autres moyens éons."


9
Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Ce religieux de la famille Mâudgalya,
l'un de mes auditeurs, après avoir revêtu un corps humain,
verra vingt-huit mille Vainqueurs,
protecteurs exempts de toute souillure.

Il remplira sous eux les devoirs de la conduite religieuse,
recherchant la science d'Éveillé;
il rendra alors des honneurs variés
à ces Guides du monde, aux Meilleurs des hommes.

Après avoir gardé leur loi excellente, vaste et pure,
pendant mille fois dix mille éons,
quand ces Bien-Allés seront entrés dans l'Extinction complète,
il rendra un culte à leurs monuments.

Il fera élever, en l'honneur de ces excellents Vainqueurs,
des monuments formés de substances précieuses et accompagnés d'étendards,
honorant ces Protecteurs qui avaient été bons pour le monde,
avec des fleurs et des parfums, et faisant entendre le bruit des instruments.

Au temps de sa dernière existence,
dans une agréable et délicieuse terre,
il sera un Éveillé bon pour le monde et plein de compassion,
sous le titre de Parfum-de-Tamâla-et-Santal.

La durée de l'existence de ce Bien-Allé sera
de vingt-quatre moyens éons complets,
pendant lesquels il exposera sans relâche,
aux hommes et aux dieux, les bonnes règles des Éveillés.

Là, de nombreuses dizaines de milliards d'auditeurs du Vainqueur,
en nombre égal à celui des sables du Gange, tous doués
des six connaissances surnaturelles, de la triple science,
et d'une grande puissance surnaturelle, existeront sous l'enseignement de ce Bien-Allé.

Beaucoup d'êtres d'Éveil, incapables de retourner en arrière,
déployant leur énergie, toujours doués de sagesse et d’une application intense,
existeront sous l'enseignement du Bien-Allé;
il en paraîtra de nombreux milliers dans cette terre d'Éveillé.

Quand ce Vainqueur sera entré dans l'Extinction complète,
sa bonne loi durera en ce temps-là
vingt et encore vingt moyens éons complets;
l'image de sa loi aura la même durée.

Ces cinq personnages, mes auditeurs, doués des grandes facultés surnaturelles,
qui ont été destinés en ma présence à l'état suprême d'Éveil,
seront, dans un temps à venir, des Vainqueurs existants par eux-mêmes;
apprenez de ma bouche quelle a été jadis leur conduite."

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MessagePosté le: 18/11/2009 09:14:55    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 7 : Parabole de la ville illusoire
Le Bouddha Çâkyamuni révèle les liens qu'il avait avec ses disciples dans le passé lointain. Puis donne la parabole de la ville illusoire, qui est une étape de repos temporaire avant de continuer vers la destination finale, cela pose le principe du remplacement des trois véhicules par le Véhicule unique.


_____________


Chapitre 7

L'ancienne application

_____________

"Jadis, ô religieux, dans le temps passé, bien avant des éons plus innombrables que ce qui est sans nombre, immenses, incommensurables, inconcevables, sans comparaison comme sans mesure, avant cette époque et bien avant encore, apparut au monde l'Ainsi-Venu, nommé Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, Vénérable, doué de science et de conduite, l'Éveillé; c'est, ô religieux, dans l’univers Bien-Accompli et dans l'éon Aspect-de-Grandeur, que parut, il y a bien longtemps, cet Ainsi-Venu.

C'est comme si, ô religieux, broyant la terre qui se trouve ici, dans cet univers formé de la réunion d'un grand millier de trois mille mondes, un homme la réduisait tout entière en poudre. Qu'ensuite, prenant dans cet univers un atome de poussière extrêmement fin, l'homme franchissant mille univers du côté de l'orient, y dépose cet atome de poussière extrêmement fin. Que cet homme prenant un second atome de poussière extrêmement fin, franchissant mille univers par delà les premiers, y dépose ce second atome de poussière; que de cette manière cet homme dépose la totalité de cette terre du côté de l'orient. Qu'en pensez-vous, ô religieux ? Est-il possible d'atteindre par le calcul le terme et la limite de ces mondes ?"

Les religieux dirent : "Cela n'est pas possible, ô Bienheureux; cela n'est pas possible, ô Bien-Allé". Le Bienheureux reprit : "Bien au contraire, ô religieux, il n'est pas impossible qu'un calculateur, qu'un grand calculateur, trouve par le calcul le terme de ces mondes, tant de ceux sur lesquels ont été déposés ces atomes de poussière extrêmement fins, que de ceux sur lesquels on n'en a pas déposé. Il n'en est pas de même des myriades de milliers de milliards d'éons écoulés depuis cet Éveillé; l'emploi du calcul n'en peut atteindre le terme. Eh bien, tout ce qu'il y a d'éons passés depuis que ce Bienheureux est entré dans l'Extinction complète, tout cela forme l'époque dont je me souviens, cette époque qui échappe également à la pensée et à toute mesure.

Et cet Ainsi-Venu, ô religieux, entré depuis si longtemps dans l'Extinction complète, je me le rappelle, parce que je déploie l'énergie de la vue de la science des Ainsi-Venus, comme si son Extinction complète devait avoir lieu aujourd'hui ou demain."

_____________

Ensuite le Bienheureux prononça, dans cette occasion, les stances suivantes :

"Plusieurs fois dix millions d'éons se sont écoulés depuis le temps
où existait le grand solitaire Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse,
le Meilleur des hommes; il fut,
dans ce temps-là, le Vainqueur sans supérieur.

C'est comme si un homme venait à réduire en une poudre extrêmement fine
les trois mille mondes dont se compose cet univers,
et qu'après avoir pris un atome de cette poudre,
il allât le déposer par delà mille terres.

Que transportant ainsi successivement un second, un troisième atome,
il finisse par avoir transporté la totalité de cette masse de poussière;
que cet univers soit entièrement vide,
et que toute cette poussière soit épuisée.

Eh bien ! le nombre des atomes de poussière, de ces atomes
dont il n'y a pas de mesure, qui se trouveraient dans ces univers
si on les avait complètement réduits en poudre, ce nombre,
je le prends comme l'image de celui des éons écoulés depuis cet Éveillé.

Ainsi sont incommensurables les nombreuses dizaines de millions d'éons
écoulés depuis que ce Bien-Allé est entré dans l'Extinction complète;
les atomes de poussière dont j'ai parlé, réunis tous n'en donnent
qu'une idée incomplète; les éons passés depuis cette époque ne sont pas moins nombreux.

Le Guide du monde parvenu à l'Extinction depuis si longtemps,
ses auditeurs, ainsi que ses êtres d'Éveil,
je me les rappelle tous comme si c'était aujourd'hui ou demain,
tant est grande la science des Ainsi-Venus.

Telle est en effet, ô religieux, la science de l'Ainsi-Venu
dont le savoir est infini; oui, je sais ce qui s'est passé
depuis plusieurs centaines d'éons,
au moyen de ma mémoire subtile et parfaite.

_____________

La durée de l'existence de ce bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, fut, ô religieux de cinquante-quatre myriades de milliers de milliards d'éons. Ce bienheureux Ainsi-Venu, avant d'être Éveillé parfait, étant entré dans l'intime et suprême essence de l'état d'Éveil, pour parvenir à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, brisa et vainquit toutes les troupes du Diable. Et après les avoir vaincues et brisées, il pensa qu'il allait atteindre à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Cependant les lois de cet état ne lui apparaissaient pas encore face à face. Il resta donc pendant un moyen éon auprès de l'arbre d'Éveil, dans la pure essence de l'état d'Éveil; il passa encore un second moyen éon dans cette situation; et cependant il ne parvint pas à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. Il passa ainsi un troisième, un quatrième, un cinquième, un sixième, un septième, un huitième, un neuvième, un dixième moyen éon auprès de l'arbre d'Éveil, dans la pure essence de l'état d'Éveil, gardant pendant tout ce temps la même posture, c'est-à-dire les jambes croisées, sans se lever une seule fois dans l'un de ces intervalles, conservant sa pensée comme son corps dans une complète immobilité. Et cependant les lois de l'état d'Éveillé ne lui apparaissaient pas encore face à face.

_____________

Or, ô religieux, pendant qu'il était ainsi entré dans la pure essence de l'état d'Éveil, les dieux Trente-Trois lui préparèrent un grand trône, haut de cent mille Yôdjanas, sur lequel le Bienheureux ne fut pas plutôt assis qu'il parvint à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

À peine le Bienheureux fut-il entré dans la pure essence de l'état d'Éveil, que les fils des dieux nommés Corps-Divins firent tomber une pluie divine de fleurs dans une étendue de cent Yôdjanas autour du siège sur lequel il était assis. Ils firent en même temps souffler dans l'air des vents qui enlevaient celles de ces fleurs qui étaient fanées. La pluie de fleurs qui tombait sur le Bienheureux parvenu à la pure essence de l'état d'Éveil, ils la firent tomber sans aucune interruption; ils l'en couvrirent ainsi pendant dix moyens éons complets, et la répandirent sur lui jusqu'à ce que vint le moment où il entra dans l'Extinction complète.

Les fils des dieux nommés Corps-des-Grands-Rois-Célestes firent résonner les timbales divines, les frappant sans interruption en l'honneur du Bienheureux qui était entré dans l'intime et suprême essence de l'état d'Éveil. Pendant dix moyens éons complets, ils firent retentir sans cesse et ensemble des instruments divins au-dessus de la tête du Bienheureux, jusqu'à ce que vint le moment où il entra dans la grande Extinction.

_____________

Ensuite, ô religieux, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, parvint au bout de dix moyens éons à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. Aussitôt que les seize fils légitimes qu'il avait eus pendant qu'il était prince, et dont l'aîné se nommait Amas-de-Sagesse, connurent qu'il était parvenu à cet état, ces seize fils de roi qui possédaient chacun divers jouets agréables, variés et beaux à voir, les ayant tous abandonnés, parce qu'ils avaient appris que le Bienheureux était parvenu à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Ces seize fils, dis-je, environnés et suivis de leurs mères et de leurs nourrices qui pleuraient, ainsi que du grand monarque universel, roi vénérable, maître d'un grand trésor, des conseillers royaux et de plusieurs myriades de milliers de milliards d'êtres vivants, se rendirent au lieu où se trouvait le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, le Vénérable, l'Éveillé, qui était entré dans l'intime et suprême essence de l'état d'Éveil, afin de vénérer, d'adorer, d'honorer ce Bienheureux.

_____________

Quand ils s'y furent rendus, ayant salué, en les touchant de la tête, les pieds du Bienheureux, ayant tourné trois fois autour de lui, en commençant par la droite, les mains réunies en signe de respect, ils célébrèrent le Bienheureux dans des stances régulières qu'ils prononcèrent en sa présence :

"Tu possèdes les grandes connaissances surnaturelles,
tu es sans supérieur et tu as été perfectionné pendant des éons sans fin;
tes excellentes réflexions à l'effet de sauver tous les êtres vivants,
ont arrivées à leur perfection.

Ils ont été bien difficiles à traverser ces dix moyens éons que tu as passés,
assis sur le même siège; pendant cet intervalle de temps,
tu n'as remué ni ton corps, ni tes pieds, ni tes mains,
et tu ne t'es pas transporté dans un autre lieu.

Ton intelligence arrivée au comble de la quiétude est parfaitement calme;
elle est immobile et à jamais à l'abri de toute agitation;
l'inattention t'est inconnue; exempt de toute faute,
tu restes dans une quiétude inaltérable.

Et voyant que tu es heureusement et en sûreté arrivé,
sans éprouver aucun mal, à l'état suprême d'Éveil,
nous nous disons : "Puissions-nous obtenir un pareil bonheur !"
et t'ayant vu, ô lion parmi les rois, nous croissons en vertu.

Toutes ces créatures, qui n'ont pas de protecteur,
qui sont malheureuses, semblables à des hommes auxquels on a arraché les yeux,
privées de félicité, ne connaissent pas la voie qui conduit au terme du malheur,
et elles ne développent pas leur énergie pour l'affranchissement.

Elles prolongent pour longtemps leur séjour dans les lieux de châtiments;
leurs lois sont d'être privées de la possession de corps divins;
elles n'entendent jamais la voix des Vainqueurs; enfin,
ce monde tout entier est plongé dans les ténèbres de l'aveuglement.

Aujourd'hui, ô toi qui connais le monde, tu as atteint ici ce lieu fortuné,
excellent et exempt d'imperfection; nous et les mondes,
nous sommes devenus les objets de ta faveur;
aussi cherchons-nous, ô chef, un asile auprès de toi."

_____________

Ensuite, ô religieux, ces seize fils de roi ayant célébré dans ces stances prononcées devant lui, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, lui adressèrent la prière suivante, pour qu'il fît tourner la roue de la loi : "Que le Bienheureux, que le Bien-Allé enseigne la loi pour l'utilité et le bonheur de beaucoup d'êtres, par compassion pour le monde, pour l'avantage, l'utilité et pour le bonheur du grand corps des êtres, dieux et hommes."

Ensuite ils prononcèrent les stances suivantes :

"Enseigne la loi, ô toi qui es le Meilleur des hommes;
enseigne la loi, toi qui portes les signes des cent vertus;
ô Guide du monde, ô grand Vainqueur qui n'as pas ton égal,
tu as acquis la science rare et éminente.

Expose-la au monde réuni aux dieux, et sauve-nous ainsi que ces créatures;
enseigne-nous la science des Ainsi-Venus,
pour que nous obtenions l'excellent état d'Éveil,
ainsi que tous ces êtres.

Car tu connais toute science et toute conduite;
tu connais les pensées et les bonnes œuvres accomplies autrefois;
tu connais les inclinations de toutes les créatures.
Fais donc tourner la suprême et excellente roue."

_____________

Or, en ce temps-là, ô religieux, au moment où le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, parvenait à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, dans les dix points de l'espace et dans chacun des dix points de l'espace, cinquante myriades de milliers de milliards d'univers furent ébranlés de six manières différentes, et furent éclairés d'une grande lumière. Et dans les intervalles qui séparent tous ces univers les uns des autres, au sein de cette nuit profonde et de ces ténèbres épaisses qui sont dans une perpétuelle agitation, et où ces deux flambeaux de la lune et du soleil, si puissants, si énergiques, si resplendissants, ne peuvent parvenir à répandre la lumière par leur propre lumière, la couleur par leur propre couleur, et l'éclat par leur propre éclat, au sein de ces ténèbres elles-mêmes, apparut en ce moment la splendeur d'une grande lumière.

Les êtres eux-mêmes qui étaient nés dans les intervalles de ces univers, se virent les uns les autres, se reconnurent les uns les autres, se disant entre eux : "Oh ! voici d'autres êtres nés ici ! voici d'autres êtres nés ici !"

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Les palais et les chars divins des dieux qui Se trouvaient dans tous ces univers jusqu'au monde de Brahmâ, furent ébranlés de six manières différentes et éclairés d'une grande lumière qui surpassait la puissance divine des dieux. C'est ainsi, ô religieux, qu'en ce moment eut lieu, dans tous ces mondes, un grand tremblement de terre, et une grande et noble apparition de lumière.

Ensuite, ô religieux, à l'orient, dans ces cinquante myriades de milliers de milliards d'univers, les chars des divins qui s'y trouvaient brillèrent, furent éclairés, resplendirent, furent lumineux et éclatants.

Aussi, ô religieux, cette réflexion vint-elle à l'esprit des divins : "Ces chars des divins brillent extraordinairement; ils sont éclairés, ils resplendissent, ils sont lumineux et éclatants. Qu'est-ce que cet événement nous présage ?"

Alors tous les grands divins qui se trouvaient dans ces cinquante myriades de milliers de milliards d'univers, s'étant rendus chacun dans les palais les uns des autres, se communiquèrent entre eux cette question.

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Ensuite, ô religieux, dans ces univers, le grand divin nommé Omnisalvateur adressa à la grande troupe des divins les stances suivantes :

"Tous nos excellents chars, amis,
brillent aujourd'hui d'une manière extraordinaire,
de beauté, de splendeur et d'un grand éclat;
quelle en peut être main tenant la cause ?

Cherchons bien la cause de ce phénomène;
quel est le fils des dieux né aujourd'hui,
de la puissance duquel nous voyons en ce moment
cet effet qui n'a pas existé auparavant ?

Ou bien serait-ce qu'il serait né aujourd'hui
quelque part dans le monde, un Éveillé, roi des chefs des hommes,
qui produirait ce miracle, que ces chars brillent de splendeur
dans les dix points de l'espace ?"

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Ensuite, ô religieux, les grands divins qui se trouvaient dans ces cinquante myriades de milliers de milliards d'univers, réunis tous ensemble en un seul corps, étant montés chacun sur leurs chars divins de Brahmâ et ayant pris des corbeilles de fleurs divines de la grandeur du mont Sumêru, parcoururent en cherchant les quatre points de l'horizon, et étant parvenus du côté de l'occident, ces grands divins y virent le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, parvenu à l'intime et suprême essence de l'état d'Éveil, assis sur un trône auprès de l'arbre d'Éveil, entouré et servi par des dieux, des dragons, des génies, des centaures, des titans, des griffons, des chimères, des Serpents géants, des hommes, des êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine, sollicité par les seize fils de roi de faire tourner la grande roue de la loi.

Ayant regardé de nouveau, ils se dirigèrent du côté où se trouvait le Bienheureux et y étant parvenus, ayant salué ses pieds en les touchant de la tête, et ayant tourné autour de lui en signe de respect plus de cent mille fois, ils couvrirent le Bienheureux de ces corbeilles de fleurs de la grandeur du mont Sumêru, les répandirent sur lui en abondance, et en ayant couvert l'arbre d'Éveil sur une étendue de dix Yôdjanas, ils offrirent à ce Bienheureux leurs chars de Brahmâ. "Que le Bienheureux accepte ces chars de Brahmâ, lui dirent-ils, pour nous témoigner sa compassion ! Que le Bienheureux jouisse, que le Bien-Allé jouisse de ces chars de Brahmâ par compassion pour nous !"

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Alors, ô religieux, tous ces grands divins ayant offert au Bienheureux chacun son propre char, célébrèrent en ce moment le Bienheureux dans des stances régulières qu'ils prononcèrent en sa présence :

"Un Vainqueur merveilleux, incomparable, vient de naître,
bon pour le monde, et plein de compassion;
tu es né le chef, le précepteur, le maître spirituel;
tu répands aujourd'hui ta bienveillance dans les dix points de l'espace.

Il n'y a pas moins de cinquante fois dix millions complets d'univers
d'ici jusqu'au monde d'où nous sommes venus,
dans l'intention d'honorer le Vainqueur,
en faisant l'entier abandon de tous nos excellents chars.

C'est par le mérite de nos œuvres antérieures
que nous avons acquis ces chars beaux et variés;
accepte-les par compassion pour nous;
que celui qui connaît le monde en jouisse comme il le désirera."

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Après avoir célébré, ô religieux, par ces stances régulières prononcées en sa présence, le Bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable; les grands divins lui parlèrent ainsi : "Que le Bienheureux, que le Bien-Allé fasse tourner la roue de la loi dans le monde ! Que le Bienheureux enseigne l'Extinction ! Que le Bienheureux sauve les êtres ! Que le Bienheureux témoigne sa bienveillance à ce monde ! Que le maître de la loi enseigne la loi à ce monde réuni aux dieux, aux diables et aux divins, à l'ensemble des créatures, dieux et hommes, ascètes et prêtres.

Cela sera pour l'utilité et pour le bonheur de beaucoup d'êtres, par compassion pour le monde, pour l'utilité, l'avantage et le bonheur du grand corps des êtres, dieux et hommes.

Alors, ô religieux, ces divins, au nombre de cinquante myriades de milliers de milliards, adressèrent au Bienheureux, d'une seule voix et d'un commun accord, ces stances régulières :

"Enseigne, ô Bienheureux, la loi !
enseigne-la, ô toi, le meilleur des hommes !
Enseigne aussi la force de la charité;
sauve les créatures du malheur.

Celui qui illumine le monde est aussi difficile
à rencontrer que la fleur du figuier sauvage;
tu es né, ô grand héros; nous,
nous sollicitons l'Ainsi-Venu."

Cependant, ô religieux, le Bienheureux gardait le silence et ne répondait rien aux grands divins.

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Ensuite, ô religieux, au sud-est, dans ces cinquante myriades de milliers de milliards d'univers, les chars des divins qui s'y trouvaient brillèrent, furent éclairés, resplendirent, furent lumineux et éclatants. Aussi, ô religieux, cette réflexion vint-elle à l'esprit des divins : "Ces chars des divins brillent extraordinairement; ils sont éclairés, ils resplendissent, ils sont lumineux et éclatants. Qu'est-ce que cet événement nous présage". Alors tous les grands divins qui se trouvaient dans ces d'univers, s'étant rendus chacun dans les palais les uns des autres, se communiquèrent entre eux cette question.

Ensuite, ô religieux, le grand divin nommé Grand-Compatissant adressa à la grande troupe des divins les stances suivantes :

"De quelle cause est-il l'effet, amis,
le miracle qui se voit ici en ce moment ?
Tous ces chars brillent
d'une splendeur extraordinaire.

Serait-ce qu'il serait arrivé ici
quelque fils des dieux,
plein de vertu, par la puissance duquel
tous ces chars sont éclairés ?

Ou serait-ce qu'il vient de naître dans ce monde
un Éveillé, le Meilleur des hommes,
par la puissance duquel tous ces chars
ont aujourd'hui l'apparence que nous leur voyons ?

Réunissons-nous tous
pour chercher la cause de ce fait,
laquelle ne doit pas être peu considérable;
car jamais en effet un tel prodige ne nous est apparu.

Rendons-nous dans les quatre points de l'espace;
visitons des myriades de terres d'Éveillé;
certainement l'apparition d'un Éveillé
aura lieu aujourd'hui dans ce monde."

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Ensuite, ô religieux, ces divins, au nombre de cinquante myriades de milliers de milliards, étant montés chacun sur leur char divin de Brahmâ et ayant pris des corbeilles de fleurs divines de la grandeur du mont Sumêru, parcoururent en cherchant les quatre points de l'horizon, et étant parvenus dû côté du nord-ouest, ces grands divins y virent le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable. Alors, ô religieux, tous ces grands divins ayant offert au Bienheureux chacun son propre char, célébrèrent en ce moment le Bienheureux dans des stances régulières qu'ils prononcèrent en sa présence :

"Adoration à toi, ô grand Vainqueur, être incomparable,
dieu supérieur aux dieux, dont la voix est comme celle du rossignol !
ô Guide du monde réuni aux dieux, nous te saluons,
toi qui es bon pour le monde et plein de compassion.

Ô chef, c'est une merveille que tu sois né aujourd'hui dans le monde,
une merveille rare, et qui ne s'est pas vue depuis bien longtemps;
il y a aujourd'hui cent quatre-vingts éons complets
depuis que le monde n'a pas possédé d'Éveillé.

L'univers était vide des Meilleurs des hommes, et pendant tout ce temps
les lieux où l'homme est puni ne faisaient que s'augmenter;
le nombre des corps divins diminuait au contraire;
oui, il y a bien de cela quatre-vingts myriades d'éons.

Aujourd'hui, celui qui est l'œil, la voie, l'appui,
le protecteur, le père, l'ami des créatures,
celui qui est bon, plein de miséricorde, le roi de la loi,
est apparu dans ce monde par suite de nos bonnes œuvres."

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Après avoir ainsi célébré, ô religieux, par ces stances régulières prononcées en sa présence, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, les grands divins lui parlèrent ainsi : "Que le Bienheureux, que le Bien-Allé fasse tourner la roue de la loi dans le monde !".

Alors, ô religieux, ces divins, au nombre de cinquante myriades de milliers de milliards, adressèrent au Bienheureux, d'une seule voix et d'un commun accord, les deux stances suivantes :

"Fais tourner, ô grand solitaire, l'excellente roue;
enseigne la loi dans les dix points de l'espace;
sauve les êtres tourmentés par les conditions du malheur;
fais naître chez les créatures la joie et le contentement.

Afin que t'ayant entendu, ils obtiennent l'état d'Éveillé,
ou qu'ils aillent dans des demeures divines,
que tous quittent leurs corps de titans,
et qu'ils deviennent calmes, maîtres d'eux-mêmes et heureux."

Cependant, ô religieux, le Bienheureux gardait le silence et ne répondait rien aux grands divins.

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Ensuite, ô religieux, au midi, dans ces cinquante myriades de milliers de milliards d'univers, les chars de Brahmâ qui s'y trouvaient brillèrent, furent éclairés, resplendirent, furent lumineux et éclatants. Ensuite, ô religieux, dans ces univers, le grand divin nommé Sublime-Loi adressa les deux stances suivantes à la grande troupe des divins :

"Ce n'est pas sans cause, ce n'est pas sans motif, ô amis,
que tous ces chars paraissent aujourd'hui lumineux;
cette lumière nous annonce quelque prodige dans le monde;
cherchons-en bien l'origine.

Plusieurs centaines d'éons se sont écoulées
depuis qu'on n'a vu un prodige de cette espèce;
sans doute c'est un fils des dieux qui est né ici,
ou bien c'est un Éveillé qui a paru dans le monde."

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Ensuite, ô religieux, les grands divins qui se trouvaient dans ces univers, réunis tous ensemble en un seul corps, étant montés chacun sur leurs chars divins de Brahmâ et ayant pris des corbeilles de fleurs divines de la grandeur du mont Sumêru, parcoururent, en cherchant, les quatre points de l'horizon, et étant parvenus du côté du nord, ces grands divins y virent le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable.

Alors, ô religieux, tous ces grands divins ayant offert au Bienheureux chacun son propre char, célébrèrent en ce moment le Bienheureux dans des stances régulières qu'ils prononcèrent en sa présence :

"Elle est difficile à obtenir la vue des Guides du monde.
Sois le bienvenu, ô toi qui détruis l'existence et la cupidité !
Il y a bien longtemps, il y a des centaines
d'éons complets qu'on ne t'a vu dans le monde.

Ô Chef du monde ! remplis de joie les créatures altérées,
toi qu'on n'a pas vu avant aujourd'hui, toi que l'on voit si rarement;
tout de même que la fleur du figuier sauvage est difficile à rencontrer,
ainsi, ô Guide, il est rare qu'on te voie.

C'est par ta puissance, ô Guide du monde,
que nos chars brillent aujourd'hui d'un éclat surnaturel;
accepte-les, ô toi dont la vue est infinie,
et consens à en jouir par bienveillance pour nous."

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Après avoir ainsi célébré, ô religieux, par ces stances régulières prononcées en sa présence, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, Ce Vénérable, les grands divins lui parlèrent ainsi : "Que le Bienheureux, que le Bien-Allé fasse tourner la roue de la loi dans le monde !"

Alors, ô religieux, ces divins, au nombre de cinquante myriades de milliers de milliards, adressèrent au Bienheureux, d'une seule voix et d'un commun accord, les deux stances suivantes :

"Enseigne la loi, ô bienheureux Guide des hommes,
et fais tourner cette roue de la loi;
fais résonner la timbale de la loi,
et enfle la conque de la loi.

Fais tomber dans le monde la pluie de la loi excellente;
fais entendre le langage dont le son est doux;
prononce la parole de la loi qu'on te demande;
sauve des myriades de dizaines de millions de créatures."

Cependant, ô religieux, le Bienheureux gardait le silence, et ne répondait rien aux grands divins.

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Pour tout dire, enfin, la même chose eut lieu au sud-ouest; la même chose eut lieu à l'ouest; la même au nord-ouest; la même au nord; la même au nord-est; la même au point de l'espace qui est au-dessous de la terre.

Ensuite, religieux, au point de l'espace qui est en haut, dans ces cinquante myriades de milliers de milliards d'univers, les chars de Brahmâ qui s'y trouvaient brillèrent, furent éclairés, resplendirent, furent lumineux et éclatants. Aussi, ô religieux, cette réflexion vint-elle à l'esprit des divins : "Ces chars de Brahmâ brillent extraordinairement, ils sont éclairés, ils resplendissent, ils sont lumineux et éclatants. Qu'est-ce que cet événement nous présage".

Ensuite, ô religieux, tous les grands divins qui se trouvaient dans ces univers s'étant rendus chacun dans le palais les uns des autres, se communiquèrent cette question. Alors, ô religieux, le grand divin nommé Çikhin adressa à la grande troupe des divins les stances suivantes :

"Quelle est, amis, la cause
pour laquelle nos chars resplendissent ?
Pourquoi brillent-ils d'un éclat,
d'une couleur et d'une lumière extraordinaires ?

Non, nous n'avons pas vu précédemment un pareil miracle,
et personne n'a rien entendu auparavant de pareil;
voilà qu'aujourd'hui nos chars brillent d'une splendeur
et d'un éclat extraordinaires : quelle en peut être la cause ?

Serait-ce que quelque fils des dieux est né
en ce monde en récompense de sa pieuse conduite ?
Serait-ce sa puissance qui se manifeste ?
Ou bien aurait-il paru enfin un Éveillé dans le monde ?"

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Ensuite, ô religieux, les grands divins qui se trouvaient dans ces cinquante myriades de milliers de milliards d'univers, réunis tous ensemble en un seul corps, étant montés chacun sur leurs chars divins de Brahmâ, et ayant pris des corbeilles de fleurs divines de la grandeur du mont Sumêru, parcoururent, en cherchant, les quatre points de l'horizon, et étant parvenus au point qui est en bas, ces grands divins y virent le Bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, parvenu à l'intime et suprême essence de l'état d'Éveil, assis sur un trône auprès de l'arbre d'Éveil, entouré et servi par des dieux, des dragons, des génies, des centaures, des titans, des griffons, des chimères, des Serpents géants, des hommes et des êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine, sollicité par les seize princes royaux de faire tourner la roue de la loi.

Ayant regardé de nouveau, ils se dirigèrent du côté où se trouvait le Bienheureux, et y étant parvenus, saluant ses pieds en les touchant de la tête, et ayant tourné autour de lui, en signe de respect; plus de cent mille fois, ils couvrirent le Bienheureux de ces corbeilles de fleurs de la grandeur du mont Sumêru, les répandirent sur lui en abondance, et en ayant couvert l'arbre d'Éveil sur une étendue de dix Yôdjanas, ils offrirent à ce Bienheureux leurs chars de Brahmâ.

"Que le Bienheureux accepte ces chars de Brahmâ, lui dirent-ils, pour nous témoigner sa compassion. Que le Bienheureux jouisse, que le Bien-Allé jouisse de ces chars de Brahmâ par compassion pour nous".

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Alors, ô religieux, tous ces grands divins ayant offert au Bienheureux chacun son propre char, célébrèrent en ce moment le Bienheureux dans ces stances régulières qu'ils prononcèrent en sa présence :

"Elle est excellente la vue des Éveillés,
des Chefs du monde, des Protecteurs;
car ce sont les Éveillés qui délivrent les créatures
enchaînées dans l'enceinte des trois mondes.

Les empereurs du monde, dont la vue est infinie,
embrassent de leur regard les dix points de l'espace;
ouvrant la porte de l'immortalité,
ils sauvent un grand nombre d'êtres.

Ils sont inconcevables,
ils sont vides les éons écoulés jadis,
pendant lesquels l'absence des chefs des Vainqueurs
avait plongé les dix points de l'espace dans les ténèbres.

Pendant ce temps, les Enfers redoutables,
les existences animales et les titans, n'avaient fait que s'accroître;
des dizaines de milliards de créatures
avaient pris naissance parmi les fantômes.

Les corps divins étaient abandonnés; les êtres,
après leur mort, entraient dans la mauvaise voie;
n'ayant pas entendu la loi des Éveillés,
la voie du péché leur était seule ouverte.

La connaissance de la pure règle de la conduite
religieuse est étrangère à tous les êtres;
pour eux le bonheur est anéanti,
et l'idée du bonheur n'existe pas davantage.

Ils sont privés de morale,
et restent étrangers à la bonne loi;
n'étant pas disciplinés par le Chef du monde,
ils tombent dans la mauvaise voie.

Ô lumière du monde, c'est un bonheur que tu sois né,
toi qui, depuis si longtemps,
n'as pas paru dans l'univers;
tu es né ici par compassion pour tous les êtres.

Tu as heureusement et sans peine
acquis la science excellente d'un Éveillé,
nous éprouvons de la joie à ta présence,
ainsi que ce monde réuni aux dieux.

C'est par ta puissance, ô Seigneur,
que nos chars sont devenus si beaux;
nous te les donnons, ô grand héros :
veuille bien, ô Solitaire, les accepter.

Jouis-en, ô Guide du monde,
par compassion pour nous; et nous,
puissions-nous, ainsi que toutes les créatures,
toucher à l'état suprême d'Éveil !"

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Après avoir ainsi célébré, ô religieux, dans ces stances régulières, prononcées en sa présence, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, les grands divins lui parlèrent ainsi : "Que le Bienheureux, que le Bien-Allé fasse tourner la roue de la loi dans le monde ! Que le Bienheureux enseigne l'Extinction ! Que le Bienheureux sauve les êtres ! Que le Bienheureux témoigne sa bienveillance à ce monde ! Que le Bienheureux, que le maître de la loi enseigne la loi à ce monde réuni aux dieux, aux diables, aux divins, à l'ensemble des créatures, dieux et hommes, ascètes et prêtres ! Cela sera pour l'utilité et pour le bonheur de beaucoup d'êtres, par compassion pour le monde, pour l'utilité, l'avantage et le bonheur du grand corps des êtres, dieux et hommes."

Alors, ô religieux, ces divins, au nombre de cinquante myriades de milliers de milliards, adressèrent au Bienheureux, d'une seule voix et d'un commun accord, ces deux stances régulières :

"Fais tourner la roue excellente, laquelle n'a pas de supérieure;
frappe les timbales de l'immortalité,
délivre les créatures des cent espèces de maux,
et montre leur le chemin de l'Extinction.

Expose-nous la loi que nous cherchons;
témoigne ta bienveillance à ce monde et à nous;
fais entendre ta voix douce et belle, qui a retenti,
il y a des dizaines de milliards d'éons."

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Ensuite, ô religieux, le bienheureux Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, connaissant la prière de ces myriades de milliers de milliards de divins, ainsi que celle de ses seize fils, les princes royaux, fit tourner en cet instant la grande roue de la loi, qui a trois tours et se compose de douze parties constituantes, cette roue que n'a plus fait tourner de nouveau dans le monde, d'une manière légale, ni un ascète, ni un prêtre, ni un dieu, ni un diable, ni un Brahmâ, ni quelque autre être que ce soit; et il le fit en disant : "Ceci est le malheur; ceci est la production du malheur; ceci est l'anéantissement du malheur; ceci est la voie qui conduit à l'anéantissement du malheur; voilà la vérité des Nobles."

Il expliqua aussi avec étendue comment se développe la production de l'enchaînement mutuel des causes, en disant : "Les conceptions, ô religieux, ont pour cause l'ignorance; la connaissance a pour cause les conceptions; le nom et la forme ont pour cause la connaissance; les six sièges des sens ont pour cause le nom et la forme; le contact a pour cause les six sièges des sens; la sensation a pour cause le contact; le désir a pour cause la sensation; l'attachement a pour cause le désir; l'existence a pour cause l'attachement; la naissance a pour cause l'existence; de la naissance, qui en est la cause, viennent la vieillesse et la mort, les peines, les lamentations, la douleur, le chagrin, le désespoir. C'est ainsi qu'a lieu la production de ce qui n'est qu'une grande masse de maux.

De l'anéantissement de l'ignorance vient celui des conceptions; de l'anéantissement des conceptions, celui de la connaissance; de l'anéantissement de la connaissance, celui du nom et de la forme; de l'anéantissement du nom et de la forme, celui des six sièges des sens; de l'anéantissement des six sièges des sens, celui du contact; de l'anéantissement du contact, celui de la sensation; de l'anéantissement de la sensation, celui du désir; de l'anéantissement du désir, celui de l'attachement; de l'anéantissement de l'attachement, celui de l'existence; de l'anéantissement de l'existence, celui de la naissance; de l'anéantissement de la naissance, celui de la vieillesse, de la mort, des peines, des lamentations, de la douleur, du chagrin, du désespoir. C'est ainsi qu'a lieu l'anéantissement de ce qui n'est qu'une grande masse de maux."

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Or, ô religieux, pendant que le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, faisait ainsi tourner la roue de la loi en présence de l'assemblée formée par le monde réuni aux dieux, aux diables et aux divins, et par l'ensemble des créatures, ascètes, prêtres, dieux, hommes et titans, alors, en ce moment même, ô religieux, les esprits de soixante myriades de milliers de milliards d'êtres vivants furent d'eux-mêmes affranchis de leurs imperfections, et tous ces êtres furent mis en possession des trois sciences, des six connaissances surnaturelles et de la contemplation des huit moyens d'affranchissement.

Le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, fit ensuite successivement, ô religieux, une seconde exposition de la loi, puis de même une troisième, puis enfin une quatrième. Alors, ô religieux, à chaque exposition de la loi que fit le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, les esprits de myriades de milliers de milliards d'êtres vivants furent d'eux-mêmes affranchis de leurs imperfections.

À partir de ce moment, ô religieux, l'assemblée des auditeurs du Bienheureux dépassa tout calcul. De plus, en ce temps-là, ô religieux, les seize fils de roi qui étaient devenus princes, quittèrent tous leur maison dans l'excès de leur foi, afin d'entrer dans la vie religieuse, et devinrent tous des novices sages, éclairés, intelligents, habiles, serviteurs de plusieurs centaines de milliers d'Éveillés, et aspirant à obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

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Alors, ô religieux, ces seize novices s'adressèrent en ces termes au bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse : "Ces nombreuses myriades de milliers de milliards d'auditeurs de l'Ainsi-Venu, ô Bienheureux, sont, grâce à l'enseignement de la loi qu'a fait le Bienheureux, arrivés à posséder complètement les grandes facultés surnaturelles, la grande énergie, la grande puissance. Que le vénérable Ainsi-Venu, ô Bienheureux, consente donc, par compassion pour nous, à nous enseigner la loi, en commençant par l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; car nous aussi, nous sommes les disciples de l'Ainsi-Venu, Nous demandons, ô Bienheureux, la vue de la science de l'Ainsi-Venu; le Bienheureux lui-même est en cette matière le témoin de nos intentions. Toi qui connais, ô Bienheureux, les pensées de tous les êtres, tu sais quel est notre désir".

Or, en ce moment, ô religieux, à la vue de ces jeunes enfants, fils de roi, qui étant entrés dans la vie religieuse, étaient devenus novices, la moitié de la foule dont se composait la suite du roi, le monarque universel, entra dans la vie religieuse, formant ensemble quatre-vingts myriades de milliers de milliards d'êtres vivants.

Alors, ô religieux, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, ayant reconnu l'intention de ces novices, expliqua d'une manière étendue, pendant vingt mille éons, le discours nommé "le lotus de la bonne loi", contenant de grands développements, en présence des quatre assemblées réunies.

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De plus, en ce temps-là, ô religieux, les seize novices reçurent, saisirent, pénétrèrent, comprirent parfaitement les discours prononcés par le Bienheureux. Ensuite, ô religieux, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, prédit aux seize novices leurs destinées futures, en leur disant qu'ils parviendraient un jour à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Et pendant qu'il expliquait cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, les auditeurs étaient pleins de confiance, ainsi que les seize novices; mais plusieurs myriades de milliers de milliards d'êtres vivants sentaient naître des doutes dans leur esprit.

Alors, ô religieux, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, après avoir expliqué sans relâche, pendant huit mille éons, cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, se retira dans le monastère pour s'y absorber dans la méditation; et y étant entré, ô religieux, l'Ainsi-Venu resta dans le monastère durant quatre-vingt-quatre mille éons, ainsi absorbé dans la méditation.

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Ensuite, ô religieux, les seize novices voyant que le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, était absorbé dans la méditation, après avoir fait disposer pour chacun d'eux des trônes, sièges de la loi, s'y assirent, et après avoir vénéré le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ils expliquèrent avec de grands développements, aux quatre assemblées réunies, cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, pendant quatre-vingt-quatre mille éons.

Dans cette circonstance, ô religieux, chacun de ces novices devenu être d'Éveil, mûrit, instruisit, remplit de joie, combla de satisfaction, dirigea des myriades de milliers de milliards d'êtres vivants, en nombre égal à celui des sables de soixante fois soixante Ganges, pour les conduire à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Ensuite, ô religieux, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse, ce Vénérable, à l'expiration des quatre-vingt-quatre mille éons, le Bienheureux, dis-je, doué de mémoire et de sagesse, se releva de cette méditation; et s'en étant relevé, le Bienheureux se dirigea vers le lieu où se trouvait le siège de la loi; et y étant arrivé, il s'assit sur le siège qui lui était destiné.

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À peine, ô religieux, le bienheureux Ainsi-Venu Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse fut-il assis sur le siège de la loi, que jetant les yeux sur le cercle entier de l'assemblée, il s'adressa ainsi à la réunion des religieux : "Ils ont acquis une chose étonnante, ô religieux, ils ont acquis une chose merveilleuse, les seize novices, pleins de sagesse, qui ont honoré plusieurs myriades de milliers de milliards d'Éveillés, qui ont rempli les devoirs religieux, qui se sont exercés dans la science d'Éveillé, qui l'ont saisie, qui la transmettent et l'expliquent aux autres.

Honorez, ô religieux, ces seize novices; car tous ceux, quels qu'ils soient, ô religieux, qui faisant usage du véhicule des auditeurs, ou de celui des Éveillés-pour-Soi, ou de celui des êtres d'Éveil, ne mépriseront pas, ne blâmeront pas ces fils de famille occupés à exposer la loi, deviendront bientôt possesseurs de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; tous ceux-là obtiendront la science de l'Ainsi-Venu."

De plus, ô religieux, ces seize fils de famille expliquèrent à plusieurs reprises, sous l'enseignement de ce Bienheureux, cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi. Et les myriades de milliers de milliards d'êtres vivants, en nombre égal à celui des sables de soixante fois soixante Ganges, qui avaient été introduits dans l'état d'Éveillé par chacun de ces seize novices, devenus êtres d'Éveil, des grands êtres, ces myriades d'êtres, dis-je, entrèrent dans la vie religieuse avec ces novices, chacun dans leurs diverses existences; tous jouirent de leur vue; ils entendirent la bonne loi de leur bouche même; ils comblèrent de joie quarante dizaines de milliards d'Éveillés, et quelques-uns les en comblent même encore aujourd'hui.

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Je vais vous témoigner mon affection, ô religieux, je vais vous instruire. Oui, ces seize fils de roi, devenus princes, qui s'étant faits novices sous l'enseignement de ce Bienheureux, sont devenus interprètes de la loi, ces personnages, dis-je, sont tous parvenus à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; tous ils se trouvent, ils vivent, ils existent dans ce monde, occupés, dans les dix points de l'espace, dans de nombreuses terres d'Éveillé, à enseigner la loi à plusieurs myriades de milliers de milliards d'auditeurs et d'êtres d'Éveil.

Par exemple, ô religieux, à l'orient, dans l'univers Liesse, est l'Ainsi-Venu nommé Akchôbhja, et l'Ainsi-Venu nommé Faîte-du-Sumêru.

Au sud-est, ô religieux, se trouve l'Ainsi-Venu nommé Voix-de-Lion, et l'Ainsi-Venu nommé Aspect-de-Lion.

Au midi, ô religieux, se trouve l'Ainsi-Venu nommé Demeurant-dans-l'Espace, et l'Ainsi-Venu nommé Extinction-Perpétuelle.

Au sud-ouest, ô religieux, se trouve l'Ainsi-Venu nommé Aspect-Impérial, et l'Ainsi-Venu nommé Aspect-Divin.

À l'occident, ô religieux, se trouve l'Ainsi-Venu nommé Lumière-Infinie, et l'Ainsi-Venu nommé Délivrant-de-Toutes-Mondaines-Afflictions.

Au nord-ouest, ô religieux, se trouve l'Ainsi-Venu nommé Tamâlapatra-Parfum-de-Santal-Pouvoirs-Divins, et l'Ainsi-Venu nommé Aspect-de-Sumêru.

Au nord, ô religieux, se trouve l'Ainsi-Venu nommé Souverain-des-Nuées, et l'Ainsi-Venu nommé Souverain-des-Nuées-Royal.

Au nord-est, ô religieux, se trouve l'Ainsi-Venu nommé Destructeur-de-toutes-Peurs-Mondaines, et moi, ô religieux, qui suis le seizième, et qui, sous le nom de Sage-des-Çâkyas, et en qualité d'Ainsi-Venu, suis parvenu, dans la région centrale de l'univers Endurance, à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

_____________

De plus, ô religieux, ceux des êtres, qui, pendant que nous étions novices, sous l'enseignement du Bienheureux ont entendu la loi de notre bouche, ces nombreuses myriades de milliers de milliards d'êtres vivants, en nombre égal à celui des sables du Gange, qui suivaient chacun des seize êtres d'Éveil, et que chacun de nous séparément introduisait dans l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, tous ces êtres, ô religieux, placés aujourd'hui même sur le terrain des auditeurs, sont mûris pour l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; ils sont parvenus au rang qui assure la possession de cet état.

Pourquoi cela ? C'est que, ô religieux, la science des Ainsi-Venus n'obtient pas aisément la confiance des hommes. Et quels sont donc, ô religieux, ces êtres sans nombre et sans mesure, semblables aux sables du Gange, ces myriades de milliers de milliards d'êtres vivants qui, pendant que j'étais être d'Éveil, sous l'empire du Bienheureux, ont entendu de ma bouche la parole de l'omniscience. C'est vous, ô religieux, qui, en ce temps à cette époque, étiez ces êtres.

Et ceux qui dans l'avenir seront auditeurs, lorsque je serai entré dans l'Extinction complète, ceux-là entendront exposer les règles de la conduite des êtres d'Éveil, mais ils ne s'imagineront pas qu'ils sont des êtres d'Éveil, Ces êtres, en un mot, ô religieux, ayant tous l'idée de l'Extinction complète, entreront dans cet état.

_____________

Il y a plus, ô religieux, s'il arrivait que je dusse me retrouver dans d'autres univers sous d'autres noms, ces êtres y renaîtraient aussi de nouveau, cherchant la science des Ainsi-Venus, et ils entendraient de nouveau cette doctrine : l'Extinction complète des Ainsi-Venus est unique; il n'y a pas là une autre ni une seconde Extinction. Il faut reconnaître ici, ô religieux, dans l'indication de plusieurs Extinctions, un effet de l'habileté dans l'emploi des moyens dont les Ainsi-Venus disposent; c'est là l'exposition de l'enseignement de la loi.

Lorsque l'Ainsi-Venu, ô religieux, reconnaît que le temps, que le moment de l'Extinction complète est venu pour lui, et qu'il voit que l'assemblée est parfaitement pure, qu'elle est pleine de confiance, qu'elle comprend les lois du vide, qu'elle est livrée à la contemplation, livrée à la grande contemplation, alors ô religieux, l'Ainsi-Venu, se disant : "Voici le temps arrivé", après avoir rassemblé tous les êtres d'Éveil et tous les auditeurs, leur fait entendre ensuite ce sujet : "Il n'y a certainement pas, ô religieux, dans le monde un second véhicule, ni une seconde Extinction; que dire donc de l'existence d'un troisième ? C'est là un effet de l'habileté dans l'emploi des moyens dont disposent les Ainsi-Venus vénérables, qu'il paraisse exister plusieurs véhicules, lorsque voyant la réunion des êtres profondément perdue, livrée à des affections misérables, plongée dans la fange des désirs, l'Ainsi-Venu leur expose l'espèce de Extinction dans lequel ils sont capables d'avoir confiance."

_____________

C'est, ô religieux, comme s'il y avait ici une épaisse forêt de cinq cents Yôdjanas d'étendue, et qu'une grande troupe de gens y soit réunie, et qu'à leur tête se trouve un guide pour leur enseigner le chemin de l'île des joyaux, un guide éclairé, sage, habile, prudent, connaissant les passages difficiles de la forêt, et que ce guide s'occupe à faire sortir de la forêt cette réunion de marchands.

Cependant, que cette grande troupe de gens, fatiguée, épuisée, effrayée, épouvantée, parle ainsi : "Sache, ô vénérable guide, ô vénérable conducteur, que nous sommes fatigués, épuisés, effrayés, épouvantés, et cependant nous n'avons pas encore atteint le terme de notre délivrance; nous retournerons sur nos pas, il y a trop loin d'ici à l'extrémité de cette forêt".

Qu'alors, ô religieux, ce guide habile dans l'emploi des divers moyens, voyant ces hommes désireux de retourner sur leurs pas, se livre à cette réflexion : "Ces malheureux ne parviendront pas ainsi à la grande île des joyaux"; et que, par compassion pour eux, il mette en usage l'habileté dont il dispose.

Qu'au milieu de cette forêt, il construise une ville, effet de sa puissance magique, dont l'étendue surpasse cent ou deux cents Yôdjanas; qu'ensuite il s'adresse ainsi à ces hommes : "N'ayez pas peur, ne retournez pas en arrière. Voici un grand pays, il faut vous reposer; faites-y tout ce que vous avez besoin de faire; arrivés au terme de votre délivrance, fixez ici votre séjour. Ensuite, quand vous serez délassés de vos fatigues, celui qui y aura encore affaire ira jusqu'à l'île des joyaux, jusqu'à la grande ville."

_____________

Qu'alors, ô religieux, les gens qui se trouvaient dans la forêt soient frappés d'étonnement et de surprise : "Nous voici sortis de cette épaisse forêt; arrivés au terme de notre délivrance, nous fixerons ici notre séjour". Qu'alors, ô religieux, ces hommes entrent dans cette ville produite par une puissance magique, qu'ils se croient arrivés au but, qu'ils se croient sauvés, en possession du repos; qu'ils pensent ainsi : "Nous voici calmes". Qu'ensuite le guide voyant leur fatigue dissipée, fasse disparaître cette ville produite par sa puissance magique, et que l'ayant fait disparaître, il s'adresse ainsi à ces hommes : "Marchez, amis, voici la grande île des joyaux tout près d'ici; cette ville n'a été construite par moi que pour servir à vous délasser".

De même, ô religieux, l'Ainsi-Venu, le Vénérable, est votre guide et celui de tous les êtres. En effet, ô religieux, l'Ainsi-Venu réfléchit ainsi : "Il faut ouvrir un chemin à travers cette grande forêt des douleurs, il faut en sortir, il faut l'abandonner. Puissent les êtres, après avoir entendu cette science d'Éveillé, ne pas retourner bien vite sur leurs pas ! Puissent-ils ne pas arriver à se dire : "Cette science d'Éveillé qu'il faut apprendre est pleine de difficultés !""

Alors l'Ainsi-Venu reconnaissant que les créatures ont des inclinations faibles, de même que ce guide qui construit une ville produite par sa puissance magique, pour servir à délasser ses gens, et qui leur parle ainsi après qu'ils s'y sont reposés : "Cette ville n'est que le produit de ma puissance magique"; l'Ainsi-Venu, dis-je, ô religieux, grâce à la grande habileté qu'il possède dans l'emploi des moyens, montre en attendant et enseigne aux créatures, pour les délasser, deux degrés d'Extinction, à savoir, le degré des auditeurs et celui des Éveillés-pour-Soi.

Et dans le temps, ô religieux que les créatures s'y arrêtent, alors l'Ainsi-Venu lui-même leur fait entendre ces paroles : "Vous n'avez pas accompli votre tâche, ô religieux, vous n'avez pas fait ce que vous aviez à faire; mais la science des Ainsi-Venus est près de vous; regardez, ô religieux; réfléchissez-y bien, ô religieux : ce qui est à vos yeux l'Extinction n'est pas l'Extinction véritable; bien au contraire, c'est là un effet de l'habileté dans l'emploi des moyens dont disposent les vénérables Ainsi-Venus, le fait qu'ils exposent trois véhicules différents.""

_____________

Ensuite Bienheureux voulant exposer ce sujet plus amplement, prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Le Guide du monde, Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse,
qui était parvenu à l'intime essence de la Éveil,
resta pendant dix moyens éons complets,
sans pouvoir obtenir l'état d'Éveillé, quoiqu'il vît la vérité.

Alors les dieux, les dragons, les titans, les demi-dieux,
appliqués à rendre un culte à ce Vainqueur,
firent tomber une pluie de fleurs dans le lieu
où ce Chef des hommes parvint à l'état d'Éveil.

Et ils frappèrent les timbales du haut des cieux,
afin de rendre honneur à ce Vainqueur;
et ils étaient plongés dans la douleur, de ce que le Vainqueur
mettait un temps si long à parvenir à la situation suprême.

Au bout de dix moyens éons, le Bienheureux,
surnommé l'Invincible, parvint à toucher à l'état d'Éveil;
les dieux, les hommes, les dragons et les titans
furent tous remplis de joie et de satisfaction.

Les seize fils du Guide des hommes, ces héros devenus princes,
qui étaient riches en vertus, vinrent,
avec des dizaines de milliards d'êtres vivants,
pour honorer le premier des empereurs des hommes.

Et après avoir salué les pieds du Guide des hommes,
ils le sollicitèrent en lui disant : "Expose la loi
et réjouis-nous, ainsi que ce monde, par tes bons discours,
toi qui es un lion parmi les empereurs des hommes.

Ô grand guide des hommes, il y a longtemps
qu'on ne t'a vu paraître dans les dix points de cet univers,
ébranlant les chars de Brahmâ par un prodige
destiné à éveiller les créatures."

_____________

À l'orient, cinquante fois
dix milliards de terres furent ébranlées,
et les excellents chairs de Brahmâ qui s'y trouvaient,
resplendirent d'un éclat extraordinaire.

Ces dieux connaissant ce prodige pour en avoir vu autrefois un pareil,
se rendirent auprès de l'empereur des guides du monde,
et après l'avoir couvert entièrement de fleurs,
ils lui firent l'offrande de tous leurs chars.

Ils le sollicitèrent de faire tourner la roue de la loi;
ils le célébrèrent en chantant et en lui adressant des stances;
cependant le roi des empereurs des hommes gardait le silence, parce qu'il
pensait ainsi : "Il n'est pas encore temps pour moi d'exposer la loi."

De même au midi, à l'occident,
au nord, au point placé sous la terre,
aux points intermédiaires de l'horizon, ainsi qu'au
point supérieur, dix milliards de divins s'étant réunis,

Couvrirent de fleurs le Protecteur,
et après avoir salué les pieds du Guide des hommes,
et lui avoir fait l'offrande de tous leurs chars,
ils le célébrèrent et lui adressèrent de nouveau la même prière :

"Fais tourner la roue de la loi, ô toi dont la vue est infinie !
On ne peut te rencontrer qu'au bout de nombreuses dizaines de millions d'éons;
enseigne-nous cette doctrine que, dans l'énergie de ta bienveillance,
tu daignas répandre autrefois; ouvre-nous la porte de l'immortalité."

Celui dont la vue est infinie, sachant quelle était leur prière,
exposa la loi de beaucoup de façons différentes;
il enseigna les quatre vérités avec de grands développements :
"Toutes ces existences, dit-il, naissent de l'enchaînement successif des causes."

Le sage doué de vue, commençant par l'ignorance,
parla de la mort dont la douleur est sans fin :
"Toutes les misères sont produites par la naissance;
connaissez ce que c'est que la mort des hommes."

_____________

À peine eut-il exposé les lois variées, de diverses espèces,
et qui n'ont pas de fin, que quatre-vingts myriades
de dizaines de millions de créatures qui les avaient entendues,
furent sans peine établies sur le terrain des auditeurs.

Il y eut un second moment où le Vainqueur se mit à exposer amplement la loi;
et en cet instant même des créatures purifiées,
aussi nombreuses que les sables du Gange,
furent établies sur le terrain des auditeurs.

À partir de ce moment, l'assemblée du Guide du monde
devint incalculable; chacun de vous comptant
pendant des myriades de dizaines de millions d'éons,
ne pourrait en atteindre le terme.

Et les seize fils de roi, ces fils chéris,
qui étaient parvenus à la jeunesse
s'étant faits tous novices, dirent à ce Vainqueur :
"Expose, ô Guide du monde la loi excellente.

Puissions-nous, ô toi qui es le meilleur de tous les êtres,
devenir tels que tu es toi-même, devenir des sages connaissant le monde !
et puissent tous ces êtres aussi devenir tels que tu es toi-même,
doués d'une vue parfaite !"

Le Vainqueur connaissant les pensées de ses fils devenus princes,
leur exposa l'excellent et suprême état d'Éveil,
au moyen de nombreuses myriades
de dizaines de millions d'exemples.

Enseignant à l'aide de milliers de raisons,
et exposant la science des connaissances surnaturelles,
le Chef du monde montra les règles de la véritable doctrine,
de celle que suivent les sages êtres d'Éveil.

Le Bienheureux exposa ce beau lotus de la bonne loi,
ce discours aux grands développements,
en le récitant dans de nombreux milliers de stances
dont le nombre égale celui des sables du Gange.

_____________

Après avoir exposé ce discours,
le Vainqueur étant entré dans le monastère,
s'y livra à la méditation, pendant quatre-vingt-quatre éons complets,
le Chef du monde resta recueilli dans la même posture.

Les novices voyant que le Guide du monde
était assis dans le monastère, d'où il ne sortait pas,
firent entendre à beaucoup de dizaines de millions de créatures
cette science d'Éveillé, qui est exempte d'imperfections et qui est fortunée.

S'étant fait préparer chacun un siège distinct,
ils exposèrent aux créatures ce discours même;
c'est ainsi que sous l'enseignement de ce Bien-Allé,
ils remplirent alors leur mission.

Ils firent alors entendre la loi à un nombre d'êtres
aussi infini que les sables de soixante mille Ganges;
chacun des fils du Bien-Allé convertit
en cette circonstance une immense multitude de créatures.

Quand le Vainqueur fut entré dans l'Extinction complète,
ces sages virent des dizaines de millions d'Éveillés auprès desquels ils s'étaient rendus;
accompagnés alors de tous ceux auxquels ils avaient fait entendre la loi,
ils rendirent un culte aux Meilleurs des hommes.

Ayant observé les règles étendues et éminentes de la conduite religieuse,
et ayant atteint l'état d'Éveillé, dans les dix points de l'espace,
ces seize fils du Vainqueur devinrent eux-mêmes des Vainqueurs,
réunis deux à deux dans chacun des points de l'horizon.

Et ceux aussi qui, en ce temps-là, avaient entendu la loi de leur bouche,
devenus tous les auditeurs de ces Vainqueurs,
s'assurèrent successivement la possession
de cet état d'Éveil, à l'aide de divers moyens.

Et moi aussi, je faisais partie de ces seize novices,
et vous tous vous avez entendu ensemble la loi de ma bouche;
c'est pour cela que vous êtes aujourd'hui mes auditeurs,
et que, grâce au moyen que j'emploie, je vous conduis ici tous à l'état d'Éveil.

C'est là l'ancienne cause,
c'est là le motif pour lequel j'expose la loi;
c'est pour vous conduire à ce suprême état d'Éveil,
ô religieux, ne vous effrayez pas dans cette circonstance.

_____________

C'est comme s'il existait une forêt terrible, redoutable,
vide d'habitants, une forêt privée de tout lieu de refuge et de tout abri,
fréquentée par un grand nombre de bêtes sauvages, manquant d'eau,
et que cette forêt soit un lieu d'épouvante pour les enfants.

Qu'il s'y trouve plusieurs milliers d'hommes
qui soient arrivés dans cette forêt,
et qu'elle soit vide, grande,
ayant cinq cents Yôdjanas d'étendue.

Et qu'il y ait un homme riche, doué de mémoire,
éclairé, sage, instruit, intrépide,
qui soit le guide de ces nombreux milliers d'hommes
à travers cette forêt redoutable et terrible.

Que ces nombreuses dizaines de millions d'êtres vivants,
épuisés de fatigue, s'adressent ainsi en ce temps à leur guide :
"Nous sommes épuisés de fatigue, vénérable chef, nous n'en pouvons plus de lassitude;
nous éprouvons aujourd'hui le désir de retourner sur nos pas."

Mais que ce guide habile et sage songe alors à employer
quelque moyen convenable; qu'il se dise : "Hélas !
tous ces ignorants vont être privés de la possession
des joyaux qu'ils recherchent, s'ils retournent maintenant en arrière.

Pourquoi ne construirais-je pas aujourd'hui,
à l'aide de ma puissance magique, une ville grande,
ornée de mille myriades de maisons
et embellie de monastères et de jardins,

D'étangs et de ruisseaux créés par ma puissance,
d'ermitages et de fleurs,
d'enceintes et de portes,
et remplie d'un nombre infini d'hommes et de femmes ?"

Qu'après avoir créé cette ville, le guide leur parle ainsi :
"N'ayez aucune crainte et livrez-vous à la joie;
vous voici arrivés à une ville excellente,
hâtez-vous d'y entrer pour y faire ce que vous désirez.

Soyez pleins d'allégresse, livrez-vous ici au repos;
vous êtes entièrement sortis de la forêt."
C’est pour leur donner le temps de respirer qu'il leur tient ce langage;
aussi se rassemblent-ils tous autour de lui.

_____________

Puis, quand il voit tous ces hommes délassés,
il les réunit et leur parle de nouveau :
"Accourez, écoutez ma voix; cette ville
que vous voyez est le produit de ma puissance magique.

À la vue du découragement qui s'était emparé de vous,
j'ai employé ce moyen adroit pour vous empêcher
de retourner en arrière; faites de nouveau usage
de vos forces pour atteindre l'île."

De la même manière, ô religieux, je suis le guide,
le conducteur de dix milliards de créatures;
de même je vois les êtres épuisés de fatigue
et incapables de briser l'enveloppe de l'œuf des misères.

Alors je réfléchis à ce sujet : "Voici, me dis-je,
les êtres reposés de leurs fatigues, arrivés à l'Extinction;
c'est là le point où l'on reconnaît ce que sont toutes les douleurs;
oui, leur dis-je, c'est sur le terrain des Vénérables que vous avez rempli votre devoir."

Puis, quand je vous vois tous arrivés à ce degré,
tous devenus des Vénérables,
alors vous ayant réunis tous ici,
j'expose la vérité et la loi telle qu'elle est.

C'est là un effet de l'habileté dans l'emploi des moyens
dont les Guides des hommes disposent, que le grand Vainqueur
enseigne trois véhicules; il n'y en a qu'un seul et non un second;
c'est uniquement pour délasser les êtres qu'on parle d'un second véhicule.

Voilà pourquoi je dis aujourd'hui : "Produisez en vous,
ô religieux, une suprême, une noble énergie,
afin d'obtenir la science de celui qui sait tout;
non, il n'y a pas jusqu'ici pour vous d'Extinction.

Mais quand vous toucherez à la science de celui qui sait tout,
aux dix forces qui sont les lois des Vainqueurs,
portant alors sur vos personnes les trente-deux signes de beauté
et devenus des Éveillés, vous aurez atteint l'Extinction.

Tel est l'enseignement des Guides des hommes;
c'est pour délasser les êtres qu'ils leur parlent de Extinction;
quand ils les savent délassés, ils les conduisent tous
pour les mener à l'Extinction, dans la science de celui qui sait tout."
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MessagePosté le: 24/11/2009 11:01:33    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 8 : Prophétie de l'Éveil de cinq cents disciples
Pûrna se réjouit d'avoir compris l'enseignement du Véhicule Unique. Çâkyamuni prédit qu'il atteindra l'Éveil ainsi que cinq cents disciples de l'assemblée, en ayant successivement le même nom de Bouddha. Les disciples donnent une parabole du joyau caché dans la robe, pour illustrer leur impression de recevoir une telle Loi.


_____________


Chapitre 8

Prédiction relative aux cinq cents religieux

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Alors le respectable Pûrna, fils de Mâitrâyanî, ayant entendu de la bouche du Bienheureux cette exposition de la science de l'habileté dans l'emploi des moyens, et cette explication du langage énigmatique des Ainsi-Venus, ayant appris les destinées futures de ces grands auditeurs, et le récit qui lui faisait connaître l'ancienne application des religieux, ainsi que la supériorité du Bienheureux, Pûrna, dis-je, fut saisi d'étonnement et d'admiration; il sentit la joie et le contentement naître en son coeur débarrassé de tout désir.

S'étant levé de son siège, comblé de joie et de contentement, et plein d'un profond respect pour la loi, après s'être prosterné aux pieds du Bienheureux, il fit en lui-même cette réflexion : "C'est une merveille, ô Bienheureux, c'est une merveille, ô Bien-Allé, c'est une chose bien difficile qu'accomplissent les vénérables Ainsi-Venus que de se conformer à ce monde composé d'éléments si divers, que d'enseigner la loi aux créatures par les nombreuses manifestations de la science de l'habileté dans l'emploi des moyens, que de délivrer, par l'habile emploi des moyens, les êtres attachés à telles et telles conditions.

Que pouvons-nous faire de pareil à cela, ô Bienheureux ? L'Ainsi-Venu seul connaît nos pensées, et les effets de notre ancienne application." Puis après avoir salué, en les touchant de la tête, les pieds du Bienheureux, Pûrna se tint à part, regardant avec des yeux fixes le Bienheureux qu'il vénérait ainsi.

_____________

Alors le Bienheureux voyant les réflexions qui s'élevaient dans l'esprit du respectable Pûrna, fils de Mâitrâyanî, s'adressa en ces termes à l'assemblée réunie des religieux : "Voyez-vous, ô religieux, ce Pûrna, fils de Mâitrâyanî, l'un de mes auditeurs, qui a été désigné par moi comme le chef de ceux qui, dans l'assemblée des religieux, expliquent la loi; qui a été loué pour le grand nombre de ses bonnes qualités; qui, sous mon enseignement, s'est appliqué à comprendre la bonne loi de diverses manières; qui réjouit, instruit, excite et comble de joie les quatre assemblées; qui est infatigable dans l'enseignement de ma loi; qui est capable de la prêcher, qui l'est également de rendre service à ceux qui observent, de concert avec lui, les règles de la conduite religieuse ?

Non, religieux, personne à l'exception de l'Ainsi-Venu, n'est capable d'égaler, ni en lui-même, ni par ses caractères extérieurs, Pûrna, fils de Mâitrâyanî. Comment comprenez-vous cela, ô religieux ? Vous vous dites sans doute que c'est qu'il comprend ma bonne loi; ce n'est pas là, cependant, ô religieux, la manière dont vous devez envisager ceci.

_____________

Pourquoi cela, ô religieux ? C'est que je me souviens que, dans un temps passé, sous l'enseignement de quatre-vingt-dix-neuf dizaines de millions de bienheureux Éveillés, ce religieux comprit entièrement la bonne loi. C'est-à-dire que, comme aujourd'hui, il fut absolument le chef suprême de ceux qui expliquent ma loi; il parvint à comprendre entièrement le vide; il parvint à obtenir entièrement les diverses connaissances distinctes; il parvint absolument à comprendre, d'une manière parfaite, les connaissances surnaturelles d'un être d'Éveil; ce fut un interprète de la loi rempli de confiance, étranger à toute espèce d'incertitude, et plein de pureté.

Sous l'enseignement de ces bienheureux Éveillés, il pratiqua, pendant toute la durée de son existence, les devoirs de la conduite religieuse, et fut connu partout comme auditeur. Par ce moyen, il fit le bien d'un nombre immense et incommensurable de myriades de milliers de milliards de créatures; il mûrit un nombre immense et incommensurable d'êtres pour l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. Il remplit entièrement auprès des créatures le rôle d'un Éveillé, et il purifia entièrement la terre d'Éveillé qu'il habitait, sans cesse appliqué à faire mûrir les créatures. C'est ainsi, ô religieux, qu'il fut aussi le chef de ceux qui expliquent la loi, sous les sept Ainsi-Venus dont Vipaçyi est le premier, et dont je suis le septième.

_____________

Aussi, ô religieux, voici ce qui arrivera un jour, dans la présente période de l'éon Judicieux, où doivent paraître mille Éveillés, moins les quatre Éveillés bienheureux déjà advenus; ce Pûrna, fils de Mâitrâyanî, sera aussi, sous leur enseignement, le chef de ceux qui expliquent la loi, il sera celui qui comprendra entièrement la bonne loi. C'est ainsi que dans le temps à venir, il possédera la bonne loi d'un nombre immense et incommensurable d'Éveillés bienheureux. Il fera le bien d'un nombre immense et incommensurable de créatures; il mûrira parfaitement un nombre immense et incommensurable d'êtres, pour l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; il sera perpétuellement et sans relâche occupé à purifier la terre d'Éveillé qu'il habitera, ainsi qu'à mûrir parfaitement les créatures.

Après avoir ainsi rempli les devoirs imposés à un être d'Éveil, il parviendra, au bout d'éons sans nombre et sans mesure, à obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; il sera l'Ainsi-Venu nommé Clarté-de-Loi, Vénérable, le Digne d'offrande au savoir correct et universel, doué de science et de conduite, le bien parti comprenant le monde, le héros suprême, le Dompteur, le Précepteur des dieux et des hommes, le Vénéré du monde, l'Éveillé, et il naîtra dans la terre même d'Éveillé que j'habite.

_____________

De plus, ô religieux, dans ce temps-là cette terre d'Éveillé sera composée d'un nombre d'univers formés d'un grand millier de trois mille mondes, égal à celui des sables du Gange, univers qui ne feront tous qu'une seule et même terre d'Éveillé. Cette terre sera unie comme la paume de la main, reposant sur une base formée des sept substances précieuses, sans montagnes, remplie de maisons à étages élevés, et faites des sept substances précieuses.

Il s'y trouvera des chars divins suspendus dans l'air; les dieux y verront les hommes, et les hommes y verront les dieux. De plus, ô religieux, en ce temps-là il n'existera dans cette terre d'Éveillé, ni lieux de châtiments, ni sexe féminin, et tous les êtres y naîtront par des métamorphoses miraculeuses; ils y observeront les règles de la conduite religieuse; ils seront, avec leurs corps aimables, naturellement lumineux; ils seront doués d'une puissance surnaturelle, de la faculté de traverser les airs; ils seront pleins d'énergie, de mémoire, de sagesse; leurs corps auront la couleur de l'or, et seront ornés des trente-deux signes caractéristiques d'un grand homme.

_____________

De plus, ô religieux, dans ce temps-là et dans cette terre d'Éveillé, deux aliments serviront à la nourriture de ces êtres; et quels sont ces deux aliments ? Ce sont la satisfaction de la loi et la satisfaction de la contemplation. Il y paraîtra un nombre immense et incommensurable de myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, tous possesseurs des grandes facultés surnaturelles, entièrement maîtres des diverses connaissances distinctes, habiles à instruire les créatures.

Cet Éveillé aura des auditeurs dont le nombre dépassera tout calcul, des auditeurs doués des grandes facultés surnaturelles, d'un grand pouvoir, maîtres de la contemplation des huit moyens d'affranchissement. C'est ainsi que cette terre d'Éveillé sera douée de qualités infinies.

L'éon où il paraîtra se nommera Clarté-de-Joyau, et son univers se nommera Bonne-Pureté. La durée de son existence sera d'un nombre immense et incommensurable d'éons; et quand le bienheureux Ainsi-Venu Clarté-de-Loi, ce Vénérable, sera entré dans l'Extinction complète, sa bonne loi subsistera longtemps après lui, et l'univers où il aura paru sera rempli de monuments faits de pierres précieuses. C'est ainsi, ô religieux, que la terre d'Éveillé de ce Bienheureux sera douée de qualités que l'esprit ne peut concevoir."

_____________

Voilà ce que dit le Bienheureux, et après avoir ainsi parlé, le Bien-Allé, le Précepteur dit en outre ce qui suit :

"Écoutez-moi, ô religieux, et apprenez comment mon fils
a observé les règles de la conduite religieuse;
comment, parfaitement exercé à l'habile emploi des moyens,
il a rempli, d'une manière complète, les devoirs imposés par l'état d'Éveil.

Reconnaissant que tous les êtres sont livrés
à des inclinations misérables et qu'ils sont frappés
de crainte à la vue du noble véhicule, les êtres d'Éveil
deviennent des auditeurs, et ils exposent l'état d'Éveillé individuel.

Ils savent, à l'aide de plusieurs centaines de moyens dont ils connaissent l'habile emploi,
conduire à une maturité parfaite un grand nombre d'êtres d'Éveil;
et ils s'expriment ainsi : "Nous ne sommes que des auditeurs
et nous sommes encore bien éloignés de l'excellent et suprême état d'Éveil."

Formées à cette doctrine par leur enseignement,
des myriades de créatures arrivent à la maturité parfaite;
les êtres livrés à des inclinations misérables et à l'indolence,
deviennent tous des Éveillés chacun à leur tour.

Ils observent, sans la comprendre, les règles de la conduite religieuse;
"Certes, disent-ils, nous sommes des auditeurs qui n'avons fait que peu de chose !"
Entièrement affranchis au sein des diverses existences
où l'homme tombe après sa mort, ils purifient complètement leur propre terre.

Ils montrent qu'ils sont, comme tous les hommes,
en proie à la passion, à la haine et à l'erreur;
et voyant les créatures attachées aux fausses doctrines,
ils vont même jusqu'à se rapprocher de leurs opinions.

En suivant cette conduite, mes nombreux auditeurs
délivrent les êtres par le moyen le plus convenable,
les hommes ignorants tomberaient dans l'enivrement,
si on leur exposait la doctrine tout entière.

_____________

Ce Pûrna, ô religieux, l'un de mes auditeurs,
a jadis rempli ces devoirs sous des dizaines
de milliards d'Éveillés; il a compris parfaitement
leur bonne loi, recherchant cette science d'Éveillé.

Il a été absolument le chef des auditeurs;
il a été très illustre, intrépide, habile à tenir toute espèce de discours;
il a su constamment inspirer de la joie à ceux qui ne pratiquaient pas la loi,
remplissant auprès d'eux, sans relâche, les devoirs d'un Éveillé.

Toujours parfaitement maître des grandes connaissances surnaturelles,
il s'est mis en possession des diverses connaissances distinctes;
et sachant quels étaient les organes et la sphère d'activité des êtres,
il a toujours enseigné la loi parfaitement pure.

En exposant la meilleure des bonnes lois,
il a conduit à une parfaite maturité des dizaines de milliards d'êtres,
ici, dans le premier et le plus parfait des véhicules,
purifiant ainsi sa terre excellente.

De même, dans le temps à venir, il rendra un culte
à des dizaines de milliards d'Éveillés;
il comprendra parfaitement la meilleure des bonnes lois,
et il purifiera entièrement sa propre terre.

Toujours intrépide, il enseignera la loi à l'aide
des dizaines de milliards de moyens dont il saura l'habile emploi;
et il mûrira entièrement un grand nombre de créatures
pour l'omniscience, qui est exempte d'imperfections.

_____________

Après avoir rendu un culte aux Guides des hommes,
il possédera toujours la meilleure des bonnes lois;
il sera dans le monde un Éveillé existant par lui-même,
et connu dans l'univers sous le nom de Clarté-de-Loi.

Et sa terre sera parfaitement pure,
et toujours rehaussée par les sept substances précieuses;
sa période sera l'éon Clarté-de-Joyau,
et son séjour, l'univers Bonne-Pureté.

Il paraîtra dans cet univers plusieurs dizaines de milliards d'êtres d'Éveil,
entièrement maîtres des grandes connaissances surnaturelles,
doués d'une pureté parfaite et des grandes facultés surnaturelles;
ils rempliront la totalité de cet univers.

Alors l'assemblée du Guide des hommes sera aussi formée
de dizaines de milliards d'auditeurs, doués des grandes facultés surnaturelles,
exercés à la contemplation des huit moyens d'affranchissement,
et en possession des diverses connaissances distinctes.

Et tous les êtres, dans cette terre d'Éveillé, seront purs
et observateurs des devoirs religieux; produits par l'effet
de métamorphoses surnaturelles, ils auront tous la couleur de l'or,
et porteront sur leurs corps les trente-deux signes de beauté.

On n'y connaîtra pas d'autre espèce d'aliments
que la volupté de la loi et la satisfaction de la science;
on n'y connaîtra ni le sexe féminin, ni la crainte
des lieux de châtiment ou des mauvaises voies.

Voilà quelle sera l'excellente terre de Pûrna,
qui est doué de qualités accomplies;
elle sera remplie de créatures fortunées;
je n'ai fait ici qu'indiquer quelques-unes de ses perfections."

_____________

Alors cette pensée s'éleva dans l'esprit de ces douze cents auditeurs arrivés à la puissance : "Nous sommes frappés d'étonnement et de surprise; si le Bienheureux voulait nous prédire aussi à chacun séparément notre destinée future, comme il a fait pour ces autres grands auditeurs !"

Alors le Bienheureux connaissant avec sa pensée les réflexions qui s'élevaient dans l'esprit de ces grands auditeurs, s'adressa en ces termes au respectable Mahâkâçyapa : "Ces douze cents auditeurs arrivés à la puissance, ô Mahâkâçyapa, en présence desquels je me trouve ici, je vais immédiatement leur prédire à tous leur destinée future.

Ainsi, ô Kâçyapa, le religieux Kâundinya, l'un de mes grands auditeurs, après qu'auront paru soixante-deux myriades de milliers de milliards d'Éveillés, deviendra aussi dans le monde un Ainsi-Venu, sous le nom de Clarté-Universelle, Vénérable, doué de science et de conduite. Il paraîtra en ce monde, ô Kâçyapa, cinq cents autres Ainsi-Venus qui porteront ce seul et même nom.

Ensuite ces cinq cents grands auditeurs parviendront tous successivement à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, et tous porteront le nom de Clarté-Universelle. Ce seront Gayâkâçyapa, Nadîkâçyapa, Uruvilvâkâçyapa, Kâla, Kâlôdâyin, Aniruddha, Râivata, Kapphina, Vakkula, Tchunda, Svâgata, et les cinq cents religieux arrivés à la puissance dont ces auditeurs sont les premiers."

_____________

Alors le Bienheureux prononça, dans cette occasion, les stances suivantes :

"Ce religieux de la race de Kundina, l'un de mes auditeurs,
sera, dans l'avenir, au bout d'un nombre infini d'éons,
un Ainsi-Venu, un Chef du monde;
il disciplinera des dizaines de milliards de créatures.

Il sera le Vainqueur nommé Clarté-Universelle,
et sa terre sera parfaitement pure;
il paraîtra dans l'avenir, au bout d'un nombre infini d'éons,
après avoir vu un nombre immense d'Éveillés.

Resplendissant de lumière, doué de la force d'un Éveillé,
voyant son nom célèbre dans les dix points de l'espace,
honoré par des dizaines de milliards d'êtres vivants,
il enseignera l'excellent et suprême état d'Éveil.

Là des êtres d'Éveil pleins d'application
et montés sur d'excellents chars divins,
habiteront cette terre, livrés à la méditation,
purs de mœurs, et sans cesse occupés de bonnes œuvres.

Après avoir entendu la loi de la bouche du Meilleur des hommes,
ils iront sans cesse dans d'autres terres;
et honorant des milliers d'Éveillés,
ils leur rendront un culte étendu.

Puis, en un instant, ils reviendront
dans la terre de ce Guide du monde nommé Clarté,
du Meilleur des hommes;
tant sera grande la force de leur conduite.

_____________

La durée de l'existence de ce Bien-Allé
sera de soixante mille éons entiers;
et quand le Protecteur sera entré dans l'Extinction complète,
sa bonne loi durera deux fois autant de temps dans le monde.

Et l'image de cette loi durera encore
pendant trois fois autant d'éons;
et quand la bonne loi de ce Protecteur sera épuisée,
les hommes et les divinités de la nature seront malheureux.

Après lui paraîtront cinq cents Guides du monde
portant en commun avec ce Vainqueur le nom
de Clarté-Universelle; ces Éveillés, les meilleurs
des hommes, se succéderont les uns aux autres.

Tous habiteront un pareil système de monde;
ils auront tous une même puissance due aux mêmes facultés surnaturelles,
une terre d'Éveillé pareille, une pareille assemblée,
une même bonne loi, et cette bonne loi durera pour tous autant de temps.

Leur voix se fera également entendre dans le monde
réuni aux dieux, de même que celle
de Clarté-Universelle, du Meilleur des hommes,
ainsi que je l'ai dit précédemment.

Pleins de bonté et de compassion, ils s'annonceront
successivement les uns aux autres leurs destinées futures;
c'est ainsi que doit arriver, immédiatement après moi,
ce que je dis aujourd'hui à tout l'univers.

Voilà, ô Kâçyapa, comme tu dois considérer ici en ce jour
ces auditeurs qui ne sont pas moins de cinq cents,
aussi bien que mes autres auditeurs, parvenus à la puissance;
expose également ce sujet aux autres auditeurs."

_____________

Alors ces cinq cents Arhats, ayant entendu de la bouche du Bienheureux la prédiction qui leur annonçait qu'ils parviendraient un jour à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, contents, satisfaits, joyeux, l'esprit transporté, pleine de joie, de satisfaction et de plaisir, se rendirent à l'endroit où se trouvait Bienheureux, et, s'y étant rendus, ils parlèrent ainsi, après avoir salué ses pieds en les touchant de la tête : "Nous confessons notre faute, ô Bienheureux, nous qui nous imaginions sans cesse dans notre esprit que nous pouvions dire : "Voici pour nous l'Extinction complète, nous sommes arrivés à l'Extinction complète."

C'est, ô Bienheureux, que nous ne sommes pas éclairés, que nous ne sommes pas habiles, que nous ne sommes pas instruits comme il faut. Pourquoi cela ? C'est que, quand il nous fallait arriver à la perfection des Éveillés dans la science de l'Ainsi-Venu, nous nous sommes trouvés satisfaits de la science ainsi limitée que nous possédions.

C'est, ô Bienheureux, comme si un homme étant entré dans la maison de son ami, venait à y tomber dans l'ivresse ou dans le sommeil, et que son ami attachât à l'extrémité du vêtement de cet homme un joyau ou un diamant du plus grand prix, en se disant : "Que ce joyau inestimable lui appartienne !"

_____________

Qu'ensuite, ô Bienheureux, l'homme endormi s'étant levé de son siège, se mette en marche; qu'il se rende dans une autre partie du pays; là qu'il éprouve des malheurs, qu'il ait de la peine à se procurer de la nourriture et des vêtements, et que ce ne soit qu'avec de grandes difficultés qu'il obtienne de se procurer si peu de nourriture que ce soit; que ce qu'il trouve lui suffise, qu'il s'en contente et en soit satisfait.

Qu'ensuite, ô Bienheureux, l'ancien ami de cet homme, celui par qui a été attaché à l'extrémité de son vêtement ce joyau inestimable, vienne à le revoir et qu'il lui parle ainsi : "D'où vient donc, ami; que tu éprouves de la difficulté à te procurer de la nourriture et des vêtements, quand, pour te rendre l'existence facile, j'ai attaché et placé à l'extrémité de ton vêtement un joyau inestimable, propre à satisfaire tous tes désirs ?

Et quand je t'ai donné, ami, ce joyau ? C'est par moi, ami, que ce joyau a été attaché à l'extrémité de ton vêtement. Comme tu ignores cela, tu dis : "Est-ce que ce joyau a été attaché pour moi ? par qui l'a-t-il été ? pour quelle raison et pour quel motif l'a-t-il été ?

Tu es, ami, un véritable enfant, toi qui, cherchant avec peine à te procurer de la nourriture et des vêtements, te contentes de cette existence. Va, ami, et, prenant ce joyau, retourne sur tes pas; rends-toi dans la grande ville, et, avec l'argent que tu en auras retira, fais tout ce que l'on fait avec de l'argent."

_____________

De même aussi, ô Bienheureux, quand jadis l'Ainsi-Venu remplissait les devoirs de la conduite imposée à un être d'Éveil, il produisait même en nous des pensées d'omniscience; et ces pensées, ô Bienheureux, nous ne les connaissions pas, nous ne les savions pas. C'est pour cela, ô Bienheureux, que nous nous imaginons que, sur le terrain des vénérables où nous sommes établis, nous sommes arrivés à l'Extinction. Nous vivons dans la peine, ô Bienheureux, puisque nous nous contentons d'une science aussi limitée que celle que nous possédons.

Mais, grâce à la prière que nous ne cessons d'adresser sans relâche, à l'effet de posséder la science de celui qui sait tout, nous sommes parfaitement instruits par l'Ainsi-Venu. "Ne pensez pas, ô religieux, nous dit-il, que vous soyez ainsi arrivés à l'Extinction complète. Il existe, ô religieux, dans vos intelligences, des racines de vertu que j'ai fait mûrir autrefois; et c'est ici un effet de mon habileté dans l'emploi des moyens dont je dispose, que, par l'effet du langage employé dans l'enseignement de la loi, vous pensiez qu'ici est l'Extinction."

C'est ainsi que le Bienheureux, après nous avoir instruits, nous prédit que nous obtiendrons l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli."

_____________

Ensuite ces cinq cents religieux arrivés à la puissance, à la tête desquels était Adjnâtakâundinya, prononcèrent dans cette occasion les stances suivantes :

"Nous sommes pleins de joie et de satisfaction d'avoir entendu
cette éminente parole qui nous permet de respirer, en nous annonçant
que nous parviendrons à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.
Adoration à toi, Bienheureux, à toi dont la vue est infinie !

Nous confessons notre faute en ta présence;
nous disons comment nous sommes insensés,
ignorants et peu éclairés, en ce que nous nous sommes contentés,
sous l'enseignement du Bien-Allé, d'une faible part de repos.

C'est comme s'il existait ici un homme qui vînt à entrer
dans la demeure d'un de ses amis;
que cet ami fut riche et fortuné; et qu'il donnât
à cet homme beaucoup de nourriture et d'aliments.

Qu'après l'avoir complètement, rassasié de nourriture,
il lui fît présent d'un joyau d'une valeur considérable,
en l'attachant au moyen d'un nœud fait à l'extrémité de son vêtement supérieur,
et qu'il fût satisfait de le lui avoir donné.

Que s'étant levé, l'homme s'en aille, ignorant cette circonstance,
et qu'il se rende dans une autre ville;
que tombé dans l'infortune, misérable, mendiant,
il cherche à travers beaucoup de peines à se procurer de la nourriture.

Qu'après avoir obtenu un peu de nourriture, il se trouve satisfait,
ne pensant pas qu'il existe des aliments plus relevés;
qu'il ait oublié ce joyau attaché à son vêtement supérieur,
et qu'il en ait perdu le souvenir.

_____________

Mais voici qu'il est revu par cet ancien ami
qui lui a donné ce joyau dans sa propre maison;
cet ami, lui adressant de vifs reproches,
lui montre le joyau attaché à l'extrémité de son vêtement.

Que cet homme se sente rempli d'une joie extrême
en voyant l'excellence de ce joyau; qu'il se trouve
en possession de grandes richesses et d'un précieux trésor,
et qu'il jouisse des cinq qualités du désir.

De la même manière, ô Bienheureux, ô Protecteur,
nous ne connaissons pas ce qui a fait autrefois l'objet de notre prière;
cependant cet objet nous a été donné, il y a longtemps,
dans des existences antérieures, par l'Ainsi-Venu lui-même,

Et nous, ô Chef du monde, avec notre intelligence imparfaite,
nous sommes ignorants en ce monde sous l'enseignement du Bien-Allé;
car nous nous contentons d'un peu de l'Extinction;
nous n'aspirons ni ne songeons à rien de plus élevé,

Mais l'ami du monde nous instruit ainsi :
"Non, ce n'est là en aucune manière l'Extinction;
l'Extinction, c'est la science parfaite
des Meilleurs des hommes, c'est la félicité suprême."

Après avoir entendu cette prédiction noble, étendue, variée,
à laquelle rien n'est supérieur, nous nous sommes sentis,
ô Chef du monde, transportés de joie; en pensant à la prédiction
que nous nous ferons successivement les uns aux autres."
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MessagePosté le: 01/12/2009 10:28:17    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 9 : Prophéties relatives aux maitres et disciples
Çâkyamuni prophétise l'Éveil futur d'Ânanda, de Râhula et des deux milles disciples dans l'état d'étude.


_____________


Chapitre 9

Prédiction relative à Ânanda, à Râhula, et aux deux mille religieux

_____________

Alors le respectable Ânanda fit en ce moment cette réflexion : "Puissions-nous aussi être nous-mêmes l'objet d'une prédiction de cette espèce !" Et après avoir ainsi réfléchi, éprouvant un désir conforme à sa pensée, il se leva de son siège et se jeta aux pieds du Bienheureux. Le respectable Râhula, ayant aussi fait la même réflexion, après s'être jeté aux pieds du Bienheureux, parla ainsi : "Fais, ô Bienheureux, fais, ô Bien-Allé, que l'instant de la prédiction soit aussi venu pour nous.

Le Bienheureux est pour nous aussi un père; c'est à lui que nous devons la vie; c'est notre appui, notre protection. Nous aussi, ô Bienheureux, dans ce monde formé de la réunion des dieux, des hommes et des titans, nous sommes l'image parfaite des fils du Bienheureux, des serviteurs du Bienheureux, des gardiens du trésor de la loi. Qu'en nous prédisant, ô Bienheureux, que nous parviendrons à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, que le Bienheureux fasse que la réalité s'accorde avec cette apparence."

Deux mille autres religieux, avec d'autres auditeurs, dont les uns étaient maîtres et les autres ne l'étaient pas, s'étant aussi levés de leurs sièges, après avoir rejeté sur leur épaule leur vêtement supérieur, et réuni les mains en signe de respect en présence du Bienheureux, se tinrent debout, les yeux fixés sur lui, réfléchissant également à cette science même d'Éveillé : "Puissions-nous aussi être nous-mêmes l'objet d'une prédiction qui nous annonce que nous parviendrons un jour à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli !"

_____________

Alors Bienheureux s'adressa en ces termes au respectable Ânanda : "Tu seras, ô Ânanda, dans un temps à venir, l'Ainsi-Venu nommé Roi-des-Pouvoirs-Souverains-de-la-Sagesse-de-Monts-et-d'Océan, Vénérable, doué de science et de conduite, Éveillé. Après avoir honoré, vénéré, adoré, servi soixante-deux myriades de milliers de milliards d'Éveillés, après avoir reçu la bonne loi de ces bienheureux Éveillés, et après avoir compris leur enseignement, tu obtiendras l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, et tu feras mûrir pour l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, des myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil en nombre égal à celui des sables de vingt fleuves du Gange.

La terre d'Éveillé, qui t'est destinée, sera abondante en toute espèce de biens et reposant sur un fond de lapis-lazuli. L'univers où tu paraîtras se nommera Étendard-Vainqueur-Toujours-Dressé, et ton éon aura le nom de Son-Sublime-Emplissant-Tout. La durée de l'existence de ce bienheureux Ainsi-Venu, ce Vénérable, sera d'un nombre immense d'éon, de ces éons dont aucun calcul ne pourrait atteindre le terme.

Ainsi seront incalculables les myriades de milliers de milliards d'éon formant la durée de l'existence de ce Bienheureux. Et autant aura duré, ô Ânanda, l'existence de ce bienheureux Ainsi-Venu, autant et une fois autant encore subsistera sa bonne loi, après qu'il sera entré dans l'Extinction complète; et autant aura subsisté la bonne loi de ce Bienheureux, autant et une fois autant encore subsistera l'image de cette bonne loi. De plus, ô Ânanda, plusieurs myriades de milliers de milliards d'Éveillés, en nombre égal aux sables du Gange, chanteront dans les dix points de l'espace l'éloge de ce vénérable Ainsi-Venu."

_____________

Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Je vais, ô religieux assemblés, vous témoigner mon affection.
Oui, le vertueux Ânanda, l'interprète de ma loi,
sera dans l'avenir un Vainqueur, après qu'il aura rendu un culte
à soixante fois dix millions de Bien-Allés.

Le nom sous lequel il sera célèbre en ce monde sera
Roi-des-Pouvoirs-Souverains-de-la-Sagesse-de-Monts-et-d'Océan;
il paraîtra dans une terre très-pure et parfaitement belle, dans l'univers
dont le nom signifie : "Celui où les étendards ne sont pas abattus."

Là il mûrira parfaitement des êtres d'Éveil aussi nombreux
que les sables du Gange et de plus nombreux encore;
ce Vainqueur sera doué des grandes facultés surnaturelles,
et son nom retentira dans les dix points de l'univers.

La durée de son existence sera sans mesure; il habitera
dans le monde, plein de bonté et de compassion; lorsque ce Vainqueur,
ce Protecteur sera entré dans l'Extinction complète,
sa bonne loi durera deux fois autant que lui.

L'image de cette loi durera encore deux fois autant de temps
sous l'empire de ce Vainqueur; alors des êtres,
en nombre égal à celui des sables du Gange,
produiront en ce monde la cause qui conduit à l'état d'Éveillé."

_____________

En ce moment, cette pensée vint à l'esprit de mille êtres d'Éveil de l'assemblée, qui étaient entrés dans le nouveau véhicule : "Nous n'avons jamais entendu, avant ce jour, l'annonce d'aussi nobles destinées faite même à des êtres d'Éveil à plus forte raison à des auditeurs. Quelle est donc ici la cause de cela ? Quel en est le motif ?"

Alors le Bienheureux, connaissant avec sa pensée la réflexion qui s'élevait dans l'esprit de ces êtres d'Éveil, leur adressa la parole en ces termes : "C'est, ô fils de famille, que la pensée de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, a été conçue par moi et par Ânanda au même temps et dans le même instant, en présence du vénérable Ainsi-Venu Roi-de-Vacuité.

Alors Ânanda, ô fils de famille, était toujours et sans relâche appliqué à beaucoup entendre, et moi j'étais appliqué au développement de l'énergie. C'est à cause de cela que je parvins rapidement à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, tandis que ce vertueux Ânanda fut le gardien du trésor de la bonne loi des bienheureux Éveillés, c'est-à-dire que ce fils de famille demanda dans la prière qu'il fit, d'être capable de former complètement les êtres d'Éveil."

_____________

Alors le respectable Ânanda, ayant appris de la bouche du Bienheureux qu'il devait parvenir un jour à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, ayant entendu l'énumération des qualités de la terre d'Éveillé qui lui était destinée, ainsi que sa prière et sa conduite d'autrefois, se sentit content, satisfait, joyeux, l'esprit transporté, plein de joie, de satisfaction et de plaisir. Et en ce moment, il se rappela la bonne loi de plusieurs myriades de milliers de milliards d'Éveillés; il se rappela l'ancienne prière qu'il avait adressée autrefois à ces Éveillés.

Ensuite le respectable Ânanda prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Ils sont merveilleux, infinis, les Vainqueurs, qui rappellent
à ma mémoire l'enseignement de la loi fait par les Vainqueurs,
les Protecteurs qui sont entrés dans l'Extinction complète;
car je m'en souviens, comme si c'était aujourd'hui ou pour demain.

Je suis délivré de tous mes doutes; je suis établi dans l'état d'Éveil;
c'est là l'effet de mon habileté dans l'emploi des moyens
dont je dispose, que je sois un serviteur du Bien-Allé,
et que je possède la bonne loi en vue d'acquérir l'état d'Éveil."

_____________

Ensuite le Bienheureux s'adressa en ces termes au respectable et noble Râhula : "Tu seras, ô mon cher Râhula, dans un temps à venir, l'Ainsi-Venu nommé Marchant-sur-les-Fleurs-des-Sept-Matières-Précieuses, le Vénérable, doué de science et de conduite, l'Éveillé.

Après que tu auras honoré, vénéré, adoré, servi des vénérables Ainsi-Venus, en nombre égal à la poussière des atomes dont se composent dix univers, tu seras toujours le fils aîné de ces bienheureux Éveillés, de même que tu es ici mon fils aîné.

La durée de l'existence, ô mon cher Râhula, de ce bienheureux Ainsi-Venu Marchant-sur-les-Fleurs-des-Sept-Matières-Précieuses, ainsi que la perfection des qualités de toute espèce qui le distingueront, seront les mêmes que celles du bienheureux Vénérable Roi-des-Pouvoirs-Souverains-de-la-Sagesse-de-Monts-et-d'Océan; et la masse des qualités de la terre d'Éveillé, qui lui est destinée, sera également douée de perfections de toute espèce.

Tu seras aussi, ô Râhula, le fils aîné de ce bienheureux Ainsi-Venu Roi-des-Pouvoirs-Souverains-de-la-Sagesse-de-Monts-et-d'Océan. Après cela tu parviendras à obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli."

_____________

Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Ce Râhula, mon fils aîné, qui, au temps où j'étais prince,
était mon fils chéri, l'est encore aujourd'hui même
que j'ai obtenu l'état d'Éveil; c'est un grand solitaire,
qui possède sa part de l'héritage de la loi.

Il paraîtra dans l'avenir plusieurs fois
dix millions d'Éveillés, dont il n'existe pas de mesure,
et qu'il verra; occupé à rechercher l'état d'Éveil,
il sera le fils de tous ces Éveillés.

Râhula ne connaît pas sa conduite ancienne;
moi je sais quelle fut autrefois sa prière;
il a chanté les louanges des amis du monde en disant :
"Certes je suis le fils de l'Ainsi-Venu."

Ce Râhula, qui est ici mon fils chéri,
possède d'innombrables myriades de dizaines de millions
de qualités dont la mesure n'existe nulle part;
car c'est ainsi qu'il existe à cause de l'état d'Éveil."

_____________

Ensuite le Bienheureux regarda de nouveau ces deux mille auditeurs, dont les uns étaient Maîtres et les autres ne l'étaient pas, qui contemplaient le Bienheureux face à face, l'esprit calme, paisible et plein de douceur. En ce moment le Bienheureux s'adressa en ces termes au respectable Ânanda : "Vois-tu, ô Ânanda, ces deux mille auditeurs, dont les uns sont Maîtres et les autres ne le sont pas ?" Ânanda répondit : "Je les vois, ô Bienheureux; je les vois, ô Bien-Allé."

Le Bienheureux reprit : "Eh bien, Ânanda, ces deux mille religieux rempliront ensemble dans l'avenir les devoirs de la conduite imposée aux êtres d'Éveil. Après avoir honoré des Éveillés bienheureux en nombre égal à la poussière des atomes contenus dans cinquante univers, et après avoir compris la bonne loi de ces Éveillés, tous parvenus à leur dernière existence, dans le même temps, dans le même moment, dans le même instant, du même coup, ils atteindront à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, dans les dix points de l'espace, chacun dans des univers et dans des terres différentes.

Ils paraîtront dans le monde, comme vénérables Ainsi-Venus sous le nom de Marque-Royale-de-Joyau. La durée de leur existence sera celle d'un éon complet. La masse des qualités de leurs terres d'Éveillé sera la même pour tous; égal sera le nombre de leurs auditeurs et de leurs êtres d'Éveil; égal aussi sera pour eux tous l'Extinction complète; et leur loi subsistera un même espace de temps."

_____________

Ensuite Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Ces deux milliers de auditeurs, ô Ânanda,
qui sont ici réunis en ma présence,
et qui sont sages, je leur prédis aujourd'hui que,
dans un temps à venir, ils seront des Ainsi-Venus.

Après avoir rendu aux Éveillés un culte éminent,
au moyen de comparaisons et d'éclaircissements infinis,
parvenus à leur dernière existence, ils atteindront
à l'état suprême d'Éveil, qui est le mien.

Tous portant le même nom dans les dix points de l'espace,
tous au même instant et dans le même moment,
assis auprès du roi des meilleurs des arbres,
ils deviendront des Éveillés, après avoir touché à la science.

Tous auront un seul et même nom, celui de Marque-de-Joyau,
sous lequel ils seront célèbres ici dans le monde,
leurs excellentes terres seront semblables; semblables aussi
seront les troupes de leurs auditeurs et de leurs êtres d'Éveil.

Exerçant également leurs facultés surnaturelles,
ici dans la totalité de l'univers, dans les dix points de l'espace,
tous, après avoir expliqué la loi. Ils arriveront également
à l'Extinction, et leur bonne loi aura une égale durée."

_____________

Alors ces auditeurs, dont les uns étaient Maîtres et les autres ne l'étaient pas, ayant entendu, en présence du Bienheureux et de sa bouche, la prédiction des destinées futures réservées à chacun d'eux, se sentant contents, satisfaits, joyeux, l'esprit transporté, pleins de joie, de satisfaction et de plaisir, adressèrent au Bienheureux les deux stances suivantes :

"Nous sommes satisfaits, ô lumière du monde,
d'avoir entendu cette prédiction;
nous sommes aussi heureux, ô Ainsi-Venu,
que si nous étions aspergés de nectar d'immortalité.

Il n'y a plus en nous ni doute, ni perplexité,
et nous ne disons plus : "Nous ne deviendrons pas
les Meilleurs des hommes; aujourd'hui nous avons obtenu
le bonheur, après avoir entendu cette prédiction."
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MessagePosté le: 01/12/2009 10:28:17    Sujet du message: Publicité

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MessagePosté le: 08/12/2009 10:11:53    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 10 : Le maître de la Loi
Ensuite le Bouddha déclare aux Bôdhisattvas que ceux qui propageront la Loi de ce soutra, devront être considérés comme des futurs Bouddhas très proche de l'Éveil, il devront être honorer comme tel car ils seront protégés et bénies par le Bouddha, car ce serait d'une gravité extrême d'injurier un tel maître de la Loi, pire que d'insulter le Bouddha en face pendant un éon.


_____________


Chapitre 10

L'interprète de la Loi

_____________

Alors le Bienheureux, commençant par l'être d'Éveil, le grand être Roi-des-Remèdes, s'adressa en ces termes aux quatre-vingt mille êtres d'Éveil : "Vois-tu, ô Roi-des-Remèdes, dans cette assemblée, ce grand nombre d'êtres, dieux, dragons, génies, centaures, titans, griffons, chimères, serpents géants, hommes et créatures n'appartenant pas à l'espèce humaine, religieux et fidèles des deux sexes, êtres faisant usage du véhicule des Auditeurs, ou de celui des Éveillés-pour-Soi, ou de celui des êtres d'Éveil, tous êtres par qui cette exposition de la loi a été entendue de la bouche de l'Ainsi-Venu ?"

Roi-des-Remèdes répondit : "Je les vois, ô Bienheureux; je les vois, ô Bien-Allé." Le Bienheureux reprit : "Eh bien, Roi-des-Remèdes, tous ces êtres d'Éveil, les grands êtres, par qui, dans cette assemblée, a été entendue ne fût-ce qu'une seule stance, qu'un seul mot, ou qui, même par la production d'un seul acte de pensée, ont témoigné leur satisfaction de ce soutra, tous ceux-là, ô Roi-des-Remèdes, qui forment les quatre assemblées, je leur prédis qu'ils obtiendront un jour l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Ceux, quels qu'ils soient, ô Roi-des-Remèdes, qui, après que l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, entendront cette exposition de la loi, et qui, après en avoir entendu ne fût-ce qu'une seule stance, témoigneront leur satisfaction, ne fût-ce que par la production d'un seul acte de pensée, ceux-là, ô Roi-des-Remèdes, qu'ils soient fils ou filles de famille, je leur prédis qu'ils obtiendront l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

_____________

Ces fils ou filles de famille, ô Roi-des-Remèdes, auront honoré des myriades de milliers de milliards d'Éveillés. Ces fils ou filles de famille, ô Roi-des-Remèdes, auront adressé leur prière à plusieurs myriades de milliers de milliards d'Éveillés. Il faut les regarder comme étant nés de nouveau parmi les hommes dans le continent du Jambu, par compassion pour les créatures.

Ceux qui de cette exposition de la loi comprendront, répéteront, expliqueront, saisiront, écriront, se rappelleront après avoir écrit, et regarderont de temps en temps, ne fût-ce qu'une seule stance; qui, dans ce livre, concevront du respect pour l'Ainsi-Venu; qui, par respect pour le Maître, l'honoreront, le respecteront, le vénéreront, l'adoreront; qui lui offriront, en signe de culte, des fleurs, de l'encens, des odeurs, des guirlandes de fleurs, des substances onctueuses, des poudres parfumées, des vêtements, des parasols, des étendards, des drapeaux, la musique des instruments et l'hommage de leurs adorations et de leurs mains jointes avec respect.

En un mot, ô Roi-des-Remèdes, les fils ou filles de famille qui de cette exposition de la loi comprendront ou approuveront ne fût-ce qu'une seule stance composée de quatre vers, à ceux-là je prédis qu'ils obtiendront tous l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

_____________

Maintenant, ô Roi-des-Remèdes, si une personne quelconque, homme ou femme, venait à dire : "Quels sont les êtres qui, dans un temps à venir, deviendront des vénérables Ainsi-Venus ?"

Il faut, ô Roi-des-Remèdes, montrer à cette personne, homme ou femme, celui des fils ou filles de famille qui de cette exposition de la loi est capable de comprendre, d'enseigner, de réciter, ne fut-ce qu'une stance composée de quatre vers, et qui accueille ici avec respect cette exposition de la loi; c'est ce fils ou cette fille de famille qui deviendra sûrement, dans un temps à venir, un vénérable Ainsi-Venu; voilà comment tu dois envisager ce sujet.

Pourquoi cela ? C'est, ô Roi-des-Remèdes, qu'il doit être reconnu pour un Ainsi-Venu par le monde formé de la réunion des dieux et des démons; c'est qu'il doit recevoir les honneurs dus à un Ainsi-Venu, celui qui comprend de cette exposition de la loi ne fût-ce qu'une seule stance.

Que dire, à bien plus forte raison, de celui qui saisirait, comprendrait, répéterait, posséderait, expliquerait, écrirait, ferait écrire, se rappellerait après avoir écrit, la totalité de cette exposition de la loi, et qui honorerait, respecterait, vénérerait, adorerait ce livre, qui lui rendrait un culte, des respects et des hommages, en lui offrant des fleurs, de l'encens, des odeurs, des guirlandes de fleurs, des substances onctueuses, des poudres parfumées, des vêtements, des parasols, des drapeaux, des étendards, la musique des instruments, des démonstrations de respect, comme l'action de tenir les mains jointes, de dire adoration et de s'incliner ?

_____________

Ce fils ou cette fille de famille, ô Roi-des-Remèdes, doit être reconnu comme arrivé au comble de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; il faut le regarder comme ayant vu les Ainsi-Venus, comme plein de bonté et de compassion pour le monde, comme né, par suite de l'influence de sa prière, dans le continent du Jambu, parmi les hommes pour expliquer complètement cette exposition de la loi.

Il faut reconnaître qu'un tel homme doit, quand je serai entré dans l'Extinction complète, naître ici par compassion et pour le bien des êtres, afin d'expliquer complètement cette exposition de la loi, sauf la sublime conception de la loi et la sublime naissance dans une terre d'Éveillé.

Il doit être regardé comme le messager de l'Ainsi-Venu, ô Roi-des-Remèdes, comme son serviteur, comme son envoyé, le fils ou la fille de famille qui, quand l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, expliquera cette exposition de la loi, qui l'expliquera, qui la communiquera, ne fût-ce qu'en secret et à la dérobée, à un seul être, quel qu'il soit.

_____________

Il y a plus, ô Roi-des-Remèdes, l'homme, quel qu'il soit, méchant, pécheur et cruel de cœur, qui, pendant un éon entier, injurierait en face l'Ainsi-Venu, et d'un autre côté, celui qui adresserait une seule parole désagréable, fondée ou non, à l'un de ces personnages interprètes de la loi et possesseurs de ce soutra, qu'ils soient maîtres de maison ou entrés dans la vie religieuse, je dis que, de ces deux hommes, c'est le dernier qui commet la faute la plus grave.

Pourquoi cela ? C'est que, ô Roi-des-Remèdes, ce fils ou cette fille de famille doit être regardé comme paré des ornements de l'Ainsi-Venu. Il porte l'Ainsi-Venu sur son épaule, ô Roi-des-Remèdes, celui qui, après avoir écrit cette exposition de la loi, après en avoir fait un volume, la porte sur son épaule.

Dans quelque lieu qu'il se transporte, les êtres doivent l'aborder les mains jointes; ils doivent l'honorer, le respecter, le vénérer, l'adorer; cet interprète de la loi doit être honoré, respecté, vénéré, adoré par l'offrande de fleurs divines et mortelles, d'encens, d'odeurs, de guirlandes de fleurs, de substances onctueuses, de poudres parfumées, par celle d'aliments, de mets, de riz, de boissons, de chars, de masses de pierreries divines accumulées en monceaux; et des monceaux de pierreries divines doivent être présentés avec respect à un tel interprète de la loi.

Pourquoi cela ? C'est que ce fils de famille n'a qu'à expliquer, ne fût-ce qu'une seule fois, cette exposition de la loi, pour qu'après l'avoir entendue, des êtres en nombre immense et incalculable parviennent rapidement à posséder l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli."

_____________

Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Celui qui désire se tenir dans l'état d'Éveillé,
celui qui aspire à la science de l'être
existant par lui-même, doit honorer les êtres
qui gardent cette règle de conduite.

Et celui qui désire l'omniscience,
comment parviendra-t-il à l'obtenir promptement ?
En comprenant ce soutra,
ou en honorant celui qui l'a compris.

Il a été envoyé par le Guide du monde
dans le but de convertir les êtres,
celui qui, par compassion pour les créatures,
expose ce soutra.

C'est après avoir quitté une bonne existence
qu'il est venu ici-bas,
le sage qui par compassion
pour les êtres possède ce soutra.

C'est à l'influence de son existence antérieure
qu'il doit de paraître ici, exposant,
au temps de sa dernière naissance,
ce soutra suprême.

Il faut honorer cet interprète de la loi
en lui offrant des fleurs divines et mortelles,
avec toute espèce de parfums; il faut le couvrir
de vêtements divins, et répandre sur lui des joyaux.

Les hommes tiennent constamment les mains jointes en signe de respect,
comme devant l'empereur des Vainqueurs qui existe par lui-même, lorsqu'ils
sont en présence de celui qui, pendant cette redoutable époque de la fin
des temps, possède ce soutra de l'Éveillé entré dans l'Extinction complète.

_____________

On doit donner des aliments, de la nourriture, du riz, des boissons,
des monastères, des lits, des sièges et des vêtements,
par dizaines de millions, pour honorer ce fils du Vainqueur,
n'eût-il exposé ce soutra qu'une seule fois.

Il remplit la mission que lui ont confiée les Ainsi-Venus,
et il a été envoyé par moi dans la condition humaine,
celui qui, pendant cette dernière époque du éon,
écrit, possède et entend ce soutra.

L'homme qui oserait ici adresser des injures au Vainqueur,
pendant un éon complet, en fronçant le sourcil
avec de mauvaises pensées, commettrait sans doute un péché
dont les conséquences seraient bien graves.

Eh bien, je le dis, il en commettrait
un plus grand encore, celui qui adresserait des paroles
d'injure et de colère à un personnage qui,
comprenant ce soutra, l'exposerait en ce monde.

L'homme qui tenant les mains jointes en signe de respect
pendant un éon entier, me célébrerait en face,
dans plusieurs myriades de dizaines de millions de stances,
afin d'obtenir cet état suprême d’Éveil

Cet homme, dis-je, recueillerait beaucoup de mérites
de m'avoir ainsi célébré avec joie; eh bien,
il s'en assurerait un beaucoup plus grand nombre encore,
celui qui célébrerait les louanges de ces vertueux personnages.

Celui qui, pendant dix-huit dizaines de milliards d'éons,
rendrait un culte à ces images d'Éveillés,
en leur faisant hommage de sons, de formes,
de saveurs, d'odeurs et de touchers divins,

Aurait certainement obtenu une grande merveille,
si, après avoir ainsi honoré ces images pendant
dix-huit dizaines de milliards d'éons, il venait
à entendre ce soutra, ne fût-ce qu'une seule fois.

_____________

Je vais te parler, ô Roi-des-Remèdes, je vais t'instruire. Oui, j'ai fait jadis de nombreuses expositions de la loi, j'en fais maintenant et j'en ferai encore dans l'avenir. De toutes ces expositions de la loi, celle que je fais aujourd'hui ne doit pas recevoir l'assentiment du monde; elle ne doit pas être accueillie par le monde avec foi. C'est là, ô Roi-des-Remèdes, le grand secret de la contemplation des connaissances surnaturelles que possède l'Ainsi-Venu, secret gardé par la force de l'Ainsi-Venu, et qui jusqu'à présent n'a pas été divulgué. Non, cette thèse n'a pas été exposée jusqu'à ce jour. Cette exposition de la loi, ô Roi-des-Remèdes, est l'objet des mépris de beaucoup de gens, même pendant qu'existe en ce monde l'Ainsi-Venu; que serait-ce donc, quand il sera entré dans l'Extinction complète ?

De plus, ô Roi-des-Remèdes, ils doivent être regardés comme couverts du vêtement de l'Ainsi-Venu; ils sont vus, ils sont bénis par les Ainsi-Venus qui se trouvent dans les autres univers, et ils auront la force d'une foi personnelle, ainsi que celle de la racine des actions méritoires, et celle de la prière; ils seront, ô Roi-des-Remèdes, habitants du même monastère que l'Ainsi-Venu, ils auront le front essuyé par la main de l'Ainsi-Venu, ces fils ou ces filles de famille, qui, lorsque l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, auront foi dans cette exposition de la loi, qui la réciteront, l'écriront, la vénéreront, l'honoreront et l'expliqueront aux autres avec des développements.

_____________

De plus, ô Roi-des-Remèdes, dans le lieu de la terre où cette exposition de la loi viendra à être faite, ou à être enseignée, ou à être écrite, ou à être lue ou chantée après avoir été écrite en un volume, dans ce lieu, ô Roi-des-Remèdes, il faudra élever à l'Ainsi-Venu un grand monument, fait de substances précieuses, haut, ayant une large circonférence et il n'est pas nécessaire que les reliques de l'Ainsi-Venu y soient déposées.

Pourquoi cela ? C'est que le corps de l'Ainsi-Venu y est en quelque sorte contenu tout entier. Le lieu de la terre où cette exposition de la loi est faite, enseignée, récitée, lue, chantée, écrite, conservée en un volume après avoir été écrite, doit être honoré comme si c'était un monument avec des reliques; ce lieu doit être respecté, vénéré, adoré, entouré d'un culte; on doit y présenter toute espèce de fleurs, d'encens, d'odeurs, de guirlandes de fleurs, de substances onctueuses, de poudres parfumées, de vêtements, de parasols, de drapeaux, d'étendards; on doit y offrir l'hommage des chants de toute espèce, du bruit des instruments, de la danse, de la musique, du retentissement des cymbales et des plaques d'airain. Et les êtres, ô Roi-des-Remèdes, qui s'approcheront du monument de l'Ainsi-Venu, pour l'honorer, pour l'adorer ou pour le voir, tous ces êtres doivent être regardés comme étant bien près de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

_____________

Pourquoi cela ? C'est que, ô Roi-des-Remèdes, beaucoup de maîtres de maison ou d'hommes entrés dans la vie religieuse, après être devenus des êtres d'Éveil, observent les règles de conduite imposées à ce dernier état, sans cependant recevoir cette exposition de la loi, pour la voir, pour l'honorer, pour lui rendre un culte, pour l'entendre, pour l'écrire ou pour l'adorer. Aussi ces êtres d'Éveil ne deviennent pas habiles dans la pratique des règles de conduite imposées à leur état, tant qu'ils n'entendent pas cette exposition de la loi.

Mais quand ils l'entendent, et quand, l'ayant entendue, ils y ont confiance, qu'ils la comprennent, qu'ils la pénètrent, qu'ils la savent, qu'ils la saisissent complètement, alors ils sont arrivée à un point très rapproché de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; ils en sont très-près.

C'est, ô Roi-des-Remèdes, comme s'il y avait un homme ayant besoin d'eau, cherchant de l'eau, qui, pour en trouver, creuserait un puits dans un terrain aride. Tant qu'il verrait le sable jaune et sec ne pas s'agiter, il ferait cette réflexion : "L'eau est encore loin d'ici." Qu'ensuite cet homme voie le sable humide, mêlé d'eau, changé en limon et en vase, entraîné par les gouttes d'eau sortant de la terre, et les gens occupés à creuser les puits le corps souillé de vase et de limon; qu'alors, ô Roi-des-Remèdes, cet homme, voyant cet indice, n'éprouve plus aucune incertitude, qu'il n'ait plus de doutes et qu'il se dise : "Certainement l'eau est près d'ici."

_____________

De même, ô Roi-des-Remèdes, les êtres d'Éveil, les grands êtres sont encore éloignés de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, tant qu'ils n'entendent pas cette exposition de la loi, tant qu'ils ne la saisissent pas, qu'ils ne la comprennent pas, qu'ils ne l'approfondissent pas, qu'ils ne la méditent pas. Mais quand, ô Roi-des-Remèdes, les êtres d'Éveil, les grands êtres entendront cette exposition de la loi, quand ils la saisiront, la posséderont, la répéteront, la comprendront, la liront, la méditeront, se la représenteront, alors ils seront bien près de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. C'est de cette exposition de la loi qu'est produit, pour les êtres, l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Pourquoi cela ? C'est que cette exposition de la loi, développée en détail, amplement expliquée, est, par son excellence, le siège du secret de la loi, secret révélé par les vénérables Ainsi-Venus, dans le but de conduire à la perfection les êtres d'Éveil, les grands êtres. l'être d'Éveil, quel qu'il soit, ô Roi-des-Remèdes, qui viendrait à s'étonner, à être effrayé, à éprouver de l'effroi de cette exposition de la loi, doit être regardé comme un être d'Éveil, un grand être qui est entré dans le nouveau véhicule. Si un homme s'avançant dans le véhicule des Auditeurs, venait, ô Roi-des-Remèdes, a s'étonner, à être effrayé, à éprouver de l'effroi de cette exposition de la loi, celui-là devrait être regardé comme un homme orgueilleux s'avançant dans le véhicule des Auditeurs.

_____________

L'être d'Éveil, le grand être, quel qu'il soit, ô Roi-des-Remèdes, qui, quand l'Ainsi-Venu est entré dans l'Extinction complète, viendrait, à la fin des temps, au terme d'une époque, à expliquer cette exposition de la loi en présence des quatre assemblées, doit le faire, après être entré dans la demeure de l'Ainsi-Venu, après s'être assis sur le siège de la loi de l'Ainsi-Venu, après s'être couvert du vêtement de l'Ainsi-Venu.

Et qu'est-ce; ô Roi-des-Remèdes, que la demeure de l'Ainsi-Venu ? C'est l'action d'habiter dans la charité à l'égard de tous les êtres; c'est dans cette demeure de l'Ainsi-Venu que doit entrer le fils de famille.

Et qu'est-ce, ô Roi-des-Remèdes, que le siège de la loi de l'Ainsi-Venu ? C'est l'action d'entrer dans le vide de toutes les lois; c'est sur ce siège de la loi de l'Ainsi-Venu que doit s'asseoir le fils de famille; et c'est après qu'il s'y est assis, qu'il doit expliquer cette exposition de la loi aux quatre assemblées.

Et qu'est-ce, ô Roi-des-Remèdes, que le vêtement de l'Ainsi-Venu ? C'est la parure de la grande patience; c'est de ce vêtement de l'Ainsi-Venu que doit se couvrir le fils de famille. Il faut que l'être d'Éveil, doué d'un esprit qui ne faiblisse jamais, explique cette exposition de la loi, en présence de la troupe des êtres d'Éveil et des quatre assemblées qui sont entrées dans le véhicule des êtres d'Éveil.

_____________

Et moi, ô Roi-des-Remèdes, me trouvant dans un autre univers, j'assurerai, par des prodiges, à ce fils de famille l'assentiment de son assemblée; je lui enverrai, pour qu'ils entendent la loi de sa bouche, des religieux et des fidèles des deux sexes, que j'aurai créés miraculeusement; et ces fidèles ne se détourneront pas aux paroles de cet interprète de la loi, ils ne les mépriseront pas.

Et s'il vient à se retirer dans la forêt, je lui enverrai, même en cet endroit, un grand nombre de dieux, de dragons, de génies, de centaures, de titans, de griffons, de chimères, de serpents géants, pour qu'ils entendent la loi. Me trouvant, ô Roi-des-Remèdes, dans un autre univers, je me ferai voir face à face à ce fils de famille; et les mots et les lettres qui auront été omis dans l'exposition qu'il fera de la loi, je les prononcerai de nouveau après lui, d'après son enseignement."

_____________

Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Que renonçant à toute faiblesse, le religieux
écoute ce soutra; car il n'est pas facile
d'arriver à l'entendre, et il ne l'est pas
davantage de l'accueillir avec confiance.

C'est comme si un homme, cherchant de l'eau,
creusait un puits dans un terrain désert,
et que pendant qu'il est occupé à creuser,
il vît que la poussière est toujours sèches.

Qu'à cette vue il fasse cette réflexion :
"L'eau est encore loin d'ici;"
la poussière sèche qu'on retire en creusant
est un signe que l'eau est éloignée.

Mais qu'il voie à plusieurs reprises
la terre humide et gluante,
et alors il aura cette certitude :
"Non, l'eau n'est pas loin d'ici."

De même ils sont bien éloignés d'une telle
science d'Éveillé, ceux qui n'ont pas
entendu ce soutra, qui ne l'ont pas
plusieurs fois embrassé dans leur pensée.

Mais ceux qui auront entendu
et auront médité à plusieurs reprises
ce roi des soutras, ce texte profond
qui est expliqué aux auditeurs,

Ceux-là seront des sages,
bien près de la science d'Éveillé,
de même que l'on dit que l'eau n'est pas loin,
quand on voit la poussière humide.

_____________

C'est après être entré dans la demeure du Vainqueur,
c'est après avoir revêtu son vêtement,
c'est après s'être assis sur mon siège,
que le sage doit exposer sans crainte ce soutra.

Ma demeure est la force de la charité;
mon vêtement est la parure de la patience;
le vide est mon siège; c'est assis
sur ce siège que l'on doit enseigner.

Si pendant qu'il parle du haut de ce siège,
on l'attaque avec des pierres, des bâtons,
des piques, des injures et des menaces,
qu'il souffre tout cela en pensant à moi.

Mon corps existe tout entier dans des dizaines
de milliards d'univers; j'enseigne la loi aux créatures
durant un nombre de dizaines de millions d'éons
que la pensée ne peut concevoir.

Pour moi, j'enverrai de nombreux
prodiges au héros qui, lorsque
je serai entré dans l'Extinction
complète, expliquera ce soutra.

Les religieux et les fidèles
des deux sexes lui rendront
un culte et honoreront également
les quatre assemblées.

_____________

Ceux qui les attaqueront à coups
de pierres et de bâton, et qui
leur adresseront des injures et des menaces,
en seront empêchés par des prodiges.

Et lorsqu'il sera seul occupé
à sa lecture, dans un lieu éloigné
de tous les hommes, dans une forêt
ou dans les montagnes,

Alors je lui montrerai ma forme lumineuse,
ou je rétablirai de ma propre bouche
ce qui lui aura échappé
par erreur dans sa lecture.

Pendant qu'il sera seul, retiré
dans la forêt, je lui enverrai
des dieux et des génies en grand
nombre pour lui tenir compagnie.

Telles sont les qualités dont sera doué ce sage,
pendant qu'il instruira les quatre assemblées;
qu'il habite seul dans les cavernes des montagnes,
occupé de sa lecture, il me verra certainement.

Sa puissance ne rencontre pas d'obstacle;
il connaît les lois et les explications nombreuses;
il remplit de joie des dizaines de millions de créatures,
parce qu'il est ainsi l'objet des bénédictions des Éveillés.

Et les êtres qui cherchent un refuge auprès de lui,
deviennent bien vite tous des êtres d'Éveil;
et entrant avec lui dans une intime familiarité,
ils voient des Éveillés en nombre égal à celui des sables du Gange."
_________________
_________________


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MessagePosté le: 26/12/2009 11:34:30    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 11 : Apparition du temple aux trésors
Un temple immense apparaît, suspendu dans les airs. Il en sort une voix qui loue ce que Çâkyamuni a dit. Cette voix est celle de Maint-Trésor qui est un Bouddha du passé dont le corps se trouvait dans ce temple et qui a annoncé qu'il apparaîtrait quand prêcherait un nouveau Bouddha, lui et les Bouddhas des dix directions, entourés des Bodhisattvas, viennent se rassembler dans notre univers dont les êtres des six voies sont transportés dans d'autres univers. Çâkyamuni ouvre du doigt le temple. Maint-Trésor devient visible, il approuve de nouveau Çâkyamuni et lui offre la moitié de son siège. Çâkyamuni exhorte alors les êtres des quatre assemblées à faire le vœu de propager la Loi. Ce sera d'ailleurs une tâche risquée, une entreprise extrêmement difficile que la propagation de ce soutra. Le Bouddha fait ressortir par deux exemples, celui de Dêvadatta, méchant cousin de Çâkyamuni, et celui de la fille du roi dragon, que les êtres les plus mauvais, et aussi les femmes, accèdent à l'état d'Éveil grâce à ce soutra.


_____________


Chapitre 11

Apparition d'un temple

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Alors, en présence du Bienheureux, de la partie du sol située devant lui, du milieu de l'assemblée sortit un temple fait des sept substances précieuses, haut de cinq cents Yôdjanas, et ayant une circonférence proportionnée. Ce temple s'étant élevé dans l'air, se tint suspendu dans le ciel, beau, agréable à voir, bien orné de cinq mille balcons jonchés de fleurs, embelli de plusieurs milliers de portiques, de milliers d'étendards et de drapeaux, entouré de milliers de guirlandes formées de pierres précieuses, ayant une ceinture d'étoffes de coton et de clochettes, répandant au loin l'odeur parfumée du santal et de la feuille de Tamâla, laquelle remplit la totalité de cet univers.

La file de parasols qui le surmontait atteignait jusqu'aux demeures des dieux Grands-Rois-Célestes; elle était formée des sept substances précieuses, à savoir : d'or, d'argent, de lapis-lazuli, d'émeraude, de cristal de roche, de perles rouges et de diamant. Sur ce temple formé de substances précieuses, les fils des dieux Trente-Trois faisaient incessamment tomber une pluie de pétales de petite et grande Fleur céleste rouge, dont ils le couvrirent entièrement.

Et de ce temple formé de substances précieuses, on entendit sortir ces paroles : "Bien, bien, ô vénérable Ainsi-Venu, ô bienheureux Sage-des-Çâkyas; elle est bien dite cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi que tu viens de faire. C'est bien cela, ô Bienheureux; c'est bien cela, ô Bien-Allé."

_____________

En ce moment, à la vue de ce grand temple formé de substances précieuses, qui était suspendu dans le ciel, les quatre assemblées pleines de joie, de plaisir, de contentement et de satisfaction, s'étant levées de leurs sièges, se tinrent debout, les mains jointes en signe de respect. Alors l'être d'Éveil, le grand être Grande-Prédication-Joyeuse voyant le monde formé de la réunion des dieux, des hommes et des demi-dieux saisi de curiosité, s'adressa ainsi au Bienheureux : "Quelle est la cause, ô Bienheureux, quel est le motif de l'apparition en ce monde de ce grand temple formé de substances précieuses ? Qui fait entendre, ô Bienheureux, la voix qui sort de ce grand temple formé de substances précieuses ?"

Cela dit, le Bienheureux répondit ainsi à l'être d'Éveil, le grand être Grande-Prédication-Joyeuse : "Dans ce grand temple formé de substances précieuses, ô Grande-Prédication-Joyeuse, le corps d'un Ainsi-Venu est renfermé tout entier; ce temple est celui de cet Ainsi-Venu; c'est cet Ainsi-Venu qui fait entendre cette voix.

Il y a, ô Grande-Prédication-Joyeuse, dans la partie de l'espace qui est placée au-dessous de la terre, d'innombrables myriades de milliers de milliards d'univers. Au delà de ces univers, est celui qu'on nomme Pureté-de-Trésor; dans cet univers existe le vénérable Ainsi-Venu Maint-Trésor. Ce Bienheureux prononça jadis cette prière : "Moi qui autrefois ai observé les règles de conduite imposées aux êtres d'Éveil, je ne suis cependant parvenu à obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, qu'après avoir entendu cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, qui est destinée à l'instruction des êtres d'Éveil. Mais aussitôt que j'ai eu entendu cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, à partir de ce moment je suis arrivé complètement à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli."

_____________

De plus, ô Grande-Prédication-Joyeuse, ce bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, ce Vénérable, au temps où s'approchait le moment de son entrée dans l'Extinction complète, fit cette déclaration en présence du monde formé de la réunion des dieux, des démons, des divins, en présence des créatures comprenant les ascètes et les prêtres : "Quand je serai entré dans l'Extinction complète, il faudra faire, ô religieux, pour mon corps, pour le corps de l'Ainsi-Venu, un seul grand temple formé de substances précieuses; les autres temples doivent être faits à mon intention."

Le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, ce Vénérable, prononça ensuite la bénédiction suivante : "Que mon temple que voici, ce temple qui contient la propre forme de mon corps, s'élève dans les dix points de l'espace, dans tous les univers, dans toutes les terres d'Éveillé, où sera expliquée cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi ! Que pendant le temps que les bienheureux Éveillés feront cette exposition de la loi, mon temple se tienne suspendu dans l'air, au-dessus de l'enceinte de l'assemblée ! Que ce temple, qui contient la propre forme de mon corps, fasse entendre une parole d'assentiment aux discours de ces bienheureux Éveillés occupés à exposer la loi !"

Ce temple, ô Grande-Prédication-Joyeuse, est le temple contenant le corps du bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, ce Vénérable, lequel étant sorti du milieu de l'enceinte de cette assemblée, pendant que, dans cet univers Endurance, je faisais cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, du haut de l'atmosphère où il se tient suspendu, a fait entendre cette parole d'assentiment.

_____________

Alors l'être d'Éveil, le grand être Grande-Prédication-Joyeuse s'adressa ainsi au Bienheureux : "Puissions-nous aussi, ô Bienheureux, voir, grâce à ta puissance, la propre forme de l'Ainsi-Venu !" Cela dit, le Bienheureux parla ainsi à l'être d'Éveil, le grand être Grande-Prédication-Joyeuse : "Ce bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, ce Vénérable, a fait entendre une prière digne d'être respectée, c'est la suivante : "Lorsque dans les autres terres d'Éveillé, les bienheureux Éveillés exposeront le lotus de la bonne loi, qu'alors ce temple contenant la propre forme de mon corps, arrive pour entendre cette exposition, en présence des Ainsi-Venus.

Et quand ces bienheureux Éveillés découvrant la propre forme de mon corps, désireront la faire voir aux quatre assemblées, alors, que les formes de l'Ainsi-Venu qui, dans les dix points de l'espace, dans chacune des terres d'Éveillé, auront été créées miraculeusement de leur propre corps par ces Ainsi-Venus, chacune avec des noms distincts, et qui enseigneront la loi aux créatures de ces diverses terres d'Éveillé, que toutes ces formes de l'Ainsi-Venu, miraculeusement créées de leur corps par ces bienheureux Éveillés, réunies toutes ensemble, voient avec les quatre assemblées la propre forme de mon corps, dans mon temple qui aura été découvert."

C'est pour cela, ô Grande-Prédication-Joyeuse, que j'ai moi-même créé miraculeusement de mon corps un grand nombre de formes de l'Ainsi-Venu, qui, dans les dix points de l'espace, chacune dans des terres d'Éveillé distinctes, dans des milliers d'univers, enseignent la loi aux créatures. Toutes ces formes de l'Ainsi-Venu devront être amenées ici."

_____________

Alors l'être d'Éveil, le grand être Grande-Prédication-Joyeuse parla ainsi au Bienheureux : "Nous nous inclinons, ô Bienheureux, devant toutes ces formes de l'Ainsi-Venu créées miraculeusement de son corps par l'Ainsi-Venu." En ce moment le Bienheureux émit un rayon du cercle de poils placé entre ses deux sourcils. Ce rayon ne fut pas plutôt émis, qu'à l'orient, dans cinquante myriades de milliers de milliards d'univers, aussi nombreux que les sables du Gange, les bienheureux Éveillés qui s'y trouvaient devinrent tous parfaitement visibles.

Et ces terres d'Éveillé, reposant sur un fond de cristal de roche, parurent toutes embellies par des arbres de diamant, ornées de guirlandes faites de pièces de soie et d'étoffes de coton, remplies de plusieurs centaines de milliers d'êtres d'Éveil, ombragées de dais, recouvertes de treillages faits d'or et des sept substances précieuses.

Et dans ces terres parurent les bienheureux Éveillés, enseignant la loi aux créatures, d'une voix douce et belle; ces terres apparurent toutes remplies de cent mille êtres d'Éveil. Il en fut ainsi au sud-est, au sud-ouest, à l'ouest, au nord-ouest, au nord, au nord-est, au point de l'espace qui se trouve sous la terre, et à celui qui se trouve au-dessus; en un mot, dans les dix points de l'espace apparurent plusieurs centaines de milliers de terres d'Éveillé, en nombre égal à celui des sables du Gange, ainsi que tous les bienheureux Éveillés qui se trouvaient dans ces innombrables terres.

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Alors les vénérables Ainsi-Venus, des dix points de l'espace, s'adressèrent chacun à la troupe de leurs êtres d'Éveil : "Il faudra nous rendre, ô fils de famille, dans l'univers Endurance, en présence du bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, ce Vénérable, pour voir et pour vénérer le temple qui renferme le corps du bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor." Alors ces bienheureux Éveillés, accompagnés chacun de leurs serviteurs, soit d'un seul, soit de deux, se rendirent dans cet univers Endurance.

En ce moment la totalité de cet univers fut embellie d'arbres de diamant; elle apparut reposant sur un fond de lapis-lazuli, recouverte de treillages faits d'or et des sept substances précieuses, parfumée de l'odeur de l'encens et de substances odoriférantes de grand prix, jonchée de petites et grandes fleurs célestes rouges, ornée de guirlandes de clochettes, couverte d'enceintes tracées en forme de damier, avec des cordes d'or, sans villages, sans villes, sans bourgs, sans provinces, sans royaumes, sans capitales, sans ces montagnes que l'on nomme Kâlaparvata, Mutchilindaparvata, Mahâmutchilindaparvata, Mêruparvata, Tchakravâla, Mahâtckakravâla, en un mot sans les grandes montagnes autres que celles-ci; sans grands océans, sans rivières et sans grands fleuves, sans corps de dieux, d'hommes et de demi-dieux, sans Enfer, sans matrices d'animaux, sans monde de Yama.

C'est qu'en ce moment tous les êtres qui étaient entrés dans cet univers par les six voies de l'existence, avaient été transportés dans d'autres univers, à l'exception de ceux qui se trouvaient réunis dans cette assemblée. Alors ces bienheureux Éveillés, accompagnés chacun de leurs serviteurs, soit d'un seul, soit de deux, se rendirent dans l'univers Endurance; et à mesure qu'ils y arrivèrent, ils allèrent occuper chacun un siège auprès du tronc d'un arbre de diamant.

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Chacun de ces arbres avait une hauteur et une circonférence de cinq cents Yôdjanas; leurs branches, leurs rameaux et leurs feuilles étaient grands en proportion; ils étaient embellis de fruits et de fleurs. Auprès du tronc de chacun de ces arbres de diamant, avait été disposé un siège, haut de cinq Yôdjanas, orné de grandes pierres précieuses; sur ces sièges, chacun de ces Ainsi-Venus vint s'asseoir les jambes croisées et ramenées sous son corps. De cette manière tous les Ainsi-Venus de l'univers formé d'un grand millier de trois mille mondes s'assirent, les jambes croisées, sur des sièges placés près du tronc des arbres de diamant.

En ce moment, la totalité de cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes se trouva remplie d'Ainsi-Venus; et cependant les Éveillés créés miraculeusement par le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, même dans un seul point de l'espace, n'étaient pas encore tous réunis. Alors le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, ce Vénérable, créa un espace pour contenir ces formes d'Ainsi-Venu qui venaient d'arriver. De tous côtés, dans les huit points de l'espace, apparurent vingt myriades de milliers de milliards de terres d'Éveillé, reposant toutes sur un fond de lapis-lazuli, recouvertes de treillages faits d'or et des sept substances précieuses, ornées de guirlandes de clochettes, jonchées de petites et grandes fleurs célestes rouges, ombragées de dais divins, embellies de guirlandes de fleurs divines, parfumées de l'odeur divine de l'encens et des substances odoriférantes.


Ces vingt myriades de milliers de milliards de terres d'Éveillé étaient toutes sans villages, sans villes. Toutes ces terres d'Éveillé, le Bienheureux les établit comme une seule terre d'Éveillé, comme un sol continu, uni, beau, agréable, embelli d'arbres faits des sept substances précieuses. La hauteur et la circonférence de ces arbres étaient de cinq cents Yôdjanas; leurs branches, leurs rameaux et leurs feuilles étaient grands en proportion. Auprès du tronc de chacun de ces arbres faits des sept substances précieuses, était disposé un siège ayant cinq Yôdjanas de hauteur et de largeur, divin, fait de pierres précieuses, peint de diverses couleurs, beau à voir.

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Auprès du tronc de chacun de ces arbres, les Ainsi-Venus, à mesure qu'ils arrivaient, s'assirent sur ces sièges, les jambes croisées et ramenées sous leur corps. De cette manière, l'Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas créa, dans chacun des points de l'espace, vingt autres myriades de milliers de milliards de terres d'Éveillé semblables, pour faire de la placé à ces Ainsi-Venus, à mesure qu'ils arrivaient.

Et ces vingt myriades de milliers de milliards de terres d'Éveillé, créées dans chacun des points de l'espace, étaient toutes sans villages, sans villes. Toutes les créatures de ces mondes avaient été transportées dans d'autres univers. Ces terres d'Éveillé étaient formées de lapis-lazuli, parfumées de l'odeur de l'encens et des substances odoriférantes, ornées d'arbres de diamant. Tous ces arbres avaient une hauteur de cinq cents Yôdjanas; et près de leur tronc avaient été dressés des sièges élevés de cinq Yôdjanas, sur lesquels les Ainsi-Venus s'assirent, les jambes croisées et ramenées sous leur corps, chacun sur celui qui lui était destiné.

En ce moment, les Ainsi-Venus miraculeusement créés de son corps par le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, qui enseignaient à l'orient la loi aux créatures, dans des myriades de milliers de milliards de terres d'Éveillé en nombre égal à celui des sables du Gange, commencèrent tous à se réunir; et à mesure qu'ils arrivaient des dix points de l'espace, ils vinrent s'asseoir aux huit points de l'horizon. Puis, partant de ces huit points de l'horizon, ces Ainsi-Venus franchirent, du côté de chacun des points de l'espace, trente fois dix millions d'univers.

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Ensuite ces Ainsi-Venus s'étant assis chacun sur leurs sièges, envoyèrent leurs serviteurs en présente du bienheureux Sage-des-Çâkyas, et leur ayant donné des corbeilles pleines de fleurs et de joyaux, ils leur parlèrent ainsi : "Allez, fils de famille, et vous étant rendus à la montagne de Pic-du-Vautour, inclinez-vous devant le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, ce Vénérable, qui s'y trouve; souhaitez-lui en notre nom peu de peine, peu de maladies, de la force, et l'avantage de vivre au milieu des contacts agréables; adressez-lui ces souhaits, ainsi qu'à la troupe de ses êtres d'Éveil, à celle de ses auditeurs; couvrez-le de ce monceau de pierres précieuses, et parlez-lui ainsi : "Les bienheureux Ainsi-Venus te font hommage du désir qu'ils ont de voir ouvrir ce grand temple fait de pierres précieuses"." C'est de cette manière que tous ces Ainsi-Venus envoyèrent leurs serviteurs.

Alors le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas voyant, en ce moment, réunis tous les Ainsi-Venus miraculeusement créés par lui de son propre corps, reconnaissant qu'ils étaient assis chacun sur leurs sièges, et que les serviteurs de ces Ainsi-Venus, étaient arrivés en sa présence, sachant le désir qu'avaient exprimé ces Ainsi-Venus; le Bienheureux, dis-je, se leva en ce moment de son siège, et s'élançant dans l'air, s'y tint suspendu.

Les quatre assemblées réunies s'étant levées de leurs sièges, se tinrent debout, les mains jointes en signe de respect, et les yeux fixés sur la face du Bienheureux. Alors le Bienheureux, avec l'index de sa main droite, sépara par le milieu ce grand temple fait de pierres précieuses qui était suspendu en l'air; et après l'avoir séparé, il en ouvrit complètement les deux parties. De même que les deux battants des portes d'une grande ville s'ouvrent en se séparant, lorsqu'on enlève la pièce de bois qui les tenait réunis, ainsi le Bienheureux, après avoir, avec l'index de la malin droite, séparé par le milieu ce grand temple, fait de pierres précieuses, qui était suspendu en l'air, l'ouvrit en deux.

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À peine ce grand temple fait de pierres précieuses eut-il été ouvert, que le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, ce Vénérable, apparut assis sur son siège, les jambes croisées, ayant les membres desséchés, sans que son corps eût diminué de volume, et comme plongé dans la méditation; et en même temps il prononça les paroles suivantes : "Bien, bien, ô bienheureux Sage-des-Çâkyas, elle est bien dite cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi que tu viens de faire; il est bon, ô bienheureux Sage-des-Çâkyas, que tu exposes aux assemblées ce lotus de la bonne loi; et moi aussi, ô Bienheureux, je suis venu ici pour entendre ce lotus de la bonne loi."

Alors les quatre assemblées voyant le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, ce Vénérable, qui étant entré dans l'Extinction complète depuis plusieurs myriades de milliers de milliards d'éons, parlait ainsi, furent frappées d'étonnement et de surprise. Elles couvrirent aussitôt de monceaux de pierreries divines et humaines le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor et le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas.

En ce moment le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor donna au bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, la moitié de sa place sur le siège qu'il occupait dans l'intérieur de ce grand temple fait de pierres précieuses, et il lui parla ainsi : "Que le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas s'asseye ici !" Alors le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas s'assit en effet sur la moitié de ce siège, avec l'Ainsi-Venu; et les deux Ainsi-Venus, assis ensemble sur ce siège, au centre de ce grand temple fait de pierres précieuses, apparurent dans le ciel suspendus en l'air.

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En ce moment les quatre assemblées firent cette réflexion : "Nous sommes bien loin de ces deux Ainsi-Venus; puissions-nous, nous aussi, par la puissance de l'Ainsi-Venu, nous élever dans l'air !" Alors le Bienheureux connaissant avec sa pensée la réflexion qui s'élevait dans l'esprit des quatre assemblées, enleva, en ce moment, par la force de sa puissance surnaturelle, les quatre assemblées au milieu de l'atmosphère, où elles se tinrent suspendues. Ensuite le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, ce Vénérable, adressa ainsi la parole aux quatre assemblées : "Quel est celui d'entre vous, ô religieux, qui est capable d'expliquer dans cet univers Endurance cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi ? Voici le temps, voici l'heure venue; car l'Ainsi-Venu ici présent est désireux d'entrer dans l'Extinction complète, ô religieux, après vous avoir confié en dépôt cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi."

Ensuite Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Le voici arrivé, ô religieux, pour entendre la loi,
ce grand solitaire, qui après être entré dans l'Extinction,
a été renfermé dans ce temple, fait de substances précieuses.
Quel est celui qui ne déploierait pas son énergie pour la loi ?

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Quoiqu'il y ait plusieurs fois dix millions d'éons depuis
qu'il est entré dans l'Extinction complète, il écoute cependant
encore aujourd'hui la loi; pour elle, il se transporte dans des lieux
divers, tant est difficile à rencontrer une loi de cette espèce.

C'est là l'effet de la prière qu'il adressa jadis aux Éveillés,
lorsqu'il était dans une autre existence;
quoique entré dans l'Extinction, il parcourt la totalité
de cet univers dans les dix points de l'espace.

Et toutes ces formes d'Ainsi-Venu, sorties de mon propre corps,
dont il existe autant de dizaines de milliards que de grains de sable
dans le Gange, sont réunies pour assister à l'exposition de la loi,
et pour voir ce Chef du monde entré dans l'Extinction complète.

Après avoir établi pour chacun de ces Éveillés une terre particulière,
avec tous les auditeurs, les hommes et les divinités de la nature
qui les habitent, pour conserver la bonne loi,
de manière que les règles qu'elle impose durent longtemps,

J'ai, par la force de mes facultés surnaturelles,
créé de nombreuses dizaines de milliards d'univers,
pour que ces Éveillés vinssent s'y asseoir, après que
j'en ai eu transporté tous les habitants dans d'autres mondes.

Tous mes efforts tendent à ce seul but,
qu'ils aient les moyens d'enseigner les règles de cette loi;
aussi ces Éveillés en nombre infini sont assis auprès
des troncs d'arbres, semblables à des monceaux de lotus.

De nombreuses dizaines de millions de troncs d'arbres
sont embellis par la présence de ces Guides du monde,
assis sur leurs sièges; ils en sont incessamment éclairés,
comme les ténèbres le sont par un feu qui brûle.

Le parfum délicieux qu'exhalent les Guides du monde
se répand dans les dix points de l'espace;
transporté par le vent, ce parfum
vient constamment ici enivrer tous les êtres.

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Que celui qui, lorsque je serai entré dans
l'Extinction complète, doit posséder cette
exposition de la loi, se hâte de faire entendre
sa déclaration en présence des Chefs du monde.

Car l'Éveillé parfait, le Solitaire Maint-Trésor,
qui est entré dans l'Extinction complète,
prêtera l'oreille au rugissement du lion
poussé par ce sage, et en éprouvera de la joie.

Moi qui suis ici le second, ainsi que ces nombreuses
dizaines de millions de Guides du monde réunis en ce lieu,
je prêterai attention aux efforts du fils du Vainqueur
qui sera capable d'exposer cette loi.

C'est par ce moyen que j'ai été constamment honoré,
ainsi que Maint-Trésor, ce Vainqueur qui existe par lui-même,
et qui parcourt sans cesse les points de l'horizon
et les espaces intermédiaires, pour entendre une loi de cette espèce.

Et ces Chefs du monde, arrivés ici,
dont la présence fait briller cette terre de splendeur,
doivent aussi recevoir, de l'explication de ce discours,
des honneurs étendus et variés.

Vous me voyez, moi, assis avec ce Bienheureux,
sur le siège placé au milieu de ce temple;
vous voyez aussi ces autres Chefs du monde en grand nombre,
qui sont venus ici de plusieurs centaines de terres.

Réfléchissez-y, ô fils de famille,
par compassion pour toutes les créatures;
le Guide du monde ose se charger
de cette tâche difficile.

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Exposer plusieurs milliers de discours
en nombre égal à celui des sables du Gange,
ne serait pas une tâche difficile en comparaison
de la difficulté que présente l'exposition de ce discours.

Celui qui tenant le Sumêru dans sa main,
le lancerait par delà des terres
au nombre de plusieurs fois dix millions,
ne ferait pas une chose difficile.

Celui qui remuerait avec l'orteil de son pied
cet univers formé de la réunion de trois mille mondes,
et le lancerait par delà des terres au nombre de plusieurs
fois dix millions, ne ferait pas une chose difficile.

L'homme qui, arrivé au terme de son existence,
exposerait, pour enseigner la loi,
des milliers d'autres discours,
ne ferait pas une chose difficile.

Mais celui qui, lorsque l'empereur des mondes
est entré dans l'Extinction complète, possède ou expose
ce discours pendant la redoutable époque de la fin des temps,
celui-là fait une chose difficile.

Celui qui renfermant dans sa main
la totalité de l'élément de l'espace,
s'en irait après l'avoir jeté devant lui,
ne ferait pas une chose difficile.

Mais celui qui, à la fin des temps,
lorsque je serai entré dans l'Extinction complète,
transcrira un discours de cette espèce,
celui-là fera une chose difficile.

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Celui qui ferait tenir sur le bout de son ongle
la totalité de la terre, et qui s'en irait
après l'avoir jetée devant lui
et lancée jusqu'au monde de Brahmâ,

Cet homme, après avoir fait ici, en présence
de tous les mondes, une oeuvre de cette difficulté,
n'aurait cependant pas fait là une chose difficile;
l'emploi de la force nécessaire pour cela n'est rien.

Il ferait, certes, une chose bien plus difficile,
celui qui, lorsque je serai entré dans l'Extinction complète,
viendrait, à la fin des temps, réciter ce discours,
ne fût-ce que pendant un instant.

L'homme qui, au milieu de l'incendie de l'univers
qui termine un éon, portant une charge de gazon,
s'avancerait sans être brûlé,
ne ferait pas encore une chose difficile.

Mais il en ferait une bien plus difficile celui qui,
lorsque je serai entré dans l'Extinction complète,
possédant ce discours, le ferait entendre,
ne fût-ce qu'à une seule créature.

Qu'un homme possédât les quatre-vingt-quatre mille
corps de la loi, et qu'il les enseignât à plusieurs fois
dix millions d'êtres vivants, avec les instructions
qu'ils contiennent, et tels qu'ils ont été exposés,

Il ne ferait pas une chose difficile,
non plus que celui qui maintenant disciplinerait
mes religieux, et qui établirait mes auditeurs
dans les cinq connaissances surnaturelles.

Mais il accomplirait une bien plus rude tâche,
celui qui posséderait ce discours,
qui y aurait foi et confiance,
et qui l'exposerait à plusieurs reprises.

Celui qui établirait dans le rang de vénérable
plusieurs milliers de dizaines de millions
de créatures, en leur donnant les six connaissances
surnaturelles et les grandes perfections,

N'accomplirait encore qu'une tâche
au-dessous de celle de l'homme. excellent qui,
quand je serai entré dans l'Extinction
complète, possédera cet éminent discours.

_____________

J'ai amplement exposé la loi
dans des milliers d'univers,
et je l'expose même encore aujourd'hui,
dans le but de donner la science d'Éveillé.

Mais ce discours se nomme
le premier de tous les discours;
celui qui porte ce discours,
porte le corps même du Vainqueur.

Parlez, ô fils de famille; moi qui suis
l'Ainsi-Venu, me voici devant vous; qu'il parle
celui d'entre vous qui désire se charger de
la possession de ce discours, pour la fin des temps.

Il fera une chose grandement agréable
à tous les Chefs du monde en général,
celui qui possédera, ne fût-ce qu'un seul instant,
ce discours si difficile à posséder.

Il est en tout lieu célébré
par les Chefs du monde, il est brave
et plein de force, et il arrive rapidement
à l'intelligence de l'état d'Éveil;

Il est le fils chéri des Chefs du monde,
le favori qu'ils portent sur leurs épaules,
il est arrivé sur le terrain de la quiétude,
celui qui possède ce discours.

Il devient l'œil du monde formé de la réunion
des divinités de la nature et des hommes,
celui qui explique ce discours, lorsque le Guide
des hommes est entré dans l'Extinction complète.

Il doit être vénéré comme un sage
par toutes les créatures, celui qui,
à la fin des temps, exposera ce discours,
ne fût-ce que pendant un moment."

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Ensuite le Bienheureux s'adressant à la troupe tout entière des êtres d'Éveil et au monde formé de la réunion des divinités et des demi-dieux, parla ainsi : "Autrefois, ô religieux, dans le temps passé, je cherchai pendant un nombre infini, incalculable d'éons, à obtenir le discours du lotus de la bonne loi, sans éprouver un instant de fatigue ou de découragement.

En effet, je fus jadis, il y a bien des éons, il y a bien des centaines de milliers d'éons, je fus roi; et je sollicitai le bonheur d'obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; et ma pensée ne se détacha jamais de son but. J'étais sans cesse appliqué à remplir les devoirs des six perfections, répandant des aumônes sans nombre, distribuant tout ce qui m'appartenait, or, joyaux, perles, lapis-lazuli, conques, cristal, corail, or non travaillé, argent, émeraudes, diamants, perles rouges; villages, bourgs, villes, provinces, royaumes, capitales; enfants, femmes, filles, esclaves; éléphants, chevaux, chats, et jusqu'à ma vie et mon propre corps, et chacun de mes membres en particulier, comme mes mains, mes pieds, ma tête; et cependant la pensée qui embrasse tout ne se développait pas en moi.

En ce temps-là l'existence du monde était de longue durée, elle s'étendait à plusieurs centaines de milliers d'années; et moi je remplissais alors les devoirs de Roi de la loi, en vue de la loi, et non en vue de ma domination. Après avoir sacré mon fils aîné, je me mis à chercher la loi excellente dans les quatre points de l'espace; aussi fis-je répandre partout cette nouvelle à son de cloche : "Celui qui me communiquera la loi excellente ou qui m'en expliquera le sens, je m'engage à devenir son esclave".

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En ce temps-là il y avait un solitaire qui me dit ces paroles : "Il y a, ô grand roi, un discours nommé le lotus de la bonne loi, qui est une exposition de la bonne loi, et qui enseigne ce qu'il y a de plus excellent. Si tu consens à devenir mon esclave, je t'exposerai cette loi".

Ayant entendu les paroles de ce solitaire, je me sentis content, joyeux, satisfait, plein de joie et de ravissement, et m'étant rendu au lieu où résidait ce solitaire, je lui parlai en ces termes : "Me voici prêt à te rendre les services que doit un esclave".

Étant donc entré au service de ce solitaire, je lui rendis les devoirs qu'un esclave doit à son maître, comme d'aller chercher pour lui du gazon, du bois, de l'eau, des légumes, des racines et des fruits; j'étais le gardien de sa porte; et après avoir rempli le jour ces devoirs, la nuit je lui tenais les pieds sur son siège, son lit ou sa couche; et cependant je n'éprouvais jamais de fatigue ni de corps ni d'esprit. Mille années s'écoulèrent pour moi dans ces fonctions."

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Ensuite Bienheureux voulant développer ce sujet, prononça, dans cette occasion, les stances suivantes :

"Je me souviens d'un temps écoulé depuis un grand nombre d'éons,
d'un temps où j'étais un Roi de la loi, plein de justice,
et où je remplissais les devoirs de la royauté pour la loi même,
dans l'intérêt de la loi excellente, et non pour satisfaire mes désirs.

Je fis répandre cet avis dans les quatre points de l'espace :
"Celui qui me donnera la loi, je me ferai son esclave."
Or il y avait en ce temps-là un sage solitaire
qui exposait le discours nommé du nom de la bonne loi.

Ce sage me dit : "Si tu as le désir de posséder la loi,
fais-toi mon esclave, je t'exposerai ensuite la loi";
et moi, satisfait, après avoir entendu ces paroles,
je fis auprès de lui tout ce que doit faire un esclave.

Mon corps et mon esprit furent également insensibles à la fatigue
pendant le temps que je restai dans la condition d'esclave,
en vue d'obtenir la loi; la prière que j'avais adressée en ce temps-là
était dans l'intérêt des créatures, non pour moi ni pour satisfaire mes désirs,

Le roi dont je vous parle déployait ainsi son énergie, sans rien chercher
d'autre chose dans les dix points de l'espace; il s'occupait sans relâche
de cet objet pendant des dizaines de milliards d'éons complets, et cependant
il ne pouvait arriver à posséder le discours désigné par le nom de la loi.

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Comment comprenez-vous cela, ô religieux ? Est-ce que ce roi était, en ce temps-là, à cette époque, un autre que moi ? Il ne faut pas avoir cette opinion. Pourquoi cela ? C'est que c'était moi qui, en ce temps-là, à cette époque, étais ce roi.

Serait-ce, en outre, ô religieux, que ce solitaire était en ce temps-là, à cette époque, un autre personnage que l'un de ceux qui sont ici ? Il ne faut pas avoir cette opinion. Pourquoi cela ? C'est que c'était le religieux Dêvadatta, qui en ce temps-là était ce solitaire. Car Dêvadatta, ô religieux, était mon vertueux ami. C'est après m'être rendu auprès de Dêvadatta, que j'accomplis les six perfections.

La grande charité, la grande compassion, le grand contentement, la grande indifférence, les trente-deux caractères distinctifs d'un grand homme, les quatre-vingts signes secondaires, la splendeur qui se répand à la distance d'une brasse, l'éclat semblable à la couleur de l'or, les dix forces, les quatre intrépidités, les quatre richesses de l'accumulation, les dix-huit conditions d'un Éveillé dites homogènes, la force de la grande puissance surnaturelle, le pouvoir de sauver les êtres dans les dix points de l'espace, tout cela me fut donné, après que je me fus rendu auprès de Dêvadatta.

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Je vais vous parler, ô religieux, je vais vous instruire : "Oui, dans un temps à venir, après un nombre incommensurable d'éons, le religieux Dêvadatta sera l'Ainsi-Venu nommé Roi-des-Dieux, Vénérable doué de science et de conduite, Éveillé. Il paraîtra dans l'univers nommé Voie-des-Dieux.

La durée de la vie de cet Ainsi-Venu sera, ô religieux, de vingt moyens éons. Il exposera la loi en détail; il fera voir, face à face, l'état de vénérable à des créatures en nombre égal à celui des sables du Gange, en leur faisant éviter toutes les corruptions du mal. Beaucoup d'êtres concevront par ses soins la pensée de l'état d'Éveillé-pour-Soi, et des créatures en nombre égal à celui des sables du Gange, concevront celle de l'état d'Éveillé parfaitement accompli, et elles obtiendront la patience qui ne se détourne pas du but.

Lorsque l'Ainsi-Venu Roi-des-Dieux sera entré dans l'Extinction complète, sa bonne loi subsistera pendant vingt moyens éons. On ne verra pas son corps divisé en plusieurs parties, sous forme de reliques; mais il subsistera en son entier, enfermé dans un temple fait des sept substances précieuses, et ce temple aura soixante fois cent Yôdjanas de hauteur et quarante Yôdjanas de circonférence.

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La totalité des dieux et des hommes rendront un culte à ce temple, ils lui offriront des fleurs, de l'encens, des parfums, des guirlandes de fleurs, des substances onctueuses, des poudres odorantes, des vêtements, des parasols, des drapeaux, des étendards, des hymnes et des chants.

Ceux qui tourneront autour de ce temple en le laissant à leur droite, ou qui s'inclineront devant lui, obtiendront ce résultat suprême, les uns de voir face à face l'état de vénérable, les autres d'arriver à l'état de Éveillé-pour-Soi; et un nombre immense et inconcevable de dieux et d'hommes, après avoir conçu la pensée de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, deviendront incapables de retourner en arrière."

Ensuite Bienheureux s'adressa de nouveau à l'assemblée, des religieux : "Le fils ou là fille de famille, ô religieux, qui, dans l'avenir, écoutera ce chapitre du discours nommé "le lotus de la bonne loi", et qui, après l'avoir écouté, ne concevra plus de doute, n'éprouvera plus d'incertitude et qui, avec un esprit pur, y aura confiance, celui-là verra se fermer pour lui l'entrée des trois mauvaises voies de l'existence. Il ne descendra pas aux renaissances qui ont lieu dans le monde de Yama, dans des matrices d'animaux, ou dans l'Enfer.

Renaissant dans une des terres d'Éveillé situées aux dix points de l'espace, il entendra ce discours pendant plusieurs existences successives; et quand il renaîtra dans le monde des hommes ou des dieux, il obtiendra d'y occuper un rang éminent. Dans quelque terre d'Éveillé qu'il renaisse, il y viendra miraculeusement au monde sur un lotus fait des sept substances précieuses, en présence d'un Ainsi-Venu."

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En ce moment l'être d'Éveil nommé Amas-de-Sagesse, qui était venu de la partie de l'espace qui est sous la terre, de la terre d'Éveillé de l'Ainsi-Venu Maint-Trésor, s'adressa ainsi à cet Ainsi-Venu même : "Partons, ô Bienheureux, pour notre terre d'Éveillé". Mais le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas s'adressa ainsi à l'être d'Éveil Amas-de-Sagesse : "Approche un instant, ô fils de famille, pour discuter un peu sur la loi avec mon être d'Éveil, le grand être Doux-et-Glorieux, qui est devenu prince; après cela tu pourras retourner dans ta propre terre d'Éveillé."

Alors, en cet instant même, Doux-et-Glorieux devenu prince, assis sur un lotus à cent feuilles, large comme la roue d'un char, entouré et suivi par un grand nombre d'êtres d'Éveil, étant sorti du milieu de l'océan, du palais de Sâgara, roi des dragons, s'élança dans les airs, et arriva par la voie de l'atmosphère sur la montagne de Pic-du-Vautour, en présence du Bienheureux.

Là Doux-et-Glorieux, devenu prince, étant descendu de son lotus, après avoir salué, en les touchant de la tête, les pieds du bienheureux Sage-des-Çâkyas et ceux de l'Ainsi-Venu Maint-Trésor, se rendit à l'endroit où se trouvait l'être d'Éveil Amas-de-Sagesse, et étant arrivé devant lui, il adressa à l'être d'Éveil de nombreuses paroles de plaisir et d'affection, et s'assit ensuite dans un endroit à part.

_____________

Alors l'être d'Éveil Amas-de-Sagesse s'adressa ainsi à Doux-et-Glorieux, devenu prince : "Doux-et-Glorieux, toi qui arrives du milieu de l'océan, quel nombre de créatures as-tu discipliné ?" Doux-et-Glorieux répondit : "Des créatures en nombre immense et incommensurable ont été disciplinées par moi, et en nombre si immense et si incommensurable, qu'il est impossible de l'exprimer par la parole; on ne peut le dire, ni le concevoir par la pensée. Approche un moment, fils de famille, que je te montre un prodige".

Et à peine cette parole fut-elle prononcée par Doux-et-Glorieux prince, qu'au moment même plusieurs milliers de lotus, sortis de l'océan, s'élancèrent dans les airs; et sur ces lotus parurent assis plusieurs milliers d'êtres d'Éveil, qui se dirigeant par la voie de l'atmosphère vers l'endroit où se trouvait la montagne de Pic-du-Vautour, restèrent suspendus dans le ciel; c'était tous ceux que Doux-et-Glorieux prince avait disciplinés pour l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Alors ceux de ces êtres d'Éveil qui étaient anciennement entrés dans le grand véhicule, célébrèrent les qualités du grand véhicule et les six perfections. Ceux de ces êtres d'Éveil qui avaient été anciennement des auditeurs, célébrèrent le véhicule des auditeurs. Tous connaissaient et les qualités du grand véhicule et cette vérité, que toutes les lois sont vides.

_____________

Ensuite le prince Doux-et-Glorieux s'adressa ainsi à l'être d'Éveil Amas-de-Sagesse : "Fils de famille, après m'être rendu dans le milieu du grand océan, j'ai employé tous les moyens pour discipliner les créatures, et maintenant tu en vois l'effet". Alors l'être d'Éveil Amas-de-Sagesse interrogea Doux-et-Glorieux prince, en chantant les stances suivantes :

"Ô toi qui es doué d'une grande vertu, toi qui enseignes la sagesse
par similitudes, ces créatures innombrables qui ont été disciplinées
aujourd'hui par toi, dis-le-moi puisque je t'interroge, par la puissance
de qui les as-tu disciplinées, ô toi qui es un dieu parmi les hommes ?

Quelle loi as-tu enseignée, ou bien quel discours, quand tu as voulu montrer
la voie qui conduit à l'état d'Éveillé, pour que ces êtres l'ayant entendue,
aient conçu l'idée de cet état ? Certainement ils ont acquis l'omniscience,
puisqu'ils ont saisi le sens profond de tes discours."

_____________

Doux-et-Glorieux répondit : "J'ai exposé au milieu de l'océan, le discours du lotus de la bonne loi, et non aucun autre discours". Amas-de-Sagesse reprit : "Ce discours est profond, subtil, difficile à saisir; aucun autre discours ne lui ressemble. Existe-t-il quelque créature qui soit capable de pénétrer ce discours, et d'obtenir par là l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli ?"

Doux-et-Glorieux répondit : "Il y a, ô fils de famille, la fille de Sâgara, roi des dragons, âgée de huit ans, qui a une grande sagesse, des sens pénétrants, qui est douée d'une activité de corps, de parole et d'esprit que dirige toujours la science; elle a obtenu la possession des formules, parce qu'elle a saisi et les lettres et le sens des discours des Ainsi-Venus.

Elle embrasse en un instant les mille méditations qui font reconnaître l'égalité de toutes les lois et de tous les êtres. Ayant conçu la pensée de l'état d'Éveillé, elle est incapable de retourner en arrière; ses prières sont immenses; elle éprouve pour toutes les créatures autant d'attachement que pour elle-même; elle est capable de donner naissance à toutes les vertus, et elle n'en est jamais abandonnée.

Le sourire sur les lèvres, et douée de la perfection d'une beauté souverainement aimable, elle n'a que des pensées de charité, et ne prononce que des paroles de compassion. Elle est capable d'arriver à l'état d'Éveillé parfaitement accompli."

_____________

L'être d'Éveil Amas-de-Sagesse reprit : "J'ai vu le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas s'efforçant d'arriver à l'état d'Éveillé; devenu être d'Éveil, il fit un nombre immense de bonnes œuvres; et pendant plusieurs milliers d'éons, il ne laissa jamais se relâcher sa vigueur. Dans l'univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, il n'est pas un coin de terre, ne fût-il pas plus étendu qu'un grain de moutarde, où il n'ait déposé son corps pour le bien des créatures. C'est après cela qu'il est parvenu à l'état d'Éveillé. Qui donc pourrait croire que cette jeune fille ait été capable d'arriver en un instant à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli ?"

En ce moment la fille de Sâgara, roi des dragons, apparut debout devant lui. Après avoir salué, en les touchant de la tête, les pieds du Bienheureux, elle se tint debout à l'écart, et prononça les stances suivantes :

"Pur d'une profonde pureté,
il brille de toutes parts
dans l'espace ce corps subtil,
orné des trente-deux signes de beauté,

Paré des marques secondaires,
honoré par toutes les créatures,
d'un abord facile pour les êtres,
comme s'il était leur concitoyen.

J'ai acquis, comme je le désirais,
l'état d'Éveil; l'Ainsi-Venu m'en est ici témoin,
j'exposerai avec tous ses développements
la loi qui délivre du malheur."

_____________

En ce moment le respectable Çâriputtra s'adressa ainsi à la fille de Sâgara, roi des dragons : "Tu n'as fait que concevoir, ô ma sœur, la pensée de l'état d'Éveillé, et tu es incapable de retourner en arrière; tu as une science sans bornes; mais l'état d'Éveillé parfaitement accompli est difficile à atteindre. Ma sœur est une femme, et sa vigueur ne se relâche pas; elle fait de bonnes œuvres depuis des centaines, depuis des milliers d'éons; elle est accomplie dans les cinq perfections; et cependant, même aujourd'hui, elle n'obtient pas l'état d'Éveillé.

Pourquoi cela ? C'est qu'une femme ne peut obtenir, même aujourd'hui, les cinq places. Et quelles sont ces cinq places ? La première est celle de Brahmâ; la seconde, celle de Çakra; la troisième, celle de grand roi; la quatrième, celle de monarque universel; la cinquième, celle d'un être d'Éveil incapable de retourner en arrière."

En ce moment la fille de Sâgara, roi des dragons, avait un joyau dont le prix valait l'univers tout entier, formé d'un grand millier de trois mille mondes. La fille de Sâgara, roi des dragons, donna ce joyau au Bienheureux, et le Bienheureux, par compassion pour elle, l'accepta. Alors la fille de Sâgara, roi des dragons, s'adressa ainsi à l'être d'Éveil Amas-de-Sagesse et à l'ancien, Çâriputtra : "Le joyau que j'ai donné au Bienheureux, le Bienheureux, par compassion pour moi, l'a bien vite accepté." L'ancien répondit : "Donné vite par toi, il a été vite accepté par le Bienheureux."

La fille de Sâgara, roi des dragons, reprit : "Si j'étais, ô respectable Çâriputtra, douée de la grande puissance surnaturelle, je parviendrais plus vite encore à l'état d'Éveillé parfaitement accompli, et personne ne prendrait ce joyau."

_____________

Aussitôt la fille de Sâgara, roi des dragons, à la vue de tous les mondes, à la vue de l'ancien, Çâriputtra, supprimant en elle les signes qui indiquaient son sexe, se montra revêtue des organes qui appartiennent à l'homme, et transformée en un être d'Éveil, lequel se dirigea vers le midi. Dans cette partie de l'espace se trouvait l'univers nommé "Immaculé"; là, assis près du tronc d'un arbre Éveil, fait des sept substances précieuses, cet être d'Éveil se montra parvenu à l'état d'Éveillé parfaitement accompli, portant les trente-deux signes caractéristiques d'un grand homme, ayant le corps orné de toutes les marques secondaires, illuminant de l'éclat qui l'environnait les dix points de l'espace, et faisant l'enseignement de la loi.

Les êtres qui se trouvaient dans l'univers Endurance, virent tous ce Bienheureux qui était l'objet des respects de tous les dieux, des dragons, des génies, des centaures, des titans, des griffons, des chimères, des serpents géants, des hommes et des êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine, et qui était occupé à enseigner la loi.

Et les êtres qui entendirent l'enseignement de la loi, fait par cet Ainsi-Venu, devinrent tous incapables de se détourner de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; et cet univers Immaculé, ainsi que l'univers Endurance, trembla de six manières différentes. Trois mille êtres d'entre ceux qui formaient l'assemblée du Bienheureux Sage-des-Çâkyas, acquirent la patience surnaturelle de la loi, et trois mille êtres vivants eurent le bonheur de s'entendre prédire qu'ils parviendraient à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. Alors l'être d'Éveil Amas-de-Sagesse et l'ancien, Çâriputtra, gardèrent le silence.
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MessagePosté le: 02/01/2010 13:14:14    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 12 : Exhortation à pratiquer le soutra du lotus
De grands Bodhisattvas avec une nombreuse compagnie donnent au Bouddha l'assurance que la Loi sera exposée par eux après sa mort. Il viendra une époque où les hommes seront méchants, orgueilleux, sans racines de bien, ils feront obstacle à la prédication de la vérité ; ces Bodhisattvas et les religieux qui sont avec eux les combattront au péril de leur vie s'il le faut.


_____________


Chapitre 12

L'effort

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Ensuite l'être d'Éveil, le grand être Roi-des-Remèdes, et l'être d'Éveil, le grand être Grande-Prédication-Joyeuse, ayant pour cortège vingt fois cent mille êtres d'Éveil, tinrent ce langage au Bienheureux : "Que le Bienheureux modère ses efforts dans cette circonstance; c'est nous qui, lorsque l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, expliquerons aux créatures cette exposition de la loi de l'Ainsi-Venu; c'est nous qui l'éclaircirons.

Dans ce temps, ô Bienheureux, les êtres seront pleins de méchanceté; ils auront peu de racines de vertu, ils seront livrés à l'orgueil, uniquement occupés de gain et d'honneurs, enfoncés dans la racine du vice, difficiles à dompter, privés de foi, pleins de défiance.

Quant à nous, ô Bienheureux, déployant la force de la patience, nous exposerons ce discours dans ce temps futur; nous le posséderons, nous l'enseignerons, nous l'écrirons, nous l'honorerons, nous le vénérerons, nous l'adorerons. Faisant l'abandon de notre vie et de notre corps, nous expliquerons ce discours. Que le Bienheureux modère donc son ardeur."

_____________

Alors cinq cents religieux de l'assemblée, dont les uns étaient maîtres et les autres ne l'étaient pas, s'adressèrent en ces termes au Bienheureux : "Et nous aussi, ô Bienheureux, nous sommes en état d'expliquer cette exposition de la loi, même dans les autres univers."

En ce moment tout ce qu'il y avait d'auditeurs du Bienheureux, dont les uns étaient maîtres et les autres ne l'étaient pas, qui avaient appris du Bienheureux qu'ils parviendraient à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, les huit mille religieux, enfin, dirigeant leurs mains réunies en signe de respect, du côté où se trouvait le Bienheureux, lui adressèrent ces paroles :

"Que le Bienheureux modère son ardeur; et nous aussi nous expliquerons cette exposition de la loi, quand l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, à la fin des temps, dans la dernière période, et nous le ferons dans d'autres univers. Pourquoi cela ? C'est que dans cet univers d'Endurance, les êtres sont livrés à l'orgueil; ils n'ont que peu de racines de vertu; leur esprit est sans cesse occupé de pensées de malveillance, ils sont de leur nature fourbes et menteurs."

_____________

Ensuite Mahâpradjâpatî de la famille de Gôtama, sœur de la mère du Bienheureux, accompagnée de six cents religieuses, dont les unes étaient maîtresses et les autres ne l'étaient pas, s'étant levée de son siège, dirigeant du côté du Bienheureux ses mains réunies en signe de respect, se tint debout les yeux fixés sur le Bienheureux.

En cet instant le Bienheureux s'adressa ainsi à Mahâpradjâpatî de la famille de Gôtama : "Fille de Gôtama, te tiendrais-tu ici debout, triste et regardant le Bienheureux, parce que cette réflexion t'occupe : "Je n'ai pas entendu de la bouche de l'Ainsi-Venu, je n'ai pas appris de lui que j'arriverais à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli" ?

Au contraire, ô fille de Gôtama, la prédiction de ta destinée future a été faite avec celle qui s'adressait à l'assemblée tout entière. En effet, ô fille de Gôtama, à partir de ce moment-ci, après avoir honoré trente-huit fois des myriades de milliers de milliards d'Éveillés, tu deviendras un être d'Éveil, un grand être, interprète de la loi. Ces six mille religieuses elles-mêmes, dont les unes sont maîtresses et les autres ne le sont pas, deviendront, en même temps que toi, eu présence de ces Ainsi-Venus, des êtres d'Éveil, interprètes de la loi.

Ensuite, et bien longtemps après, quand tu auras accompli les devoirs imposés aux êtres d'Éveil, tu seras dans le monde le bienheureux Ainsi-Venu nommé Vision-de-Joie-pour-tout-Être, Vénérable, doué de science et de conduite, Éveillé. Et cet Ainsi-Venu, ce Vénérable, ô fille de Gôtama, prédira successivement à ces six mille êtres d'Éveil que chacun d'eux doit parvenir un jour à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli."

_____________

En ce moment, cette réflexion s'éleva dans l'esprit de la religieuse Yaçôdharâ, mère de Râhula : "Mon nom n'a pas été prononcé par le Bienheureux." Mais le Bienheureux connaissant, avec sa pensée, la réflexion qui s'élevait dans l'esprit de la religieuse Yaçôdharâ, mère de Râhula, s'adressa à elle en ces termes : "Je vais te parler, ô Yaçôdharâ, je vais t'instruire.

Oui, toi aussi, après avoir honoré, dix fois des myriades de milliers de milliards d'Éveillés, tu deviendras un être d'Éveil, interprète de la loi; et après avoir accompli successivement les devoirs imposés aux êtres d'Éveil, tu deviendras l'Ainsi-Venu nommé Muni-des-Dix-Millions-de-Marques-de-Lumière, Vénérable, doué de science et de conduite, Éveillé, et cela, dans l'univers nommé Bonté. La durée de l'existence de ce bienheureux Ainsi-Venu, ce vénérable, sera incommensurable."

Alors Mahâpradjâpatî de la famille de Gôtama, ainsi que Yaçôdharâ, avec leurs deux cortèges, l'un de six mille, l'autre de quatre mille religieuses, ayant appris de la bouche du Bienheureux qu'elles étaient destinées chacune à obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, frappées d'étonnement et de surprise, prononcèrent en ce moment la stance suivante :

"Bienheureux, tu convertis le monde réuni aux dieux,
tu en es le guide et le maître; tu es le consolateur,
ô toi qui es honoré par les dieux et par les hommes;
nous-mêmes nous sommes satisfaites aujourd'hui, ô Seigneur."

Ensuite ces religieuses, après avoir prononcé cette stance, s'adressèrent ainsi au Bienheureux : "Et nous aussi, ô Bienheureux, nous sommes en état d'expliquer cette exposition de la loi, à la fin des temps, dans la dernière période, et nous le ferons dans d'autres univers."

_____________

Alors Bienheureux dirigea ses regards vers l'endroit où se trouvaient ces quatre-vingts myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, qui étaient en possession des formules, et qui savaient faire tourner la roue de la loi qui ne recule pas en arrière. Ces êtres d'Éveil, ces grands êtres n'eurent pas plutôt été regardés par Bienheureux, que se levant de leurs sièges, et dirigeant leurs mains réunies en signe de respect, du côté où se trouvait Bienheureux, ils firent cette réflexion : "Le Bienheureux nous excite à expliquer cette exposition de la loi."

Et faisant cette réflexion, ils se dirent les uns aux autres, dans un grand trouble : "Comment, ô fils de famille, ferons-nous ce à quoi Bienheureux nous excite. Comment ferons-nous pour que cette exposition de la loi soit expliquée dans l'avenir ?" Alors ces fils de famille, par l'effet du respect qu'ils avaient pour le Bienheureux, et par suite de leur ancienne prière et de leur ancienne conduite, firent entendre le rugissement du lion, en présence du Bienheureux :

"Nous aussi, ô Bienheureux, dans un temps à venir, quand l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, nous irons dans les dix points de l'espace, pour faire écrire cette exposition de la loi à toutes les créatures, pour la leur faire lire, pour la leur faire méditer, pour la leur expliquer, et cela par la puissance du Bienheureux. Et le Bienheureux, placé dans un autre univers, nous protégera, nous gardera et nous défendra."

_____________

Alors ces êtres d'Éveil, ces grands êtres adressèrent au Bienheureux les stances suivantes, qu'ils chantèrent tous ensemble d'une voix unanime.

"Modère tes efforts, ô Bienheureux;
car quand tu seras entré dans l'Extinction complète,
pendant cette redoutable époque de la fin des temps,
c'est nous qui expliquerons cet excellent discours.

Nous supporterons, nous endurerons patiemment,
ô Guidé des hommes, les injures, les violences,
les menaces de coups de bâton, les crachats
dont les ignorants nous assailliront.

Dans cette terrible époque de la fin des temps,
les hommes sont privés d'intelligence;
ils sont fourbes menteurs, ignorants, pleins d'orgueil;
ils se figurent avoir atteint ce qu'ils n'ont pas obtenu.

"Ne songeant qu'au désert,
couverts d'un morceau d'étoffe,
nous passerons notre vie dans la pauvreté" :
c'est ainsi que parleront les insensés.

Désirant avec avidité tout ce qui flatte le goût,
et pleins de cupidité, ils seront honorés,
quand ils enseigneront la loi aux maîtres de maison,
comme s'ils possédaient les six connaissances surnaturelles.

Pleins de pensées cruelles et de méchanceté,
exclusivement occupés des soins de leur maison
et de leur fortune, ils pénétreront dans les retraites
des forêts pour nous accabler d'outrages.

Avides de gain et d'honneurs,
ils nous parleront d'une manière conforme
à leurs sentiments; ces religieux hérétiques
nous exposeront leurs propres pratiques.

Composant eux-mêmes des discours
dans le but d'obtenir du gain
et des honneurs, ils parleront au milieu
de l'assemblée pour nous insulter.

Auprès des rois, auprès des fils
de roi, auprès de leurs conseillers,
auprès des prêtres, des maîtres
de maison et des autres religieux,

Ils nous blâmeront dans leurs discours,
et feront entendre le langage des hérétiques;
mais nous supporterons tout cela
par respect pour les grands solitaires;

_____________

Et les méchants qui, dans ce temps,
nous blâmeront, deviendront plus tard
des Éveillés; quant à nous,
nous supporterons tous ces outrages.

Pendant cette redoutable période qui termine l'éon,
au milieu des désastres terribles de la fin des temps,
de nombreux religieux, revêtant l'apparence des génies,
nous attaqueront de leurs injures.

Par respect pour toi, ô roi des mondes,
nous supporterons ces rudes traitements;
revêtant l'armure de la patience,
nous expliquerons ce discours.

Ô Guide du monde, ce n'est ni pour notre corps,
ni pour notre vie, que nous éprouvons des désirs,
nous n'en éprouvons que pour l'état d'Éveillé,
nous qui gardons le dépôt que tu nous as confié.

Le Bienheureux connaît bien lui-même quels
seront les mauvais religieux qui existeront
à la fin des temps, et qui ne comprendront
pas le langage énigmatique de l'Éveillé.

Il faudra supporter tous les regards menaçants
et les mépris plusieurs fois répétés;
il faudra nous laisser expulser des monastères,
nous laisser emprisonner et frapper de diverses manières.

Nous rappelant, à la fin de cette période,
les commandements du Chef du monde,
nous prêcherons avec courage
ce discours au milieu de l'assemblée.

Nous parcourrons, ô Guide des hommes,
les villes, les villages et le monde entier,
pour donner à ceux qui le demanderont
le dépôt que tu nous as confié.

Ô grand solitaire, ô toi qui es l'empereur des mondes,
nous remplirons pour toi le rôle d'envoyés;
modère donc ton ardeur, maintenant qu'arrivé
à l'Extinction, tu es parvenu à la quiétude.

Tu connais les bonnes dispositions de tous ces sages,
de ces lumières du monde, qui sont arrivés ici
des dix points de l'espace, oui,
nous prêcherons la parole de vérité."
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MessagePosté le: 09/01/2010 13:14:19    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 13 : Pratiques sereines
Le Bouddha indique comment exposer la Loi quand la fin des temps s'approchera à Doux-et-Glorieux pour arriver à convaincre sans heurts les incrédules. Ce sont deux attitudes différentes qui sont recommandées, la première préconise une bonne fréquentation, la seconde, une manière douce et patiente de prêcher.


_____________


Chapitre 13

La position commode

_____________

Ensuite le prince Doux-et-Glorieux parla ainsi au Bienheureux : "C'est une chose difficile, ô Bienheureux, c'est une chose extrêmement difficile que l'effort que ces êtres d'Éveil, ces grands êtres, auront à faire à la fin des temps, dans la dernière période, par suite de leur respect pour le Bienheureux; comment ces êtres d'Éveil, ô Bienheureux, pourront-ils expliquer, à la fin des temps, dans la dernière période, cette exposition de la loi ?"

Cela dit, Bienheureux répondit ainsi au prince Doux-et-Glorieux : "C'est, ô Doux-et-Glorieux, à un être d'Éveil, ce grand être, fermement établi dans les quatre lois, qu'il appartient d'expliquer à la fin des temps, dans la dernière période, cette exposition de la loi.

Et quelles sont ces quatre lois ? C'est, ô Doux-et-Glorieux, à un être d'Éveil, ce grand être, ferme dans ses pratiques et dans la sphère de son activité, qu'il appartient d'expliquer à la fin des temps, dans la dernière période, cette exposition de la loi.

_____________

Et comment, ô Doux-et-Glorieux, un être d'Éveil, ce grand être, est-il ferme dans ses pratiques et dans la sphère de son activité ? C'est, ô Doux-et-Glorieux, quand un être d'Éveil, ce grand être, est patient et discipliné; qu'il est arrivé au degré où l'on est discipliné, qu'il est soumis, que son cœur ne connaît ni la colère ni l'envie; quand, enfin, ô Doux-et-Glorieux, il ne pratique aucune loi, quelle qu'elle soit, qu'il comprend ou qu'il contemple tel qu'il est le propre caractère des lois. Or l'action de ne pas rechercher, de ne pas méditer ces lois, c'est là, ô Doux-et-Glorieux, ce qui s'appelle les pratiques d'un être d'Éveil, ce grand être.

Et quelle est, ô Doux-et-Glorieux, la sphère de l'activité d'un être d'Éveil, ce grand être ? C'est, ô Doux-et-Glorieux, quand un être d'Éveil, ce grand être, ne recherche ni un roi, ni un fils de roi, ni le grand ministre d'un roi, ni les serviteurs d'un roi; quand il ne leur rend ni devoirs ni hommages, et quand il ne va pas auprès d'eux; quand il ne recherche pas les hommes d'une autre secte, les ascètes, les mendiants errants, ceux qui vivent d'aumônes, ceux qui vont nus, ceux dont l'esprit est exclusivement occupé de la lecture d'ouvrages poétiques.

_____________

Et quand il ne leur rend ni devoirs ni hommages; quand il ne recherche pas les prêtres athées qui lisent les pratiques secrètes de leur secte, qu'il ne les honore pas, qu'il n'entretient aucun commerce avec eux; quand il ne va pas voir les parias, les bateleurs, ceux qui vendent des porcs, ceux qui font commerce de poules, les chasseurs d'antilopes, ceux qui vendent de la viande, les acteurs et les danseurs, les musiciens et les lutteurs, et qu'il ne se rend pas dans les lieux où d'autres vont satisfaire leurs sens.

Quand il n'entretient aucun commerce avec ces diverses espèces de gens, à moins que ce ne soit pour exposer, de temps à autre, la loi à ceux qui s'approchent de lui, et cela, sans même s'arrêter; quand il ne recherche ni les religieux ni les fidèles des deux sexes qui sont entrés dans le véhicule des auditeurs, qu'il ne leur rend ni devoirs ni hommages, qu'il n'entretient aucun commerce avec eux, qu'il n'a pas avec eux d'objets communs de conversation dans une promenade, ou dans un monastère, à moins que ce ne soit pour exposer, de temps à autre, la loi à ceux qui s'approchent de lui, et cela, sans même s'arrêter : c'est là, ô Doux-et-Glorieux, la sphère d'activité d'un être d'Éveil, ce grand être.

_____________

Encore autre chose, ô Doux-et-Glorieux; un être d'Éveil, ce grand être, ne va, par un motif quelconque d'attachement, enseigner constamment la loi à des femmes, et il ne désire pas sans cesse voir des femmes; il ne recherche pas les familles; il ne songe pas sans cesse à enseigner la loi à une fille, à une jeune femme, à une matrone, ni à causer de la joie à de telles personnes; il n'enseigne pas la loi à un hermaphrodite, il n'entretient aucun commerce avec lui, et ne cherche pas à lui causer de la joie.

Il n'entre pas seul dans une maison pour y recevoir l'aumône, à moins qu'il n'y aille en rappelant à son esprit le souvenir de l'Ainsi-Venu. S'il enseigne la loi à une femme, ce n'est pas par passion pour la loi même qu'il l'enseigne; à plus forte raison ne doit-il pas l'enseigner par passion pour la femme elle-même. Il ne montre pas même une rangée de ses dents, à plus forte raison une vive émotion sur son visage; il n'adresse la parole ni à un novice, ni à une novice, ni à un religieux, ni à une religieuse, ni à un jeune homme, ni à une jeune fille; il n'entretient aucun commerce avec eux.

Il ne recherche pas avec empressement le repos complet; il ne se repose même pas; enfin, il ne se livre pas continuellement au repos. C'est là ce qu'on appelle, ô Doux-et-Glorieux, la première sphère d'activité d'un être d'Éveil, ce grand être.

_____________

Encore autre chose, ô Doux-et-Glorieux; un être d'Éveil, ce grand être, considère toutes les lois comme vides; il les voit comme elles existent, privées de toute essence, établies directement, subsistant dans la perfection absolue, à l'abri de toute agitation, immobiles, ne revenant pas, ne devenant pas, subsistant constamment dans la perfection absolue, ayant la nature de l'espace, échappant à toute définition et à tout jugement, n'ayant pas été, composées et simples, agrégées et isolées, non existantes et non privées d'existence, inexprimables par le discours, établies sur le terrain du détachement, manifestées au dehors par de fausses conceptions.

C'est de cette manière, ô Doux-et-Glorieux, que l'être d'Éveil, ce grand être, considère constamment toutes les lois; et quand il observe cette doctrine, il se tient ferme dans la sphère de son activité. C'est là, ô Doux-et-Glorieux, la seconde sphère de l'activité d'un être d'Éveil, ce grand être."

_____________


Ensuite Bienheureux, pour exposer ce sujet plus amplement, prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"L'être d'Éveil qui, intrépide
et inaccessible au découragement,
désirerait exposer ce discours pendant
la redoutable époque de la fin des temps.

Doit observer ce qui regarde les pratiques et la sphère
d'activité d'un être d'Éveil; il doit être pur et retiré
dans le calme du silence; il doit s'interdire constamment
tout commerce avec les rois et les fils des rois.

Il ne doit pas avoir de rapports avec les serviteurs
des rois, non plus qu'avec les parias, les bateleurs,
ceux qui vendent des liqueurs fermentées,
et les hérétiques en général.

Qu'il évite les religieux livrés à l'orgueil,
et qu'il recherche ceux qui observent avec docilité
les commandements de la loi; et que, ne pensant qu'aux vénérables,
il fuie les religieux qui ont une mauvaise conduite.

Qu'il fuie toujours la religieuse
qui aime à rire et à causer,
et les fidèles connus pour
ne pas être fermes dans le devoir.

Les fidèles de l'autre sexe qui cherchent
l'Extinction dans les conditions extérieures,
doivent être évités par lui; c'est là
ce qu'on appelle la pratique d'un être d'Éveil.

Si quelqu'une de ces personnes, venant à l'aborder,
l'interroge sur la loi, pour connaître l'état d'Éveil,
il doit, sans s'arrêter, la lui communiquer,
toujours ferme et inaccessible au découragement.

Il doit s'interdire tout commerce
avec les femmes et les hermaphrodites;
il doit éviter également dans les familles,
les jeunes femmes et les matrones.

Qu'il ne cherche pas à leur causer de la joie,
en leur souhaitant, quand il les aborde, du bonheur
et de l'habileté; qu'il évite tout rapport avec
les bouchers et avec les vendeurs de porcs.

Ceux qui tuent des êtres vivants de diverses espèces,
pour en tirer quelques jouissances,
ceux qui vendent de la chair de boucherie,
doivent être évités par cet être d'Éveil.

Il ne doit avoir aucun commerce avec ceux
qui entretiennent des femmes pour les plaisirs
des autres, ni avec les acteurs, les musiciens,
les lutteurs et autres gens de cette espèce.

Qu'il ne recherche pas les femmes publiques,
non plus que celles qui vivent de plaisir;
et qu'il fuie d'une manière absolue
les amusements qu'on prend avec elles.

Quand ce sage enseigne
la loi à des femmes,
il ne doit pas s'éloigner seul
avec elles, ni s'arrêter pour rire.

Lorsqu'il entre dans un village
pour demander à plusieurs reprises
de la nourriture, il doit chercher
un autre religieux, ou se rappeler l'Éveillé.

_____________

Je viens de t'exposer quelles sont les premières
pratiques et la première sphère d'activité
d'un être d'Éveil; ceux qui, parfaitement sages,
suivent cette règle de conduite, posséderont ce discours.

Quand le sage reste absolument étranger à toute espèce
de lois, aux supérieures, aux moyennes
et aux inférieures, aux composées comme aux simples,
à celles qui existent comme à celles qui n'existent pas;

Lorsqu'il ne se dit pas : "C'est une femme," et qu'il
n'en fait pas l'objet de son action; lorsqu'il ne s'arrête pas
à cette réflexion, "C'est un homme;" lorsqu'en cherchant,
il n'aperçoit aucune loi, parce qu'il n'en est aucune de produite,

Je dis que c'est là généralement
la conduite des êtres d'Éveil;
écoutez l'explication que je vais vous
donner de la sphère de leur activité.

Toutes les lois ont été développées comme n'étant pas,
comme n'apparaissant pas à l'existence, comme n'étant pas
produites, comme reposant sur le vide, comme perpétuellement
immobiles; ces considérations sont la sphère des sages.

Les sages se représentent les lois comme des conceptions qui se contredisent,
comme n'étant pas et étant, connue n'ayant pas été et ayant été,
comme non produites, comme n'étant pas nées, comme nées et comme ayant été,
en un mot, comme des conceptions contradictoires.

L'esprit fixé sur un seul objet et parfaitement recueilli,
toujours stable comme le sommet du mont Mêru,
qu'il envisage, placé dans cette situation,
toutes les lois comme ayant la nature de l'espace,

Comme perpétuellement semblables à l'espace, comme privées
de substance, de mouvement, et du sentiment de la personnalité;
qu'il se dise : "Ces lois existent constamment;"
c'est là ce qui s'appelle la sphère d'activité des sages.

Le religieux qui, lorsque je serai entré dans l'Extinction complète,
observera fidèlement la règle de conduite que je trace,
exposera certainement ce discours dans le monde,
et il ne connaîtra jamais le découragement.

Le sage, après avoir réfléchi pendant le temps convenable, s'étant
retiré dans sa demeure, et s'y étant enfermé, doit, après avoir
envisagé toutes les lois d'une manière approfondie, sortir de sa
méditation et les enseigner sans que son esprit connaisse le découragement.

Les rois le protègent en ce monde, ainsi que
les fils des rois qui écoutent la loi de sa bouche;
les prêtres et les maîtres de maison,
réunis tous autour de lui, composent son assemblée.

_____________

Encore autre chose, ô Doux-et-Glorieux; l'être d'Éveil, ce grand être, voulant expliquer cette exposition de la loi, quand l'Ainsi-Venu est entré dans l'Extinction complète, à la fin des temps, dans la dernière période, dans les cinq cents dernières années de l'éon, quand la bonne loi est en décadence, l'être d'Éveil, dis-je, doit se placer dans une situation commode, et placé de cette manière, il prêche la loi.

En prêchant la loi aux autres, soit qu'il la possède en lui-même, soit qu'elle se trouve renfermée dans un volume, il ne se laisse pas aller outre mesure à faire des reproches; il ne censure pas un autre religieux interprète de la loi; il n'en dit pas de mal; il ne laisse pas échapper sur son compte des paroles de blâme; en prononçant le nom d'autres religieux entrés dans le véhicule des auditeurs, il ne l'accompagne pas de paroles de blâme; ne faisant pas attention aux injures, il n'a pas même la pensée d'y répondre.

Pourquoi cela ? C'est qu'il s'est placé dans une situation commode. Il enseigne la loi aux auditeurs réunis pour l'entendre, avec le dessein de leur être utile, et sans aucun sentiment de jalousie. Évitant toute discussion, il ne répond rien lorsqu'une question lui est adressée par un auditeur entré dans le véhicule des auditeurs; mais il résout la difficulté de manière que la science de l'Éveillé soit parfaitement obtenue."

_____________

Ensuite Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Le sage est toujours commodément assis,
et c'est dans une bonne position qu'il prêche la loi,
après s'être fait dresser un siège élevé destiné
à son usage, sur un terrain pur et agréable;

Couvert de vêtements purs,
et parfaitement teints avec de bonnes couleurs;
enveloppé d'une pièce de laine de couleur noire,
et vêtu d'une longue tunique;

Assis sur un siège muni d'un marchepied et bien couvert d'étoffes
de coton de diverses espèces, sur lequel il n'est monté qu'après
avoir lavé ses pieds et avoir relevé l'éclat de son visage
et de sa tête, en les frottant de substances onctueuses.

Après qu'il s'est assis de cette manière sur le siège de la loi,
et quand tous les êtres qui se sont rassemblés autour de lui
sont parfaitement attentifs, qu'il fasse entendre des discours
nombreux et variés aux religieux et aux religieuses,

Aux fidèles des deux sexes, aux rois et aux fils des rois,
que ce sage tienne toujours un langage agréable,
exempt de tout sentiment de jalousie,
relatif aux sujets les plus divers.

Si alors ses auditeurs lui adressent des questions,
qu'il continue d'exposer régulièrement le sujet commencé;
mais qu'il l'expose de telle façon, qu'après l'avoir entendu,
ses auditeurs aient atteint l'état de l'Éveillé.

Inaccessible à l'indolence, le sage
ne conçoit pas même l'idée de la douleur;
et chassant loin de lui la tristesse, il fait
comprendre à l'assemblée réunie la force de la charité.

Nuit et jour il expose la loi excellente, à l'aide
de myriades de dizaines de millions d'exemples;
il parle devant l'assemblée et la comble de joie,
et jamais il ne lui demande rien.

Nourriture, aliments, riz, boissons, étoffes, lits,
sièges, vêtements, médicaments pour les malades,
rien de tout cela n'occupe sa pensée, et il ne fait rien
connaître à l'assemblée du besoin qu'il en peut avoir.

Au contraire, son esprit éclairé est toujours occupé de cette
réflexion : "Puissé-je devenir Éveillé ! Puissent ces êtres
le devenir aussi ! Oui, en faisant entendre la loi au monde
dans son intérêt, je possède tous les moyens de m'assurer le bonheur."

Le religieux qui, lorsque je serai entré
dans l'Extinction, prêchera ainsi, sans aucun
sentiment de jalousie, n'éprouvera jamais
ni douleur, ni désastre, ni chagrin, ni désespoir.

Jamais personne ne lui causera d'effroi;
personne ne le frappera, ni ne lui dira d'injures;
jamais il ne sera chassé d'aucun lieu; d'ailleurs,
il sera fermement établi dans la force de la patience.

Assis dans une situation commode, assis comme
je viens de vous le dire. ce sage possède plusieurs
milliards de qualités; il faudrait plus que
des centaines d'éons pour en faire l'énumération.

_____________

Encore autre chose, ô Doux-et-Glorieux; l'être d'Éveil, ce grand être, qui, lorsque l'Ainsi-Venu est entré dans l'Extinction complète, à la fin des temps, quand à péri la bonne loi, l'être d'Éveil, dis-je, qui expose ce discours, n'est ni envieux, ni fourbe, ni trompeur.

Il ne dit pas d'injures aux autres personnages qui sont entrés dans le véhicule des êtres d'Éveil; il ne les blâme pas, il ne les déprime pas. Il ne reproche pas leur mauvaise conduite aux autres religieux et fidèles des deux sexes, ni aux personnages qui sont entrés dans le véhicule des Éveillés-pour-Soi, ou dans celui des êtres d'Éveil.

Il ne leur dit pas : "Vous êtes bien éloignés, ô fils de famille, de l'état suprême de l'Éveillé parfaitement accompli; vous ne vous y montrez pas arrivés; livrés comme vous l'êtes à une excessive légèreté, vous n'êtes pas capables d'acquérir la connaissance complète de la science de l'Ainsi-Venu". Il n'emploie pas ce langage pour reprocher ses fautes à celui, quel qu'il soit, qui est entré dans le véhicule des êtres d'Éveil.

Il ne prend pas plaisir aux discussions sur la loi, il ne fait pas de la loi un objet de dispute. À l'égard de tous les êtres, il n'abandonne pas la force de la charité; à l'égard de tous les Ainsi-Venus, il se les représente comme des pères; à l'égard de tous les êtres d'Éveil, il se les représente comme des maîtres. Tous les êtres d'Éveil, ces grands êtres, qui se trouvent dans le monde, dans les dix points de l'espace, il ne cesse de les honorer de ses attentions et de ses respects.

_____________

Quand il enseigne la loi, il n'enseigne ni plus ni moins que la loi, n'obéissant qu'à l'attachement impartial qu'il a pour elle; et lorsqu'il est occupé à en faire l'exposition, il n'accorde pas à qui que ce soit une preuve de bienveillance plus grande qu'à un autre, fût-ce même par attachement pour la loi.

Telle est, ô Doux-et-Glorieux, la troisième condition dont est doué l'être d'Éveil, ce grand être, qui, lorsque l'Ainsi-Venu est entré dans l'Extinction complète, à la fin des temps, quand a péri la bonne loi, expliquant cette exposition de la loi, et montrant quels sont les contacts agréables, vit dans ces contacts, et explique, sans être en butte à la violence, cette exposition de la loi.

Et il aura des compagnons dans ces assemblées de la loi, et il lui naîtra des auditeurs de la loi qui écouteront l'exposition qu'il en fera, qui y auront foi, qui la comprendront, la saisiront, la répéteront, la pénétreront, l'écriront, la feront écrire, et qui, après l'avoir écrite et réduite en un volume, l'honoreront, la respecteront, la vénéreront et l'adoreront."

_____________

Voilà ce que dit le Bienheureux; et après avoir ainsi parlé, le Bien-Allé, le Précepteur dit en outre ce qui suit :

"Que le sage, interprète de la loi, qui désire
expliquer ce discours, renonce d'une manière absolue
au mensonge; à l'orgueil et à la médisance,
et ne conçoive jamais aucun sentiment d'envie.

Qu'il ne prononce jamais sur qui que ce soit des paroles de blâme;
qu'il n'élève jamais de discussion sur les opinions hétérodoxes;
qu'il ne dise jamais à ceux qui persistent dans une mauvaise conduite :
"Vous n'obtiendrez pas cette science supérieure."

Ce fils de Bien-Allé est toujours
doux et aimable, toujours patient;
pendant qu'il explique la loi à plusieurs reprises,
il n'éprouve jamais le sentiment de la douleur.

Les êtres d'Éveil, pleins de compassion pour les êtres,
qui existent dans les dix points de l'espace, sont tous,
se dit-il, mes précepteurs; et alors cet homme sage
leur témoigne le respect qu'on doit à un guide.

Se rappelant les Éveillés qui sont les Meilleurs des hommes,
il considère sans cesse les Vainqueurs comme des pères;
et renonçant à toute idée d'orgueil,
il est alors à l'abri de tout désastre.

Le sage qui a entendu une loi de cette espèce,
doit alors l'observer fidèlement;
parfaitement recueilli pour obtenir une position commode,
il est sûrement gardé par des millions de créatures.

_____________

Encore autre chose, ô Doux-et-Glorieux; l'être d'Éveil, ce grand être, qui, lorsque l'Ainsi-Venu est entré dans l'Extinction complète, à la fin des temps, quand a péri la bonne loi, quand la bonne loi est méprisée, désire posséder cette exposition de la loi, doit vivre bien loin des maîtres de maison et des mendiants, il doit vivre avec eux selon la charité; il doit éprouver de l'affection pour tous les êtres qui sont arrivés à l'état d'Éveillé.

Il doit faire les réflexions suivantes : "Certes, ils ont une intelligence bien pervertie, les êtres qui n'entendent pas, qui ne connaissent pas, qui ne comprennent pas le sens du langage énigmatique de l'Ainsi-Venu, ce résultat de son habileté dans l'emploi des moyens dont il dispose, qui ne s'en informent pas, qui n'y ajoutent pas foi, qui n'y ont pas confiance; que dirai-je de plus ? ces êtres ne comprennent ni ne connaissent cette exposition de la loi.

Mais moi, les conduisant à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, je vais, par la force de mes facultés surnaturelles, faire que chacun d'eux, dans la position où il se trouve, me donne son assentiment, croie, comprenne, et arrive à une parfaite maturité."

_____________

Telle est, ô Doux-et-Glorieux la quatrième condition dont est doué l'être d'Éveil, ce grand être, qui, lorsque l'Ainsi-Venu est entré dans l'Extinction complète, explique cette exposition de la loi, et cette condition le met à l'abri de tout désastre. Il est l'objet des honneurs, des respects, des adorations et du culte des religieux et des fidèles des deux sexes, des rois, des fils des rois, des ministres des rois, de leurs grands conseillers, des maîtres de maison, des prêtres, des habitants des provinces et des villages.

Les divinités qui traversent le ciel se mettent avec foi à sa suite pour entendre la loi; et les fils des dieux seront sans cesse attachés à ses pas pour le protéger; soit qu'il aille dans un village, soit qu'il entre dans un monastère, ils l'aborderont afin de l'interroger la nuit et le jour sur la loi, et ils seront satisfaits et auront l'esprit ravi d'entendre de lui la prédiction de leurs destinées futures.

Pourquoi cela ? C'est que cette exposition de la loi, ô Doux-et-Glorieux, a été bénie par tous les Éveillés; elle l'a été et le sera perpétuellement, ô Doux-et-Glorieux, par les vénérables Ainsi-Venus passés, présents et futurs. Il est difficile à obtenir, ô Doux-et-Glorieux, même pour celui qui habite dans beaucoup d'univers, le son, le bruit ou l'écho de cette exposition de la loi.

_____________

C'est, ô Doux-et-Glorieux, comme s'il y avait un roi souverain d'un continent qui aurait, par sa force, conquis son royaume. Qu'à cause de cela, ses adversaires, ses ennemis, des rois opposés, viennent à entrer en discussion et en guerre avec lui. Que ce monarque souverain d'un continent ait des soldats de diverses espèces, et qu'avec ces soldats il combatte ses ennemis.

Qu'ensuite ce monarque voyant combattre ses soldats, soit satisfait de leur courage; qu'il en ait l'âme ravie, et que, dans son contentement, il donne également à tous ses soldats des présents de diverses espèces, par exemple un village ou les terres d'un village, une ville ou les terres d'une ville, des vêtements et des coiffures, des ornements pour les mains, pour les pieds, pour le col, pour les oreilles, des parures d'or, des guirlandes, des colliers, des monnaies d'or, de l'or brut, de l'argent, des joyaux, des perles, du lapis-lazuli, des conques, du cristal, du corail, des éléphants, des chevaux, des chars, des piétons, des esclaves des deux sexes, des chariots, des litières.

Mais il ne donne à personne le joyau qui décore son diadème. Pourquoi cela ? C'est que ce joyau ne se place que sur la tête d'un roi; si un roi, ô Doux-et-Glorieux, venait à le donner, l'armée tout entière du roi, composée de quatre corps de troupes, serait frappée d'étonnement et de surprise.

_____________

De la même manière, ô Doux-et-Glorieux, le vénérable Ainsi-Venu aussi qui est le maître de la loi, le roi de la loi, exerce avec justice l'empire de la loi dans les trois mondes qu'il a soumis par la vigueur de son bras, par la vigueur de sa vertu. Le diable, le pécheur, vient alors attaquer les trois mondes soumis au roi. Alors les nobles, qui sont les soldats de l'Ainsi-Venu, combattent contre le diable.

Alors, ô Doux-et-Glorieux, le vénérable Ainsi-Venu, ce roi de la loi, ce maître de la loi, voyant ces nobles, ses soldats, leur expose divers discours par centaines, pour réjouir les quatre assemblées; il leur donne la ville de l'Extinction, la grande ville de la loi; il les séduit avec l'Extinction; mais il ne leur fait pas une exposition de la loi comme celle que j'expose en ce moment.

Tout de même, ô Doux-et-Glorieux, que ce roi souverain d'un continent, surpris du grand courage de ses soldats qui combattent, leur distribue ensuite également tout ce qu'il possède, tout jusqu'au joyau même qui décore son diadème, générosité qui est pour tout le monde un objet d'étonnement, un fait à peine croyable; et de même, ô Doux-et-Glorieux, que ce joyau était pour le roi un bien qu'il a gardé longtemps, qui ne quittait pas son front.

De même le vénérable Ainsi-Venu aussi, ce grand roi de la loi, qui exerce avec justice l'empire de la loi dans les trois mondes, quand il voit des auditeurs et des êtres d'Éveil combattre contre le démon des conceptions, contre le démon de la corruption du mal, quand il voit que ses soldats en combattant ont, par leur grand courage, détruit l'affection, la haine et l'erreur, qu'ils sont sortis des trois mondes, et ont anéanti tous les démons.

_____________

Alors le vénérable Ainsi-Venu aussi, plein de contentement, fait également pour ces nobles, qui sont ses soldats, cette exposition de la loi, avec laquelle le monde entier doit être en désaccord, à laquelle il ne doit pas croire, qui n'a jamais été prêchée ni expliquée auparavant. l'Ainsi-Venu donne à tous les auditeurs la possession de l'omniscience, laquelle ressemble au grand joyau qui décore le diadème d'un roi.

C'est là, ô Doux-et-Glorieux, le suprême enseignement des Ainsi-Venus; c'est là la dernière exposition de la loi des Ainsi-Venus. Entre toutes les expositions de la loi, c'est la plus profonde; c'est une exposition avec laquelle le monde entier doit être en désaccord.

De même, ô. Doux-et-Glorieux, que le roi souverain d'un continent, détachant de son diadème le joyau qu'il a gardé pendant longtemps, le donne à ses soldats, de même l'Ainsi-Venu explique aujourd'hui cette exposition de la loi, ce mystère de la loi qu'il a longtemps gardé, cette exposition qui est au-dessus de toutes les autres, et qui doit être connue des Ainsi-Venus."

_____________

Ensuite le Bienheureux voulant exposer ce sujet avec plus de développement, prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Montrant sans cesse la force de la charité,
constamment pleins de compassion pour tous les êtres,
expliquant une loi semblable à celle que j'expose,
les Ainsi-Venus ont célébré cet éminent discours.

Celui qui enseigne la force de la charité à tous les maîtres de maison,
aux mendiants, et à ceux qui, à l'époque de la fin des temps,
seront des êtres d'Éveil, se dit :
"Puissent-ils ne pas mépriser cette loi après l'avoir entendue !

Quant à moi, lorsqu'après avoir acquis l'état d'Éveil,
je serai fermement établi dans le degré d'Ainsi-Venu,
alors employant les moyens convenables, je vous comblerai de mes dons,
je ferai entendre l'excellent état d'Éveil."

C'est comme un roi souverain d'un continent,
qui distribue à ses soldats des présents variés,
et qui, rempli de joie, leur donne de l'or, des éléphants,
des chevaux, des chars, des piétons, des villes, des villages.

Aux uns il donne, dans sa satisfaction,
des ornements pour les mains, de l'argent,
des cordes d'or, des perles, des joyaux, des conques,
du cristal, du corail et des esclaves de diverses espèces.

Mais quand il est frappé de l'héroïsme incomparable
d'un de ses soldats, et qu'il reconnaît que l'un d'eux
a fait une action merveilleuse, alors déliant le bandeau
qui ceint sa tête, il lui donne le joyau qui la décore,

De la même manière, moi qui suis l'Éveillé, le roi de la loi,
moi qui ai la force de la patience, et qui possède le trésor
abondant de la sagesse, je gouverne avec justice ce monde entier,
désirant le bien, miséricordieux et plein de compassion.

Et voyant tous les êtres qui combattent, je leur expose
des dizaines de milliards de discours, quand je reconnais
l'héroïsme de ceux qui, doués d'une pureté parfaite,
triomphent en ce monde de la corruption du mal.

Alors le roi de la loi, le grand médecin, expliquant
des centaines de milliers d'expositions, quand il reconnaît
que les êtres sont pleins de force et de science,
leur montre ce discours qui est semblable au joyau d'un diadème.

C'est le discours que j'expose le dernier au monde,
ce discours qui est le plus éminent de tous,
que j'ai gardé pour moi, et que je n'ai jamais exposé;
je vais aujourd'hui le faire entendre; écoutez-le tous.

_____________

Voici les quatre espèces de mérites que devront rechercher,
dans le temps ou je serai entré dans l'Extinction complète,
ceux qui désirent l'excellent et suprême état d'Éveil,
et ceux qui remplissent mon rôle.

Le sage ne connaît ni le chagrin, ni la misère,
ni l'altération de la couleur naturelle de son corps,
ni la maladie; la teinte de sa peau n'est pas noire,
et il n'habite pas dans une ville misérable.

Ce grand solitaire, dont l'aspect est constamment
agréable à voir, est digne du culte qu'on doit
à un Ainsi-Venu; de jeunes fils des dieux
sont sans cesse occupés à le servir.

Son corps est inattaquable au glaive,
au poison, au bâton et aux pierres;
la bouche de celui qui, en ce monde,
lui dit des injures, se ferme et devient muette.

Il est en ce monde l'ami des créatures, il parcourt
la terre dont il est la lumière, en dissipant les ténèbres
de plusieurs milliers d'êtres, celui qui possède ce discours,
pendant le temps que je suis entré dans l'Extinction complète.

Il voit pendant son sommeil des formes
de l'Éveillé, des religieux et des religieuses;
il les voit assis sur un trône, expliquant la loi
dont il existe de nombreuses espèces.

Il voit en songe des dieux, des génies, des titans et des dragons
de diverses espèces, en nombre égal à celui des sables du Gange,
qui tiennent les mains jointes en signe de respect,
et il leur expose à tous la loi excellente.

Il voit en songe l'Ainsi-Venu enseignant la loi à de nombreuses
dizaines de millions de créatures, qui lance de son corps
des milliers de rayons, dont la voix est agréable,
et dont la couleur est semblable à celle de l'or.

Et les êtres sont là, les mains jointes en signe de respect,
célébrant le Solitaire, qui est le Meilleur des hommes;
et le Vainqueur, ce grand médecin,
prêche la loi excellente aux quatre assemblées.

Ce sage est satisfait de l'entendre, et, rempli de joie,
il lui rend un culte; et il obtient en songe
les formules, après avoir rapidement touché
à la science qui ne retourne pas en arrière.

Et le Chef du monde connaissant ses intentions lui prédit
qu'il parviendra au rang de héros parmi les hommes :
"Fils de famille, lui dit-il, tu toucheras ici,
dans un temps à venir, à la science éminente et fortunée.

Et la terre que tu habiteras sera immense,
et tu auras comme moi quatre assemblées
qui écouteront la loi vaste et parfaite,
en tenant respectueusement les mains jointes."

Puis le sage se voit lui-même occupé à concevoir
la loi dans les cavernes des montagnes; et quand
il l'a conçue, quand il a touché à cette condition,
maître alors de la méditation, il voit le Vainqueur.

Et après avoir vu en songe la forme du Vainqueur, dont la couleur
est celle de l'or et qui porte les marques des cent vertus,
il entend la loi, et après l'avoir entendue, il l'explique
à l'assemblée; ce sont là les choses qu'il voit pendant son sommeil.

Après avoir tout abandonné en songe, royaume,
femme, parents, il sort de sa demeure; après
avoir renoncé à tous les plaisirs, il se rend
au lieu où se trouve, l'essence de l'état d'Éveil.

Là, assis sur un trône placé auprès
du tronc d'un arbre, et cherchant à obtenir
l'état d'Éveil, il parvient au bout
de sept jours à la science des Ainsi-Venus.

Et quand il a atteint à l'état d'Éveil, se relevant
alors de sa méditation, il fait tourner la roue parfaite,
et enseigne la loi aux quatre assemblées, pendant
d'inconcevables dizaines de milliards d'éons.

Après avoir expliqué en ce monde la loi parfaite, après avoir conduit
à l'Extinction de nombreuses dizaines de millions d'êtres savants,
il y entre lui-même, semblable à une lampe dont la flamme est éteinte;
telle est la forme sous laquelle il se voit en songe.

Ils sont nombreux, ô Doux-et-Glorieux, ils sont infinis,
les avantages que possède constamment celui qui,
à la fin des temps, exposera ce discours de mon
excellente loi, que j'ai parfaitement expliquée."
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MessagePosté le: 16/01/2010 14:13:19    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 14 : Sortis de la terre
À l'appel du Bouddha d'innombrables Bodhisattvas se sont levés et se sont déclarés prêts à prêcher la Loi quand le Maître ne serait plus là. Mais surprise, le Bouddha leur dit que c'est inutile, car il a des milliers d'autres bodhisattva qui s'en chargeront. Alors, du sein de la terre, sortent des nombreux Bodhisattvas qui ont à leur tète quatre personnages éminents, or, Mâitrêya n'avait jamais rencontré ces Bodhisattvas; il ne peut croire Çâkyamuni quand celui-ci lui déclare qu'il les a convertis lui-même depuis qu'il est bouddha qui n'est parvenu à l'Éveil que depuis quelques dizaines d'années.


_____________


Chapitre 14

Apparition d'êtres d'Éveil

_____________

Ensuite des êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des sables de huit Ganges, faisant partie de ces êtres d'Éveil qui étaient venus des autres univers, se levèrent en cet instant du milieu de l'assemblée. Réunissant leurs mains en signe de respect, regardant en face le Bienheureux, ils lui parlèrent ainsi après l'avoir adoré : "Si le Bienheureux nous y autorise, nous aussi puissions-nous expliquer cette exposition de la loi dans l'univers Endurance, lorsque l'Ainsi-Venu sera entré dans le Extinction complète ! Puissions-nous la prêcher, l'adorer, l'écrire ! Puissions-nous consacrer nos efforts à cette exposition de la loi ! Que Bienheureux veuille bien nous accorder, à nous aussi, cette exposition de la loi !"

Alors le Bienheureux dit à ces êtres d'Éveil : "À quoi bon, ô fils de famille, vous charger de ce devoir ? J'ai ici, dans cet univers Endurance, des milliers d'êtres d'Éveil en nombre égal à celui des sables de soixante Ganges, qui servent de cortège à un seul être d'Éveil. Or il y a des milliers d'êtres d'Éveil de cette dernière espèce, en nombre égal à celui des sables de soixante Ganges, ayant chacun pour cortège une suite aussi nombreuse d'êtres d'Éveil qui, lorsque je serai entré dans le Extinction complète, à la fin des temps, dans la dernière période, posséderont cette exposition de la loi, qui la prêcheront, qui l'expliqueront."

À peine cette parole fut-elle prononcée par le Bienheureux, que l'univers Endurance se fendit de tous côtés, se couvrit de fentes, et que du milieu de ces fentes apparurent plusieurs myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, ayant le corps de couleur d'or, doués des trente-deux signes qui caractérisent un grand homme, lesquels se trouvant sous cette grande terre, au point de l'espace qui est situé dessous, s'étaient rendus dans l'univers Endurance; en effet, aussitôt qu'ils avaient entendu la parole que venait de prononcer le Bienheureux, ils étaient sortis du sein de la terre. Chacun de ces êtres d'Éveil avait une suite de milliers d'êtres d'Éveil, en nombre égal à celui des sables de soixante Ganges, qui formaient derrière lui une troupe, une grande troupe, une troupe dont il était le précepteur.

_____________

Ces êtres d'Éveil, des grands êtres, suivis ainsi de ces troupes, de ces grandes troupes, de ces troupes dont ils étaient les précepteurs, et dont on voyait des myriades de milliers de milliards, en nombre égal à celui des sables de soixante Ganges, étaient sortis tous ensemble des fentes de la terre, pour paraître dans cet univers Endurance.

À plus forte raison s'y trouvait-il des êtres d'Éveil, des grands êtres, ayant un cortège d'êtres d'Éveil en nombre égal à celui des sables de cinquante, de quarante, de trente, de vingt, de dix, de cinq, de quatre, de trois, de deux Ganges, d'un Gange, dune moitié, d'un quart, d'un sixième, d'un dixième, d'un vingtième, d'un cinquantième, d'un centième, d'un millième, d'un cent millième, d'un dix-millionième, d'un cent-dix-millionième, d'un mille-dix-millionième, d'un cent-mille-dix-millionième, d'une myriade de cent-mille dix-millionièmes de Gange.

À plus forte raison s'y trouvait-il des êtres d'Éveil, des grands êtres, ayant un cortège de plusieurs myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, de milliers de milliards, de milliards, de dix millions, de cinq cent mille, de cinq mille, de mille, de cinq cents, de quatre cents, de trois cents, de deux cents, de cent, de cinquante, de quarante, de trente, de vingt, de dix, de cinq, de quatre, de trois, de deux êtres d'Éveil, d'un être d'Éveil.

À plus forte raison s'y trouvait-il un nombre immense d'êtres d'Éveil, des grands êtres qui étaient seuls. En un mot, les nombres, le calcul, les comparaisons, les similitudes ne peuvent donner une idée de ces êtres d'Éveil, des grands êtres, qui sortirent tous ensemble des fentes de la terre, pour paraître dans l'univers Endurance. Dès qu'ils en furent sortis, ils se rendirent au lieu où se trouvait ce grand temple, fait de substances précieuses, suspendu dans le ciel, au milieu des airs, où le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, parvenu à l'Extinction complète, était assis sur un trône avec Sage-des-Çâkyas.

_____________

Quand ils s'y furent rendus, ces êtres d'Éveil, après avoir salué les pieds de ces deux Ainsi-Venus, en les touchant de leur tête, après avoir salué et vénéré toutes ces formes de Ainsi-Venu, créées miraculeusement de son corps par le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, qui, réunies de tous les côtés dans les dix points de l'espace, chacune dans son univers, étaient assises sur des trônes auprès d'arbres formés de diverses substances précieuses, après avoir fait plusieurs fois cent mille tours, en laissant à leur droite ces Ainsi-Venus, ces Vénérables, après les avoir célébrés dans divers hymnes faits par des êtres d'Éveil, ces êtres d'Éveil, dis-je, se tinrent debout à l'écart, et réunissant leurs mains en signe de respect, ils adorèrent le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, le Vénérable, et le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor.

Or, en ce temps-là, cinquante moyens éons s'écoulèrent pendant que les êtres d'Éveil, des grands êtres, qui étaient sortis des fentes de la terre, saluaient les Ainsi-Venus, et les célébraient dans divers hymnes faits par des êtres d'Éveil. Et pendant ces cinquante moyens éons, le bienheureux Sage-des-Çâkyas garda le silence, ainsi que les quatre assemblées. Ensuite le Bienheureux produisit un effet de sa puissance surnaturelle, tel que, par la force de cette puissance, les quatre assemblées crurent, l'après-midi, que lui seul était présent, et qu'elles virent l'univers Endurance embrassant dans l'espace l'étendue de cent mille univers, et rempli d'êtres d'Éveil.

Les quatre êtres d'Éveil, des grands êtres qui étaient les chefs de cette grande troupe et de cette grande masse d'êtres d'Éveil, à savoir les êtres d'Éveil, des grands êtres nommés Pratique-Supérieure, Pratique-Infinie, Pratique-Pure et Pratique-Ferme, se trouvaient à la tête de cette grande foule et de cette grande masse d'êtres d'Éveil.

_____________

Alors ces quatre êtres d'Éveil, des grands êtres s'étant placés en avant de cette grande troupe et de cette grande masse d'êtres d'Éveil, réunissant les mains en signe de respect, debout devant le Bienheureux, lui parlèrent ainsi : "Le Bienheureux n'a-t-il que peu de peine, peu de maladies, Vit-il au milieu de contacts agréables ? Sans doute, les créatures qui te sont soumises, douées de formes agréables, d'une intelligence parfaite, faciles à discipliner, faciles à purifier, ne causent pas de douleur au Bienheureux ?"

Ensuite les quatre êtres d'Éveil, des grands êtres adressèrent au Bienheureux les deux stances suivantes :

"Est-il heureux le Chef du monde,
celui qui répand la lumière ? Es-tu,
ô toi qui es sans péché, libre d'obstacles
dans les contacts que tu rencontres ?

Puissent les créatures qui te sont soumises,
douées de formes agréables, faciles à discipliner,
faciles à purifier, ne pas causer de douleur
au Chef du monde pendant qu'il parle !"

Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi aux quatre êtres d'Éveil, qui étaient placés en tête de cette grande troupe et de cette grande foule d'êtres d'Éveil : "Il est ainsi, ô fils de famille, je me trouve au milieu de contacts agréables, je rencontre peu de peine, et je n'ai que peu de maladies. Ces créatures qui me sont soumises, sont douées de formes agréables, d'une intelligence parfaite; elles sont faciles à discipliner, faciles à purifier, et elles ne me causent pas de douleur, quand je m'occupe à les purifier.

Pourquoi cela ? C'est que, ô fils de famille, ces créatures qui me sont soumises, ont été jadis purifiées par moi-même, sous d'anciens Éveillés parfaitement accomplis; aussi, ô fils de famille, elles n'ont qu'à me voir et qu'à m'entendre pour m'accorder leur confiance, pour comprendre, pour approfondir la science d'Éveillé. Et ceux qui ont complètement rempli les devoirs qui leur étaient imposés, soit sur le terrain des Auditeurs, soit sur celui des êtres d'Éveil, sont ici perfectionnés par moi dans la connaissance des lois de Éveillé, et je leur fais atteindre la vérité suprême."

_____________

Alors ces êtres d'Éveil, des grands êtres prononcèrent en ce moment les stances suivantes :

"Bien, bien, ô grand héros, nous sommes satisfaits
de ce que ces créatures sont douées
de formes agréables, de ce qu'elles sont
faciles à discipliner et à purifier;

Et de ce qu'elles écoutent, ô Guide des hommes,
cette science profonde que tu leur enseignes,
et de ce que, après l'avoir écoutée,
elles y ont confiance et la comprennent."

Cela dit, le Bienheureux exprima son assentiment aux quatre êtres d'Éveil, des grands êtres qui se trouvaient à la tête de cette grande troupe et de cette grande foule d'êtres d'Éveil, en disant : "Bien, bien, ô fils de famille, vous avez raison de féliciter aujourd'hui le Bienheureux."

Or, en ce moment même, cette réflexion vint à l'esprit de l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant, et des myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, en nombre égal à celui des sables de huit Ganges : "Nous n'avons pas vu auparavant une aussi grande troupe, une aussi grande foule d'êtres d'Éveil. Nous n'avons pas entendu dire auparavant qu'une pareille foule, après être sortie des fentes de la terre, se tenant debout en présence du Bienheureux, ait honoré, respecté, vénéré, adoré le Bienheureux, et ait causé au Bienheureux de la satisfaction. D'où viennent donc ces êtres d'Éveil, ces grands êtres réunis ici ?"

Alors l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant reconnaissant par lui-même les doutes et les questions qui se produisaient dans son esprit, et comprenant les incertitudes auxquelles étaient livrées ces myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, en nombre égal à celui des sables de huit Ganges, réunissant en ce moment les mains en signe de respect, demanda la cause de ces faits au Bienheureux, en chantant les stances suivantes :

_____________

"Voici plusieurs myriades de dizaines
de milliards d'êtres d'Éveil infinis,
tels que nous n'en avons pas vu auparavant;
dis-nous, ô toi qui es le meilleur des hommes,

D'où et comment viennent ces personnages
doués d'une grande puissance surnaturelle,
et d'où ils sont arrivés ici
avec les grandes formes de leur corps.

Tous sont pleins de fermeté;
tous sont des grands solitaires
doués de mémoire; leur extérieur
est agréable; d'où donc viennent-ils ici ?

Chacun de ces sages êtres d'Éveil,
ô roi du monde, a une immense suite,
une suite aussi nombreuse
que les sables du Gange.

La suite de chacun de ces glorieux êtres d'Éveil
est égale au nombre des grains de sable
contenus dans soixante Ganges complets;
tous sont arrivés à l'étal d'Éveillé.

Oui, le nombre de grains de sable
contenus dans soixante Ganges,
exprime le nombre de ces héros,
de ces Protecteurs, suivis chacun de leur assemblée.

Bien plus nombreux encore sont les autres sages qui,
accompagnés de leur innombrable suite,
sont comme les Sables de cinquante,
de quarante ou de trente Ganges,

Comme les sables de vingt Ganges,
avec leur suite entière;
et bien plus nombreux encore
sont ces fils d'Éveillé, ces protecteurs,

Qui ont chacun une suite égale aux grains de sable
contenus dans dix, dans cinq Ganges;
d'où vient donc, ô Guide des hommes,
cette assemblée qui se trouve réunie aujourd'hui ?

_____________

D'autres ont chacun une suite de Maîtres,
unis ensemble par les liens de la confraternité,
suite égale aux sables contenus dans quatre,
dans trois, dans deux Ganges.

Il y en a d'autres bien plus nombreux,
encore, et dont aucun calcul ne pourrait
atteindre le terme, dut-il durer
des dizaines de milliards d'éons.

Il y a d'autres suites de ces héros,
de ces êtres d'Éveil protecteurs qui égalent les sables
contenus dans un demi-Gange, dans un tiers de Gange,
dans un dixième, dans un vingtième de Gange.

On en voit de plus nombreux encore,
et dont il n'existe pas de calcul;
il serait impossible d'en faire le compte,
dût-on y employer des milliards d'éons.

Il en existe de bien plus nombreux encore,
avec leurs cortèges sans fin; ils ont à leur suite
dix millions, dix millions et encore dix millions,
et aussi cinq millions de personnages.

On voit un bien plus grand nombre encore
de ces grands solitaires, un nombre dépassant tout calcul;
ces êtres d'Éveil, doués d'une grande sagesse,
se tiennent tous debout dans l'attitude du respect.

Leur cortège est de mille, de cent,
de cinquante personnes; ces êtres d'Éveil
ne sauraient être comptés,
dût-on y passer des milliards d'éons.

Le cortège de quelques-uns de ces héros
est de vingt, de dix, de cinq,
de quatre, de trois, de deux personnes,
et ces héros dépassent tout calcul.

Ceux, enfin, qui marchent seuls,
ceux qui, seuls, trouvent la quiétude,
et que je vois tous rassemblés
ici aujourd'hui, sont au-dessus de tout calcul.

Quand même un homme passerait à les énumérer
des éons en nombre égal à celui des sables du Gange,
en tenant à la main une baguette à compter,
il n'en pourrait atteindre le terme.

_____________

Quelle est l'origine de ces héros,
de ces êtres d'Éveil,
tous magnanimes, protecteurs
et pleins d'énergie ?

Par qui la loi leur a-t-elle été enseignée ?
Par qui ont-ils été établis dans la science d'Éveillé ?
Quel est celui dont ils accueillent la loi ?
De qui possèdent-ils l'enseignement ?

Ces sages, doués d'une grande prudence
et de facultés surnaturelles, sont sortis
de la terre, après l'avoir ouverte entièrement
et dans la direction des quatre côtés de l'horizon.

Ce monde tout entier,
ô Solitaire, est crevassé
de tous côtés, par la sortie
de ces intrépides êtres d'Éveil.

Non, jamais nous n'avons vu
auparavant de tels personnages;
dis-nous, ô Guide des mondes,
le nom de cette terre.

Nous nous sommes trouvés,
à plusieurs reprises,
dans les dix points de l'espace,
et jamais nous n'y avons vu ces êtres d'Éveil.

Nous ne t'avons jamais vu
un seul fils; ceux-ci viennent
de nous apparaître subitement;
expose-nous leur histoire, ô Solitaire.

Des centaines, des milliers,
des myriades d'êtres d'Éveil,
tous pleins de curiosité,
regardent le Meilleur des hommes.

Ô grand héros, être incomparable,
toi qui es affranchi de l'accumulation
des éléments constitutifs de l'existence,
explique-nous d'où viennent ces héros,
ces êtres d'Éveil intrépides."

_____________

Dans ce moment, les Ainsi-Venus, les Vénérables qui miraculeusement créés par le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, étaient arrivés de myriades de milliers de milliards d'autres univers; qui, dans ces univers, enseignaient la loi aux créatures; qui, en présence du bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, du Vénérable, étaient venus de tous côtés, des dix points de l'espace, s'asseoir, les jambes croisées, sur des trônes de diamant, auprès d'arbres faits de substances précieuses; puis ceux qui faisaient cortège à chacun de ces Ainsi-Venus, tous, à la vue de cette grande troupe et de cette grande foule d'êtres d'Éveil, sortant de tous côtés des fentes de la terre, et se tenant suspendus dans l'élément de l'éther, furent frappés d'étonnement et de surprise, et parlèrent ainsi chacun à son Ainsi-Venu : "D'où viennent, ô Bienheureux, ces êtres d'Éveil, ces grands êtres en nombre immense, incommensurable ?"

Ainsi interrogés, ces Ainsi-Venus, ces Vénérables, répondirent ainsi chacun à ceux qui les suivaient : "Approchez un instant, ô fils de famille; l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant, qui vient d'apprendre de la bouche du bienheureux Sage-des-Çâkyas qu'il doit parvenir après lui à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, a demandé au bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, au Vénérable, la cause de ce qui vous frappe. Le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, le Vénérable, va la lui expliquer. Vous pouvez donc entendre aussi."

Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi à Amour-Bienveillant : "Bien, bien, ô toi qui es invincible ! C'est une noble circonstance, ô toi qui es invincible, que celle sur laquelle tu m'interroges." Puis le Bienheureux s'adressa ainsi à la foule tout entière des êtres d'Éveil : "Soyez tous recueillis, ô fils de famille; soyez tous parfaitement immobiles et fermes dans votre position. l'Ainsi-Venu, le Vénérable, ô fils de famille, explique maintenant à la foule toute entière des êtres d'Éveil la vue de la science de l'Ainsi-Venu; il explique la prééminence, les œuvres, les voluptés, la puissance, l'héroïsme de l'Ainsi-Venu."

_____________

Ensuite Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Soyez recueillis, ô fils de famille, je vais parler,
et toutes mes paroles seront véridiques;
défendez-vous ici du découragement, ô sages,
car la science des Ainsi-Venus est inconcevable.

Soyez tous pleins de fermeté et de mémoire; restez tous
dans un parfait recueillement; il vous faut aujourd'hui
entendre une loi dont vous n'avez pas entendu parler
auparavant, une loi qui fait l'étonnement des Ainsi-Venus.

Qu'aucun de vous ne conçoive de doute; car c'est
moi-même qui vous donne la plus ferme assurance;
je suis le Guide des hommes qui ne parle pas
contre la vérité, et ma science est incalculable.

Le Bien-Allé connaît les lois profondes,
supérieures au raisonnement et dont il n'existe pas de mesure;
ce sont ces lois que je vais vous exposer;
écoutez lesquelles elles sont et comment elles sont."

_____________

Ensuite le Bienheureux, après avoir prononcé ces stances, s'adressa ainsi en ce moment à l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant : "Je vais te parler, ô toi qui es invincible, je vais t'instruire. Oui, ces êtres d'Éveil, ces grands êtres, ô toi qui es invincible, en nombre immense, incommensurable, inconcevable, incomparable, incalculable, qui n'ont pas été vus par vous auparavant, qui sont sortis des fentes de la terre pour paraître ici, tous ces êtres d'Éveil, ces grands êtres, dis-je, ô toi qui es invincible, après que, dans cet univers, j'ai eu atteint à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, ont reçu de moi cet état; ils y ont été perfectionnés; ils en ont reçu de la joie; ils y ont été transformés.

Ces fils de famille ont été par moi mûris, établis, introduits, confirmés, instruits, perfectionnés dans cet état d'être d'Éveil. Ces êtres d'Éveil, ces grands êtres, ô toi qui es invincible, habitent, dans cet univers Endurance, l'enceinte de l'élément de l'éther, située au-dessous de nous.

Occupés à comprendre à fond avec leur intelligence, l'objet de leur lecture et les préceptes qu'ils reçoivent, ces fils de famille n'aiment pas les lieux où se presse la foule; ils aiment ceux où on n'en rencontre pas; ils ne se débarrassent pas de leur fardeau; ils déploient leur énergie.

Ces fils de famille, ô toi qui es invincible, se plaisent dans la distinction; ils sont passionnés pour la distinction. Ces fils de famille ne demandent l'appui ni des hommes ni des dieux; ils aiment une vie éloignée du monde; ils sont passionnés pour les plaisirs de la loi; ils s'appliquent à la science d'Éveillé."

_____________

Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Ces êtres d'Éveil incommensurables, inconcevables,
dont il n'existe pas de mesure, possèdent les facultés surnaturelles,
la sagesse, l'instruction, et ils se sont exercés à la science
pendant de nombreuses dizaines de millions d'éons.

Tous ont été mûris par moi pour l'état d'Éveillé,
et ils habitent dans la terre qui m'appartient;
oui, tous ont été mûris par moi,
et tous ces êtres d'Éveil sont mes fils.

Tous recherchent les déserts et les lieux purs; ils évitent
sans cesse les lieux où se rencontre la foule et ils vivent
dans les endroits solitaires, ces sages qui sont mes enfants,
et qui sont instruits dans la pratique de ma règle excellente.

Ils habitent dans l'enceinte de l'éther; leur empire
s'étend sur les lieux placés au-dessous de cette terre;
là ils passent les jours et les nuits dans le recueillement,
occupés à se rendre maîtres de l'excellent état d'Éveil.

Déployant leur énergie, tous doués de mémoire,
se tenant fermes dans la vigueur de la science
qui est incommensurable, ces êtres intrépides exposent la loi;
tout resplendissants de lumière, ils sont mes enfants.

Et tous ont été mûris ici pour l'excellent
état d'Éveil, depuis que je l'ai obtenu moi-même,
dans la ville de Gayâ, auprès d'un arbre,
et que j'ai fait tourner la roue éminente de la loi.

Exempts de toute faute, écoutez tous ma parole,
et ayez-y foi : Oui, c'est après avoir
atteint à l'excellent état d'Éveil,
que tous ont été mûris par moi pour cet état."

_____________

Ensuite l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant et ces nombreuses myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, furent frappés d'étonnement et de surprise. Comment se fait-il que, dans l'espace d'un instant, dans un si court intervalle de temps, ces êtres d'Éveil, dont le nombre est si immense, aient été conduits, aient été mûris par le Bienheureux dans l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli ?

Alors l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant s'adressa ainsi au Bienheureux : "Comment, ô Bienheureux, l'Ainsi-Venu qui était prince, après être sorti de Kapilavastu, la ville des Çâkyas, et être parvenu à la suprême et intime essence de l'état d'Éveil, non loin de la ville de Gayâ, a-t-il obtenu l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Il y a aujourd'hui, ô Bienheureux, un peu plus de quarante ans, depuis que tu es sorti de ta maison. Comment donc l'Ainsi-Venu a-t-il pu, en si peu de temps, remplir les devoirs sans nombre d'un Ainsi-Venu, atteindre à la prééminence d'un Ainsi-Venu, déployer l'héroïsme d'un Ainsi-Venu ? Comment a-t-il pu conduire et mûrir dans l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, en un si court espace de temps, cette troupe et cette foule d'êtres d'Éveil, troupe et foule dont des myriades de milliers de milliards d'éons ne suffiraient pas pour atteindre le terme ?

Et de plus, ce nombre immense d'êtres d'Éveil, ô Bienheureux, ce nombre incalculable a longtemps rempli les devoirs de la vie religieuse; tous ont fait croître les racines de vertus qui étaient en eux, sous plusieurs milliers de Éveillés; ils ont été conduits à la perfection pendant plusieurs centaines de milliers d'éons.

_____________

C'est, ô Bienheureux, comme s'il y avait un homme jeune, un adolescent avec des cheveux noirs, un homme de la première jeunesse, âgé de vingt-cinq ans; que cet homme montre comme ses enfants des centenaires, et qu'il parle ainsi : "Ces fils de famille sont mes enfants." Que ces centenaires parlent ainsi à cet homme : "Celui-là est notre propre père." Certes, ô Bienheureux, le discours de cet homme serait difficile à croire, le monde y croirait difficilement.

Il en est de même, ô Bienheureux, de l'Ainsi-Venu qui n'est arrivé que depuis si peu de temps à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, et de ces êtres d'Éveil, ces grands êtres si nombreux, qui ont accompli les devoirs de la vie religieuse pendant plusieurs myriades de milliers de milliards d'éons; qui sont depuis si longtemps arrivés à la certitude; qui sont habiles à produire et à posséder les cent mille voies qui conduisent à la méditation de la science de Éveillé; qui ont pratiqué complètement les grandes connaissances supérieures; qui ont rempli complètement les devoirs qui conduisent à la science des grandes connaissances supérieures; qui sont savants dans le rôle d'Éveillé; qui sont habiles à converser sur les conditions des Ainsi-Venus; qui sont pour le monde un sujet d'étonnement et d'admiration; qui ont acquis une grande énergie, une grande force et une grande puissance.

Et le Bienheureux leur parle ainsi : "C'est par moi que tous ces êtres d'Éveil ont été dès le commencement conduits, préparés, mûris, transformés dans ce rôle d'être d'Éveil. C'est depuis que je suis parvenu à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, que j'ai exécuté cet acte de force et d'héroïsme." Comment, Bienheureux, comment pouvons-nous ajouter foi aux paroles de l'Ainsi-Venu, quand il nous dit : "l'Ainsi-Venu ne dit rien de contraire à la vérité; c'est l'Ainsi-Venu qui sait cela" ?

Oui, Bienheureux, les êtres d'Éveil entrés dans le nouveau véhicule éprouvent de l'incertitude. Quand l'Ainsi-Venu sera entré dans le Extinction complète, ceux qui entendront cette exposition de la loi, ne la croiront pas, n'y auront pas foi, ne lui accorderont pas leur confiance. C'est pourquoi, Bienheureux, ils seront livrés à des idées d'actes qui seront étrangères à la loi.

Explique-nous donc ce fait, ô Bienheureux, afin que nous n'ayons aucun doute, en ce qui touche cette loi, et que, dans l'avenir, les fils ou filles de famille entrés dans le véhicule des êtres d'Éveil, qui viendront à l'entendre, n'éprouvent pas d'incertitude."

Ensuite l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant adressa, dans cette occasion, les stances suivantes au Bienheureux :

"Lorsque tu fus venu au monde dans la ville
de Kapila, demeure principale des Çâkyas,
tu sortis de ta maison, et tu obtins l'état d'Éveil;
il n'y a pas de cela bien longtemps, ô Chef du monde.

Et ces grandes troupes de personnages, respectables, intrépides, qui ont rempli
leurs devoirs pendant de nombreuses dizaines de millions d'éons; qui se sont tenus
fermes et inébranlables dans la force des facultés surnaturelles;
qui ont été bien instruits, et qui ont pénétré entièrement la force de la sagesse,

Qui sont inaltérables, comme le lotus l'est au contact de l'eau; qui,
après avoir fendu la terre, sont arrivés aujourd'hui en ce lieu, et qui
sont là les mains réunies et l'extérieur respectueux; en un mot,
ces êtres d'Éveil doués de mémoire, ô Maître du monde, que tu dis tes fils et tes disciples,

Comment pourront-ils ajouter foi à l'étonnant
langage que tu viens de faire entendre ?
Parle pour détruire leur incertitude,
et explique-leur le sens de ce que tu as voulu dire.

C'est comme s'il y avait ici un homme jeune,
de la première jeunesse, ayant les cheveux noirs,
qui eût vingt ans ou plus, et qui en montrant
des centenaires, les donnât pour ses fils.

Que ceux-ci soient couverts de rides et aient les cheveux blancs,
et qu'ils disent : "C'est cet homme qui nous a donné l'existence."
Certainement, ô Chef du monde, ou aurait peine à croire
que ces vieillards soient les fils de ce jeune homme.

De la même manière, ô Bienheureux, nous ne comprenons pas
comment ces nombreux êtres d'Éveil pleins d'intelligence,
de mémoire et d'intrépidité, qui ont été bien instruits
pendant des dizaines de milliards d'éons;

Qui sont doués de fermeté; qui ont la pénétration
de la sagesse; qui sont tous beaux et agréables à voir;
qui sont intrépides dans la démonstration de la loi,
qui ont été loués par le Guide du monde,

Nous ne comprenons pas comment, semblables au vent,
ils marchent, exempts de toute affection, au travers de l'espace,
sans connaître jamais d'autre demeure, ces fils du Bien-Allé
qui produisent en eux l'énergie nécessaire pour atteindre à l'état d'Éveil.

Comment, lorsque le Guide du monde sera entré
dans l'Extinction complète, pourra-t-on croire à un pareil récit ?
Nous qui l'entendons de la bouche du Chef du monde,
nous ne concevons aucun doute.

Puissent les êtres d'Éveil ne pas tomber dans la mauvaise voie,
en concevant des doutes à ce sujet ! Fais-nous connaître,
ô Bienheureux, la vérité, et dis-nous comment
ces êtres d'Éveil ont été complètement mûris par toi."
_________________
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MessagePosté le: 16/01/2010 14:13:19    Sujet du message: Publicité

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MessagePosté le: 23/01/2010 10:17:25    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 15 : Durée de la vie de l'Ainsi-Venu
Çâkyamuni fait enfin connaître qu'il est Bouddha depuis toute éternité. Et que c'est pour inciter les êtres a faire des efforts dans la Loi qu'il annonce qu'il va entrer bientôt en Disparition.


_____________


Chapitre 15

Durée de la vie de l'Ainsi-Venu

_____________

Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi à la foule tout entière des êtres d'Éveil : "Ayez confiance en moi, ô fils de famille; croyez à l'Ainsi-Venu qui prononce la parole de vérité." Une seconde et une troisième fois le Bienheureux s'adressa ainsi aux êtres d'Éveil : "Ayez confiance en moi, ô fils de famille, croyez à l'Ainsi-Venu qui prononce la parole de vérité."

Ensuite la foule tout entière des êtres d'Éveil, se faisant précéder de l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant, et réunissant les mains en signe de respect, parla ainsi au Bienheureux : "Que le Bienheureux, que le Bien-Allé nous expose la cause de ces faits; nous avons foi dans la parole du Bienheureux. Une seconde fois la foule tout entière des êtres d'Éveil parla ainsi au Bienheureux. Une troisième fois la foule tout entière des êtres d'Éveil parla ainsi au Bienheureux.

Alors le Bienheureux voyant que la prière des êtres d'Éveil était répétée jusqu'à trois fois, s'adressa ainsi à ces êtres d'Éveil : "Écoutez donc, ô fils de famille, ce produit de la force de ma méditation profonde. Le monde, ô fils de famille, avec les dieux, les hommes et les demi-dieux qui le composent, a la conviction suivante, et se dit : "C'est aujourd'hui que le bienheureux Sage-des-Çâkyas, après avoir abandonné la maison des Çâkyas, après être parvenu à l'intime et suprême essence de l'état d'Éveil, dans la ville nommée Gayâ, est arrivé à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. Et cependant il ne faut pas considérer le fait ainsi; bien au contraire, ô fils de famille, il y a déjà plusieurs myriades de milliers de milliards d'éons, que je suis arrivé à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

_____________

Soient, par exemple, ô fils de famille, les atomes de poussière dont se compose la terre de cinquante fois de myriades de milliers de milliards de mondes. Qu'il naisse un homme qui, prenant un de ces atomes de poussière, aille le déposer à l'orient, après avoir franchi cinquante fois des myriades de milliers de milliards d'univers incalculables. Que, de cette manière, cet homme, pendant des myriades de milliers de milliards d'éons, enlève de tous ces univers la totalité des atomes de poussière qu'ils renferment, et qu'il se trouve ainsi avoir déposé de cette manière et par cette méthode, du côté de l'orient, tous ces atomes de poussière.

Que pensez-vous de cela, ô fils de famille ? Est-il possible à quelqu'un d'imaginer, de compter, ou de déterminer ces univers ?"

Cela dit, l'être d'Éveil Amour-Bienveillant et la foule tout entière des êtres d'Éveil parla ainsi au Bienheureux : "Ils sont innombrables, ô Bienheureux, ces univers, ils sont incalculables, ils dépassent le terme auquel atteint la pensée. Tous les Auditeurs et les Éveillés-pour-Soi eux-mêmes, ô Bienheureux, ne peuvent, avec la science des Nobles, ni s'en faire une idée, ni les compter, ni les déterminer. Nous-mêmes, ô Bienheureux, qui sommes des êtres d'Éveil établis sur le terrain de ceux qui ne se détournent pas, nous ne pouvons faire de ce sujet l'objet de nos pensées, tant sont innombrables, ô Bienheureux, ces univers."

_____________

Cela dit, le Bienheureux s'adressa ainsi à ces êtres d'Éveil, ces grands êtres : "Je vais vous parler, ô fils de famille, je vais vous instruire. Oui, quelque nombreux que soient ces univers sur lesquels cet homme a déposé ces atomes de poussière et ceux sur lesquels il n'en a pas déposé, il ne se trouve pas, ô fils de famille, dans toutes ces myriades de milliers de milliards d'univers, autant d'atomes de poussière qu'il y a de myriades de milliers de milliards d'éons, depuis l'époque où je suis parvenu à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Depuis le moment où j'ai commencé, ô fils de famille, à enseigner la loi aux créatures dans cet univers Endurance, et dans d'autres myriades de milliers de milliards d'univers, les vénérables Ainsi-Venus, tels que l'Ainsi-Venu Brûle-Lampe et d'autres, dont j'ai parlé depuis cette époque, ô fils de famille, pour faire connaître leur entrée dans l'Extinction complète, ces Ainsi-Venus, ô fils de famille, ont été miraculeusement produits par moi dans l'exposition et l'enseignement de la loi, par l'effet de l'habileté dans l'emploi des moyens dont je dispose.

Il y a plus, ô fils de famille, l'Ainsi-Venu, après avoir reconnu les mesures diverses d'énergie et de perfection des sens qu'ont possédées les êtres qui se sont succédé pendant ce temps, prononce en chacun de ces Ainsi-Venus son propre nom, expose en chacun d'eux sa propre Extinction complète, et, de ces diverses manières, il satisfait les créatures par différentes expositions de la loi.

_____________

Alors, ô fils de famille, l'Ainsi-Venu parle ainsi aux créatures qui ont des inclinations diverses, qui n'ont que peu de racines de vertu et qui souffrent de beaucoup de douleurs : "Je suis jeune d'âge, ô religieux; il n'y a pas longtemps que je suis sorti de la maison, que je suis parvenu à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli."

Mais si l'Ainsi-Venu, ô fils de famille, depuis si longtemps parvenu à l'état d'Éveillé parfait, s'exprime ainsi : "Il n'y a pas longtemps que je suis parvenu à l'état suprême d'Éveillé parfait," c'est uniquement dans le dessein de conduire les créatures à la maturité et de les convertir, c'est pour cela qu'il fait cette exposition de la loi.

Toutes ces expositions de la loi, ô fils de famille, sont faites par l'Ainsi-Venu pour discipliner les créatures; et les paroles, ô fils de famille, que prononce l'Ainsi-Venu pour discipliner les créatures, soit qu'il se désigne lui-même, soit qu'il désigne les autres, soit qu'il se mette lui-même en scène, soit qu'il y mette les autres, en un mot, tout ce que dit l'Ainsi-Venu, tout cela et toutes ces expositions de la loi sont faites par l'Ainsi-Venu conformément à la vérité. Il n'y a pas là mensonge de la part du Ainsi-Venu.

Pourquoi cela ? C'est que l'Ainsi-Venu voit la réunion des trois mondes telle qu'elle est; ce monde, à ses yeux, n'est pas engendré; et il ne meurt pas; il ne disparaît pas et il ne naît pas; il ne roule pas dans le cercle de la transmigration, et il n'entre pas dans l'anéantissement complet; il n'a pas été, et il n'est pas n'ayant pas été; il n'est pas existant, et il n'est pas non existant; il n'est pas ainsi, et il n'est pas autrement; il n'est pas faussement, et il n'est pas réellement; il n'est pas autrement, et il n'est pas ainsi; c'est de cette manière que l'Ainsi-Venu voit la réunion des trois mondes; en un mot, il ne la voit pas comme la voient les hommes ordinaires et les ignorants.

_____________

Aussi possède-t-il, de la manière la plus certaine, les conditions de ce sujet, et aucune n'échappe à son attention. Les paroles quelles qu'elles soient que l'Ainsi-Venu prononce sur ce sujet sont toutes vraies et non fausses. Afin de faire naître des racines de vertu dans les créatures dont la conduite et les intentions sont diverses, et qui s'abandonnent à leurs conceptions et à leurs raisonnements, il fait diverses expositions de la loi, à l'aide de divers sujets.

Ce que l'Ainsi-Venu doit faire, ô fils de famille, il le fait. l'Ainsi-Venu qui est depuis si longtemps parvenu à l'état d'Éveillé parfait, a une existence dont la durée est incommensurable. l'Ainsi-Venu qui, n'étant pas entré dans l'Extinction complète, subsiste toujours, parle de l'Extinction complète de l'Ainsi-Venu, dans une intention de conversion.

Cependant, ô fils de famille, je n'ai pas encore, même aujourd'hui, rempli Complètement les anciens devoirs qui m'étaient imposés en tant qu'être d'Éveil; la durée de mon existence n'est même pas accomplie; bien au contraire, ô fils de famille, aujourd'hui même il me reste, pour atteindre le dernier terme de mon existence, deux fois autant de myriades de milliers de milliards d'éons que j'en ai déjà vécu.

Je n'en annonce pas moins, ô fils de famille, que je vais entrer dans l'Extinction complète, quoique je ne doive pas y entrer encore. Pourquoi cela ? C'est que de cette manière je conduis tous les êtres à la maturité. Si je restais trop longtemps dans le monde, les êtres qui n'ont pas acquis des racines de vertu, qui sont privés de pureté, qui sont misérables, entraînés par leurs désirs aveugles, enveloppés dans les filets des fausses doctrines, diraient en voyant sans cesse l'Ainsi-Venu : "l'Ainsi-Venu reste dans le monde;" et ils s'imagineraient qu'il n'y a là rien que d'aisé à rencontrer; ils ne concevraient pas la pensée de quelque chose de difficile à obtenir.

_____________

S'ils disaient : "Nous sommes près du Ainsi-Venu," ils ne déploieraient pas leur énergie pour sortir de la réunion des trois mondes, et ne concevraient pas la pensée que l'Ainsi-Venu est difficile à rencontrer. De là vient, ô fils de famille, que l'Ainsi-Venu, grâce à son habileté dans l'emploi des moyens dont il dispose, prononce ces paroles : "C'est une chose difficile à obtenir, ô religieux, que l'apparition des Ainsi-Venus.

Pourquoi cela ? C'est qu'il peut se passer plusieurs myriades de milliers de milliards d'éons sans que les êtres voient un Ainsi-Venu, comme aussi ils peuvent en voir un dans cet espace de temps." De là vient, ô fils de famille, que je leur dis, après avoir introduit ce sujet : "C'est une chose difficile à obtenir, ô religieux, que l'apparition des Ainsi-Venus."

Les êtres, alors, sachant, par des développements nombreux, que l'apparition des Ainsi-Venus est une chose difficile à rencontrer, concevront des pensées d'étonnement et de chagrin; et ne voyant pas l'Ainsi-Venu, ils auront soif de le voir. Ces racines de vertu produites par la conception d'une pensée dont l'Ainsi-Venu est l'objet, leur deviendront pour longtemps une source d'avantages, d'utilité et de bonheur.

Voyant cela, quoique l'Ainsi-Venu n'entre pas dans l'Extinction complète, il annonce aux êtres son Extinction, en vertu de la volonté qu'il a de les convertir. C'est là, ô fils de famille, l'exposition de la loi que fait l'Ainsi-Venu; quand il parle ainsi, il n'y a pas alors mensonge de sa part.

_____________

C'est, ô fils de famille, comme s'il y avait un médecin instruit, habile, prudent, très-expert à calmer toute espèce de maladie. Que cet homme ait beaucoup d'enfants, dix, vingt, quarante, cinquante, cent, et qu'il soit parti pour faire un voyage; que tous ses enfants viennent à être malades d'un breuvage vénéneux ou de poison, qu'ils éprouvent des sensations de douleur causées par ce breuvage ou ce poison, et que brûlés par ce breuvage ils se roulent par terre.

Qu'ensuite le médecin leur père revienne de son voyage; que tous ses enfants soient souffrants de ce poison ou de cette substance vénéneuse; que les uns aient des idées fausses, et les autres l'esprit juste. Que tous ces enfants souffrant également de ce mal, à la vue de leur père, soient pleins de joie, et lui parlent ainsi : "Salut, cher père, tu es heureusement revenu sain et sauf et en bonne santé; délivre-nous donc de ce breuvage ou de ce poison qui détruit notre corps, et donne-nous la vie."

Qu'ensuite le médecin. voyant ses enfants souffrants de ce mal, vaincus par la douleur, brûlés, se roulant par terre, après avoir préparé un grand médicament doué de la couleur, de l'odeur et du goût convenables, et l'avoir broyé sur une pierre, le donne en boisson à ces enfants et leur parle ainsi : "Buvez, mes enfants, cette grande médecine qui a de la couleur; de l'odeur et du goût; après avoir bu, mes enfants, cette grande médecine, vous serez bien vite délivrés de ce poison, vous reviendrez à la santé, et vous n'aurez plus de mal."

_____________

Alors que ceux de ces enfants dont les idées ne sont pas fausses, après avoir vu la couleur de ce médicament, après en avoir flairé l'odeur, et savouré le goût, le boivent aussitôt et qu'ils soient complètement, entièrement délivrés de leur mal. Mais que ceux de ces enfants dont les idées sont fausses, après avoir salué leur père, lui parlent ainsi : "Salut, cher père, tu es heureusement revenu sain et sauf et en bonne santé; donne-nous la guérison;" qu'ils prononcent ces paroles, mais qu'ils ne boivent pas la médecine qui leur est présentée.

Pourquoi cela ? C'est que par suite de la fausseté de leur esprit, la couleur de cette médecine ne leur plaît pas, non plus que son odeur ni sa saveur. Qu'ensuite ce médecin fasse cette réflexion : "Mes enfants que voilà ont l'esprit faussé par l'action de ce breuvage ou de ce poison; c'est pourquoi ils ne boivent pas cette médecine, et ne me louent pas; si je pouvais, par l'emploi de quelque moyen adroit, faire boire cette médecine à ces enfants !"

Qu'alors le médecin désireux de faire boire la médecine à ses enfants à l'aide d'un moyen adroit, leur parle ainsi : "Je suis vieux, ô fils de famille, avancé en âge, cassé, et la fin de mon temps approche; puissiez-vous n'être pas malheureux, ô mes enfants ! puissiez-vous ne pas éprouver de douleur ! J'ai préparé pour vous cette grande médecine, vous pouvez la boire si vous le désirez."

_____________

Que le médecin, après avoir ainsi averti ses enfants à l'aide de ce moyen adroit, et s'être retiré dans une autre partie du pays, fasse annoncer à ses enfants malades qu'il a fait son temps; qu'en ce moment ceux-ci se lamentent extrêmement, et se livrent aux plaintes les plus vives : "Il est donc mort seul, notre père, notre protecteur, celui qui nous a donné le jour, et qui était plein de compassion pour nous; maintenant nous voilà sans protecteur."

Qu'alors ces enfants se voyant sans protecteur, se voyant sans refuge, soient incessamment en proie au chagrin, et que, par suite de ce chagrin incessant, leurs idées de fausses deviennent justes, et que ce médicament qui avait de la couleur, de l'odeur et du goût, soit reconnu par eux comme ayant en effet ces qualités; qu'en conséquence, ils le prennent alors, et que l'ayant pris, ils soient délivrés de leur mal. Qu'ensuite le médecin sachant que ses enfants sont délivrés de leur mal, se montre de nouveau à eux.

Comment comprenez-vous cela, ô fils de famille. Y a-t-il en quoi que ce soit mensonge de la part de ce médecin à employer ce moyen adroit ?" Les êtres d'Éveil répondirent : "Non, il n'y a pas mensonge, Bienheureux; il n'y a pas mensonge, Bien-Allé."

Le Bienheureux reprit : "De la même manière, ô fils de famille, il y a un nombre immense, incalculable, de millions de milliards d'éons, que je suis parvenu à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; mais je développe de temps en temps, aux yeux des créatures, des moyens de cette espèce, dont je possède l'emploi habile, dans le dessein de les convertir, et il n'y a là, de ma part, mensonge en aucune manière.

_____________

Ensuite le Bienheureux voulant exposer ce sujet avec plus de développement, prononça, dans cette occasion, les stances suivantes :

"Ils sont inconcevables, ils sont à jamais incommensurables,
les dizaines de milliards d'éons qui se sont écoulés
depuis que j'ai atteint à l'état suprême d'Éveil
et que je ne cesse d'enseigner la loi.

Je convertis de nombreux êtres d'Éveil
et je les établis dans la science d'Éveillé;
depuis de nombreuses dizaines de millions d'éons,
je mûris complètement des myriades infinies de créatures.

Je désigne le terrain de l'Extinction
et j'expose mes moyens à l'effet de discipliner les créatures;
et cependant je n'entre pas dans l'Extinction
au moment où j'en parle, ici même j'explique les lois.

Alors je me bénis moi-même, et je bénis
aussi tous les êtres; mais les hommes ignorants
dont l'intelligence est faussée, ne me voient pas,
même pendant que je suis en ce monde.

Croyant que mon corps est entré dans l'Extinction complète,
ils rendent des hommages variés à mes reliques,
et ne me voyant pas, ils ont soif de me voir;
par ce moyen leur intelligence devient droite.

Quand les êtres sont droits, doux, bienveillants,
et qu'ils méprisent leurs corps,
alors réunissant une assemblée d'auditeurs,
je me fais voir sur le sommet du Pic-du-Vautour.

Et je leur parle ensuite de cette manière :
"Je ne suis pas entré ici, ni en tel temps,
dans l'Extinction complète; j'ai fait seulement usage,
ô religieux, de mon habileté dans l'emploi des moyens,
et je reparais à plusieurs reprises dans le monde des vivants."

Honoré par d'autres créatures, je leur enseigne
l'état suprême d'Éveil qui m'appartient; et vous,
vous n'écoutez pas ma voix, à moins d'apprendre
que le Chef du monde est entré dans l'Extinction complète.

Je vois les êtres complètement détruits,
et cependant je ne leur montre pas ma propre forme;
mais s'il arrive qu'ils aspirent à me voir,
j'expose la bonne loi à ces êtres qui en sont altérés.

Ma bénédiction a toujours été telle que je viens de la dire,
depuis un nombre inconcevable de dizaines de milliards d'éons,
et je ne sors pas d'ici, du sommet du Pic-du-Vautour,
pour aller m'asseoir sur des myriades d'autres sièges et d'autres lits.

_____________

Lors même que les êtres voient et se figurent
que cet univers est embrasé par les flammes,
alors même la terre d'Éveillé qui m'appartient
est remplie d'hommes et de divinité des éléments.

Ces êtres s'y livrent à des jeux et à des plaisirs variés;
ils y possèdent des dizaines de millions de jardins,
de palais et de chars divins; cette terre est ornée de montagnes
faites de diamant, et pleine d'arbres couverts de fleurs et de fruits.

Et les dieux frappent les tambours au-dessus de cette terre,
et ils font tomber une pluie de fleurs céleste rouge;
et ils m'en couvrent ainsi que mes auditeurs
et les autres sages qui sont arrivés ici à l'état d'Éveillé.

C'est ainsi que ma terre subsiste continuellement,
et les autres êtres se figurent qu'elle est en proie à l'incendie;
ils voient cet univers redoutable livré au malheur
et rempli de cent espèces de misères.

Et ils restent pendant de nombreux dizaines de millions d'éons
sans entendre jamais le nom même d'Ainsi-Venu ou de loi,
sans connaître une assemblée telle que la mienne;
c'est là la punition de leurs actions coupables.

Mais lorsque ici, dans le monde des hommes,
il vient à naître des êtres doux et bienveillants,
â peine sont-ils au monde, que, grâce à leur vertueuse conduite,
ils me voient occupé à expliquer la loi.

Et je ne leur parle jamais de cette œuvre sans fin
que je continue sans relâche; c'est pourquoi il y a longtemps
que je ne me suis fait voir, et de là vient que je leur dis :
"Les Vainqueurs sont difficiles à rencontrer."

Voilà quelle est la force de ma science, cette force éclatante
à laquelle il n'y a pas de terme; et j'ai atteint
à cette longue existence, qui est égale à un nombre infini d'éons,
pour avoir autrefois rempli les devoirs de la vie religieuse.

Ô sages, ne concevez à ce sujet aucun doute;
renoncez absolument à toute espèce d'incertitude,
la parole que je prononce est véritable;
non, jamais ma parole n'est mensongère.

De même que ce médecin exercé à l'emploi des moyens convenables,
qui, vivant encore, se dirait mort dans l'intérêt de ses enfants
dont l'esprit serait tourné à la contradiction, et de même que ce serait là
un effet de la prudence de ce médecin, et non une parole mensongère;

De même moi qui suis le père du monde, l'être existant par lui-même,
moi le chef et le médecin de toutes les créatures, quand je les trouve
disposées à la contradiction, égarées par l'erreur et ignorantes,
je leur fais voir mon Extinction, quoique je n'y sois pas encore entré.

À quoi bon me montrerais-je continuellement aux hommes ?
Ils sont incrédules, ignorants, privés de lumières,
indolents, égarés par leurs désirs;
leur ivresse les fait tomber dans la mauvaise voie.

Ayant reconnu quelle a été en tout temps leur conduite,
je dis aux créatures : "Je suis l'Ainsi-Venu,"
pour les convertir par ce moyen à l'état d'Éveillé,
et pour les mettre en possession des lois des Éveillés."
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Dernière édition par Coeur de Loi le 17/02/2010 23:09:15; édité 2 fois
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misterzen


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MessagePosté le: 03/02/2010 23:58:18    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Quelle dommage que le forum ne soit plus actif en ce moment , il est donc impossible d'aller voir le prochain chapitre!
J'espere que tous les chapitre sont dans les liens a télécharger?
En tout cas merci pour ces documents et en espérant te relire tres vite
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Denis
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MessagePosté le: 04/02/2010 09:25:14    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Bonjour misterzen

Oui, le forum dans lequel je discutais s'est fermé temporairement, je pensais mettre en ligne le chapitre 15 samedi, car il était déjà sur l'autre forum, mais comme il vient de fermé et que tu demandes la Loi, je le poste dès maintenant.

En plus, c'est le chapitre le plus important du soutra, celui où on sort de manière évidente de la dimension terrestre et mondaine. Car le Bouddha dévoile son age véritable.

Je l'ai posté à la suite en haut.

Coeur de Loi
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misterzen


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MessagePosté le: 04/02/2010 10:03:42    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

merci!
Cool, je v pourvoir avec grand plaisir et attention.
Merci pour avoir mis ce chapitre aussi rapidement!
Misterzen
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Denis
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MessagePosté le: 06/02/2010 09:39:11    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 16 : Le discernement des bienfaits
Dialogue entre Çâkyamuni et Mâitrêya sur les mérites incommensurables de la foi et de la dévotion sur le chapitre concernant la longévité incroyable du Bouddha.


_____________


Chapitre 16

Proportion des mérites

_____________

Pendant que cette exposition de la durée de la vie de l'Ainsi-Venu était faite, un nombre immense et incalculable de créatures en retirèrent du profit. Alors le Bien-Allé s'adressa ainsi à l'être d'Éveil, au grand être Amour-Bienveillant : "Pendant qu'a été donnée, ô toi qui es invincible, cette indication de la durée de la vie de l'Ainsi-Venu, laquelle est une exposition de la loi, des myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil en nombre égal à celui de soixante-huit Ganges, ont acquis la patience surnaturelle dans la loi. Un nombre cent mille fois plus grand d'autres êtres d'Éveil, des grands êtres, a obtenu la possession des formules.

D'autres êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des atomes de mille univers, après avoir entendu cette exposition de la loi, ont obtenu le pouvoir de n'être enchaînés par aucun contact. D'autres êtres d'Éveil, en nombre égal à celui des atomes d'un univers, ont obtenu la possession de la formule qui fait mille milliards de tours. D'autres êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des atomes d'un univers formé de trois mille mondes, après avoir entendu cette exposition de la loi, ont fait tourner la roue qui ne revient pas en arrière. D'autres êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des atomes d'un moyen univers, après avoir entendu cette exposition de la loi, ont fait tourner la roue de la loi nommée "Celle dont l'éclat est sans tache."

D'autres êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des atomes d'un petit univers, après avoir entendu cette exposition de la loi, ont été destinés à obtenir, au bout de huit naissances, l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. D'autres êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des atomes de quatre univers formés de quatre îles, après avoir entendu cette exposition de la loi, ont été destinés à obtenir, au bout de quatre naissances, l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

D'autres êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des atomes de trois univers formés de quatre îles, après avoir entendu cette exposition de la loi, ont été destinés à obtenir, au bout de trois naissances, l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. D'autres êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des atomes de deux univers formés de quatre îles, après avoir entendu cette exposition de la loi, ont été destinés à obtenir, au bout de deux naissances, l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

D'autres êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des atomes d'un seul univers forme de quatre îles, après avoir entendu cette exposition de la loi, ont été destinés à obtenir, au bout d'une naissance, l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. Des êtres d'Éveil, des grands êtres, en nombre égal à celui des atomes de huit univers formés d'un grand millier de trois mille mondes, après avoir entendu cette exposition de la loi, ont conçu la pensée de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli."

_____________

À peine le Bien-Allé eut-il exposé à ces êtres d'Éveil, ces grands êtres le sujet qui renferme la démonstration de la loi, qu'alors du haut de l'atmosphère et du ciel il tomba une grande pluie de petits et grands pétales de fleur céleste rouge. Les myriades de milliers de milliards d'Éveillés qui, après être arrivés dans ces myriades de milliers de milliards d'univers, étaient assis sur des trônes auprès d'arbres de diamant, furent tous couverts de cette pluie.

Le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas et le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor qui était entré dans l'Extinction complète, tous deux assis sur un trône de diamant, en furent complètement couverts, ainsi que la foule tout entière des êtres d'Éveil, avec les quatre assemblées.

Des poudres divines de santal et d'Aguru tombèrent comme une pluie. On entendit, du haut du ciel, retentir dans les airs de grandes timbales qui rendaient, sans être frappées, des sons agréables, doux et profonds; des pièces doubles d'étoffes divines tombèrent par centaines et par milliers du haut des airs; des colliers, des guirlandes, des chapelets de perles, des joyaux, de grands joyaux et de gros diamants parurent en l'air, suspendus à tous les points de l'horizon. Des centaines de mille de vases de diamant qui contenaient un encens précieux, s'avancèrent d'eux-mêmes de tous côtés.

Les êtres d'Éveil, les grands êtres soutinrent en l'air, au-dessus de chaque Ainsi-Venu, des lignes de parasols faits de pierreries, qui s'élevaient jusqu'au ciel de Brahmâ; c'est de cette manière que les êtres d'Éveil, les grands êtres soutinrent en l'air au-dessus de ces innombrables myriades de milliers de milliards d'Éveillés, des lignes de parasols faits de pierreries qui s'élevaient jusqu'au ciel de Brahmâ. Chacun d'eux célébra ces Ainsi-Venus en faisant entendre des stances sacrées à la louange des Éveillés.

_____________

Alors l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"L'Ainsi-Venu nous a fait entendre une loi merveilleuse,
une loi qui n'a jamais été entendue par nous auparavant;
il nous a dit quelle est la bienveillance des Guides du monde
et combien est infinie la durée de leur existence.

Aussi, après avoir entendu aujourd’hui cette loi
qui leur est donnée de la bouche du Bien-Allé,
des dizaines de milliards d'êtres vivants,
qui sont les fils chéris du Guide du monde, se sentent épanouis de joie.

Quelques-uns sont établis dans l'état suprême d'Éveil
qui ne retourne pas en arrière; quelques-uns possèdent
la meilleure des formules; d'autres sont fermes dans l'énergie du détachement,
et d'autres ont la possession de dizaines de milliards de formules.

Quelques-uns, aussi nombreux que les atomes d'un monde,
sont arrivés à l'excellente science d'Éveillé;
d'autres sont destinés à devenir, à partir de leur huitième existence,
des Vainqueurs doués d'une vue infinie.

Après avoir franchi les uns quatre, les autres trois,
les autres deux existences, ceux qui ont entendu
cette loi de la bouche du Guide du monde,
obtiendront l'état d'Éveil en voyant la vérité.

Quelques-uns, au bout d'une seule existence, arriveront
à l'omniscience dans la vie suivante; c'est là le fruit excellent
qu'ils recueilleront de l'attention qu'ils auront donnée
à ce récit de la vie du Guide du monde.

Ils sont aussi innombrables, aussi incalculables
que les atomes de poussière que renferment huit mondes,
les dizaines de milliards de créatures qui, après avoir
entendu cette loi, ont conçu la pensée de l'excellent état d'Éveil.

C'est là l'œuvre que vient d'accomplir le grand solitaire,
quand il a expliqué l'état d'Éveillé,
cet état qui n'a ni terme ni mesure,
et qui est aussi incommensurable que l'élément de l'éther.

De nombreuses dizaines de milliards de fils des dieux
ont fait tomber une pluie de pétales de fleur céleste rouge;
des Çakras et des Brahmâs en nombre égal à celui des sables du Gange,
ont quitté des dizaines de milliards de terres pour se réunir ici.

Répandant des poudres odorantes de bois de santal
et d'Aguru. ils parcourent le ciel, semblables
à des oiseaux, et ils en couvrent l'empereur
des Vainqueurs d'une manière convenable.

Du haut des airs, des timbales font entendre,
sans être frappées, des sons agréables;
des dizaines de milliards de pièces d'étoffes divines
tombent en tournant autour des Guides des hommes.

Des dizaines de milliards de vases
faits de pierreries et contenant un encens précieux,
se rendent ici d'eux-mêmes de tous côtés,
afin d'honorer le Protecteur, le Chef des mondes.

Les sages êtres d'Éveil soutiennent d'innombrables
myriades de dizaines de millions de parasols,
hauts, grands et faits de pierreries,
qui s'élèvent en ligne jusqu'au monde de Brahmâ.

Ils dressent au-dessus des Guides des hommes
des drapeaux et des étendards beaux à voir;
les fils de Bien-Allé, l'esprit transporté de joie,
les louent dans des milliers de stances.

Voilà, ô Guide des hommes, les êtres merveilleux,
éminents, admirables et variés que je vois aujourd'hui;
toutes ces créatures ont été comblées de joie par l'exposition
qui leur a été faite de la durée de la vie du Bien-Allé.

Il est vaste le sens de la parole des Guides des hommes,
laquelle s'est répandue aujourd'hui dans les dix points de l'espace;
des dizaines de milliards de créatures en sont remplies de joie,
et elles sont douées de vertu pour arriver à l'état d'Éveillé."

_____________

Ensuite le Bien-Allé s'adressa ainsi à l'être d'Éveil, au grand être Amour-Bienveillant : "Tous ceux qui, pendant que se donnait cette indication de la durée de l'existence de l'Ainsi-Venu, laquelle est une exposition de la loi, ont fait preuve de confiance, ne fût-ce que par un seul acte de pensée, ou qui y ont ajouté foi, quel immense mérite en recueillent-ils, ces fils ou ces filles de famille ?

Écoute cela, et grave bien dans ton esprit quel immense mérite ils en recueillent. Supposons d'un côté, ô toi qui es invincible, un fils ou une fille de famille qui, désirant obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, remplirait, pendant huit myriades de milliers de milliards d'éons, les devoirs des cinq perfections, c'est-à-dire, de la perfection de l'aumône, de celle de la moralité, de celle de la patience, de celle de l'énergie et de celle de la contemplation.

Et d'un autre côté, ô toi qui es invincible, un fils ou une fille de famille, qui après avoir entendu cette indication de la durée de la vie de l'Ainsi-Venu, laquelle est une exposition de la loi, ferait preuve de confiance, ne fut-ce que par un seul acte de pensée, ou qui y ajouterait foi.

Eh bien ! comparée à cette dernière masse de mérites, la première masse de mérites et de vertus acquise par l'accomplissement des cinq perfections pratiquées pendant huit myriades de milliers de milliards d'éons, n'en égale pas la centième partie, ni la millième, ni la cent-millième, ni la dix-millionième, ni la dix-trillionième, ni la quintillionième; la seconde masse de mérites surpasse tout nombre, tout calcul, toute comparaison, toute similitude.

Un fils ou une fille de famille, ô toi qui es invincible, qui est pourvu d'une telle masse de mérites, ne peut jamais se détourner de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; non, cela n'est pas possible."

_____________

Ensuite le Bien-Allé prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Qu'un homme cherchant à obtenir
la science d'Éveillé, laquelle
est sans égale, fasse vœu en ce monde
de pratiquer les cinq perfections;

Qu'il emploie huit dizaines de milliards
d'éons complets à donner,
à plusieurs reprises, l'aumône
aux Éveillés et aux auditeurs,

À réjouir des myriades d'Éveillés-pour-Soi
et d'êtres d'Éveil, en leur donnant de la nourriture,
des aliments, du riz, des boissons,
des vêtements, des lits et des sièges;

Qu'il fasse faire ici, pour ces personnages,
des habitations et des monastères
de bois de santal, des ermitages agréables
avec des lieux de promenade;

Qu'il répande en ce monde des dons variés
et de diverses espèces, et qu'ayant fait
de telles aumônes pendant des dizaines
de milliards d'éons, il songe à l'état d'Éveillé;

Qu'en vue de la science d'Éveillé,
il observe la règle de la moralité qui est pure,
qui a été décrite par tous les Éveillés,
qui forme un tout continu, qui est louée par les sages;

Que, plein de patience, il soit établi
sur le terrain de la modération;
qu'il soit plein de constance et de mémoire,
et qu'il supporte beaucoup d'injures;

Qu'en vue de la science
d'Éveillé, il supporte
les dédains des êtres arrogants
qui se reposent dans l'orgueil;

Que, toujours attentif à déployer sa force,
toujours énergique et doué d'une mémoire ferme,
il reste pendant des dizaines de milliards
d'éons occupé de la même pensée;

Que, dans la forêt où il habite, soit qu'il marche,
ou qu'il soit debout, ou qu'il se lève,
il vive pendant des dizaines de millions d'éons,
étranger au sommeil et à la paresse;

Que, livré à la contemplation;
à la grande contemplation, y trouvant son plaisir
et toujours recueilli, il passe à méditer
huit dizaines de milliards d'éons complets;

Que, dans son héroïsme, il demande,
par cette méditation, l'excellent état d'Éveil,
et qu'en disant : "Puissé-je obtenir l'omniscience,"
il soit parvenu à la perfection de la contemplation.

Eh bien ! le mérite que pourrait acquérir
un tel homme, en accomplissant pendant
des dizaines de milliards d'éons
les devoirs que je viens de décrire,

Est de beaucoup inférieur au mérite sans fin
qu'acquiert l'homme ou la femme qui ayant entendu
ce récit de la durée de mon existence,
y ajouterait foi, ne fût-ce qu'un seul instant.

Celui qui renonçant au doute, à l'inquiétude
et à l'orgueil, accorderait à ce récit
ne fût-ce qu'un moment de confiance,
doit en recueillir le fruit que je viens d'indiquer.

Les êtres d'Éveil qui, pendant des milliers d'éons,
ont rempli les devoirs qui leur sont imposés.
n'éprouveront aucun sentiment d'effroi en entendant
cet inconcevable récit de la durée de mon existence.

Ils diront en inclinant la tête :
"Et moi aussi, puissé-je, dans un temps à venir,
être semblable à ce Éveillé ! Puissé-je sauver
des dizaines de millions de créatures !

Puissé-je être comme le chef Sage-des-Çâkyas,
comme le Lion-des-Çâkyas, le grand Solitaire !
Qu'assis au sein de l'intime essence de l'état d'Éveil,
je fasse entendre le rugissement du lion !

Et moi aussi, puissé-je, dans l'avenir, honoré
par tous les êtres et assis au sein de l'intime
essence de l'état d'Éveil, enseigner également
que mon existence a une pareille durée !"

Les hommes doués d'une application extrême,
qui après avoir entendu et possédé cette exposition,
comprennent le sens de mon langage énigmatique,
ne conçoivent aucun doute.

_____________

Encore autre chose, ô toi qui es invincible. Celui qui après avoir entendu cette indication de la durée de la vie de l'Ainsi-Venu, laquelle est une exposition de la loi, la comprendrait, l'approfondirait et la connaîtrait, celui-là recueillerait une masse de mérites, plus incommensurable encore que celle que je viens d'indiquer, de mérites faits pour conduire à la science d'Éveillé.

À bien plus forte raison, celui qui entendrait une exposition de la loi semblable à celle-ci, qui la ferait entendre à d'autres, qui la répéterait, qui l'écrirait, qui la ferait écrire, qui après l'avoir renfermée en un volume, l'honorerait, la vénérerait, l'adorerait, en lui offrant des fleurs, de l'encens, des parfums, des guirlandes, des substances onctueuses, des poudres odorantes, des vêtements, des parasols, des drapeaux, des étendards, des lampes alimentées par de l'huile, par du beurre clarifié, par des huiles odorantes; celui-là, dis-je, recueillerait une masse bien plus grande encore de mérites, faits pour conduire à la science d'Éveillé.

Et quand un fils ou une fille de famille, ô toi qui es invincible, après avoir entendu cette indication de la durée de la vie de l'Ainsi-Venu, laquelle est une exposition de la loi, y donnera sa confiance avec une application extrême, voici à quel signe devra se reconnaître son application. C'est qu'il me verra établi sur la montagne du Pic-du-Vautour, enseignant la loi, entouré d'une foule d'êtres d'Éveil, servi par une foule d'êtres d'Éveil, au milieu d'une assemblée d'auditeurs.

Qu'il verra cette terre d'Éveillé que j'habite, c'est-à-dire l'univers Endurance, faite de lapis-lazuli, présentant une surface égale, couverte d'enceintes tracées en forme de damier avec des cordes d'or, parsemée d'arbres de diamant; qu'il y verra des êtres d'Éveil habitant des maisons dont les étages seront élevés. C'est là, ô toi qui es invincible, le signe auquel il faut reconnaître qu'un fils ou qu'une fille de famille donne sa confiance avec une application extrême.

_____________

Il y a plus, ô toi qui es invincible, je dis qu'ils donnent leur confiance avec une application extrême, les fils de famille qui, lorsque L'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, ayant entendu cette exposition de la loi, ne la mépriseront pas, et bien au contraire, en éprouveront de la satisfaction; à bien plus forte raison en dis-je autant de celui qui la retiendra et la récitera.

Il porte L'Ainsi-Venu dans ses bras, celui qui après avoir renfermé cette exposition de la loi en un volume, la transporte dans ses bras. Ce fils ou cette fille de famille, ô toi qui es invincible, n'a pas besoin de faire pour moi des monuments, ni des monastères; il n'a pas besoin de donner à l'assemblée des religieux des médicaments destiné aux malades ou des meubles.

Pourquoi cela ? C'est que ce fils ou cette fille de famille, ô toi qui es invincible, a rendu à mes reliques le culte que l'on doit aux reliques de l'Éveillé, qu'il a fait des monuments formés des sept substances précieuses, s'élevant jusqu'au ciel de Brahmâ, recouverts d'un parasol proportionné à leur circonférence, ornés de bannières, retentissants du bruit des cloches.

C'est qu'il a rendu à ces monuments contenant mes reliques, des honneurs de diverses espèces, en leur offrant des fleurs, de l'encens, des parfums, des guirlandes, des substances onctueuses, des poudres odorantes, des vêtements, des parasols, des drapeaux, des étendards, des bannières divines et humaines, en faisant retentir près de ces monuments, le bruit agréable et doux des instruments de toute espèce, des tambours, des grands tambours, des timbales, des grandes timbales, des plaques de cuivre, en exécutant des danses, des chœurs et des chants de diverses espèces, nombreux et sans fin.

_____________

En un mot, ces hommages ont duré pendant un nombre immense de myriades de milliers de milliards d'éons. Celui qui, depuis mon entrée dans l'Extinction complète, a possédé cette exposition de la loi, qui l'a récitée, qui l'a écrite, qui l'a expliquée, celui-là, ô toi qui es invincible, m'a construit des monastères spacieux, étendus, élevés, bâtis de santal rouge, renfermant trente-deux palais, ayant huit étages, pouvant servir d'habitation à mille religieux, embellis de fleurs, de jardins, ayant dans leur voisinage un bois pour la promenade, fournis de lits et de sièges, remplis de médicaments destinés aux malades, de boissons, d'aliments et de mets, ornés de toutes sortes de meubles commodes.

Ces êtres, qu'ils soient en grand nombre, en nombre incommensurable, qu'ils soient au nombre soit de cent, soit de mille, soit de cent mille, soit de dix millions, soit de milliers de millions, soit dizaines de milliards, soit de myriades de dizaines de milliards, doivent être regardés comme ayant été présentés devant moi, pour former l'assemblée de mes auditeurs, et comme ayant été de ceux dont j'ai joui complètement.

Celui qui, après l'entrée de l'Ainsi-Venu dans l'Extinction complète, possédera cette exposition de la loi, qui la récitera, l'enseignera, l'écrira, la fera écrire, oui, je le déclare de cette manière, ô toi qui es invincible, celui-là n'aura pas besoin de m'élever des monuments, quand je serai entré dans l'Extinction complète, il n'aura pas besoin d'honorer l'assemblée.

À bien plus forte raison, ô toi qui es invincible, le fils ou la fille de famille qui, possédant cette exposition de la loi, se perfectionnera soit dans l'aumône, soit dans la moralité, soit dans la patience, soit dans l'énergie, soit dans la contemplation, soit dans la sagesse, recueillera certainement une plus grande masse de mérites, faits pour conduire à la science d'Éveillé, de mérites immenses, innombrables, infinis.

_____________

Tout de même, ô fils de famille, que l'élément de l'éther est sans bornes, dans quelque direction qu'on se tourne, à l'orient, au midi, au couchant, au nord, au-dessus ou au-dessous de nous, ainsi est non moins immense et non moins innombrable la masse de mérites, faits pour conduire à la science d'Éveillé, que recueillera ce fils ou cette fille de famille.

Celui qui possédera cette exposition de la loi, qui la récitera, l'enseignera, l'écrira, la fera écrire, celui-là sera attentif à honorer les monuments élevés en l'honneur de l'Ainsi-Venu; il fera l'éloge des auditeurs de l'Ainsi-Venu; célébrant les cent mille myriades de qualités des êtres d'Éveil, des grands êtres, il les exposera aux autres.

Il sera accompli dans la patience; il aura de la morale; il possédera les conditions de la vertu; il aura d'heureuses amitiés; il sera patient, maître de lui, exempt d'envie et de toute pensée de colère; il ne concevra pas la pensée de nuire; il sera doué de mémoire, de force et d'énergie; il sera constamment appliqué à rechercher les conditions des Éveillés; il sera livré à la contemplation; il attachera le plus grand prix à la méditation profonde et s'y appliquera fréquemment; il saura résoudre habilement les questions qui lui seront faites; il se débarrassera de myriades de milliers de milliards de questions.

L'être d'Éveil, le grand être, ô toi qui es invincible, qui, après que l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, possédera cette exposition de la loi, aura les qualités que je viens d'énumérer. Qu'il soit fils ou fille de famille, il doit être, ô toi qui es invincible, considéré de la manière suivante : "Entré dans la pure essence de l'état d'Éveil, ce fils ou cette fille de famille se rend auprès du tronc de l'arbre Éveil, afin de parvenir à l'état d'Éveillé parfait."

Et dans quelque endroit, ô toi qui es invincible, que ce fils ou cette fille de famille vienne à se tenir debout, ou à s'asseoir, ou à marcher, il faudra élever là un monument à l'intention de l'Ainsi-Venu. Ce monument devra être fait par le monde réuni aux dieux dans cette pensée : "Ceci est le monument de l'Ainsi-Venu"."

_____________

Ensuite le Bien-Allé prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Il aura une masse infinie de mérites
que j'ai célébrée plus d'une fois,
celui qui possédera ce discours, lorsque
le Guide des hommes sera entré dans l'Extinction.

Celui-là m'a rendu un culte, il m'a fait
élever des monuments pour renfermer mes reliques,
des monuments faits de substances précieuses,
variés, beaux à voir et resplendissants,

Égalant en hauteur le monde de Brahmâ,
recouverts de lignes de parasols
ayant une circonférence proportionnée,
beaux et ornés d'étendards,

Retentissants du bruit des clochettes,
rehaussés de guirlandes faites d'étoffes de soie;
les cloches y sont agitées par le vent; ces monuments,
enfin, reçoivent leur éclat des reliques du Vainqueur.

Il leur a rendu un culte étendu avec des fleurs,
des parfums et des substances onctueuses,
avec des instruments de musique, des étoffes
et des timbales frappées à plusieurs reprises.

Il a fait retentir auprès de ces édifices
des instruments de musique dont le son est agréable;
il les a entourés de tous côtés de lampes
alimentées par des huiles odorantes.

Celui qui possédera ce discours,
et qui l'enseignera pendant la période
de l'imperfection, m'aura rendu le culte varié
et sans fin que je viens d'indiquer.

Il a fait construire de nombreuses
dizaines de millions d'excellents
monastères bâtis en bois de santal, formés
de trente-deux palais et hauts de huit étages,

Fournis de lits et de sièges,
remplis d'aliments et de mets,
munis d'excellentes tentures
et renfermant des chambres par milliers.

Il a donné des ermitages et des lieux
de promenade, ornés de jardins et pleins de fleurs,
ainsi que de nombreux coussins de diverses formes
et couverts de dessins divers.

Il a rendu en ma présence un culte
varié à l'assemblée, celui qui doit
posséder ce discours, quand le Guide
du monde sera entré dans l'Extinction.

Qu'un homme soit plein des meilleures
dispositions, eh bien ! celui qui récitera
ce discours ou qui l'écrira, recueillera
de cette action beaucoup plus de mérite que lui.

Qu'un homme le fasse écrire et le renferme
dans un volume; puis, qu'il rende un culte
à ce volume, en lui présentant des parfums,
des guirlandes et des substances onctueuses;

Qu'il lui offre sans cesse, en signe de respect,
une lampe alimentée d'huile odorante, avec
des offrandes de beaux lotus bleus,
de perles et de fleurs de Tchampaka;

Qu'un homme, en un mot, rende un culte
de cette espèce aux volumes sacrés,
il en recueillera une masse de mérites
dont il n'existe pas de mesure.

De même qu'il n'existe pas de mesure pour l'élément
de l'éther, de quelque côté des dix points
de l'espace qu'on se dirige, de même il n'en existe pas
davantage pour cette masse de mérites,

_____________

Que faudra-t-il donc dire, s'il s'agit d'un homme patient,
maître de lui-même, recueilli, fidèle à la morale,
livré à la contemplation, et dont l'activité
s'exerce tout entière à la méditation;

D'un homme exempt de colère et de méchanceté,
honorant de ses respects le monument de l'Éveillé,
s'inclinant sans cesse devant les religieux,
ne connaissant ni l'orgueil, ni la paresse;

Doué de sagesse et de fermeté, qui, lorsqu'on
lui adresse une question, ne se met pas en colère;
qui, le cœur plein de compassion pour les créatures,
leur donne une instruction proportionnée à leurs forces ?

Oui, s'il existe un tel homme
qui possède ce discours,
il possède des mérites
dont il n'existe pas de mesure.

Si un homme voit un tel
interprète de la loi
qui possède ce discours,
qu'il le traite avec respect.

Qu'il répande sur lui des fleurs divines
et qu'il le couvre de vêtements divins,
et qu'ayant salué ses pieds en les touchant de la tête,
il conçoive cette pensée : "Celui-ci est un Ainsi-Venu."

À la vue de ce personnage, il fera aussitôt
cette réflexion : "Oui, il va se rendre auprès
de l'arbre, et il y acquerra l'état suprême et fortuné
d'Éveillé, pour le bien du monde réuni aux dieux."

En quelque lieu que ce sage se promène,
qu'il se tienne debout, qu'il vienne à s'asseoir,
ou que, plein de constance, il s'arrête pour se coucher,
en récitant ne fut-ce qu'une seule stance de ce discours,

Qu'on élève dans ces divers endroits des monuments variés
et beaux à voir pour le Meilleur des hommes,
à l'intention du bienheureux Éveillé, le Guide du monde,
et qu'on rende à ces édifices des hommages de toute espèce,

J'ai certainement été en possession
de l'endroit de la terre où s'est trouvé
ce fils d'Éveillé; j'ai moi-même marché en ce lieu;
en ce lieu je me suis assis moi-même."
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MessagePosté le: 06/02/2010 09:39:11    Sujet du message: Publicité

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MessagePosté le: 13/02/2010 11:16:37    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 17 : Les bienfaits de l'acceptation joyeuse
Mise en évidence des mérites de celui qui éprouve de la joie à l’audition du soutra du lotus.


_____________


Chapitre 17

Indication du mérite de la satisfaction

_____________

Ensuite l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant parla ainsi au Bienheureux : "Celui qui, ô Bienheureux, après avoir entendu cette exposition de la loi pendant qu'elle lui est enseignée, en témoignera de la satisfaction, que ce soit un fils ou une fille de famille, combien, ô Bienheureux, en recueillera-t-il de mérites ?"

Ensuite l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant prononça en ce moment la stance suivante :

"Celui qui, après l'entrée du grand héros
dans l'Extinction complète, viendrait
à témoigner de la satisfaction à entendre
un tel discours, combien grand serait son mérite ?"

Alors le Bienheureux parla ainsi à l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant : "Suppose, ô toi qui es invincible, que depuis l'entrée de l'Ainsi-Venu dans l'Extinction complète, un fils ou une fille de famille écoute, pendant qu'on la lui explique, cette exposition de la loi, que ce soit un religieux ou un fidèle, de l'un ou de l'autre sexe, un homme instruit, un jeune homme ou une jeune fille; qu'après l'avoir entendue, il en témoigne de la satisfaction, et que se levant après avoir entendu la loi, il aille dans un autre lieu, dans un monastère, ou dans une maison, ou dans la forêt, ou dans une rue, ou dans un village, ou dans une province, pour le motif et dans le dessein suivant :

Exposer la loi comme il l'aurait entendue, comme il l'aurait saisie, et selon ses forces, à une autre créature, soit à sa mère, soit à son père, soit à un parent, soit à quelqu'un qui s'en montre satisfait, soit à quelqu'un avec lequel il soit lié, soit à une autre personne quelle qu'elle soit; que ce dernier, après l'avoir entendue, en exprime de la satisfaction, puis après cela, l'expose à un autre; que cet autre à son tour après l'avoir entendue, agisse de même, exposant la loi à un autre qui en exprime de la satisfaction, et ainsi de suite successivement jusqu'au nombre de cinquante.

_____________

Eh bien, ô toi qui es invincible ! cet homme qui se trouverait ainsi le cinquantième à entendre cette loi et à en exprimer de la satisfaction, ce fils ou cette fille de famille, je vais t'indiquer l'accumulation des mérites attachés à la satisfaction qu'il exprime. Écoute et grave bien ceci dans ton esprit; je vais parler.

C'est, ô toi qui es invincible, comme si se trouvaient réunis tous les êtres qui existent dans quatre cent mille innombrables d'univers, après y être entrés dans les six voies de l'existence, qu'ils soient nés d'un œuf, ou d'une matrice, ou de l'humidité, que leur origine soit surnaturelle, qu'ils aient ou qu'ils n'aient pas de forme, qu'ils aient ou n'aient pas de conscience, qu'ils n'aient ni conscience ni absence de conscience, qu'ils n'aient pas de pieds, ou qu'ils soient bipèdes, quadrupèdes, ou polypodes, tous les êtres en un mot qui sont réunis et rassemblés dans le monde des créatures.

Qu'il vienne à naître un homme, ami de la vertu, ami du bien, qui donne à ce corps tout entier des êtres, le plaisir, les jeux, le bonheur, les jouissances que ces êtres désirent, qu'ils aiment, qu'ils recherchent, qu'ils affectionnent. Qu'il donne à chacun d'eux le continent du Jambu tout entier, pour son plaisir, ses jeux, son bonheur, et ses jouissances.

Qu'il leur donne de l'or, de la monnaie, de l'argent, des joyaux, des perles, du lapis-lazuli, des conques, du cristal, du corail, des aliments, des chars traînés par des chevaux, par des bœufs et par des éléphants, des palais et des maisons à étages élevés.

_____________

Que de cette manière, ô toi qui es invincible, ce maître de libéralité, ce grand maitre de libéralité, répande ses dons pendant quatre-vingts années complètes. Qu'ensuite, ô toi qui es invincible, ce maître de libéralité, ce grand maître de libéralité, fasse cette réflexion :

"Tous ces êtres tiennent de moi les jeux, les plaisirs et une heureuse existence; ces êtres sont couverts de rides; ils ont la tête blanchie; ils sont vieux, usés, cassés, âgés de quatre-vingts ans; ils sont bien près d'achever leur temps. Puissé-je maintenant les faire entrer dans la discipline de la loi expliquée par l'Ainsi-Venu ! Puissé-je les y instruire !"

Qu'alors, ô toi qui es invincible, cet homme communique ses enseignements à tous ces êtres, et que, les leur ayant communiqués, il les fasse entrer dans la discipline de la loi expliquée par l'Ainsi-Venu, qu'il la leur fasse adopter. Que ces êtres entendent de lui la loi, et qu'au même moment, au même instant, dans le même temps, ils deviennent tous des disciples entré dans la voie, qu'ils obtiennent les avantages de l'état de celui qui ne revient qu'une fois et de celui qui ne revient pas, jusqu'à ce qu'enfin ils deviennent des vénérables, exempts de toute faute, livrés à la contemplation, à la grande contemplation, à celle des huit délivrances.

Comment comprends-tu cela, ô toi qui es invincible ? Est-ce que ce maître de libéralité, ce grand maître de libéralité recueillera, comme conséquence de cette conduite, beaucoup de mérites, des mérites immenses, incalculables ?"

_____________

Cela dit, l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant répondit ainsi au Bienheureux : "Oui certes, ô Bienheureux, oui certes, ô Bien-Allé; à cause de cela, ô Bienheureux, cet homme recueillera beaucoup de mérites, lui qui aura fait don, à tant de créatures, de tout ce qui peut servir à leur bonheur; à bien plus forte raison, s'il les a établies dans l'état de vénérable."

Cela dit, le Bienheureux parla ainsi à l'être d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant : "Je Vais te parier, ô toi qui es invincible, je vais t'instruire. Plaçons d'un côté ce maître de libéralité, ce grand maître de libéralité, qui après avoir fait don de tout ce qui peut servir au bonheur de tous les êtres qui se trouvent dans quatre cent mille innombrables d'univers, et après les avoir établis dans l'état de vénérable, en retirera des mérites, et d'un autre coté l'homme placé au cinquantième rang dans la transmission successive de la loi, qui après avoir entendu ne fût-ce qu'une seule stance ou qu'un seul mot de cette exposition de la loi, en témoignerait de la satisfaction.

De la masse des mérites attachés à la satisfaction de ce dernier, et de celle des mérites attachés et à la libéralité de ce maître, de ce grand maître de libéralité, et à l'action qu'il a faite en établissant les êtres dans l'état de vénérable, la plus considérable est celle de l'homme placé au cinquantième rang dans la transmission successive de la loi, qui après avoir entendu ne fût-ce qu'une seule stance ou qu'un seul mot de cette exposition de la loi, en témoignerait de la satisfaction.

_____________

En face de la masse des mérites, ô toi qui es invincible, de la masse des vertus attachées à l'expression de cette satisfaction, la masse des mérites que j'ai indiquée la première, celle qui est attachée à la libéralité et à l'action d'établir les êtres dans l'état de vénérable, n'en égale pas même la centième partie, ni la millième, ni la cent-millième, ni la dix-millionième, ni la dix-trillionième, ni la quintillionième; la seconde masse de mérites surpasse tout nombre, tout calcul, toute comparaison, toute similitude.

Ainsi est immense et incalculable, ô toi qui es invincible, la masse des mérites que recueille l'homme placé au cinquantième rang dans la transmission successive de la loi, qui après avoir entendu une seule stance ou un seul mot de cette exposition de la loi, en témoigne de la satisfaction. Que dire, à plus forte raison, ô toi qui es invincible, de l'homme qui entendrait en ma présence cette exposition de la loi, et qui après l'avoir entendue, en témoignerait de la satisfaction ? Je déclare que la masse des mérites de cet homme serait de beaucoup plus immense et plus incalculable que celle de l'autre.

De plus, ô toi qui es invincible, le fils ou la fille de famille qui étant sorti de sa maison pour entendre cette exposition de la loi, se rendrait dans un monastère, et qui y étant arrivé, y entendrait, ne fût-ce qu'un seul instant, l'exposition de la loi, soit debout, soit assis, cet être, grâce à l'accomplissement de cette œuvre méritoire dont il doit recueillir le fruit, lorsqu'il reviendra à la vie, au temps de sa seconde existence, quand il reprendra un second corps, deviendra possesseur de chars traînés par des bœufs, par des chevaux, par des éléphants, possesseur de palanquins, de bateaux, de véhicules attelés de buffles et de chars divins.

_____________

De plus, si s'asseyant dans le monastère, ne fut-ce qu'un seul instant, pour entendre la loi et ce discours, il venait à écouter cette exposition de la loi, ou s'il faisait asseoir un autre homme, ou s'il partageait son siège avec lui, par l'accomplissement de cette œuvre méritoire, il deviendra possesseur des sièges de Çakra, de ceux de Brahmâ, des trônes d'un monarque universel.

Si un fils ou une fille de famille, ô toi qui es invincible, dit à un autre homme : "Viens, ô homme, et écoute l'exposition de la loi nommée le Lotus de la bonne loi", et que cet homme vienne en effet sur cette invitation, et qu'il l'écoute, ne fût-ce qu'un seul instant, ce fils de famille, pour avoir fait cette invitation qui est une racine de vertu, obtiendra l'avantage de rencontrer des êtres d'Éveil ayant acquis la possession des formules.

Il ne sera pas stupide, ses sens seront pénétrants, il aura de la sagesse; pendant le cours de mille existences, sa bouche n'exhalera jamais de mauvaise odeur, et il ne souffrira pas des maladies qui rendent la bouche et la langue fétide. Il n'aura les dents ni noires, ni inégales, ni jaunes, ni mal rangées, ni brisées, ni de travers; il aura toutes ses dents. Il n'aura les lèvres ni pendantes, ni trop serrées, ni tournées de travers, ni fendues, ni retroussées, ni noires, ni laides. Il n'aura le nez ni plat, ni de travers; la figure ni longue, ni large, ni noire, ni d'un aspect désagréable.

Bien au contraire, ô toi qui es invincible, il aura les lèvres, les dents et la langue petites et bien faites, le nez long, le contour du visage plein, les sourcils bien formés, le front très-haut. Il possédera d'une manière parfaite tous les organes de la virilité.

C'est de la bouche de l'Ainsi-Venu qu'il recevra les avis et l'enseignement, et il obtiendra bientôt l'avantage de rencontrer des Éveillés bienheureux. Vois, ô toi qui es invincible, combien est grand le mérite que recueillera ce fils de famille pour avoir excité un seul être à entendre la loi; que dire de celui qui après avoir honoré la loi, l'écouterait, la réciterait et l'enseignerait ?"

_____________

Ensuite, le Bienheureux prononça, dans cette occasion, les stances suivantes :

"Écoute quel est le mérite de celui qui,
placé au cinquantième degré dans la transmission de ce discours,
n'en entendrait qu'une seule stance, et qui,
l'esprit calme, en témoignerait de la satisfaction.

Supposons qu'il existe un homme qui comble sans cesse de ses dons
des myriades de dizaines de millions de créatures,
de ces créatures dont j'ai précédemment indiqué le nombre sous forme d'exemple,
et qu'il les comble de joie pendant le cours de quatre-vingts ans.

Que cet homme voyant que la vieillesse est venue pour ces êtres,
qu'ils sont couverts de rides, que leur tête est blanchie, vienne à s'écrier :
"Hélas ! tous ces êtres sont livrés à la corruption du mal.
Ah ! puissé-je les instruire au moyen de la loi !"

Que cet homme alors leur expose la loi
et qu'il leur explique ce que c'est que le terrain de l'Extinction;
qu'il leur dise : "Toutes les existences sont semblables à un mirage;
sachez promptement vous détacher de toutes les existences."

Et que tous ces êtres, ayant entendu la loi
de la bouche de cet homme généreux, deviennent
en ce moment même des vénérables affranchis de toute faute
et parvenus à leur dernière existence.

Eh bien, il recueillera beaucoup plus de mérites que cet homme,
celui qui entendra une seule stance de la loi qui lui aura été transmise,
et qui en témoignera de la satisfaction. La masse des mérites de celui
dont j'ai parlé le premier n'est pas même une partie des mérites du second.

Voilà quels seront les mérites, mérites infinis
et sans mesure, de celui qui aura entendu ne fût-ce
qu'une stance de cette loi qu'on lui aura transmise;
que dirai-je de celui qui l'entendrait de ma bouche !

Et si quelqu'un excite en ce monde ne fût-ce
qu'un seul être, en lui disant : "Viens et écoute la loi,
car ce discours est bien difficile à comprendre,
dût-on y consacrer plusieurs myriades d'éons de Kalpas;"

Et si l'être ainsi excité vient à entendre
ce discours, ne fût-ce qu'un seul instant,
écoute quelle est la récompense de cette action :
Jamais il n'a aucune maladie de la bouche.

Jamais sa langue n'est malade; jamais ses dents
ne tombent, elles ne sont jamais ni noires,
ni jaunes, ni inégales; jamais ses lèvres
n'offrent un aspect repoussant.

Sa face n'est ni de travers, ni blafarde,
ni trop longue; son nez n'est pas aplati;
au contraire, son nez, son front, ses dents, ses lèvres
et le contour de son visage sont parfaitement formés.

Son aspect est toujours agréable pour les hommes
qui le voient; jamais sa bouche n'exhale
de mauvaise odeur; un parfum semblable
à celui du lotus bleu s'en échappe sans cesse.

Qu'un homme plein de fermeté sorte de sa maison
pour aller dans un monastère entendre cette loi,
et qu'y étant arrivé, il l'écoute un seul instant,
apprenez la récompense qu'en recevra cet homme dont l'esprit est calme.

Son corps est d'une blancheur parfaite; cet homme
plein de fermeté s'avance porté sur des chars
traînés par des chevaux; il monte des chars élevés,
attelés d'éléphants et embellis de pierres précieuses.

Il possède des palanquins couverts d'ornements
et portés par un grand nombre d'hommes;
car c'est là la belle récompense
qu'il reçoit lorsqu'il est allé entendre ce discours.

Lorsqu'il s'est assis au milieu de l'assemblée,
il devient, en récompense de la pure action qu'il a faite,
possesseur des sièges de Çakra, de Brahma
et de ceux des Chefs des hommes."
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MessagePosté le: 20/02/2010 11:08:49    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 18 : Les bienfaits du maître de la Loi
Celui qui croira, lira, écrira, récitera et enseignera la Loi, obtiendra la perfection des ses 6 sens. Description détaillée des mérites liés a la purification des sens du maitre de la Loi.


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Chapitre 18

Exposition de la perfection des sens

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Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi à l'être d'Éveil, le grand être Zèle-Constant : "Celui qui, ô fils de famille, possédera cette exposition de la loi, ou qui la récitera, ou qui l'enseignera, ou qui l'écrira, que ce soit un fils ou une fille de famille, obtiendra les huit cents perfections de la vue, les douze cents perfections de l'ouïe, les huit cents perfections de l'odorat, les douze cents perfections du goût, les huit cents perfections du corps, les douze cents perfections de l'intellect.

Par ces nombreuses centaines de perfections, la réunion de ses sens deviendra pure, parfaitement pure. À l'aide de l'organe physique de la vue ainsi perfectionné, de cet œil de la chair qu'il doit à son père et à sa mère, il verra dans son entier ce grand millier de trois mille mondes, avec son intérieur et son extérieur, avec ses montagnes, avec ses forêts épaisses, avec ses ermitages, atteignant en bas de son regard jusqu'au grand enfer Sans-Intervalle, et en haut jusqu'aux lieux où commence l'existence. Il verra tout cela avec l'œil physique de la chair, et les êtres qui sont nés dans ce monde, il les verra tous. Il connaîtra quel doit être le fruit de leurs œuvres."

Ensuite le Bienheureux prononça, dans cette occasion, les stances suivantes:

"Apprends de ma bouche quelles seront les qualités
de l'homme qui, plein d'intrépidité, exposera
ce soutra au milieu de l'assemblée et qui
l'expliquera sans se laisser aller à la paresse.

Il aura d'abord les huit cents
perfections de la vue, perfections
qui rendront son œil parfait et pur
de toute tache et de toute obscurité.

Avec cet œil de la chair
qu'il doit à son père et à sa mère,
il verra la totalité de cet univers,
tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Il verra tous les Mêrus et les Sumêrus,
les monts de l'Enceinte-de-Fer
et les autres montagnes célèbres;
il verra de même les océans.

Ce héros embrassera de son regard tout
ce qui se trouve en bas jusqu'à l'enfer Sans-Intervalle,
en haut jusqu'aux lieux où commence l'existence;
tel sera chez lui l'œil de la chair.

Il ne possédera pas cependant encore la vue divine,
et il n'aura pas encore la science,
le champ que je viens de décrire
sera celui de sa vue mortelle.

_____________

Encore autre chose, ô Zèle-Constant. Le fils ou la fille de famille expliquant cette exposition de la loi, la faisant entendre à d'autres y se met en possession des douze cents perfections de l'ouïe. Tous les sons divers qui se produisent dans ce grand millier de trois mille mondes, jusqu'au grand enfer Sans-Intervalle et jusqu'aux lieux où commence l'existence, en dedans comme en dehors de l'univers.

Comme par exemple les bruits que font entendre le serpent, le cheval, le chameau, la vache, la chèvre, les chars; ceux que produisent les lamentations et la douleur; les bruits effrayants; les sons de la conque, de la cloche, du tambourin, du grand tambour; la voix du plaisir, celle des chants et de la danse; le cri du chameau et du tigre; la voix de la femme, de l'homme, des enfants des deux sexes; les sons de la loi, de l'injustice, du bonheur, du malheur; les voix des ignorants et des vénérables; les bruits agréables et désagréables.

Ceux que font entendre les dieux, les dragons, les génies, les centaures, les titans, les griffons et les chimères, les serpents géants, les hommes, les êtres qui n'appartiennent pas à l'espèce humaine, le feu, le vent, l'eau, les villages, les villes, les religieux, les auditeurs, les Éveillés-pour-Soi, les êtres d'Éveils, les Ainsi-Venus.

Autant il y a de bruits qui se produisent dans ce grand millier de trois mille mondes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, autant il en entend avec cet organe de l'ouïe physique, ainsi perfectionné; et cependant il ne possède pas pour cela l'ouïe divine. Il perçoit les voix de chacun des êtres, il les discerne, il les distingue; et son oreille, qui entend les voix de tous ces êtres avec cet organe naturel de l'ouïe, n'est pas pour cela troublée par tous ces sons. C'est là, ô Zèle-Constant, l'organe de l'ouïe dont cet être d'Éveil, ce grand être, devient possesseur; et cependant il ne jouit pas pour cela de l'ouïe divine."

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Voilà ce que dit le Bienheureux; ensuite le Bien-Allé, le Précepteur ayant ainsi parlé, prononça encore les paroles suivantes :

"L'organe de l'ouïe d'un tel homme devient pur,
et tout naturel qu'il est, rien ne l'émousse;
à l' aide de cet organe, il entend d'ici
la totalité des voix diverses de cet univers.

Il entend la voix des éléphants, des chevaux,
des bœufs, des chèvres, des moutons;
le bruit des chars, des timbales, des tambours au son agréable,
des instruments de musique, des flûtes et des luths.

Il entend les chants doux et qui vont au cœur,
et plein de fermeté, il ne se laisse pas attirer à ce charme;
il entend les voix de plusieurs dizaines de millions d'hommes;
il sait tout ce qu'ils disent, dans quelque lieu qu'ils le disent.

Il entend toujours les sons que produisent les dieux et les dragons;
il entend le bruit des chants doux et qui vont au cœur,
la voix des hommes, celle des femmes,
celle des enfants et celle des jeunes filles;

Celle des êtres qui habitent les montagnes et les cavernes;
celle des rossignols, des coucous et des paons,
celle des faisans et des autres oiseaux;
il entend les voix agréables de tous ces êtres.

Il entend les lamentations effrayantes
qu'arrache la souffrance aux habitants des enfers,
et les cris que poussent les fantômes
tourmentés par les douleurs de la faim;

Et les paroles diverses que s'adressent les titans
qui habitent au milieu de l'océan; tous ces sons,
en un mot, cet interprète de la loi les entend
de ce monde où il réside, et il n'en est pas ému.

Il entend les cris que poussent entre eux
les êtres qui sont nés dans des matrices d'animaux;
ces voix diverses et nombreuses,
il les perçoit du monde même où il se trouve.

Les discours que tiennent entre eux les dieux
qui habitent le monde de Brahmâ,
les Akanichthas et les dieux Abhâsvaras,
sont complètement perçus par lui.

Il entend toujours la voix des religieux qui,
après être entrés ici dans la vie religieuse
sous l'enseignement du Bien-Allé, sont occupés à lire;
il entend aussi la loi qu'ils enseignent dans les assemblées;

Et les voix diverses que font entendre
les êtres d'Éveils qui, dans cet univers,
sont occupés à lire entre eux, et le bruit
des entretiens auxquels ils se livrent sur la loi.

L'être d'Éveil qui possède ce soutra entend
en même temps la loi excellente qu'expose
dans les assemblées le bienheureux Éveillé
qui dompte l'homme comme un cocher dompte ses chevaux.

Les bruits nombreux que font tous les êtres renfermés
dans cet univers formé de trois mille mondes, tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur de son enceinte, jusqu'à l'enfer Sans-Intervalle,
et au-dessus, jusqu'aux lieux où commence l'existence;

Les bruits de tous ces êtres, en un mot, sont perçus par lui,
et cependant son oreille n'en est jamais offensée,
grâce à la perfection de son organe, il sait reconnaître
le lieu d'où naît chacune de ces voix.

Voilà quel est en lui l'organe naturel de l'ouïe,
et cependant il n'a pas l'usage de l'ouïe divine;
son oreille est restée dans son état primitif, car ce sont là
les qualités de l'homme intrépide qui possède ce soutra.

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Encore autre chose, ô Zèle-Constant. L'être d'Éveil, le grand être qui possédera cette exposition de la loi, qui l'expliquera, qui la lira, qui l'écrira, obtiendra la perfection du sens de l'odorat, lequel deviendra pour lui doué de huit cents qualités.

Avec cet organe de l'odorat ainsi perfectionné, il percevra les diverses odeurs qui se trouvent dans le grand millier de trois mille mondes, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, comme les mauvaises odeurs, les odeurs agréables ou désagréables, celle des fleurs de diverses espèces, du Djâtika, de la Mallikâ, du Tchampaka, du Pâtala.

Il sentira de même les divers parfums des fleurs aquatiques, telles que le lotus bleu, le lotus jaune, le lotus rouge, le lotus blanc, et le nénuphar. Il sentira les divers parfums qu'exhalent les fleurs et les fruits produits par les arbres qui en portent, comme l'odeur agréable du Santal, du Tamâlapatra, du Tagara et de l'Aguru.

Les cent mille espèces de mélanges de diverses odeurs, il les percevra et les distinguera toutes sans sortir de la place qu'il occupe. Il sentira aussi les odeurs qu'exhalent les diverses espèces de créatures, telles que l'éléphant, le cheval, le bœuf, la chèvre, les bestiaux, ainsi que celles qui s'échappent du corps des différentes créatures qui sont entrées dans des matrices d'animaux; celles des enfants des deux sexes, des femmes et des hommes; celles des herbes, des buissons, des plantes médicinales, des arbres, rois des forêts, qui cependant sont éloignés.

Il percevra ces odeurs réellement et telles qu'elles sont; et il ne sera pas ravi par ces odeurs, il n'en sera pas enivré. Quoique restant dans ce monde, il sentira les odeurs qui sont le partage des dieux, par exemple, le parfum des fleurs divines du Pûridjâta, du Kôvidâra, des fleurs célestes rouges, des petites et grandes fleurs célestes blanches.

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Il respirera les parfums des poudres divines de Santal et d'Aguru, ainsi que celui des cent mille espèces de mélanges de fleurs divines de tout genre, et il en connaîtra les noms. Il sentira le parfum qui s'exhale du corps d'un fils des dieux, par exemple, de Çakra, l'empereur des dieux, et il le reconnaîtra, soit que, dans son palais Étendard-Victorieux, il se livre au plaisir, il s'amuse, il se divertisse, soit que, dans la salle d'assemblée des dieux, nommée "Bonne-Loi", il enseigne la loi aux dieux Trente-Trois, soit qu'il se retire dans son jardin de plaisance pour y chercher le plaisir.

Il saura distinguer l'odeur qui s'échappe du corps des autres dieux en particulier, de même que celle des filles, des femmes et des enfants des dieux; et il ne sera pas ravi par ces odeurs, il n'en sera pas enivré. C'est de cette manière qu'il percevra les odeurs que répand le corps des êtres nés jusqu'aux limites où commence l'existence.

Il respirera aussi le parfum qu'exhale le corps des fils des dieux Corps-Divins et des Grands-Divins. C'est de cette manière qu'il percevra l'odeur qu'exhalent toutes les troupes des dieux, ainsi que celles des Auditeurs-de-la-Loi, des Éveillés-pour-Soi, des être d'Éveils et des Ainsi-Venus.

Il percevra l'odeur des sièges des Ainsi-Venus, et, dans quelque lieu que se trouvent ces Ainsi-Venus vénérables, il les reconnaîtra; et l'organe de l'odorat ne sera pas pour cela blessé ni offensé chez lui de ces diverses odeurs. Lorsqu'il sera interrogé, il expliquera aux autres chacune de ces odeurs, et sa mémoire ne souffrira aucune diminution."

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Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"L'organe de l'odorat est chez lui très pur,
et il perçoit les nombreuses et diverses odeurs,
agréables ou désagréables,
qui existent dans cet univers;

Les odeurs des fleurs et des fruits divers,
telles que celles du Djâtîya,
de la Mallikâ, du Tamâlapatra,
du Santal, du Tagara et de l'Aguru.

Il connaît de même les odeurs que répandent les êtres,
quelque éloignés qu'ils soient, les hommes, les femmes,
les jeunes gens et les jeunes filles, c'est par l'odeur
qu'ils exhalent qu'il sait le lieu où ils se trouvent.

C'est à l'odeur qu'il reconnaît les rois souverain des quatre continents,
rois souverain d'un continent et rois d'un pays,
ainsi que leurs fils, leurs conseillers
et tout ce qui se trouve dans leurs cours.

Cet être d'Éveil connaît par l'odorat
les diverses espèces de joyaux précieux
qui sont cachés dans les retraites les plus secrètes
de la terre et qui sont destinés à parer les femmes.

Et les ornements de diverses espèces
dont le corps des femmes est couvert,
vêtements, guirlandes et substances onctueuses,
cet être d'Éveil reconnaît tout cela à l'odeur.

Il connaît, par l'énergie de son odorat, ceux
qui sont debout, assis, couchés, et ceux qui se livrent
au plaisir; il connaît la force des facultés surnaturelles,
le sage plein de fermeté qui possède ce soutra si puissant.

Dans le lieu où il se trouve,
il perçoit et sent à la fois les parfums
des huiles odoriférantes, ceux des fleurs et des fruits,
les rapportant chacun à la source qui les produit.

Les nombreux arbres de Santal tout en fleurs,
qui se trouvent dans les fentes des montagnes,
ainsi que les êtres qui habitent dans les cavernes,
ce sage les connaît tous par les parfums qu'ils exhalent.

Les êtres qui se trouvent sur les flancs des monts
de l'Enceinte-de-Fer, ceux qui résident au milieu de l'océan,
ceux qui vivent dans les entrailles de la terre,
ce sage les reconnaît tous à l'odeur.

Il connaît les divinités, les demi-dieux,
les filles des demi-dieux;
il connaît leurs jeux et leurs plaisirs,
tant est grande la force de son odorat.

Les animaux qui vivent dans les forêts,
lions, tigres, éléphants, serpents, buffles,
bœufs, Gayals, lui sont tous connus;
son odorat lui révèle leur retraite.

Il reconnaît à l'odeur, en quelque lieu
que ce soit, si c'est un fils ou une fille
que portent dans leurs flancs les femmes
enceintes dont le corps est épuisé de fatigue.

Il reconnaît les êtres dans le sein de leur mère;
il les reconnaît quand ils sont dans les conditions
de la destruction : "Cette femme, dit-il, débarrassée
de ses souffrances, mettra au monde un fils vertueux."

Il devine les diverses intentions des hommes,
et il les devine à l'odorat; c'est à l'odeur
qu'il reconnaît s'ils sont passionnés,
méchants, dissimulés ou amis de la quiétude.

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Cet être d'Éveil reconnaît à l'odeur les trésors
cachés sous la terre, les objets précieux,
l'or, les Monnaies d'exception, l'argent,
les coffres de fer et les monnaies qu'ils renferment;

Les colliers, les guirlandes, les pierreries,
les perles et les divers joyaux de prix, lui sont tous
connus par leur odeur, ainsi que toutes les choses
dont le nom est précieux et la forme brillante.

Ce héros, de ce monde où il réside,
sent les fleurs célestes rouges et blanches,
et celles dont se couvrent les Arbres divins
qui croissent chez les dieux, au-dessus de nos têtes.

De ce monde, il connaît par la force de l'odorat
quels sont et à qui appartiennent les chars divins,
ceux qui sont grands, moyens ou petits; il connaît
leurs formes variées, et sait où chacun d'eux se trouve.

Il connaît de même la place du jardin des dieux,
la salle de Bonne-Loi et la ville
d'Étendard-Victorieux, et le meilleur des palais,
et les fils des dieux qui s'y livrent au plaisir.

De ce monde où il est, il perçoit l'odeur de tout cela;
il connaît, par ce moyen, les fils des dieux, et sait quelles actions
exécute chacun d'eux, en quel lieu il les exécute,
qu'il soit debout, qu'il marche ou qu'il écoute.

cet être d'Éveil reconnaît par l'odorat les filles des dieux
qui sont couvertes de fleurs, parées de leurs guirlandes
et embellies de leurs ornements; il sait où elles vont
et où elles se livrent au plaisir.

Avec ce sens, il voit au-dessus de lui,
jusqu'aux lieux où commence l'existence,
les dieux Divins et Grand-Divins qui montent des chars divins;
il les voit absorbés dans la contemplation et au moment où ils en sortent.

Il connaît les fils des dieux Éclat-de-Lumière,
et quand ils quittent leur condition, et quand ils naissent,
tant est puissant l'organe de l'odorat
chez L'être d'Éveil qui possède ce soutra.

Cet être d'Éveil reconnaît également tous les religieux
quels qu'ils soient, qui, sous l'enseignement du Bien-Allé,
toujours appliqués quand ils sont debout ou qu'ils se promènent,
sont passionnés pour l'enseignement et pour la lecture.

Les fils du Vainqueur qui sont des auditeurs,
ceux qui vivent sans cesse auprès des troncs des arbres,
il les connaît tous avec son odorat, et il peut dire :
"Voilà un religieux qui est dans tel endroit."

Les êtres d'Éveils pleins de mémoire et livrés
à la contemplation, qui, toujours passionnés
pour la lecture et pour l'enseignement, expliquent la loi
dans les assemblées, cet être d'Éveil les connaît par l'odorat.

En quelque lieu de l'espace que le Bien-Allé,
le grand solitaire, plein de bonté et de compassion,
explique la loi, cet être d'Éveil reconnaît par l'odorat le Chef
du monde au milieu de l'assemblée des auditeurs dont il est honoré.

Et les êtres qui écoutent la loi de la bouche de cet Éveillé,
et qui, après l'avoir entendue, en ont l'esprit satisfait,
cet être d'Éveil, du monde où il se trouve, les connaît,
ainsi que l'assemblée tout entière du Vainqueur.

Telle est la force de son odorat; et cependant
ce n'est pas l'odorat des dieux qu'il possède;
mais la sûreté de son organe l'emporte
sur celui des dieux, quelque parfait que soit ce dernier.

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Encore autre chose, ô Zèle-Constant. Le fils ou la fille de famille qui possède cette exposition de la loi, qui l'enseigne, qui l'explique, qui l'écrit, obtiendra la perfection de l'organe du goût, lequel deviendra pour lui doué des douze cents qualités du goût.

Les saveurs quelconques qu'avec un organe du goût ainsi perfectionné, il goûtera, il percevra, celles qu'il déposera sur sa langue seront toutes, il faut aussi le savoir, des saveurs divines, d'excellentes saveurs; et il emploiera son organe de telle sorte, qu'il ne percevra aucune saveur désagréable; et les saveurs désagréables elles-mêmes qui viendront se déposer sur sa langue, seront appelées des saveurs divines.

Et la loi qu'il prononcera, quand il sera au milieu de l'assemblée, les créatures en ressentiront de la joie dans leurs organes; elles en seront satisfaites, contentes, pleines de plaisir. Il fera entendre une voix douce, belle, agréable, profonde, allant au cœur, aimable, dont les êtres seront contents et auront le cœur ravi; et les êtres auxquels il enseignera la loi, après avoir entendu ses accents doux, beaux, agréables, penseront, fussent-ils même des dieux, qu'ils doivent aller le trouver, pour le voir, pour le vénérer, pour le servir, pour entendre la loi de sa bouche.

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Les filles des dieux elles-mêmes, les fils des dieux, Çakra, Brahmâ, les fils des dieux Corps-Divins, penseront qu'ils doivent aller le trouver pour le voir, pour le vénérer, pour le servir et pour entendre la loi de sa bouche. Les dragons et les filles des dragons elles-mêmes penseront de même, ainsi que les titans et leurs filles, les griffons et leurs filles, les chimères et leurs filles, les serpents géants et leurs filles, les génies et leurs filles, les vampires et leurs filles; et tous l'honoreront, le vénéreront, le respecteront, l'adoreront.

Les religieux et les fidèles des deux sexes éprouveront aussi le désir de le voir; les rois, les fils des rois, leurs conseillers, leurs grands ministres éprouveront le même désir. Les rois souverain d'un continent eux-mêmes, possesseurs des sept choses précieuses, accompagnés de leurs héritiers présomptifs, de leurs ministres et des femmes de leurs appartements intérieurs, viendront pour le voir, désireux de l'honorer, tant sera doux le langage dans lequel cet interprète de la loi exposera la loi, d'une manière fidèle et comme elle a été prêchée par l'Ainsi-Venu.

D'autres, comme les prêtres, les maîtres de maison, les habitants des provinces et des villages s'attacheront à la suite de cet interprète de la loi, jusqu'à la fin de leur vie. Les auditeurs de l'Ainsi-Venu eux-mêmes viendront pour le voir, ainsi que les Éveillés-pour-Soi et les Éveillés bienheureux.

Et dans quelque point de l'espace que se trouve ce fils ou cette fille de famille, dans ce lieu il enseignera la loi en présence de l'Ainsi-Venu, et il sera le vase capable de recevoir les lois des Éveillés. Tels et aussi agréables seront les accents profonds de la loi qu'il fera entendre."

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Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"L'organe du goût est excellent chez lui,
et jamais il ne perçoit une saveur désagréable;
les saveurs n'ont qu'à être mises en contact avec sa langue
pour devenir divines et douées d'un goût surnaturel.

Il fait entendre une voix douce, belle,
agréable, qu'on désire et qu'on veut écouter;
il parle toujours au milieu de l'assemblée
avec une voix profonde et ravissante.

Et celui qui écoute la loi pendant que ce sage
l'expose, au moyen de plusieurs myriades
de dizaines de millions d'exemples, en conçoit
une joie extrême et lui rend un culte incomparable.

Les dieux, les dragons, les titans et les ogres
désirent le voir sans cesse; ils entendent
avec respect la loi de sa bouche; ce sont là,
en effet, les qualités qui le distinguent.

Il peut, s'il le désire, instruire
de sa voix la totalité de cet univers;
sa voix a un accent doux, caressant,
profond, beau et agréable.

Les rois universels, maîtres de la terre, désireux de l'honorer,
se rendent auprès de lui, accompagnés de leurs femmes
et de leurs enfants; et tenant les mains réunies en signe de respect,
ils entendent sans cesse la loi de sa bouche.

Il est toujours suivi par des génies,
par des troupes de dragons, de centaures,
de vampires mâles et femelles,
dont il est respecté, honoré et adoré.

Brahmâ lui-même obéit à sa volonté,
ainsi que les fils des dieux, Mahêçvara et Îçvara,
ainsi que Çakra et les autres dieux;
de nombreuses filles des dieux se rendent auprès de lui.

Et les Éveillés qui sont bons et compatissants pour le monde,
entendant avec leurs auditeurs le son de sa voix,
veillent sur lui pour lui montrer leur visage
et sont satisfaits de l'entendre exposer la loi.

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Encore autre chose, ô Zèle-Constant. L'être d'Éveil, le grand être qui possède cette exposition de la loi, qui la récite, qui l'explique, qui l'enseigne, qui l'écrit, obtiendra les huit cents perfections du corps. Son corps deviendra pur et doué de la couleur et de l'éclat parfait du lapis-lazuli. Il sera pour les créatures un objet agréable à voir. Sur ce corps ainsi purifié, il verra tous les êtres que renferme le grand millier de trois mille mondes.

Les êtres qui meurent et ceux qui naissent dans le grand millier de trois mille mondes, les êtres inférieurs ou parfaits, ayant une couleur belle ou laide, suivant la bonne ou la mauvaise loi, ceux qui habitent les rois des montagnes, les Enceintes-de-Fer, les Mêrus et les Sumêrus, ceux qui résident au-dessous de la terre, depuis l'enfer Sans-Intervalle, et au-dessus, jusqu'aux limites où commence l'existence, il les verra sur son propre corps.

Les Auditeurs-de-la-Loi, les Éveillés-pour-Soi, les êtres d'Éveils et les Ainsi-Venus, quels qu'ils soient, qui habiteront dans ce grand millier de trois mille mondes, ainsi que la loi que ces Ainsi-Venus enseigneront, et les êtres qui serviront chaque Ainsi-Venu, il les verra tous sur son propre corps, parce qu'il aura reçu l'image de la forme de chacun d'eux. Pourquoi cela ? C'est à cause de la pureté que possède son corps."

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Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Son corps devient parfaitement pur,
pur comme s'il était de lapis-lazuli;
celui qui possède ce noble soutra est constamment
un objet agréable aux yeux des créatures.

Il voit le monde sur son propre corps,
comme on voit l'image réfléchie sur la surface d'un miroir,
existant par lui-même, il ne voit pas d'autres êtres hors de lui,
car telle est la parfaite pureté de son corps.

Les créatures qui existent dans l'univers, hommes, dieux,
demi-dieux et ogres, les êtres nés dans les enfers,
parmi les fantômes et dans des matrices d'animaux,
viennent chacun se réfléchir sur son propre corps.

Il voit complètement sur son corps les chars divins
es dieux, jusqu'aux lieux où commence l'existence,
les montagnes et les monts de l'Enceinte-de-Fer,
l'Himavat, le Sumêru et le grand Sumêru.

Il voit également sur sa personne les Éveillés
avec leurs auditeurs et les autres fils des Éveillés;
il voit les êtres d'Éveils qui vivent solitaires
et ceux qui, réunis en troupes, enseignent la loi.

La pureté de son corps est telle,
qu'il y voit la totalité de cet univers;
et cependant il n'est pas en possession de l'état de dieu;
c'est son corps naturel qui est ainsi doué.

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Encore autre chose, ô Zèle-Constant. L'être d'Éveil, le grand être qui, depuis l'entrée de l'Ainsi-Venu dans l'Extinction complète, possédera cette exposition de la loi, qui l'enseignera, l'expliquera, l'écrira, la récitera, cet être d'Éveil, dis-je, obtiendra la perfection de l'organe de l'intellect, lequel sera doué des douze cents qualités de la compréhension.

Avec cet organe de l'intellect ainsi perfectionné, s'il vient à entendre ne fût-ce qu'une stance unique, il en connaîtra les sens nombreux. Après les avoir complètement pénétrés, il en fera pour un mois l'objet de l'enseignement qu'il donnera de la loi; il pourra même les expliquer pendant quatre mois, pendant une année.

La loi qu'il prêchera ne tombera jamais en oubli dans son esprit. Les maximes du monde relatives aux circonstances de la vie mondaine, soit dictons, soit axiomes, seront par lui conciliées avec les règles de la loi. Tous les êtres qui, étant entrés par les six voies de l'existence dans le grand millier de trois mille mondes, y sont soumis aux lois de la transmigration, il connaîtra l'action et les mouvements de leur intelligence à eux tous; il connaîtra, il distinguera leurs mouvements, leurs pensées et leurs actions.

Quoique n'ayant pas encore atteint à la science des Vénérables, l'organe de l'intellect sera doué chez lui d'une perfection aussi accomplie. Quand, après avoir médité sur les diverses expositions de la loi, il l'enseignera, tout ce qu'il enseignera sera conforme à la vérité. Il exposera tout ce qui aura été dit par l'Ainsi-Venu; il prêchera tout ce qui aura été expliqué dans l'exposition des soutras par les anciens Vainqueurs."

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Ensuite le Bienheureux prononça, dans cette occasion, les stances suivantes :

"L'organe de l'intellect est chez lui parfaitement pur,
clair, lumineux et exempt de tout ce qui pourrait le troubler;
au moyen de cet organe, il connaît les diverses lois,
les inférieures, les supérieures et les intermédiaires.

Ce sage, plein de fermeté, entendant une stance unique,
sait y voir un grand nombre de sens, et il peut,
pendant un mois, quatre mois, ou même une année,
en expliquer la valeur véritable et parfaitement liée.

Et les êtres qui habitent ici-bas cet univers,
soit dans l'intérieur, soit à l'extérieur de son enceinte,
dieux, hommes, demi-dieux, ogres, dragons
et créatures renfermées dans des matrices d'animaux,

Les êtres qui habitent ici dans les six voies de l'existence,
ce sage connaît dans le même moment toutes les pensées
qui s'élèvent dans leurs esprits; car c'est là
l'avantage attaché à la possession de ce soutra.

Il entend aussi la voix pure de l'Éveillé,
décoré des cent signes de vertu, qui explique
la loi dans toute l'étendue de l'univers,
et il saisit ce que dit l'Éveillé.

Il se livre à de nombreuses réflexions sur la loi excellente,
et il parle abondamment et sans relâche; jamais,
cependant, il n'éprouve d'hésitation; car c'est là
l'avantage attaché à la possession de ce soutra.

Il connaît les concordances et les combinaisons,
et ne voit entre toutes les lois aucune différence;
il en sait le sens et les explications,
et il les expose comme il les sait.

Le soutra qui a été pendant longtemps exposé ici-bas
par les anciens Maîtres du monde, c'est là la loi
qu'il ne cesse d'exposer, sans jamais éprouver
de crainte, au milieu de l'assemblée.

Tel est l'organe de l'intelligence de celui
qui possède ce soutra et qui l'expose;
et cependant ce n'est pas la science du détachement
qu'il a obtenue; mais celle qu'il possède est supérieure.

En effet, il est placé sur le terrain des Maîtres,
il peut exposer la loi à la totalité des créatures
et il dispose habilement de myriades d'explications,
celui qui possède ce soutra du Bien-Allé."
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MessagePosté le: 28/02/2010 12:56:54    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 19 : L'être d'Éveil Toujours-sans-Mépris
Le Bouddha raconte l'histoire d'un religieux maltraité durant une période où la Loi dégénère, qui ne méprisait jamais les autres tout en restant à l'écart d'eux, il devient maitre de Loi du soutra du lotus puis fini par devenir Bouddha. C'était Çâkyamuni et les autres étaient les auditeurs présents qu'il a discipliné au long des éons.


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Chapitre 19

Le religieux Toujours-sans-Mépris

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Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi à l'être d'Éveil, le grand être Obtention-de-Grande-Autorité : "Voici de quelle manière, ô Obtention-de-Grande-Autorité, il faut savoir que si l'on méprise une exposition de la loi pareille à celle que je fais, si l'on insulte les religieux ou les fidèles des deux sexes qui possèdent un discours de cette espèce, et si on les interpelle avec des paroles d'injure et de mensonge, le résultat futur de cette action sera malheureux, et à un tel point, que la parole ne peut l'exprimer.

Ceux qui posséderont un discours de cette espèce, qui le réciteront, qui l'enseigneront, qui le comprendront et qui l'exposeront largement à d'autres, ceux-là obtiendront un résultat heureux de cette action, tel que celui dont j'ai parlé plus haut, c'est-à-dire qu'ils acquerront les perfections de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, du corps et de l'intellect, que j'ai décrites tout à l'heure.

Jadis, ô Obtention-de-Grande-Autorité, dans un temps passé, bien avant des éons plus innombrables que ce qui est sans nombre, immenses, incommensurables, inconcevables, sans comparaison comme sans mesure, avant cette époque, dis-je, et bien avant encore, apparut au monde l'Ainsi-Venu, le Vénérable nommé Roi-au-Son-Majestueux, doué de science et de conduite, dans l'éon Exempt-de-Déchéance, dans l'univers Grande-Réalisation.

_____________

Cet Ainsi-Venu, ce Vénérable, ô Obtention-de-Grande-Autorité, dans cet univers Grande-Réalisation, enseigna la loi en présence du monde formé de la réunion de tous les hommes et de tous les demi-dieux. C'est ainsi que pour faire franchir aux Auditeurs-de-la-Loi la naissance, il enseignait la loi dont le but est la science de celui qui sait tout.

La durée de la vie de ce bienheureux Ainsi-Venu Roi-au-Son-Majestueux, ce Vénérable, fut d'autant de myriades de milliers de milliards d'éons qu'il y a de grains de sable dans quarante Ganges. Après qu'il fut entré dans l'Extinction complète, sa bonne loi subsista autant myriades de milliers de milliards d'éons qu'il y a d'atomes dans le continent Jambu; et l'image de cette bonne loi dura autant de myriades de milliers de milliards d'éons, qu'il y a d'atomes dans un monde formé de quatre îles.

Quand dans cet univers Grande-Réalisation, ô Obtention-de-Grande-Autorité, l'image de la bonne loi du bienheureux Ainsi-Venu Roi-au-Son-Majestueux, vénérable, eut disparu, un autre Ainsi-Venu, nommé aussi Roi-au-Son-Majestueux, vénérable, apparut dans le monde, doué de science et de conduite.

De cette manière parurent successivement, l'un après l'autre, dans cet univers Grande-Réalisation, vingt fois des myriades de milliers de milliards d'Ainsi-Venus, nommés Roi-au-Son-Majestueux, des Vénérables.

_____________

Dans le temps qui suivit l'entrée du Bienheureux dans l'Extinction complète, quand commençait à disparaître l'image de la bonne loi de celui de ces Ainsi-Venus, qui, dans ce nombre, ô Obtention-de-Grande-Autorité; fut le premier du nom de Roi-au-Son-Majestueux, le Vénérable doué de science et de conduite; dans le temps que cette loi était opprimée par des religieux remplis d'orgueil, il y eut un religieux, l'être d'Éveil, le grand être nommé Toujours-sans-Mépris.

Pour quelle raison, ô Obtention-de-Grande-Autorité, cet être d'Éveil, ce grand être était-il ainsi appelé Toujours-sans-Mépris ?

C'est, ô Obtention-de-Grande-Autorité, qu'à chaque religieux ou fidèle de l'un ou de l'autre sexe, que voyait cet être d'Éveil, ce grand être, il lui disait en l'abordant : "Je ne vous méprise pas, ô vénérables personnages ! Vous êtes de ceux qu'on ne méprise pas. Pourquoi cela ? C'est que tous vous pratiquez les devoirs imposés aux êtres d'Éveil. Vous serez tous des Ainsi-Venus, des Vénérables."

C'est de cette manière, ô Obtention-de-Grande-Autorité, que cet être d'Éveil, ce grand être, devenu religieux, ne se livre pas à l'enseignement, ne fait pas la lecture; mais chacun de ceux qu'il voit, d'aussi loin qu'il les aperçoit, il leur fait entendre ces paroles, que ce soient des religieux ou des fidèles de l'un ou de l'autre sexe, il les aborde en leur disant : "Je ne vous méprise pas, mes sœurs, vous êtes de celles qu'on ne méprise pas. Pourquoi cela ? C'est que vous avez pratiqué autrefois les devoirs imposés aux êtres d'Éveil. Aussi deviendrez-vous des Ainsi-Venus, des Vénérables."

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Voilà, ô Obtention-de-Grande-Autorité, ce qu'en ce temps-là cet être d'Éveil faisait entendre à chacun des religieux et des fidèles de l'un et de l'autre sexe. Mais tous s'en indignaient excessivement contre lui, tous lui en voulaient du mal, lui témoignaient de la malveillance, et l'injuriaient.

"Pourquoi ce religieux nous dit-il, sans que nous l'interrogions, qu'il n'a pas la pensée de nous mépriser ? Il nous traite avec mépris cependant, puisqu'il nous prédit que nous parviendrons à l'état suprême, d'Éveillé parfaitement accompli, état auquel nous ne pensons pas et que nous ne désirons pas."

Cet être d'Éveil, ô Obtention-de-Grande-Autorité, passa ainsi un grand nombre d'années exposé aux injures et aux outrages. Et cependant il ne s'indignait contre personne, il n'en concevait aucune pensée de malveillance; et ceux qui, quand il leur parlait ainsi, lui jetaient des mottes de terre, ou le frappaient à coups de bâton, il leur criait de loin en élevant la voix : "Je ne vous méprise pas."

Ces religieux et ces fidèles des deux sexes, qui étaient remplis d'orgueil, l'entendant répéter sans cesse, Je ne vous méprise pas, finirent par lui donner le nom de Toujours-sans-Mépris.

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Or cet être d'Éveil, le grand être Toujours-sans-Mépris, quand la fin de son temps approcha, quand vint l'instant de sa mort, entendit cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi. Cette exposition de la loi était faite par le bienheureux Ainsi-Venu Roi-au-Son-Majestueux, le Vénérable, en vingt fois vingt myriades de milliers de milliards de stances. L'être d'Éveil, le grand être Toujours-sans-Mépris, quand approcha l'instant de sa mort, en entendit le son sortir du haut du ciel.

Ayant entendu cette voix qui partait du ciel, sans qu'il parût personne qui la prononçât, il saisit cette exposition de la loi et acquit chacune des perfections dont j'ai parlé, celles de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, du corps et de l'intellect. À peine les eut-il acquises, que recevant comme bénédiction la conservation de la vie pendant vingt autres myriades de milliers de milliards d'années, il se mit à expliquer cette exposition du Lotus de la bonne loi.

Et tous ces êtres pleins d'orgueil, religieux ou fidèles des deux sexes, auxquels il disait autrefois : "Je ne vous méprise pas", et qui lui avaient donné le nom de Toujours-sans-Mépris, ces êtres, après avoir vu la grandeur de la force de ses facultés surnaturelles, celle de ses vœux, celle de sa puissance, celle de sa sagesse, se réunirent tous sous sa conduite pour entendre la loi.

Tous ces êtres, et beaucoup d'autres myriades de milliers de milliards de créatures, furent conduits à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

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Ensuite, ô Obtention-de-Grande-Autorité, cet être d'Éveil, ce grand être, étant sorti de ce monde, combla de joie dans d'autres existences vingt milliers de millions d'Ainsi-Venus, portant tous le nom de Roi-de-l'Éclair-Illuminant, des Vénérables parvenus à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, et il expliqua sous tous ces Éveillés cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi.

Par l'effet de cet ancien principe de vertu, il revint encore dans la suite combler de joie un nombre égal d'Ainsi-Venus, portant tous le nom de Roi-du-Grondement, des Vénérables parvenus à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; et il expliqua sous l'enseignement de tous ces Éveillés, en présence des quatre assemblées, cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi.

Par l'effet de cet ancien principe de vertu, il revint encore dans la suite combler de joie un nombre égal d'Ainsi-Venus, portant tous le nom de Roi-du-Tonnerre, des Vénérables parvenus à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli; et il expliqua sous l'enseignement de tous ces Éveillés, en présence des quatre assemblées, cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi; et il fut, sous chacun d'eux, doué des perfections de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, du corps et de l'intellect, dont j'ai déjà parlé.

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Cet être d'Éveil, le grand être Toujours-sans-Mépris, après avoir respecté, honoré, vénéré, adoré autant de myriades de milliers de milliards d'Ainsi-Venus, après leur avoir rendu des hommages et un culte, et après avoir suivi la même conduite à l'égard d'un grand nombre d'autres myriades de milliers de milliards d'Éveillés, après avoir, sous l'enseignement de tous ces Éveillés, expliqué cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, cet être d'Éveil, dis-je, par l'effet de cet ancien principe de vertu qui était parvenu à ses conséquences complètes, obtint l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Pourrait-il, après cela, ô Obtention-de-Grande-Autorité, te rester quelque incertitude, quelque perplexité, quelque doute ? Il ne faut pas s'imaginer que dans ce temps-là et à cette époque, ce fût un autre que moi qui était l'être d'Éveil, le grand être Toujours-sans-Mépris, lequel sous l'enseignement de ce bienheureux Ainsi-Venu Roi-au-Son-Majestueux, ce Vénérable complètement et parfaitement Éveillé, fut injurié par les quatre assemblées, et par qui fut comblé de joie un aussi grand nombre d'Ainsi-Venus.

Pourquoi cela ? C'est que, ô Obtention-de-Grande-Autorité, c'est moi qui dans ce temps-là, et à cette époque, étais l'être d'Éveil, le grand être Toujours-sans-Mépris. Si je n'eusse pas anciennement saisi cette exposition de la loi, si je ne l'eusse pas comprise, je n'aurais pas atteint si rapidement à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

C'est, ô Obtention-de-Grande-Autorité, parce que j'ai, grâce à l'enseignement des anciens Ainsi-Venus, des Vénérables, possédé, récité, enseigné cette exposition de la loi, que j'ai atteint si rapidement à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

_____________

Et les centaines de religieux et de fidèles des deux sexes auxquels, sous l'empire du bienheureux Éveillé, l'être d'Éveil, le grand être Toujours-sans-Mépris fit entendre l'exposition de la loi en leur disant : "Je ne vous méprise pas, vous tous vous accomplissez les devoirs imposés aux êtres d'Éveil, vous deviendrez tous des vénérables Ainsi-Venus."

Ces religieux, dis-je, qui avaient conçu contre l'être d'Éveil des pensées de malveillance, ne virent jamais d'Ainsi-Venu pendant vingt myriades de milliers de milliards d'éons; et ils n'entendirent prononcer ni le nom de "Loi" ni celui d'"Assemblée"; et, pendant dix mille éons, ils souffrirent des douleurs terribles dans le grand enfer Sans-Intervalle.

Délivrés ensuite des ténèbres dont les avait enveloppés cette action coupable, ils furent tous mûris par l'être d'Éveil, le grand être Toujours-sans-Mépris pour l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

Pourrait-il après cela, ô Obtention-de-Grande-Autorité, te rester, à l'égard de ces religieux, quelque incertitude, quelque perplexité ou quelque doute ? Quels étaient, en ce temps-là et à cette époque, les êtres qui insultaient cet être d'Éveil ?

C'étaient, ô Obtention-de-Grande-Autorité, les cinq cents êtres d'Éveil de cette assemblée même qui ont pour chef Drapeau-Glorieux, les cinq cents religieuses qui suivent Lune-Léonine, les cinq cents femmes que préside Pensant-au-Bien-Allé. Tous ont été rendus incapables de se détourner de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli.

_____________

Telle est, ô Obtention-de-Grande-Autorité, la grande importance de l'accumulation des mérites qui résultent de l'action de posséder et de celle d'enseigner cette exposition de la loi, que, pour les êtres d'Éveil, les grand êtres, elle aboutit à leur faire obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. C'est pourquoi, ô Obtention-de-Grande-Autorité, quand une fois l'Ainsi-Venu est entré dans l'Extinction complète, cette exposition de la loi doit être constamment possédée et enseignée par les êtres d'Éveil, les grands êtres.

Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Je me rappelle le temps passé, alors que Roi-au-Son-Majestueux
était un Vainqueur, et que, doué d'une grande puissance,
adoré par les hommes et par les dieux, il était le Guide
des hommes, des Titan des éléments et des démons religieux.

Vers la fin du temps où la bonne loi de ce Vainqueur
qui était entré dans l'Extinction complète,
avait commencé à dépérir, il y eut un être d'Éveil
nommé Toujours-sans-Mépris, qui était religieux.

Quand il s'approchait d'autres religieux, de l'un ou de l'autre
sexe, qui ne voyaient que les objets extérieurs : "Vous n'êtes
jamais méprisés par moi, leur disait-il, car vous pratiquez
les devoirs qui conduisent à l'état suprême d'Éveil.

Telles sont les paroles qu'il leur faisait entendre
sans cesse; mais on lui répondait par des reproches
et par des injures. Et quand s'approcha le moment
de sa fin, il lui arriva d'entendre ce discours.

Ce sage, alors, au lieu de faire son temps,
ayant reçu comme bénédiction une longue existence,
expliqua pendant ce temps ce discours,
sous l'enseignement de ce Guide des hommes.

Et tous ces religieux, en grand nombre, qui ne voyaient
que les objets extérieurs, furent mûris par cet être d'Éveil
pour l'état d'Éveillé, puis quand il fut sorti de ce monde,
il combla de joie des dizaines de milliards d'Éveillés.

Grâce aux bonnes œuvres qu'il avait ainsi successivement
accomplies, après avoir constamment expliqué ce discours,
ce fils de Vainqueur parvint à l'état de Bôdhi;
or cet être d'Éveil, c'est moi, Sage-des-Çâkyas lui-même.

Et ces religieux qui ne voyaient que les objets extérieurs,
ces religieux, ainsi que tout ce qui se trouvait
de fidèles de l'un et de l'autre sexe, qui avaient
appris de ce sage ce qu'était l'état d'Éveil,

Et qui ont vu depuis de nombreuses dizaines de millions d'Éveillés,
ce sont les religieux, au nombre de cinq cents au moins, ce sont
les religieux, ainsi que les fidèles de l'un et de l'autre sexe,
qui se trouvent ici en ma présence.

Tous ont appris de ma bouche la loi excellente;
tous ont été complètement mûris par moi;
et quand je serai entré dans l'Extinction complète,
tous ces sages posséderont cet éminent discours.

Il s'est écoulé de nombreuses dizaines de millions d'éons,
d'éons que la pensée ne peut concevoir, sans que jamais
une pareille loi ait été entendue; des milliers de millions d'Éveillés
ont existé, et ils n'ont cependant pas expliqué ce discours.

C'est pourquoi, après avoir entendu cette loi exposée
par celui qui existe par lui-même, et après l'avoir
possédée à plusieurs reprises, expose ce discours
quand je serai entré dans l'Extinction complète."
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MessagePosté le: 06/03/2010 11:24:21    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 20 : Les pouvoirs mystiques de l'Ainsi-Venu
Les Bouddhas inspirent aux assistants une grande admiration par les démonstrations de leurs puissances surnaturelles avec un prodige. Ensuite le Bouddha promet à ceux qui observeront ce soutra d'arriver à l'Illumination.


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Chapitre 20

Effet de la puissance surnaturelle de l'Ainsi-Venu

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Ensuite les myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, en nombre égal à celui des atomes contenus dans mille univers, qui étaient sortis des ouvertures de la terre, réunissant tous leurs mains en signe de respect devant le Bienheureux, lui parlèrent ainsi :

"Nous expliquerons, ô Bienheureux, cette exposition de la loi, lorsque l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, nous l'expliquerons dans toutes les terres d'Éveillé habitées par le Bienheureux, autant qu'il en existe, et autant de fois que le Bienheureux entrera dans l'Extinction complète. Nous désirons posséder, réciter, enseigner, expliquer, écrire une exposition de la loi comme celle-là."

Ensuite les nombreuses myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil ayant Doux-et-Glorieux pour chef, qui habitent dans cet univers Endurance, les religieux et les fidèles des deux sexes, les dieux, les dragons, les génies, les centaures, les titans, les griffons, les chimères, les serpents géants, les hommes et les êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine, ainsi qu'une multitude d'êtres d'Éveil aussi nombreux que les sables du Gange, parlèrent ainsi au Bienheureux :

"Et nous aussi, ô Bienheureux, nous expliquerons cette exposition de la loi, quand l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète. Du haut des airs où nous serons suspendus avec un corps invisible, nous ferons entendre notre voix, et nous ferons croître les racines de la vertu dans les êtres chez qui elles ne seront pas encore développées."

Alors le Bienheureux s'adressa ainsi à l'être d'Éveil, le grand être Pratique-Supérieure, suivi d'une troupe, d'une grande troupe, précepteur d'une troupe, lequel se trouvait à la tête de ces premiers êtres d'Éveil, ces grands êtres suivis chacun d'une troupe : "Bien, bien, ô Pratique-Supérieure, c'est comme cela que vous devez agir; vous avez été mûris par l'Ainsi-Venu pour l'intelligence de cette exposition."

_____________

Ensuite le bienheureux Sage-des-Çâkyas et le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor qui était entré dans l'Extinction complète, tous deux assis sur un trône au milieu du temple, se mirent à sourire ensemble. Leur langue sortit de l'ouverture de leur bouche et atteignit jusqu'au monde de Brahmâ.

Il s'en échappa en même temps plusieurs myriades de milliers de milliards de rayons. De chacun de ces rayons s'élancèrent plusieurs myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, dont le corps était de couleur d'or, qui étaient doués des trente-deux signes caractéristiques d'un grand homme, et qui se trouvaient assis sur un trône formé du centre d'un lotus.

Et tous ces êtres d'Éveil, qui s'étaient rendus dans ces centaines de milliers de myriades d'univers, situés aux points principaux et intermédiaires de l'espace, restèrent suspendus au milieu des airs dans les divers points de l'horizon et enseignèrent la loi.

Tout comme le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas qui opéra ce prodige, effet de sa puissance surnaturelle, au moyen de sa langue, de même aussi l'Ainsi-Venu Maint-Trésor, et de même tous les Ainsi-Venus, tous les Vénérables, qui, venus de myriades de milliers de milliards d'autres univers, étaient assis, chacun sur un trône au pied d'arbres de diamant, opérèrent ce même prodige, effet de leur puissance surnaturelle.

Alors le bienheureux Sage-des-Çâkyas, l'Ainsi-Venu Maint-Trésor et tous ces Ainsi-Venus, ces Vénérables, opérèrent cet effet de leur puissance surnaturelle pendant cent mille années complètes.

_____________

Ensuite, à la fin de ces cent mille années, ces Ainsi-Venus, ces Vénérables, ayant ramené à eux leur langue, firent entendre dans le même temps, au même instant, dans le même moment, le bruit qu'on produit en chassant avec force la voix de la gorge, et celui qui s'entend quand on fait craquer ses doigts.

Par ce grand bruit, les centaines de milliers de myriades de terres d'Éveillé qui se trouvaient dans les dix points de l'espace, furent toutes ébranlées, remuées, agitées, secouées; toutes tremblèrent et s'émurent; et tous les êtres, quels qu'ils fussent, qui existaient dans ces terres d'Éveillé, dieux, dragons, génies, centaures, titans, griffons, chimères, serpents géants, hommes et créatures n'appartenant pas à l'espèce humaine, tous du lieu où ils se trouvaient, virent, grâce à la puissance de l'Éveillé, cet univers Endurance.

Ils virent les myriades de milliers de milliards d'Ainsi-Venus, assis chacun sur un trône auprès d'arbres de diamant, le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas assis sur un trône, et l'Ainsi-Venu Maint-Trésor, qui était entré dans l'Extinction complète, assis sur un trône, au milieu du grand temple fait de substances précieuses, avec le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas.

_____________

Enfin ils virent les quatre assemblées réunies. À cette vue, ils furent frappés de surprise, d'étonnement et de satisfaction. Et ils entendirent une voix venant du ciel qui disait :

"Par delà des myriades de milliers de milliards d'univers, en nombre immense et infini, est un monde nommé Endurance; là l'Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, le Vénérable, explique aux êtres d'Éveil, les grands êtres le discours nommé le lotus de la bonne loi, ce discours où est expliquée la loi.

Témoignez avec une énergie ardente votre satisfaction de ce discours, et rendez hommage au bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas et au bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor."

Alors tous ces êtres, après avoir entendu cette voix qui venait du ciel, prononcèrent, de l'endroit où ils se trouvaient et tenant les mains jointes en signe de respect, les paroles suivantes : "Adoration au bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, au Vénérable complètement et parfaitement Éveillé !"

Ensuite ils couvrirent la partie de l'espace qu'occupe l'univers Endurance, de fleurs, d'encens, de parfums, de guirlandes, de substances onctueuses, de poudres odorantes, de vêtements, de parasols, de drapeaux, d'étendards, de bannières, ainsi que d'ornements, de parures, de vêtements, de colliers, de chapelets, de joyaux et de pierres précieuses de toute espèce, dans le but de rendre hommage au bienheureux Sage-des-Çâkyas et à l'Ainsi-Venu Maint-Trésor, ainsi qu'à cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi.

Ces fleurs, ces encens, ne furent pas plutôt répandues, qu'elles se dirigèrent du côté de l'univers Endurance. Là ces masses de fleurs, formèrent un grand dais de fleurs suspendu au milieu des airs au-dessus des Ainsi-Venus qui étaient assis, tant dans l'univers Endurance, que dans les myriades de milliers de milliards d'autres univers réunis tous sous son ombre.

_____________

Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi aux êtres d'Éveil, les grands êtres qui avaient pour chef Pratique-Supérieure : "Ils ont un pouvoir qui dépasse l'imagination, ô fils de famille, les Ainsi-Venus, les Vénérables parfaitement et complètement Éveillés. Quand, dans le dessein de communiquer cette exposition de la loi, je passerais, ô fils de famille, plusieurs myriades de milliers de milliards d'éons à exposer les nombreuses énumérations des avantages qu'elle possède, en me servant des diverses introductions à la loi, je ne pourrais atteindre le terme des mérites de cette exposition de la loi.

Toutes les lois des Éveillés, leur supériorité, leurs mystères, leur état si profond, tout cela se trouve enseigné par moi en abrégé dans cette exposition de la loi. C'est pourquoi, ô fils de famille, quand l'Ainsi-Venu sera entré dans l'Extinction complète, il faudra, après l'avoir vénérée, la posséder, l'enseigner, la réciter, l'expliquer, l'honorer.

Et dans quelque lieu de la terre, ô fils de famille, que cette exposition de la loi vienne à être récitée, expliquée, enseignée, écrite, méditée, prêchée, lue, réduite en un volume, que ce soit dans un ermitage, ou dans un monastère, ou dans une maison, ou dans un bois, ou auprès d'un arbre, ou dans une ville, ou dans un palais, ou dans un édifice, ou dans une caverne, il faudra, dans cet endroit même, dresser un monument à l'intention de l'Ainsi-Venu.

Pourquoi cela ? C'est que cet endroit doit être regardé comme le lieu où tous les Ainsi-Venus ont acquis l'essence même de l'état d'Éveil; c'est qu'il faut reconnaître qu'en cet endroit, tous les Ainsi-Venus, les Vénérables, sont parvenus à l'étai suprême d'Éveillé parfaitement accompli; qu'en cet endroit, tous les Ainsi-Venus ont fait tourner la roue de la loi; qu'en cet endroit, tous les Ainsi-Venus sont entrés dans l'Extinction complète."

_____________

Ensuite le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"C'est une condition qui échappe à l'intelligence, une condition
utile au monde, que celle des êtres établis dans la science
des connaissances surnaturelles, qui, doués d'une vue infinie,
manifestent ici-bas leur puissance pour réjouir toutes les créatures.

L'organe de la langue de ces Éveillés qui atteignit
jusqu'au monde de Brahmâ, en lançant des milliers de rayons,
fit voir un prodige, effet d'une puissance surnaturelle,
lequel apparut pour ceux qui sont arrivés à l'état suprême d'Éveil.

Les Éveillés chassèrent avec force la voix de leur gosier
et firent entendre une fois le bruit que produit le craquement des doigts;
ils attirèrent l'attention de ce monde tout entier,
de ces univers situés dans les dix points de l'espace.

Pleins de bonté et de compassion, ils manifestent leurs qualités,
ainsi que ces miracles et d'autres semblables,
pour que ces êtres, remplis de joie, possèdent ce discours,
lorsque le Bien-Allé sera entré dans l'Extinction complète.

Quand même je passerais plusieurs dizaines de milliards
d'éons à chanter les louanges des fils de Bien-Allé
qui posséderont cet éminent discours, lorsque le Guide du monde
sera entré dans l'Extinction complète,

Je ne pourrais atteindre le terme de leurs qualités,
qui sont infinies comme celles de l'éther dans les dix points
de l'espace; car elles échappent à l'intelligence,
les qualités de ceux qui possèdent toujours ce beau discours.

Ils me voient, ainsi que tous ces Guides des hommes
et ce Guide du monde qui est entré dans l'Extinction complète;
ils voient tous ces êtres d'Éveil si nombreux,
ainsi que les quatre assemblées.

Un tel fils de Bien-Allé me comble maintenant ici de satisfaction;
il réjouit tous ces Guides du monde, et cet empereur des Vainqueurs
qui est entré dans l'Extinction, ainsi que les autres Éveillés
établis dans les dix points de l'espace.

Les Éveillés des dix points de l'espace,
tant passés que futurs,
ont été et seront vus et adorés
par celui qui possède ce discours.

Il connaît le mystère des Meilleurs des hommes,
il arrive bien vite à méditer comme eux sur ce qui a fait
l'objet de leurs méditations dans l'intime essence de l'état d'Éveil,
celui qui possède ce discours, qui est la loi véritable.

Sa puissance est sans limites; semblable à celle du vent,
elle ne rencontre d'obstacles nulle part;
il connaît la loi, il en connaît le sens
et les explications, celui qui possède cet éminent discours.

Il connaît toujours la liaison des discours qu'ont exposés
les Guides du monde après y avoir réfléchi;
lorsque le Guide des hommes est entré dans l'Extinction complète,
ce sage connaît le vrai sens des discours.

Il brille semblable à la lune et au soleil;
il resplendit de la lumière et de l'éclat qu'il répand
autour de lui; parcourant la terre dans tous les sens,
il forme un grand nombre d'êtres d'Éveil.

Aussi les sages êtres d'Éveil qui, après avoir entendu une énumération
des avantages de ce discours, semblable à celle que je viens de faire,
le posséderont au temps où je serai entré dans l'Extinction,
parviendront sans aucun doute à l'état d'Éveillé."
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MessagePosté le: 13/03/2010 10:10:38    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 21 : Formules
Don de la protection que confèrent les formules à ceux qui les prononcent.


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Chapitre 21

Les formules

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Ensuite l'être d'Éveil, le grand être Roi-des-Remèdes s'étant levé de son siège, après avoir rejeté sur son épaule son vêtement supérieur, posé à terre le genou droit, et réuni ses mains en signe de respect en se tournant vers le Bienheureux, lui parla ainsi : "Combien donc est grand, ô Bienheureux, le mérite que doit recueillir le fils ou la fille de famille qui possédera cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, soit qu'il l'ait confiée à sa mémoire, soit qu'il la tienne renfermée dans un volume !"

Cela dit, le Bienheureux répondit ainsi à l'être d'Éveil, le grand être Roi-des-Remèdes : "Le fils ou la fille de famille, ô Roi-des-Remèdes, qui respecterait, honorerait, adorerait des myriades de milliers de milliards d'Ainsi-Venus, aussi nombreuses que les sables de quatre-vingts Ganges, quel mérite, ô Roi-des-Remèdes, penses-tu qu'il recueillerait comme conséquence de cette action ?"

L'être d'Éveil, le grand être répondit : "Un immense mérite, ô Bienheureux, un immense, ô Bien-Allé."

le Bienheureux reprit : "Je vais te parler, ô Roi-des-Remèdes, je vais t'instruire. Oui, le fils ou la fille de famille, quel qu'il soit, qui possédera, qui récitera, qui comprendra ou qui acquerra par la force de son application, ne fût-ce qu'une seule stance à quatre vers de cette exposition de la loi, recueillera, comme conséquence de cette action, un mérite beaucoup plus considérable que celui dont je viens de parler."

_____________

Alors l'être d'Éveil Roi-des-Remèdes parla ainsi, dans cette occasion, au Bienheureux : "Nous donnerons, ô Bienheureux, à ces fils ou à ces filles de famille par qui cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi aura été retenue de mémoire, ou renfermée dans un livre, les paroles des formules détentrices de pouvoir, afin de les garder, de les protéger et de les défendre; ce seront :

(Phrase en sanscrit, la formule est gardée secrète)

Ces paroles des formules détentrices de pouvoir, ô Bienheureux, ont été prononcées par des Éveillés bienheureux, en nombre égal à celui des sables de soixante-deux Ganges. Tous ces bienheureux Éveillés seraient blessés par celui qui attaquerait de tels interprètes de la loi, des hommes qui possèdent ainsi ce discours."

Alors le Bienheureux exprima ainsi son assentiment à l'être d'Éveil Roi-des-Remèdes : "Bien, bien, ô Roi-des-Remèdes; c'est dans l'intérêt des créatures que les paroles des formules ont été prononcées; c'est par compassion pour les créatures, afin de les garder, de les protéger et de les défendre."

_____________

Ensuite l'être d'Éveil, le grand être Don-Héroïque parla ainsi au Bienheureux : "Et moi aussi, ô Bienheureux, dans l'intérêt de tels prédicateurs de la loi, je leur donnerai les paroles des formules, afin qu'aucun des êtres qui chercheraient l'occasion de surprendre de tels interprètes de la loi ne la puisse saisir, que ce soit un génie, un démon religieux, un zombie, un spectre, un ogre, un fantôme; si un de ces êtres cherche ou épie l'occasion de les surprendre, il ne pourra la saisir."

Alors l'être d'Éveil, le grand être Don-Héroïque prononça, dans cette occasion, les paroles suivantes des formules :

(Phrase en sanscrit, la formule est gardée secrète)

"Ces paroles des formules, ô Bienheureux, ont été prononcées et approuvées par des Ainsi-Venus, des Vénérables en nombre égal à celui des sables du Gange. Tous ces Ainsi-Venus seraient blessés par celui qui attaquerait de tels interprètes de la loi."

_____________

Ensuite le grand roi céleste Vâiçravana parla ainsi au Bienheureux : "Et moi aussi, ô Bienheureux, je dirai les paroles suivantes des formules, dans l'intérêt de ces interprètes de la loi, par compassion pour eux, pour les garder, les protéger et les défendre; ce seront :

(Phrase en sanscrit, la formule est gardée secrète)

C'est avec ces paroles des formules, ô Bienheureux, que je protège ces interprètes de la loi dans une étendue de cent Yôdjanas; c'est de cette manière que les fils ou les filles de famille qui posséderont ainsi ce discours, seront protégés et en sûreté."

Alors le grand roi céleste Virûdhaka se trouvait aussi dans cette grande assemblée, entouré et suivi par des myriades de milliers de milliards d'ogres. Après s'être levé de son siège Virûdhaka, tenant ses mains réunies en signe de respect, et les dirigeant du côté du Bienheureux, lui parla ainsi : "Et moi aussi, ô Bienheureux, je dirai les paroles des formules détentrices de pouvoir, dans l'intérêt de tels interprètes de la loi qui retiennent ainsi ce discours, afin de les garder, de les protéger et de les défendre; ce seront :

(Phrase en sanscrit, la formule est gardée secrète)

"Ces paroles des formules, ô Bienheureux, ont été prononcées par quarante-deux myriades de milliers de milliards d'Éveillés. Tous ces Éveillés seraient blessés par celui qui attaquerait de tels interprètes de la loi."

_____________

Ensuite les démones religieuses nommées Lambâ, Pralambâ, Mâlâkutadantî, Puchpadantî, Matutatcbandî, Kêçinî, Atchalâ, Mâlâdharî, Kuntî, Sarvasattvâudjôhârî, Hârîti, toutes avec leurs enfants et avec leur suite, s'étant rendues à l'endroit où se trouvait le Bienheureux, lui parlèrent ainsi d'une voix unanime :

"Et nous aussi, ô Bienheureux, nous garderons, nous protégerons, nous défendrons ceux qui posséderont ainsi ce discours; nous garantirons leur sécurité, de telle sorte qu'aucun de ceux qui chercheront, qui épieront l'occasion de surprendre de tels interprètes de la loi, ne puisse y parvenir."

Alors les démones religieuses, d'une seule voix et d'un chant unanime, donnèrent au Bienheureux les paroles suivantes des formules :

(Phrase en sanscrit, la formule est gardée secrète)

"Qu'aucune créature, se plaçant sur leur tête, ne puisse blesser de tels interprètes de la loi, que ce soit un génie, un démon religieux, un fantôme, un vampire, un Bhûta, un spectre, un zombie, un ogre, un Stabdha, un Utsâraka, un Autsâraka, un Apasmâraka, un génie spectral, un spectre n'appartenant pas à l'espèce humaine, un Asurakrïtya, un Dvâitîya, un Tritîya, un Tchaturthakrïtya, un Nityadjvara; enfin, si même des formes de femmes, d'hommes ou de filles lui apparaissant pendant son sommeil, veulent lui nuire, que cela ne puisse avoir lieu."

_____________

Ensuite les démones religieuses, d'une seule voix et d'un chant unanime, adressèrent au Bienheureux les stances suivantes :

"Il sera brisé en sept morceaux comme la tige
du Mardjaka, le crâne de celui qui,
après avoir entendu les paroles de ces formules,
attaquera un interprète de la loi.

La voie des matricides,
celle des parricides,
c'est là la voie dans laquelle marche
celui qui attaque un interprète de la loi.

La voie de ceux qui expriment par la pression,
l'huile de la graine de sésame, celle de ceux qui battent
cette espèce de graine, c'est là la voie dans laquelle
marche celui qui attaque un interprète de la loi.

La voie de ceux qui trompent sur les balances,
celle de ceux qui trompent sur les mesures,
c'est là la voie dans laquelle marche
celui qui attaque un interprète de la loi."

Cela dit, les démones religieuses à la tête desquelles était Kuntî, parlèrent ainsi au Bienheureux : "Et nous aussi, ô Bienheureux, nous protégerons de tels interprètes de la loi; nous garantirons leur sécurité; nous repousserons pour eux les atteintes du bâton et nous détruirons le poison."

Cela dit, le Bienheureux parla ainsi à ces démones religieuses : "Bien, bien, mes sœurs; vous faites bien de protéger, de défendre ces interprètes de la loi, dussent-ils ne posséder que le nom de cette exposition de la loi; à bien plus forte raison devez-vous défendre ceux qui posséderont complètement et dans son entier cette exposition de la loi.

Ou qui l'honoreront, quand elle sera renfermée dans un volume, en lui offrant des fleurs, de l'encens, des parfums, des guirlandes, des substances onctueuses, des poudres odorantes, des vêtements, des parasols, des drapeaux, des étendards, des bannières, des lampes alimentées par de l'huile de sésame, par du beurre clarifié, par des huiles odorantes, par des huiles de Tchampaka, de Vârchika, de lotus, de jasmin, qui, enfin, par cent mille espèces d'offrandes de ce genre, l'honoreront et la vénéreront; ceux-là, ô Kuntî, doivent être protégés par toi et par ta troupe."

Or, pendant que ce chapitre des formules était exposé, huit mille êtres vivants acquirent la patience surnaturelle de la loi.
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Dernière édition par Coeur de Loi le 04/06/2010 10:44:01; édité 1 fois
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MessagePosté le: 13/03/2010 10:10:38    Sujet du message: Publicité

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MessagePosté le: 20/03/2010 10:13:37    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 22 : Les actes antérieurs du Bodhisattva Roi-des-Remèdes
Décrit les anciennes pratiques du Bodhisattva Roi-des-Remèdes. Çâkyamuni confie la garde de ce soutra au Bodhisattva Splendeur-Royale-des-Constellations et prédit un grand développement de ce chapitre pour la 5ème période de 500 ans apres sa disparition, durant les difficiles derniers jours de la Loi, pour soulager les êtres.


_____________


Chapitre 22

L'ancienne méditation de Roi-des-Remèdes

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Ensuite l'être d'Éveil, le grand être Splendeur-Royale-des-Constellations parla ainsi au Bienheureux : "Pourquoi, ô Bienheureux, l'être d'Éveil, le grand être Roi-des-Remèdes se trouve-t-il dans cet univers Saha ? Il doit avoir eu à surmonter pour cela plusieurs myriades de milliers de milliards de difficultés.

Que le Bienheureux, vénérable, parfaitement et complètement Éveillé, veuille bien m'enseigner une partie quelconque des règles de conduite suivies par l'être d'Éveil, le grand être Roi-des-Remèdes, pour qu'après avoir entendu cette exposition, les dieux, les dragons, les génies, les centaures, les titans, les griffons, les chimères, les serpents géants, les hommes, les êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine et les êtres d'Éveil, les grands êtres venus d'autres univers que celui-ci, ainsi que ces grands auditeurs, soient tous contents, satisfaits, ravis."

Alors le Bienheureux, connaissant en ce moment l'intention de l'être d'Éveil, le grand être Splendeur-Royale-des-Constellations, lui parla ainsi : "Jadis, ô fils de famille, dans le temps passé, à une époque depuis laquelle se sont écoulés des éons aussi nombreux que les sables du Gange, parut dans le monde l'Ainsi-Venu nommé Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire, le Vénérable doué de science et de conduite.

_____________

Or cet Ainsi-Venu, ce Vénérable, avait pour auditeurs une grande assemblée formée de quatre-vingts fois des myriades de milliers de milliards d'êtres d'Éveil, des grands êtres. Et des Auditeurs en nombre égal à celui des sables de soixante-douze Ganges.

Son enseignement était débarrassé de la présence des femmes. La terre d'Éveillé où il résidait, n'avait ni enfers, ni créatures nées dans des matrices d'animaux, ni corps de fantômes, ou de demi-dieux. Elle était agréable, unie comme la paume de la main; une partie du sol était faite de lapis-lazulis d'une nature divine. Elle était ornée d'arbres de santal et de diamant, recouverte de réseaux faits de pierreries; des guirlandes d'étoffes de soie y étaient suspendues; elle était embaumée de vases à parfums faits de pierres précieuses.

Sous ces arbres de diamant, à la distance d'un jet de flèche, étaient placés des chars faits de pierreries, et sur le front de ces chars se tenaient un milliard de fils des dieux, faisant résonner les cymbales et les plaques d'airain, pour honorer le bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire, le Vénérable.

_____________

Alors le bienheureux Ainsi-Venu expliqua avec étendue cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi à ces grands auditeurs et à ces êtres d'Éveil, en commençant par l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres.

La durée de la vie de ce bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire, ce Vénérable, fut de quarante mille éons, ainsi que celle de ces êtres d'Éveil et de ces grands auditeurs.

Et l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres, s'appliqua, sous l'enseignement du Bienheureux, à la pratique des devoirs difficiles. Il passa douze mille années à se promener, se livrant exclusivement à la méditation par le développement d'une application intense.

Au bout de ces douze mille années, il acquit la méditation des êtres d'Éveil nommée "l'enseignement complet de toutes les formes". Et à peine eut-il acquis cette méditation, que, content, charmé, ravi, plein de joie, de satisfaction et de plaisir, il fit en ce moment la réflexion suivante : "Pour avoir possédé cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, la méditation de l'enseignement de toutes les formes a été acquise par moi."

Puis l'être d'Éveil fit encore la réflexion suivante : "Si je rendais un culte à ce bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire et à cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi ?"

_____________

En ce moment il acquit la méditation des formes, de telle manière qu'aussitôt, du haut du ciel, il tomba une grande pluie de pétales de petites et grandes fleurs blanches. Il se forma un nuage de santal de l'espèce dite Kalânusârin, et il tomba une pluie de santal de l'espèce dite Uragasâra. Et la nature de ces essences était telle, qu'un seul Karcha de ces parfums valait l'univers Endurance tout entier.

Ensuite, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres, doué de mémoire et de sagesse, sortit de cette méditation; et, en étant sorti, il fit la réflexion suivante : "Le spectacle de cet effet de ma puissance surnaturelle ne sert pas à honorer le bienheureux Ainsi-Venu autant que le ferait l'abandon de mon propre corps."

Alors l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres se mit à manger dans ce moment de l'Aguru, de l'encens, de l’oliban, et à boire de l'huile de Tchampaka. L'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres passa ainsi douze années à manger sans cesse et sans relâche des parfums qui viennent d'être nommés, et à boire de l'huile de Tchampaka.

_____________

Au bout de ces douze années, l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres, après avoir revêtu son corps de vêtements divins et l'avoir arrosé d'huiles odorantes, se donna à lui-même sa bénédiction, et ensuite consuma son corps par le feu, afin d'honorer l'Ainsi-Venu et cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi.

Alors, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, des univers aussi nombreux que les sables de quatre-vingts Ganges furent éclairés par la splendeur des feux que lançait en brûlant le corps de l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres; et les bienheureux Éveillés, égaux en nombre aux sables de quatre-vingts Ganges, qui se trouvaient dans ces univers, exprimèrent tous ainsi leur approbation :

"Bien, bien, ô fils de famille; c'est bien à toi, ô fils de famille; c'est là le véritable développement de l'énergie des êtres d'Éveil, les grands êtres. C'est là le véritable culte dû à l'Ainsi-Venu, c'est le culte dû à la loi.

On ne lui rend pas un pareil culte en lui offrant des fleurs, de l'encens, des parfums, des guirlandes, des substances onctueuses, des poudres odorantes, des vêtements, des parasols, des drapeaux, des étendards, des bannières, ni en lui offrant toute espèce d'objets de jouissance, ou du santal de l'espèce dite Uragasâra.

_____________

C'est là, ô fils de famille, la première des aumônes; celle qui consiste dans l'abandon de la royauté, dans l'abandon d'une femme et d'enfants chéris ne l'égale pas. C'est le plus distingué, le premier, le meilleur, le plus éminent, le plus parfait des cultes rendus à la loi, que l'hommage qu'on lui adresse en faisant l'abandon de son propre corps."

Ensuite, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, ces bienheureux Éveillés, après avoir prononcé ces paroles, gardèrent le silence. Douze cents, années s'écoulèrent ainsi pendant que le corps de Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres brûlait, et cependant il ne cessait de brûler.

Enfin, au bout de ces douze cents années, le feu s'arrêta, alors l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres, après avoir ainsi honoré le Ainsi-Venu, quitta cette existence.

Ensuite il naquit, sous l'enseignement du bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire, dans la maison du roi Vimaladatta, d'une manière surnaturelle, et assis les jambes croisées.

_____________

À peine l'être d'Éveil, le grand être; fut-il né, qu'il prononça au moment même, en présence de son père et de sa mère, la stance suivante :

"Voilà, ô le meilleur des rois, le lieu de promenade
sur lequel j'ai obtenu, en y restant, la méditation;
j'ai développé la force énergique d'un grand sacrifice,
après avoir abandonné ce corps qui nous est si cher."

Ensuite l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres, après avoir prononcé cette stance, parla ainsi à son père et à sa mère : "Aujourd'hui même, ô mon père et ma mère, le bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire, le Vénérable, se trouve en ce monde, il y vit, il y existe, il y enseigne la loi aux créatures.

C'est de ce bienheureux Ainsi-Venu que j'ai reçu, après l'avoir honoré, la formule magique de l'habileté dans tous les sons, et que j'ai entendu cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, formée de quatre-vingts fois des myriades, de milliers de milliards de stances, de millions de milliards, de cent millions de milliards, d'un nombre de stances dit Akchôbhya.

C'est pourquoi, ô mon père, il est bon que je me rende. en la présence de ce Bienheureux, et que, l'ayant vu, je lui offre de nouveau un culte."

_____________

Alors l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres s'étant élevé à l'instant même dans l'air, à la hauteur de sept empans, se plaça, les jambes croisées, au sommet d'une maison à étages élevés, faite des sept substances précieuses; puis, s'étant rendu en la présence du Bienheureux.

Après avoir salué ses pieds en les touchant de la tête, après avoir tourné sept fois autour de lui en le laissant à sa droite, il dirigea ses mains, réunies en signe de respect, du côté où se tenait le Bienheureux, et, l'ayant adoré, il le célébra dans la stance suivante :

"Ô toi dont la face est si pure, ô sage, ô empereur des hommes,
l'éclat dont tu brilles resplendit dans les dix points de l'espace;
après t'avoir rendu, ô Bien-Allé, un culte excellent,
je suis venu ici, ô Maître, dans l'intention de te voir."

L'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres ayant prononcé cette stance, parla ainsi au bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire, au Vénérable : "Tu existes donc encore, ô Bienheureux, même aujourd'hui ?"

Alors le bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire, vénérable, parla ainsi à l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres : "Le temps où je dois entrer dans l'Extinction complète est arrivé, ô fils de famille; le temps de la fin de ma vie est arrivé. Va donc, ô fils de famille, prépare ma couche; je vais entrer dans l'Extinction complète."

_____________

Ensuite le bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire dit encore à l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres les paroles suivantes :

"Je te confie, ô fils de famille, ces commandements; je te confie ces êtres d'Éveil, ces grands êtres, et ces grands auditeurs, et cet état d'Éveil réservé aux Éveillés, et cet univers, et ces chars divins faits de joyaux, et ces arbres de corail, et ces fils des dieux, mes serviteurs.

Et les os qui resteront de moi, quand je serai entré dans l'Extinction complète, je te les confie, ô fils de famille; et quand je serai entré dans l'Extinction complète, ô fils de famille, tu devras rendre de grands honneurs aux monuments qui renfermeront mes os; et mes reliques devront être distribuées; et il faudra élever plusieurs milliers de monuments."

Alors, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, le bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire, après avoir donné ces instructions à l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres, entra complètement, cette nuit là même, à la dernière veille, dans l'élément de l'Extinction, où il ne reste aucune trace de l'agrégation.

_____________

Alors, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres voyant que le bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire était entré dans l'Extinction complète, éleva un bûcher formé de santal, de l'espèce dite Uragasâra, et y consuma le corps de l'Ainsi-Venu.

Quand il vit que le corps était brûlé et éteint, il retira un os du bûcher et se mit à pleurer, à se lamenter et à gémir. Après avoir ainsi pleuré et s'être livré à la douleur, l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres ayant fait faire quatre-vingt-quatre mille vases formés des sept substances précieuses, y déposa l'os de l'Ainsi-Venu qu'il avait divisé, et dressa quatre-vingt-quatre mille monuments formés des sept substances précieuses, ornés de lignes de parasols qui s'élevaient jusqu'au monde de Brahmâ et qui étaient recouverts d'étoffes de soie et de clochettes.

Après avoir dressé ces monuments, il réfléchit ainsi : "Je viens de rendre un culte aux monuments qui contiennent les reliques du bienheureux Ainsi-Venu Vertu-de-Pure-Clarté-Solaire-et-Lunaire. Mais je rendrai encore à ces reliques un culte plus élevé, plus supérieur."

_____________

Alors, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres s'adressa ainsi à la troupe tout entière des êtres d'Éveil, aux grands auditeurs, aux dieux, aux dragons, aux génies, aux centaures, aux titans, aux griffons, aux chimères, aux serpents géants, aux hommes, et aux créatures n'appartenant pas à l'espèce humaine :

"vous tous, fils de famille, concevez tous ensemble cette pensée : "Nous rendrons un culte aux reliques de ce Bienheureux"."

Alors, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres alluma en cet instant son bras qui était orné des cent signes de pureté, en présence de ces quatre-vingt-quatre mille monuments qui renfermaient les reliques de l'Ainsi-Venu.

Et, après l'avoir allumé, il rendit un culte pendant soixante et douze mille ans aux monuments qui renfermaient les reliques de l'Ainsi-Venu. Et pendant qu'il leur rendait ainsi un culte, il disciplina d'incalculables myriades de milliers de milliards d'auditeurs faisant partie de l'assemblée; et tous les êtres d'Éveil acquirent la méditation nommée "l'enseignement complet de toutes les formes".

_____________

Alors, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, la troupe tout entière des êtres d'Éveil et tous les grands auditeurs, en voyant l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres privé de son bras, étant tous suffoqués par les larmes, pleurant, gémissant, se lamentant, se dirent les uns aux autres : "L'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres, notre maître et notre directeur, est maintenant privé d'un membre, privé d'un bras."

Mais l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres s'adressa ainsi aux êtres d'Éveil, aux grands auditeurs et aux fils des dieux : "Ne pleurez pas, ô fils de famille, en me voyant privé d'un bras; ne vous lamentez pas.

Tous les bienheureux Éveillés qui sont, qui existent, qui se trouvent dans les univers, infinis et sans limites, situés aux dix points de l'espace, sont tous pris par moi à témoin; je prononce en leur présence une bénédiction de vérité, et, au nom de cette vérité et par la déclaration de cette vérité, après avoir abandonné mon propre bras pour honorer l'Ainsi-Venu, j'aurai un corps qui sera en entier de couleur d'or.

Au nom de cette vérité, par la déclaration de cette vérité, que mon bras redevienne tel qu'il était auparavant, et que cette grande terre tremble de six manières différentes, et que les enfants des dieux, répandus dans le ciel, fassent tomber une grande pluie de fleurs."

_____________

À peine cette bénédiction de vérité eut-elle été prononcée par l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres, que cet univers tout entier, formé d'un grand millier de trois mille mondes, trembla de six manières différentes, et que, du haut des airs, il tomba une grande pluie de fleurs.

Le bras de l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres redevint tel qu'il était auparavant, et cela par l'effet de la force de la science, de la force de la vertu qui appartenaient à cet être d'Éveil, ce grand être.

Pourrait-il, après cela, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, te rester quelque incertitude, quelque perplexité ou quelque doute à ce sujet ? Il ne faut pas s'imaginer que, dans ce temps-là et à cette époque, ce fût un autre que Roi-des-Remèdes qui était l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres.

Pourquoi cela ? C'est que l'être d'Éveil, le grand être Roi-des-Remèdes était dans ce temps-là et à cette époque, l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres. Cet être d'Éveil, ce grand être Roi-des-Remèdes accomplit des myriades de milliers de milliards de choses difficiles; il consomma l'abandon complet de son propre corps.

_____________

Le fils ou la fille de famille, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, qui étant entré dans le véhicule des êtres d'Éveil, viendrait, dans le dessein d'obtenir l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, brûler auprès des monuments de l'Ainsi-Venu un pouce de ses pieds, ou un doigt de ses pieds ou de ses mains, ou l'un de ses membres, ou l'un de ses bras.

Ce fils ou cette fille de famille, étant entré dans le véhicule des êtres d'Éveil, recueillerait de cette action un bien plus grand mérite, qu'il ne ferait de l'abandon de la royauté, de celui de ses fils, de ses filles, de son épouse chérie, et de la totalité de cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, avec ses forêts, ses mers, ses montagnes, ses fleuves, ses lacs, ses étangs, ses puits et ses jardins.

Et le fils ou la fille de famille, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, entré dans le véhicule des êtres d'Éveil, qui ayant rempli des sept substances précieuses la totalité de cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, en ferait don à tous les Éveillés, à tous les êtres d'Éveil, à tous les Auditeurs, à tous les Éveillés-pour-Soi, ce fils ou cette fille de famille, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, ne recueillerait pas de cette action autant de mérite que le fils ou la fille de famille qui posséderait ne fût-ce qu'une seule stance, formée de quatre vers, de cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi.

Je déclare que la masse des mérites de ce dernier est plus considérable que celle de celui qui, ayant rempli des sept substances précieuses la totalité de cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, en ferait don à tous les Éveillés, à tous les êtres d'Éveil, à tous les Auditeurs, à tous les Éveillés-pour-Soi.

_____________

De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, que le grand océan est le premier de tous les fleuves, de tous les lacs et de tous les étangs; de même cette exposition du Lotus de la bonne loi est le premier de tous les discours prêchés par les Ainsi-Venus.

De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, que de toutes les montagnes, telles que les Kâlaparvatas, les Tchakravâlas, de toutes les grandes montagnes enfin, la première est le Sumêru, roi des montagnes, de même cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, est le roi de tous les discours prêchés par les Ainsi-Venus.

De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, qu'entre toutes les constellations, la lune est considérée comme le premier luminaire de la nuit, de même entre tous les discours prêchés par les Ainsi-Venus, cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi est la première des lumières, une lumière dont l'éclat l'emporte sur celui de myriades de milliers de milliards d'étoiles.

De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, que le disque du soleil dissipe l'obscurité de toutes les ténèbres, de même cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi dissipe l'obscurité de toutes les ténèbres des mauvaises œuvres.

De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, que Çakra, l'empereur des dieux, est le chef des dieux Trente-Trois, de même cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi est l'empereur de tous les discours prêchés par les Ainsi-Venus.

De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, que Brahmâ, le maître de l'univers Endurance, est le roi de tous les Corps-Divins et qu'il remplit, dans le monde de Brahmâ l'office d'un père, de même cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi remplit l'office de père à l'égard de tous les êtres, qu'ils soient Maîtres ou qu'ils ne le soient pas, à l'égard de tous les Auditeurs, des Éveillés-pour-Soi et de ceux qui sont entrés dans le véhicule des êtres d'Éveil.

_____________

De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, que Celui qui est entré dans le courant de la loi l'emporte sur tous les hommes ordinaires, qui sont ignorants, et qu'il en faut dire autant de celui qui ne revient qu'une fois à l'existence, de celui qui ne revient pas à l'existence, du vénérable et de l'Éveillé-pour-Soi, de même cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, l'emportant sur les discours prêchés par tous les Ainsi-Venus, doit en être reconnue comme le chef.

Ces êtres aussi, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, doivent être reconnus comme les premiers de tous, qui posséderont ce roi des discours. De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, que l'être d'Éveil est appelé le chef des Auditeurs et des Éveillés-pour-Soi réunis, de même cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi est appelée le chef de tous les discours prêchés par les Ainsi-Venus.

De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, que parmi les Auditeurs, les Éveillés-pour-Soi et les êtres d'Éveil réunis, c'est l'Ainsi-Venu qui sollicite l'habileté nécessaire pour devenir Roi de la loi, de même cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi est comme l'Ainsi-Venu lui-même, parmi ceux, qui sont entrés dans le véhicule des êtres d'Éveil.

_____________

Oui, Splendeur-Royale-des-Constellations, cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi protège tous les êtres contre tous les dangers, les délivre de toutes leurs douleurs; c'est comme un étang pour ceux qui ont soif, comme ]e feu pour ceux qui souffrent du froid, comme un vêtement pour ceux qui sont nus, comme une caravane pour les marchands, comme une mère pour des enfants.

Comme une barque pour ceux qui veulent atteindre à l'autre rive d'un fleuve, comme un médecin pour des malades, comme une lampe pour ceux qui sont environnés de ténèbres, comme un joyau pour ceux qui désirent des richesses, comme un monarque universel pour les rois cherchant un commandant fort pour les réunir, comme l'océan pour les fleuves, comme une torche enfin parce qu'il dissipe toutes les ténèbres.

De même, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi affranchit de tous les maux, tranche toutes les douleurs, délivre de tous les passages difficiles et de tous les liens de la transmigration.
Et celui par lequel cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi sera entendue, celui qui l'écrira, celui qui la fera écrire, recueillera de cette action une masse de mérites dont la science même d'un Éveillé ne pourrait atteindre le terme, tant est grande la masse de mérites que recueilleront ces fils ou ces filles de famille.

Lorsque possédant cette exposition de la loi, lorsque l'enseignant, l'écoutant, l'écrivant, la renfermant dans un volume, ils l'honoreront, la vénéreront, la respecteront, l'adoreront, en lui offrant des fleurs, de l'encens, des guirlandes de fleurs, des substances onctueuses, des poudres odorantes, des parasols, des drapeaux, des étendards, des bannières, des vêtements, en faisant retentir les instruments de musique, en réunissant leurs mains en signe de respect, en faisant brûler des lampes alimentées par du beurre clarifié, par des huiles odorantes, par de l'huile de Tchampaka, de jasmin, de Patala, de Pâtalâ, de Vârchika, de Navamâlikâ; lorsqu'enfin ils l'honoreront et la vénéreront de beaucoup de manières différentes.

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Elle est très-considérable, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, la masse de mérites que recueillera le fils ou la fille de famille, porté dans le véhicule des êtres d'Éveil, qui possédera ce chapitre de l'ancienne méditation de Roi-des-Remèdes, qui le prêchera, qui l'entendra.

Et si, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, une femme, après avoir entendu cette exposition de la loi, la saisit et la possède, cette existence sera pour elle sa dernière existence de femme.

L'être quel qu'il soit du sexe féminin, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, qui après avoir entendu, dans les cinq cents dernières années de l'éon, ce chapitre de l'ancienne méditation de Roi-des-Remèdes, s'en rendra parfaitement maître, après être sorti de ce monde, renaîtra dans l'univers Bonheur-Paisible, où le bienheureux Ainsi-Venu Lumière-Infinie, le Vénérable, se trouve, réside, vit, existe entouré d'une troupe d'êtres d'Éveil; et il reparaîtra dans cet univers assis sur un trône formé du centre d'un lotus.

La passion, la haine, l'erreur, l'orgueil, l'envie, la colère, le désir de nuire n'auront pas de prise sur lui. À peine né, il obtiendra les cinq connaissances surnaturelles; il obtiendra la patience surnaturelle de la loi, et après qu'il l'aura obtenue, devenant être d'Éveil, le grand être, il verra des Ainsi-Venus en nombre égal à celui des sables de soixante et dix Ganges.

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L'organe de la vue acquerra chez lui une telle perfection, qu'avec cet organe perfectionné, il verra ces Éveillés bienheureux; et ces bienheureux Éveillés lui témoigneront ainsi leur approbation :

"Bien, bien, ô fils de famille; il est bien qu'après avoir entendu cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, qui a été faite sous l'enseignement du bienheureux Sage-des-Çâkyas, dans la prédication de l'Ainsi-Venu, le Vénérable, tu l'aies lue, méditée, examinée, saisie avec ton esprit et expliquée à d'autres créatures.

La masse de mérites qui en résulte pour toi, ô fils de famille, ne peut être consumée par le feu, ni enlevée par l'eau; cette masse de mérites ne peut être indiquée même par cent mille Éveillés. Tu as renversé l'opposition que te faisait le diable, ô fils de famille.

Tu as franchi les défilés de l'existence; tu as brisé les obstacles qu'avait élevés ton ennemi; tu as été béni par cent mille Éveillés; et il n'y a pas, ô fils de famille, ton pareil dans le monde formé de la réunion des dieux, des démons, ni dans l'ensemble des créatures, en y comprenant les prêtres et les auditeurs.

Il n'est personne, à l'exception de l'Ainsi-Venu seul, ni parmi les Auditeurs, ni parmi les Éveillés-pour-Soi, ni parmi les êtres d'Éveil, qui soit capable de l'emporter sur toi, soit en vertu, soit en science, soit en méditation."

Telle est, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, la production de l'énergie de la science à laquelle sera parvenu cet être d'Éveil.

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Celui qui, après avoir entendu réciter, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, ce chapitre de l'ancienne méditation de Roi-des-Remèdes, y donnera son assentiment, exhalera de sa bouche le parfum du lotus, et de ses membres, celui du santal. Celui qui donnera son assentiment à cette exposition de la loi, jouira des avantages que produisent les qualités extérieures que je viens d'indiquer.

C'est pourquoi; ô Splendeur-Royale-des-Constellations, je te confie ce chapitre de l'ancienne méditation de l'être d'Éveil, le grand être Vision-de-Joie-pour-Tous-les-Êtres, pour qu'à la fin des temps, dans la dernière époque, pendant les cinq cents dernières années, il se répande dans ce continent Jambu, pour qu'il ne disparaisse pas, pour que le diable, le pécheur, ne puisse trouver l'occasion de le surprendre, non plus que les divinités nommés "Corps-Démoniaques", ni les dragons, ni les génies, ni les ogres.

C'est pourquoi, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, je bénis ici cette exposition de la loi; elle sera, dans le continent Jambu, comme un médicament salutaire pour les créatures malades et souffrantes. Quand on aura entendu cette exposition de la loi, la maladie n'envahira pas le corps, non plus que la vieillesse, ni la mort prématurée.

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Si un homme quelconque, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, étant entré dans le véhicule des êtres d'Éveil, vient à voir un religieux possédant ainsi ce discours, il doit, après l'avoir couvert de santal et de lotus bleus, concevoir cette pensée : "Ce fils de famille parviendra à l'intime essence de l'état d'Éveil; arrivé à l'essence de l'Éveil, il prendra le lit de gazon; il mettra en déroute le parti du diable; il fera résonner la conque de la loi; il fera retentir le tambour de la loi; il traversera l'océan de l'existence."

Telle est, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, la pensée que doit concevoir le fils ou la fille de famille, entré dans le véhicule des êtres d'Éveil, qui aura vu un religieux possédant ainsi ce discours. Les avantages qu'un tel homme retirera de ses qualités seront tels que ceux qui ont été énumérés par le Ainsi-Venu.

Pendant que ce chapitre de l'ancienne méditation de Roi-des-Remèdes était exposé, quatre-vingt-quatre mille êtres d'Éveil devinrent possesseurs de la formule qui est accompagnée de l'habileté dans tous les sons.

Et le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, le Vénérable, y donna ainsi son assentiment : "Bien, bien, ô Splendeur-Royale-des-Constellations, il est bon que tu interroges ainsi sur la loi l'Ainsi-Venu, qui est doué de conditions et de qualités qui échappent à l'intelligence."
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MessagePosté le: 27/03/2010 12:47:12    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 23 : Le Bodhisattva Son-Merveilleux
Décrit un Bodhisattva nommé Son-Merveilleux qui dans un lointain passé joua 100 000 morceaux de musique et offrit 84 000 coupes à aumône incrustées de joyaux au Bouddha Pure-Splendeur-de-Sagesse-du-Roi-des-Constellations. En récompense, il renaquit dans la Terre nimbée de parc de lumière et obtint divers pouvoirs mystiques.


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Chapitre 23

L'Être-d'Éveil Son-Merveilleux

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Ensuite le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas lança en cet instant un rayon de lumière du cercle de poils placé entre ses deux sourcils, l'un des signes caractéristiques des grands hommes. Cette lumière illumina de sa splendeur des myriades de milliers de milliards de terres d'Éveillé situées à l'orient, en nombre égal à celui des sables de dix-huit Ganges.

Par delà ces centaines de milliers de myriades de terres d'Éveillé, en nombre égal à celui des sables de dix-huit Ganges, est situé l'univers nommé Ornement-de-Pure-Lumière. Là se trouvait vivant, existant, l'Ainsi-Venu nommé Pure-Splendeur-de-Sagesse-du-Roi-des-Constellations, le Vénérable, qui, avec une vaste et immense assemblée d'Êtres-d'Éveil, dont il était environné et suivi, enseignait la loi.

Alors le rayon de lumière lancé du cercle placé entre ses sourcils par le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas illumina en cet instant d'une grande lumière l'univers Ornement-de-Pure-Lumière.

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Or dans cet univers habitait l'Être-d'Éveil, le grand être nommé Son-Merveilleux, qui avait fait croître les racines de vertu qui étaient en lui, qui avait vu jadis la lumière de semblables rayons lancés par beaucoup d'Ainsi-Venus, et qui était en possession de nombreuses méditations.

C'est ainsi qu'il avait acquis les méditations de l'anneau de l'extrémité de l'étendard, du lotus blanc de la bonne loi, de celui qui est donné pur, des plaisirs du roi des constellations, de celui qui ressemble au vent, du sceau de la science, de celui qui a l'éclat de la lune, de l'habileté dans tous les sons, du trésor extrait de toutes les vertus, de celle qui est favorable, des plaisirs de la puissance surnaturelle, de la torche de la science, du roi de la construction, de la splendeur sans tache, de l'essence sans tache, de qui enlève toute l'eau, de la révolution du soleil.

En un mot, il avait acquis des myriades de milliers de milliards de méditations, en nombre égal à celui des sables du Gange. Or cette lumière tomba sur le corps de l'Être-d'Éveil, du grand être Son-Merveilleux.

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Alors l'Être-d'Éveil s'étant levé de son siège, rejetant sur son épaule son vêtement supérieur, posant à terre le genou droit, et dirigeant ses mains réunies en signe de respect, du côté où se trouvait le bienheureux Éveillé, parla ainsi au vénérable Ainsi-Venu Pure-Splendeur-de-Sagesse-du-Roi-des-Constellations :

"J'irai, ô Bienheureux, dans l'univers Endurance pour voir, pour honorer, pour servir le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, pour voir le prince Doux-et-Glorieux et les Êtres-d'Éveil Roi-des-Remèdes, Don-Héroïque, Splendeur-Royale-des-Constellations, Intention-de-Pratique-Supérieure, Roi-des-Ornements, Supérieur-des-Remèdes."

Alors le bienheureux Ainsi-Venu c parla ainsi à l'Être-d'Éveil, le grand être : "Ne va pas, ô fils de famille, après t'être rendu dans l'univers Endurance, en concevoir des idées misérables. Car ce monde-là, ô fils de famille, est couvert de hauteurs et de lieux bas; il est fait d'argile, hérissé de montagnes, rempli d'ordures.

_____________

Le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas est d'une courte stature, ainsi que ses Êtres-d'Éveil, ses grands êtres, tandis que ta taille, ô fils de famille, s'élève à quarante-deux mille Yôdjanas, et la mienne à soixante-six fois cent mille Yôdjanas.

Et toi, ô fils de famille, tu es aimable, beau, agréable à voir; tu es doué de la perfection suprême de l'éclat et de la beauté. Tu es particulièrement distingué par plus de cent mille mérites. C'est pourquoi, ô fils de famille, après t'être rendu dans cet univers Endurance, ne conçois pas des idées méprisables, ni des Ainsi-Venus, ni des Êtres-d'Éveil qui s'y trouvent, ni de cette terre d'Éveillé."

Cela dit, l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux parla ainsi au bienheureux Ainsi-Venu Pure-Splendeur-de-Sagesse-du-Roi-des-Constellations : "J'agirai, ô Bienheureux, selon que l'ordonne l'Ainsi-Venu; j'irai, ô Bienheureux, dans cet univers Endurance en vertu de la bénédiction de l'Ainsi-Venu, de la production de son énergie, de ses plaisirs, de sa construction, de la science émanée de l'Ainsi-Venu."

_____________

Alors l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux, sans sortir de la terre d'Éveillé où il se trouvait, et sans quitter son siège, se plongea en ce moment dans une méditation telle, qu'immédiatement après qu'il s'y fut plongé, tout d'un coup, dans l'univers Endurance, sur la montagne de Pic-du-Vautour, devant le trône de la loi de l'Ainsi-Venu, apparurent quatre-vingt-quatre fois des myriades de milliers de milliards de lotus, portés sur des tiges d'or, ayant des feuilles d'argent et parés des couleurs du lotus et du Kimçuka.

En ce moment l'Être-d'Éveil, le grand être Doux-et-Glorieux, prince, voyant l'apparition de cette masse de lotus, s'adressa en ces termes au bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas : "De quelle cause, ô Bienheureux, ce que nous voyons est-il l'effet, et par qui sont produits ces lotus au nombre de quatre-vingt-quatre fois des myriades de milliers de milliards, portés sur des tiges d'or, ayant des feuilles d'argent et parés des couleurs du lotus et du Kimçuka ?"

Cela dit, Bienheureux répondit ainsi à Doux-et-Glorieux prince : "C’est, ô Doux-et-Glorieux, l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux qui, entouré et suivi par quatre-vingt-quatre fois des myriades de milliers de milliards d'Êtres-d'Éveil, et sortant de la région orientale, de l'univers Ornement-de-Pure-Lumière, de la terre d'Éveillé du bienheureux Ainsi-Venu Pure-Splendeur-de-Sagesse-du-Roi-des-Constellations, vient dans cet univers Endurance avec l'intention de me voir, de m'honorer, de me servir, et pour écouter cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi.

_____________

Alors le prince Doux-et-Glorieux parla ainsi au Bienheureux : "Quelle masse de racines de vertu a donc accumulée ce fils de famille, pour que par l'accumulation de cette masse de vertus, il ait acquis la supériorité qui le distingue ? Dans quelle méditation, ô Bienheureux, cet Être-d'Éveil est-il plongé ? C'est là ce que nous désirons entendre, ô Bienheureux.

Puissions-nous aussi, ô Bienheureux, nous plonger dans cette méditation ! Puissions-nous voir cet Être-d'Éveil, ce grand être, voir quelle est sa couleur, quelle est sa forme, quel attribut le distingue, quel est son état, quelle est sa conduite ! Que l'Ainsi-Venu consente à nous expliquer par quel prodige cet Être-d'Éveil, ce grand être, a été tout d'un coup excité à venir dans l'univers Endurance.

Ensuite le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas s'adressa en ces termes au bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, le Vénérable qui était entré dans l'Extinction complète : "Opère, ô Bienheureux, un prodige tel que l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux soit excité à venir dans l'univers Endurance.

_____________

Alors le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, qui était entré dans l'Extinction complète, opéra en ce moment un prodige à l'effet d'exciter l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux, Va, ô fils de famille, lui dit-il, dans l'univers Endurance; le prince Doux-et-Glorieux souhaite le plaisir de te voir.

Alors l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux, après avoir salué, en les touchant de la tête, les pieds du bienheureux Ainsi-Venu Pure-Splendeur-de-Sagesse-du-Roi-des-Constellations, après avoir tourné trois fois autour de lui en signe de respect, étant environné et suivi des quatre-vingt-quatre mille myriades de milliers de milliards d'Êtres-d'Éveil, disparut tout d'un coup de l'univers Ornement-de-Pure-Lumière, et vint dans l'univers Endurance, au milieu du tremblement des terres d'Éveillé, d'une pluie de fleurs de lotus, du bruit de myriades de milliers de milliards d'instruments.

Il vint avec un visage dont les yeux ressemblaient à la feuille du lotus bleu, avec un corps de la couleur de l'or, orné de cent mille marques de pureté, resplendissant de beauté, brillant d'éclat, ayant les membres marqués des signes de la beauté, et un corps dont la charpente solide était l'œuvre de Nârâyana. Placé au sommet d'un édifice à étages élevés et fait des sept substances précieuses, il s'avançait suspendu dans l'air à la hauteur de sept empans, entouré, suivi par la troupe des Êtres-d'Éveil.

_____________

S'étant rendu dans l'univers Endurance, et, dans cet univers, au lieu où était situé Pic-du-Vautour, le roi des montagnes, il descendit du haut de sa demeure élevée, et ayant pris un collier de perles du prix de cent mille pièces d'or, il se dirigea vers le lieu où se trouvait le Bienheureux.

Quand il y fut arrivé, ayant salué, en les touchant de la tête, les pieds du Bienheureux, et ayant tourné sept fois autour de lui en le laissant à sa droite, il lui présenta ce collier pour l'honorer, et l'ayant présenté, il parla ainsi au Bienheureux : "Le bienheureux Ainsi-Venu Pure-Splendeur-de-Sagesse-du-Roi-des-Constellations souhaite au Bienheureux peu de douleurs, peu de craintes, une position facile; il lui souhaite l'énergie, l'habitude des contacts agréables.

Car le Bienheureux a parlé ainsi : "Est-il, ô Bienheureux, une chose pour laquelle tu aies besoin de patience et de persistance ? Les éléments dont se compose ton être sont-ils en parfaite harmonie ? Les créatures qui t'appartiennent sont-elles douées d'intelligence, faciles à discipliner, faciles à guérir ? Ont-elles le corps pur ? Leur conduite est-elle exempte des excès de l'affection, de la haine, de l'erreur ?

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Ces êtres, ô Bienheureux, sont-ils affranchis de l'envie, de l'égoïsme, de l'ingratitude à l'égard de leurs pères et mères, de la haine contre les prêtres, des fausses doctrines, de la révolte des pensées, du désordre des sens ? Ces êtres ont-ils, grâce à toi, détruit les obstacles que leur opposait le diable ? l'Ainsi-Venu Maint-Trésor, qui est entré dans l'Extinction complète, s'est-il rendu dans l'univers Endurance pour entendre la loi, assis au milieu d'un temple fait des sept substances précieuses ?"

Voici les vœux que le Bienheureux qui m'envoie adresse au bienheureux Maint-Trésor : "Est-il, ô Bienheureux, une chose pour laquelle le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor ait besoin de patience et de persistance ? Le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor restera-t-il longtemps ici ?"

Et nous aussi, ô Bienheureux, puissions-nous voir la forme des reliques du bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor ! Que le Bienheureux consente à nous montrer la forme des reliques du bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor."

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Alors le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas parla ainsi au bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, le Vénérable qui était entré dans l'Extinction complète : "L'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux, ô Bienheureux, désire voir le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor qui est entré dans l'Extinction complète."

Alors le bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor parla ainsi à l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux : "Bien, bien, ô fils de famille, il est bon que tu sois venu dans le désir de me voir, ainsi que l'Ainsi-Venu, le Bienheureux Sage-des-Çâkyas, et pour entendre cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, et pour voir le prince Doux-et-Glorieux."

Ensuite l'Être-d'Éveil, le grand être Splendeur-de-Vertu parla ainsi au Bienheureux : "Quelle racine de vertu, ô Bienheureux, l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux a-t-il fait croître autrefois, et en présence de quel Ainsi-Venu ?"

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Alors le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas parla ainsi à l'Être-d'Éveil, le grand être Splendeur-de-Vertu : "Jadis, ô fils de famille, dans le temps passé, à une époque depuis laquelle se sont écoulés des éons plus innombrables que ce qui est sans nombre, immenses, sans mesure et sans limite, dans ce temps et à cette époque, parut au monde l'Ainsi-Venu nommé Roi-au-Son-d'Orage-des-Nuées, le Vénérable, doué de science et de conduite, dans l'univers nommé Apparition-de-Tous-les-Mondes, dans l'éon Vue-de-Joie.

L'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux, honora le bienheureux Ainsi-Venu Roi-au-Son-d'Orage-des-Nuées, en faisant résonner pour lui cent mille instruments de musique, pendant la durée de douze cent mille années. Il lui offrit quatre-vingt-quatre mille vases faits de substances précieuses. C'est alors qu'en vertu de la prédication de l'Ainsi-Venu Roi-au-Son-d'Orage-des-Nuées, l'Être-d'Éveil Son-Merveilleux acquit une beauté telle que celle qu'il possède aujourd'hui.

Pourrait-il, après cela, ô fils de famille, te rester quelque incertitude, quelque perplexité, ou quelque doute ? Il ne faut pas s'imaginer que dans ce temps et à cette époque il y eût un autre Être-d'Éveil que le grand être nommé Son-Merveilleux, qui rendit ce culte au bienheureux Ainsi-Venu Roi-au-Son-d'Orage-des-Nuées, qui lui offrit ces quatre-vingt-quatre mille vases.

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Pourquoi cela ? C'est que, ô fils de famille, c'était l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux lui-même qui rendit ce culte au bienheureux Ainsi-Venu Roi-au-Son-d'Orage-des-Nuées, qui lui offrit ces quatre-vingt-quatre mille vases. C'est ainsi, ô fils de famille, que l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux a servi un grand nombre d'Éveillés, qu'il a fait croître les racines de vertu qui étaient en lui sous un grand nombre d'Éveillés, que, sous ces Éveillés, il s'est parfaitement purifié; c'est ainsi que l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux a vu autrefois des Éveillés bienheureux en nombre égal à celui des sables du Gange.

Vois-tu, ô Splendeur-de-Vertu, sous sa propre forme, l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux ?" Splendeur-de-Vertu répondit : "Je le vois, ô Bienheureux; je le vois, ô Bien-Allé."

Le Bienheureux dit : "Eh bien, ô Splendeur-de-Vertu, l'Être-d'Éveil Son-Merveilleux enseigne en prenant beaucoup de formes différentes, l'exposition de la loi du Lotus de la bonne loi; par exemple, il enseigne cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, tantôt sous la forme de Brahmâ, tantôt sous celle de Rudra, tantôt sous celle de Çakra, tantôt sous celle d'Içvara, tantôt sous celle de Sênâpati, tantôt sous celle de Çiva, tantôt sous celle de Vâiçravana.

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Tantôt sous celle d'un monarque universel, tantôt sous celle d'un roi commandant un fort, tantôt sous celle d'un chef de marchands, tantôt sous celle d'un maître de maison, tantôt sous celle d'un villageois, tantôt sous celle d'un prêtre.

Quelquefois c'est sous la forme d'un religieux, d'autres fois sous celle d'une religieuse, ou sous celle d'un fidèle de l'un ou de l'autre sexe, ou sous celle de la femme d'un chef de marchands, ou d'un maître de maison, où sous celle d'un enfant, ou sous celle d'une fille, que l'Être-d'Éveil Son-Merveilleux a enseigné cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi.

C'est sous l'apparence d'autant de formes différentes que l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux a enseigné aux créatures l'exposition de la loi du Lotus de la bonne loi. Sous l'apparence de ces différentes formes, ô fils de famille, l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux enseigne l'exposition de la loi du Lotus de la bonne loi aux créatures, et même à celles qui ont, les unes la forme de génies, les autres celle de titans, les autres celle de Griffons, les autres celle de serpents géants.

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L'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux est le protecteur des êtres, même de ceux qui sont nés misérablement dans les enfers, dans des matrices d'animaux, dans le monde de Yama. Revêtant la forme d'une femme, l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux enseigne l'exposition de la loi du Lotus de la bonne loi aux créatures même qui sont renfermées dans l'intérieur des gynécées. Dans cet univers Endurance, il a enseigné la loi aux créatures.

Oui, il est le protecteur, ô Splendeur-de-Vertu, des créatures qui sont nées dans l'univers Endurance et dans l'univers Ornement-de-Pure-Lumière, cet Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux. C'est sous ces formes qu'il revêt miraculeusement, que l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux enseigne aux créatures l'exposition de la loi du Lotus de la bonne loi.

Et il n'y a, ô vertueux personnage, ni diminution de la puissance surnaturelle de l'Être-d'Éveil, ni anéantissement de sa sagesse. Telles sont, ô fils de famille, les manifestations de science par lesquelles l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux se fait connaître dans l'univers Endurance.

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De même, dans d'autres univers égaux en nombre aux sables du Gange, il prend la figure d'un Être-d'Éveil pour enseigner la loi aux créatures qui doivent être converties par un Être-d'Éveil, celle d'un Auditeur pour l'enseigner aux créatures qui doivent être converties par un Auditeur, celle d'un Éveillé-pour-Soi pour l'enseigner aux créatures qui doivent être converties par un Éveillé-pour-Soi, celle d'un Ainsi-Venu pour celles qui doivent être converties par un Ainsi-Venu.

À ceux qui ne peuvent être convertis que par les reliques de l'Ainsi-Venu, il fait voir les reliques de l'Ainsi-Venu. À ceux qui ne peuvent être convertis que par l'Extinction complète, il se fait voir entrant lui-même dans l'Extinction complète. Telle est, ô Splendeur-de-Vertu, la force de la science dont l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux a obtenu la production.

Ensuite l'Être-d'Éveil, le grand être Splendeur-de-Vertu parla ainsi au Bienheureux : "L'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux a fait croître, ô Bienheureux, les racines de vertu qui étaient en lui. Quelle est, ô Bienheureux, la méditation par laquelle l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux, une fois qu'il y a été établi, a converti un aussi grand nombre d'êtres ?"

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Cela dit, le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas parla ainsi à l'Être-d'Éveil, le grand être Splendeur-de-Vertu : "C'est, ô fils de famille, la méditation nommée "la manifestation de toutes les formes". C'est en étant ferme dans cette méditation que l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux a fait le bien d'un nombre immense d'êtres."

Pendant que cette histoire de Son-Merveilleux était exposée, les quatre-vingt-quatre myriades de milliers de milliards d'Êtres-d'Éveil qui étaient venues dans l'univers Endurance avec l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux, devinrent possesseurs de la méditation de la manifestation de toutes les formes; et dans l'univers Endurance, il y eut une foule d'Êtres-d'Éveil dont le nombre dépasse tout calcul, qui devinrent également possesseurs de cette méditation.

Ensuite l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux, après avoir rendu un culte étendu et complet au bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, et au temple qui contenait les reliques du bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor, remontant de nouveau au sommet de son édifice élevé, fait des sept substances précieuses, au milieu du tremblement des terres d'Éveillé, des pluies de fleurs de lotus, du bruit de cent mille myriades de dizaines de millions d'instruments, entouré et suivi de ses quatre-vingt-quatre myriades de milliers de milliards d'Êtres-d'Éveil.

_____________

Il regagna de nouveau la terre d'Éveillé qu'il habitait, et y étant arrivé, il parla ainsi au bienheureux Ainsi-Venu Pure-Splendeur-de-Sagesse-du-Roi-des-Constellations : "J'ai fait, ô Bienheureux, dans l'univers Endurance, le bien des créatures.

J'ai vu et j'ai honoré le temple contenant les reliques du bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor; j'ai vu et j'ai honoré le bienheureux Sage-des-Çâkyas; le prince Doux-et-Glorieux, ainsi que l'Être-d'Éveil, le grand être Roi-des-Remèdes qui a acquis l'impétuosité de la force de la science, et l'Être-d'Éveil, le grand être Don-Héroïque ont été vus par moi; et ces quatre-vingt-quatre myriades de milliers de milliards d'Êtres-d'Éveil ont tous obtenu la méditation nommée l'Exposition de toutes les formes."

Or pendant qu'était exposé ce récit de l'arrivée et du départ de l'Être-d'Éveil, le grand être Son-Merveilleux, quarante-deux mille Êtres-d'Éveil acquirent la patience dans les lois surnaturelles; et l'Être-d'Éveil, le grand être Splendeur-de-Vertu obtint la possession de la méditation du Lotus de la bonne loi.
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MessagePosté le: 04/04/2010 15:40:11    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 24 : La Porte Universelle de l'Être-d'Éveil Considérant-les-Voix-du-Monde.
Décrit les bienfaits dispensés par le Bodhisattva de la compassion Considérant-les-Voix-du-Monde. Retenir son nom vaut autant que faire un culte à une myriade de Bouddhas.


_____________


Chapitre 24

Récit parfaitement heureux

_____________

Ensuite l'Être-d'Éveil, le grand être Intention-Inépuisable s'étant levé de son siège, après avoir rejeté sur son épaule son vêtement supérieur, et posé à terre le genou droit, dirigeant ses mains réunies en signe de respect du côté où se trouvait le Bienheureux, lui adressa ces paroles : "Pourquoi, ô Bienheureux, Considérant-les-Voix-du-Monde porte-t-il ce nom ?"

Cela dit, le Bienheureux parla ainsi à l'Être-d'Éveil Intention-Inépuisable : "Fils de famille, tout ce qui existe en ce monde de millions de myriades de créatures qui souffrent des douleurs, toutes ces créatures n'ont qu'à entendre le nom de l'Être-d'Éveil Considérant-les-Voix-du-Monde pour être délivrées de cette masse de douleurs.

Ceux qui se rappellent le nom de cet Être-d'Éveil, ce grand être, s'ils viennent tomber dans une grande masse de feu, tous par la splendeur de l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde, seront délivrés de cette grande masse de feu.

_____________

Si ces êtres, ô fils de famille, emportés par le courant des rivières, venaient à invoquer l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde, toutes ces rivières offriraient aussitôt un gué sûr à ces êtres.

Si des myriades de milliers de milliards de créatures, montées sur un vaisseau au milieu de l'océan, voyaient l'or, les Suvarnas, les diamants, les perles, le lapis-lazuli, les conques, le cristal, le corail, le diamant, les émeraudes, les perles rouges et les autres marchandises dont leur navire est chargé, précipitées à la mer, et leur vaisseau jeté par une noire tempête sur l'île des démones religieuses, et que dans ce vaisseau il y ait un être, ne fût-ce qu'un seul, qui vienne à invoquer l'Être-d'Éveil Considérant-les-Voix-du-Monde, tous seront délivrés de cette île des démones religieuses. C'est pour cela, ô fils de famille, que l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde est appelé de ce nom.

_____________

Si quelqu'un, ô fils de famille, échappant aux attaques des assassins, invoquait l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde, aussitôt s'emparant du glaive des meurtriers, l'homme attaqué les disperserait et les détruirait.

Si cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, était, ô fils de famille, rempli tout entier de génies et de démons religieux, le seul acte de prononcer le nom de l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde enlèverait la faculté de voir à tous ces êtres pleins de mauvaises pensées.

Si un homme était lié par des chaînes et par des anneaux de fer ou de bois, qu'il fût coupable ou innocent, il n'aurait qu'à prononcer le nom de l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde pour que ces chaînes et ces anneaux s'ouvrissent immédiatement devant lui. Car telle est, ô fils de famille, la puissance de l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde.

_____________

Si cet univers formé d'un grand millier de trois mille mondes, ô fils de famille, était plein de méchants, d'ennemis et de voleurs armés de glaives, et qu'un chef de marchands partît, ayant avec lui une grande caravane, riche en joyaux, chargée de biens précieux, et qu'au milieu de son voyage il vît ces voleurs, ces méchants armés de glaives, et que les ayant vus, effrayé, épouvanté, il se reconnût sans ressource; et que le marchand parlât ainsi à la caravane : "Ne craignez rien, ô fils de famille, ne craignez rien; invoquez tous d'une seule voix l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde, qui donne la sécurité; par là vous serez délivrés du danger dont vous menacent les voleurs et les ennemis."

Qu'alors tous les marchands invoquent d'une seule voix Considérant-les-Voix-du-Monde : "Adoration ! adoration à l'Être-d'Éveil Considérant-les-Voix-du-Monde qui donne la sécurité !" Eh bien, par le seul acte de prononcer ce nom, la caravane serait délivrée de tous les dangers. Car telle est, ô fils de famille, la puissance de l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde.

_____________

Les êtres, ô fils de famille, qui agissent sous l'empire de la passion, après avoir adoré l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde, sont affranchis du joug de la passion; et il en est de même de ceux qui agissent sous l'empire de la haine et de l'erreur. Car telle est, ô fils de famille, la grande puissance surnaturelle de l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde.

La femme désirant un fils, qui adore l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde, obtient un fils, beau, aimable, agréable à voir, doué des signes caractéristiques de la virilité, aimé de beaucoup de gens, enlevant les cœurs, ayant fait croître les racines de vertu qui étaient en lui.

Celle qui désire une fille, obtient une fille, belle, aimable, agréable à voir, douée de la perfection suprême d'une belle forme et des signes caractéristiques du sexe féminin, aimée de beaucoup de gens, enlevant les cœurs, ayant fait croître les racines de vertu qui étaient en elle. Car telle est, ô fils de famille, la puissance de l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde.

_____________

Ceux qui adoreront, ô fils de famille, l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde et qui retiendront son nom, en retireront un avantage certain. Supposons, ô fils de famille, un homme qui adorerait l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde et qui retiendrait son nom, et un autre homme qui adorerait des Éveillés bienheureux en nombre égal à celui des sables de soixante-deux Ganges, qui retiendrait leurs noms, qui honorerait tous ces Éveillés bienheureux, pendant leur vie, pendant leur existence, pendant qu'ils seraient dans le monde, en leur offrant des vêtements, des vases pour recueillir les aumônes, des lits, des sièges, des médicaments destinés aux malades; que penses-tu de cela, ô fils de famille ? quelle masse de mérites doit recueillir, de cette dernière action, le fils ou la fille de famille ?"

Cela dit, l'Être-d'Éveil, le grand être Intention-Inépuisable parla ainsi au Bienheureux : "Elle est grande, ô Bienheureux, elle est grande, ô Bien-Allé, la masse de mérites que ce fils ou cette fille de famille recueillerait comme conséquence de cette dernière action."

_____________

Le Bienheureux reprit : "Eh bien la masse de mérites que recueillerait le fils de famille qui aurait honoré un aussi grand nombre d'Éveillés bienheureux, et la masse de mérites qui est recueillie par celui qui ne ferait qu'adresser, ne fut-ce qu'une seule fois, adoration à l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde, et qui retiendrait son nom, sont égales entre elles; l'une n'est pas supérieure à l'autre.

Ces deux masses de mérites ne sont pas plus considérables l'une que l'autre, pas plus celle de celui qui honorerait des bienheureux Éveillés en nombre égal à celui des sables de soixante-deux Ganges et qui retiendrait leurs noms, que celle de celui qui adorerait l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde et qui retiendrait son nom. Ces deux masses de mérites ne peuvent pas aisément se dissiper même pendant des myriades de de milliers de milliards d'éons, tant est immense, ô fils de famille, le mérite qui résulte de l'action de retenir le nom de l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde.

_____________

Ensuite l'Être-d'Éveil, le grand être Intention-Inépuisable parla ainsi au Bienheureux : "Comment, ô Bienheureux, l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde se trouve-t-il dans ce monde ? Comment enseigne-t-il la loi aux créatures ? Quel est le but que l'Être-d'Éveil, le grand être donne à son habileté dans l'emploi des moyens qu'il possède ?"

Cela dit, le Bienheureux parla ainsi à l'Être-d'Éveil Intention-Inépuisable : "Il y a, ô fils de famille, des univers dans lesquels l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde enseigne la loi aux créatures sous la figure d'un Éveillé, Il y a des univers où l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde enseigne la loi aux créatures sous la figure d'un Être-d'Éveil.

À quelques-uns, c'est sous la figure d'un Éveillé-pour-Soi que l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde enseigne la loi; à d'autres, c'est sous celle d'un Auditeur, ou sous celle de Brahmâ, ou de Çakra, ou d'un centaure.

Aux êtres faits pour être convertis par un génie, c'est sous la figure d'un génie qu'il enseigne la loi, et c'est ainsi qu'il prend les figures d'Içvara, de Mahêçvara, d'un roi monarque universel, d'un vampire, de Vâiçravana, de Sênâpati, d'un prêtre, de Vadjrapâni, pour enseigner la loi aux créatures faites pour être converties par ces divers personnages.

_____________

Telles sont, ô fils de famille, les qualités inconcevables à cause desquelles l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde est appelé de ce nom. C'est pourquoi, ô fils de famille, vous devez ici rendre un culte à l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde. Car l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde donne la sécurité aux créatures effrayées. Aussi est-il, dans cet univers Endurance, désigné par le nom de Donneur-d'Assurance.

Ensuite l'Être-d'Éveil, le grand être Intention-Inépuisable parla ainsi au Bienheureux : "Nous donnerons, ô Bienheureux, à l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde, la parure de la loi, le vêtement de la loi."

Le Bienheureux reprit : "Soit, puisque tu en trouves en ce moment l'occasion."

Alors l'Être-d'Éveil, le grand être Intention-Inépuisable ayant détaché de son cou un collier de perles du prix de cent mille pièces d'or, l'offrit à l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde comme vêtement de la loi, en lui disant : "Reçois de moi, ô homme vertueux, ce vêtement de la loi."

_____________

Mais Considérant-les-Voix-du-Monde ne le reçut pas. Alors l'Être-d'Éveil, le grand être Intention-Inépuisable parla ainsi à l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde : "Prends, ô fils de famille, ce collier de perles, pour nous témoigner ta miséricorde."

Alors l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde reçut des mains de l'Être-d'Éveil, le grand être Intention-Inépuisable le collier de perles, par un sentiment de miséricorde pour l'Être-d'Éveil et pour les quatre assemblées, ainsi que pour les dieux, les dragons, les génies, les centaures, les titans, les griffons, les chimères, les serpents géants, les hommes et les créatures n'appartenant pas à l'espèce humaine.

Après l'avoir accepté, il fit deux saluts; et après les avoir faits, il en adressa un au bienheureux Sage-des-Çâkyas; et comme second salut, il inclina la tête devant le temple de pierreries du bienheureux Tathâgata Maint-Trésor qui était entré dans le Nirvana complet.

"C'est, ô fils de famille, en développant de tels jeux de sa puissance que l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde existe dans l'univers Endurance."

_____________

Alors le Bienheureux prononça dans cette occasion les stances suivantes :

"Le pourvu de la totalité des marques merveilleuses
désira connaître, de la bouche d'Intention-Inépuisable,
le sujet suivant : "Pour quelle raison, ô fils de Djina,
Considérant-les-Voix-du-Monde porte-t-il le nom qu'il a ?"

Alors Intention-Inépuisable, qui est comme un océan de prières,
après avoir porté ses regards sur tous les points de l'espace,
s'adressa en ces termes au pourvu de la totalité des marques merveilleuses:
"Écoute quelle est la conduite de Considérant-les-Voix-du-Monde.

Apprends de moi, qui vais te l'exposer complètement, comment,
pendant un nombre de centaines d'éons que l'intelligence
ne peut concevoir, il s'est perfectionné dans la prière
qu'il adressait à de nombreuses dizaines de milliards d'Éveillés.

L'audition et la vue de l'enseignement
et le souvenir régulier de ce qu'on a entendu
ont pour résultat certain, ici-bas, d'anéantir
toutes les douleurs et les chagrins de l'existence.

Si un homme venait à être précipité dans une fosse
pleine de feu par un être méchant qui voudrait le détruire,
il n'a qu'à se souvenir de Considérant-les-Voix-du-Monde,
et le feu s'éteindra comme s'il était arrosé d'eau.

Si un homme venait à tomber dans l'océan redoutable, qui est
la demeure des dragons, des monstres marins et des demi-dieux,
qu'il se souvienne de Considérant-les-Voix-du-Monde qui est
le roi des habitants des mers, et il n'enfoncera jamais dans l'eau.

Si un homme venait à être précipité du haut du Mêru par un être
méchant qui voudrait le détruire, il n'a qu'à se souvenir de
Considérant-les-Voix-du-Monde qui est semblable au soleil,
et il se soutiendra, sans tomber, au milieu du ciel.

Si des montagnes de diamant venaient à se précipiter
sur la tête d'un homme pour le détruire,
qu'il se souvienne de Considérant-les-Voix-du-Monde,
et ces montagnes ne pourront lui enlever un poil du corps.

Si un homme est entouré par une troupe d'ennemis, armés de leurs épées
et ne songeant qu'à le détruire, il n'a qu'à se souvenir
de Considérant-les-Voix-du-Monde, pour qu'en un instant
ses ennemis conçoivent en sa faveur des pensées de bienveillance.

Si quelqu'un, s'étant approché d'un lieu d'exécution,
venait à tomber entre les mains du bourreau, il n'a
qu'à se souvenir de Considérant-les-Voix-du-Monde,
pour que le glaive de l'exécuteur se brise en mille pièces.

Si un homme est enchaîné par des anneaux
de fer ou de bois, il n'a qu'à se souvenir
de Considérant-les-Voix-du-Monde,
pour que ses chaînes tombent aussitôt.

_____________

La force des sortilèges, les malédictions magiques,
les potions de poison, les Bhûtas, les goules, la destruction
du corps, tous ces dangers sont renvoyés à leur auteur
par celui qui se souvient de Considérant-les-Voix-du-Monde.

Si un homme venait à être entouré de génies, de dragons,
de titans, de Bhûtas et de démons religieux qui ravissent aux hommes
leur vigueur, qu'il se souvienne de Considérant-les-Voix-du-Monde,
et ces êtres ne pourront lui enlever un poil du corps.

Si un homme est environné de bêtes féroces et d'animaux
sauvages, terribles, armés de défenses et d'ongles aigus,
qu'il se souvienne de Considérant-les-Voix-du-Monde, et ces
animaux se disperseront aussitôt dans les dix points de l'espace.

Si un homme se trouve entouré de reptiles d'un aspect terrible,
lançant le poison par les yeux, et répandant autour d'eux un éclat
semblable à la flamme, il n'aura qu'à se souvenir de Considérant-
les-Voix-du-Monde, et ces animaux seront dépouillés de leur poison.

Si une pluie épaisse vient à tomber du milieu
des nuages sillonnés par les éclairs et par la foudre,
on n'a qu'à se souvenir de Considérant-les-Voix-du-Monde,
et la tempête se calmera au même instant.

Voyant les êtres accablés par de nombreuses
centaines de misères et souffrant de maux nombreux,
Considérant-les-Voix-du-Monde sauve, par l'énergie
de sa science fortunée, les créatures réunies aux dieux.

Ayant atteint la perfection de l'énergie des facultés surnaturelles,
exercé à l'emploi des moyens habiles et à une science immense,
il voit d'une manière complète les êtres renfermés dans
tous tes univers situés vers les dix points de l'espace.

Alors les dangers des mauvaises voies de l'existence, les douleurs
que souffrent les êtres dans les enfers, dans des matrices
d'animaux, sous l'empire de Yama, celles de la naissance,
de la vieillesse, de la maladie disparaissent successivement."

_____________

Ensuite Intention-Inépuisable, plein de joie, prononça les stances suivantes :

"Ô toi dont les yeux sont beaux, pleins de bienveillance,
distingués par la sagesse et par la science,
remplis de compassion, de charité et de pureté, toi
dont les beaux yeux et le beau visage sont si aimables;

Ô toi qui es sans tache, toi dont l'éclat est pur de toute
souillure, toi qui répands la splendeur d'un soleil de science
dégagé de toute obscurité, toi dont la lumière n'est interceptée
par aucun nuage, tu brilles plein de majesté au-dessus des mondes.

Célébré pour la moralité de ta conduite laquelle naît de ta
charité, semblable à un grand nuage de miséricorde et de bonnes
qualités, tu éteins le feu du malheur qui consume les êtres,
en faisant tomber sur eux la pluie de l'ambroisie de la loi.

L'homme qui tombe au milieu d'une fournaise, d'une dispute,
d'un combat, d'un champ de bataille, d'un danger redoutable,
n'a qu'à se souvenir de Considérant-les-Voix-du-Monde,
pour voir se calmer aussitôt la fureur de ses ennemis.

Il faut se souvenir de Considérant-les-Voix-du-Monde dont
la voix est comme le bruit du nuage ou du tambour, comme
le mugissement de l'océan, comme la voix de Brahmâ, dont
la voix enfin franchit la limite de l'espace où règne le son.

Souvenez-vous, souvenez-vous de Considérant-les-Voix-du-Monde,
de cet être pur; ne concevez à ce sujet aucune incertitude;
au temps de la mort, au temps où la misère accable l'homme,
il est son protecteur, son refuge, son asile.

Parvenu à la perfection de toutes les vertus, exprimant par ses
regards la charité et la compassion pour tous les êtres, possédant
les qualités véritables, Considérant-les-Voix-du-Monde, qui est
comme un grand océan de vertus, est digne de tous les hommages.

Ce sage, si compatissant pour les créatures, sera dans
un temps à venir un Éveillé qui anéantira toutes
les douleurs et les peines de l'existence; aussi
m'incliné-je devant Considérant-les-Voix-du-Monde.

Ce Guide des rois des chefs du monde, cette mine des
devoirs du religieux, ce sage honoré par l'univers,
après avoir rempli les devoirs de la conduite religieuse,
s'est mis en possession de l'état suprême et pur d'Éveil.

Debout à la droite ou à la gauche du Guide des hommes Lumière-Infinie,
qu'il rafraîchit de son éventail, s'étant rendu, à l'aide de
la méditation qui est semblable à une apparence magique,
dans toutes les terres d'Éveillé, il adore les Vainqueurs.

À l'occident, là où se trouve Bonheur-Paisible,
cet univers pur qui est une mine de bonheur,
est établi le Guide des hommes Lumière-Infinie,
qui dirige les créatures comme un cocher.

Là il ne naît pas de femmes; là les lois de l'union
des sexes sont absolument inconnues; là les fils du
Vainqueurs, mis au monde par des transformations
surnaturelles, paraissent assis au centre de purs lotus.

Et Lumière-Infinie, le Guide des hommes,
assis sur un trône formé du centre
d'un pur et gracieux lotus, resplendit
semblable au roi des Çâlas.

Ce Guide du monde dont je viens de célébrer les vertus
accumulées, n'a pas son semblable dans les trois régions
de l'existence; et nous aussi, ô le meilleur de tous
les hommes, puissions-nous bientôt devenir tels que tu es !"

_____________

Ensuite l'Être-d'Éveil, le grand être Soutien-de-la-Terre, après s'être levé de son siège, après avoir rejeté sur son épaule son vêtement supérieur, et posé à terre le genou droit, dirigeant ses mains réunies en signe de respect du côté où se trouvait le Bienheureux, lui parla ainsi : "Ils ne posséderont pas peu de racines de vertu, ô Bienheureux, ceux qui entendront cette histoire de l'Être-d'Éveil, le grand être Considérant-les-Voix-du-Monde, laquelle expose les jeux de pouvoir de l'Être-d'Éveil et manifeste les prodiges de ses jeux de pouvoir sous le nom de "récit parfaitement heureux"."

Or, pendant que ce récit parfaitement heureux était exposé par le Bienheureux, quatre-vingt-quatre mille êtres vivants de cette assemblée conçurent l'idée de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, qui est et n'est pas uniforme.
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MessagePosté le: 11/04/2010 08:06:25    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 25 : La première conduite du Roi Ornement-Sublime
L'histoire de la conversion du roi Ornement-Sublime, sa femme et ses fils, pendant qu'un Éveillé, dans le désir d'amener à lui et guider le roi Ornement-Sublime, ainsi que par pitié pour les êtres, exposa le livre du lotus de la Loi sublime.


_____________


Chapitre 25

L'ancienne méditation du roi Ornement-Sublime

_____________

Ensuite le Bienheureux s'adressa ainsi à l'assemblée tout entière des Êtres-d'Éveil : "Jadis, ô fils de famille, dans le temps passé, à une époque depuis laquelle se sont écoulés des éons plus innombrables que ce qui est sans nombre, dans ce temps et à cette époque, parut dans le monde le bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse-du-Roi-des-Constellations-et-du-Tonnerre-des-Nuées, Vénérable, doué de science et de conduite, dans l'éon Vue-de-Joie, dans l'univers Ornement-de-Lumière.

Pendant que ce bienheureux Ainsi-Venu enseignait, il existait un roi nommé Ornement-Sublime; ce roi, ô fils de famille, avait une femme nommée Pur-Don, et deux fils, l'un nommé Pur-Réceptacle, l'autre Pur-Regard. Ces deux fils étaient doués d'une puissance surnaturelle, de sagesse, de vertu, de science; ils étaient appliqués à l'accomplissement des devoirs imposés aux Êtres-d'Éveil; par exemple, à la perfection de l'aumône, à celle de la morale, à celle de la patience, à celle de l'énergie, à celle de la contemplation, à celle de la sagesse, à celle de l'habileté dans l'emploi des moyens; ils étaient pleins de charité, de miséricorde, de contentement, d'indifférence; ils avaient accompli d'une manière parfaite jusqu'aux trente-sept conditions qui constituent l'état d'Éveil.

Ils étaient arrivés au terme de la méditation "Pure", de la méditation "le soleil roi des étoiles et des constellations", de la méditation "la splendeur sans tache", de la méditation "l'éclat sans tache", de la méditation "le soleil des ornements", de la méditation "l'essence de la grande splendeur".

_____________

Or, en ce temps-là et à cette époque, le bienheureux Ainsi-Venu enseignait l'exposition de la loi du lotus de la bonne loi, par compassion pour les créatures et pour le roi Ornement-Sublime. Alors les deux jeunes princes Pur-Réceptacle et Pur-Regard, s'étant rendus au lieu où se trouvait leur mère, lui dirent, les mains réunies en signe de respect : "Nous irons, chère mère, en la présence du bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse pour le voir, pour l'honorer, pour le servir.

Pourquoi cela ? C'est que le bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse explique d'une manière développée l'exposition de la loi du lotus de la bonne loi, en présence du monde formé de la réunion des hommes et des dieux; nous irons entendre son enseignement."

Cela dit, Pur-Don, la femme du roi, répondit ainsi à Pur-Réceptacle et à Pur-Regard : "Votre père, ô fils de famille, le roi Ornement-Sublime, est favorable aux prêtres; c'est pourquoi vous n'obtiendrez pas la permission d'aller voir l'Ainsi-Venu."

Alors les deux jeunes princes Pur-Réceptacle et Pur-Regard, réunissant leurs mains en signe de respect, parlèrent ainsi à leur mère : "Nés dans une famille qui suit la fausse doctrine, nous sommes devenus les fils du Roi de la loi."

Alors Pur-Don, la femme du roi, dit à ses deux enfants : "Bien, bien, ô fils de famille; par compassion pour le roi Ornement-Sublime votre père, faites paraître quelque prodige, pour qu'il vous témoigne de la bienveillance, et que, par suite de ce sentiment, il vous accorde la permission d'aller voir le bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse."

_____________

Alors, ô fils de famille, les deux jeunes princes Pur-Réceptacle et Pur-Regard, s'étant élevés en l'air à la hauteur de sept empans, par compassion pour le roi Ornement-Sublime leur père, accomplirent les prodiges que l'Éveillé leur permit de faire.

Tous deux suspendus en l'air, ils s'y assirent, ils y marchèrent, ils y soulevèrent de la poussière. Tantôt de la partie inférieure de leur corps s'échappait un courant d'eau, et de la partie supérieure s'élançait une masse de feu; tantôt c'était de la partie supérieure que jaillissait l'eau et de la partie inférieure que sortait le feu. Tantôt ils grandissaient au milieu des airs, et devenaient ensuite comme des nains; tantôt, après être devenus comme des nains, ils grandissaient tout à coup. Ils disparaissaient du milieu des airs, et s'étant plongés sous terre, ils s'élançaient de nouveau dans le ciel.

Tels furent, ô fils de famille, les prodigieux effets de leur puissance surnaturelle, lesquels convertirent le roi Ornement-Sublime leur père. Le roi, en effet, ayant vu les miracles opérés par ses deux fils, content, satisfait, ravi, l'esprit transporté, plein de joie, de satisfaction et de plaisir, tenant ses mains jointes, parla ainsi à ses enfants : "Quel est, ô fils de famille, votre maître, et de qui êtes-vous les disciples ?"

_____________

Alors les deux jeunes princes parlèrent ainsi au roi Ornement-Sublime : "Il y a, ô grand roi, il existe un bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse, un Vénérable assis sur le trône de la loi, auprès d'un arbre Éveil fait de substances précieuses, il explique d'une manière développée l'exposition de la loi du lotus de la bonne loi, en présence du monde réuni aux dieux. Ce bienheureux est notre maître, et nous sommes, ô grand roi, ses disciples."

Alors le roi Ornement-Sublime dit aux deux jeunes princes : "Nous verrons nous-mêmes, ô fils de famille, votre maître; nous irons nous-mêmes en la présence du Bienheureux."

Ensuite, ô fils de famille, les deux jeunes princes étant descendus du haut des airs, se rendirent au lieu où se trouvait leur mère, et après avoir réuni leurs mains en signe de respect, ils lui parlèrent ainsi : "Notre père vient d'être converti à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, nous avons rempli à son égard l'office de maîtres; c'est pourquoi tu peux maintenant nous laisser aller; nous irons, en présence du bienheureux Ainsi-Venu, embrasser la vie religieuse."

_____________

Ensuite les deux princes adressèrent à leur mère les deux stances suivantes :

"Daigne consentir, chère mère, à ce que nous entrions
dans la vie religieuse en quittant la maison; nous
allons devenir religieux, car un Ainsi-Venu est aussi
difficile à rencontrer que le fruit de l'Udumbara;

Le Vainqueur est même plus difficile à obtenir.
Après avoir abandonné la maison, nous allons
entrer dans la vie religieuse; car le bonheur
d'un tel moment n'est pas facile à rencontrer."

Aussitôt Pur-Don, femme du roi, reprit en ces termes :

"Je vous laisse aller aujourd'hui, partez,
mes enfants, c'est bien; et nous aussi nous
entrerons dans la vie religieuse; car c'est
un être difficile à rencontrer qu'un Ainsi-Venu."

_____________

Ensuite les deux jeunes gens, après avoir prononcé les deux stances précédentes, s'adressèrent ainsi à leurs père et mère : "Bien, chers père et mère, réunis avec vous, nous irons tous ensemble auprès du bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse pour voir ce Vénérable, pour l'honorer, pour le servir et pour entendre la loi.

Pourquoi cela ? C'est que c'est une chose difficile à rencontrer que la naissance d'un Éveillé, aussi difficile à rencontrer que la fleur de l'Udumbara, que l'introduction du col d'une tortue dans l'ouverture d'un joug formé par le grand océan. Elle est difficile à rencontrer, ô chers père et mère, l'apparition des bienheureux Éveillés.

Aussi est-ce pour nous un mérite suprême d'être nés en ce monde au temps de la prédication d'un Éveillé. Laissez-nous donc partir, chers père et mère; nous irons embrasser la vie religieuse sous l'enseignement du bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse.

Pourquoi cela ? C'est que c'est une chose difficile à obtenir que la vue d'un Ainsi-Venu. C'est une chose difficile à rencontrer, au temps d'aujourd'hui, qu'un tel Roi de la loi, une chose extrêmement difficile à rencontrer qu'un être décoré de telles marques de perfection."

_____________

Or en ce temps-là, ô fils de famille, les femmes au nombre de quatre vingt-quatre mille, dont se composait la cours du roi Ornement-Sublime, devinrent capables de recevoir l'exposition de la loi du lotus de la bonne loi.

Le jeune Pur-Regard s'exerça sur cette exposition de la loi, et le jeune Pur-Réceptacle pratiqua, pendant plusieurs myriades de milliers de milliards d'éons, la méditation "l'abandon du péché par la totalité des créatures", en disant : "Comment faire pour que toutes les créatures renoncent à toute espèce de péchés !"

La mère de ces deux jeunes princes, Pur-Don, femme du roi, acquit la connaissance de l'accord des discours de tous les Éveillés et l'intelligence des passages mystérieux de toutes leurs lois.

Ensuite, ô fils de famille, le roi Ornement-Sublime fut converti par ses deux fils à la loi de l'Ainsi-Venu; il y fut introduit, mûri complètement avec la foule de tous ses serviteurs; et la femme du roi, Pur-Don, avec la suite de tous ses gens, et les deux jeunes princes, fils du roi Ornement-Sublime, avec quarante-deux mille êtres vivants, avec leurs courtisanes et leurs ministres, réunis tous ensemble, s'étant rendus au lieu où se trouvait le bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse, après avoir adoré ses pieds en les touchant de leur tête, et avoir tourné sept fois autour de lui en le laissant à leur droite, se tinrent debout à l'écart.

_____________

Alors le bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse, vénérable, voyant que le roi Ornement-Sublime était arrivé avec sa suite, l'instruisit complètement, l'éclaira, l'excita et le remplit de joie par un entretien relatif à la loi. Alors, ô fils de famille, le roi Ornement-Sublime fut bien et complètement instruit, éclairé, excité et rempli de joie par l'entretien relatif à la loi qu'avait eu avec lui le bienheureux Ainsi-Venu.

En ce moment, content, ravi, l'âme transportée, plein de joie, de satisfaction et de plaisir, après avoir attaché sur la tête de son jeune frère la bandelette royale, et l'ayant établi roi, Ornement-Sublime, suivi de ses fils et de ses gens, puis Pur-Don, la reine, également suivie de la troupe de toutes ses femmes, et ses deux fils avec quatre-vingt-quatre mille êtres vivants, réunis tous ensemble, pleins de foi dans l'enseignement du bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse, quittèrent leur maison pour entrer dans la vie religieuse.

Et après qu'ils y furent entrés, le roi Ornement-Sublime, avec la suite de ses gens, passa quatre-vingt-quatre mille années dans l'application, occupé à contempler, à méditer, à approfondir cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi.

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Ensuite le roi Ornement-Sublime, parvenu au terme de ces quatre-vingt-quatre mille ans, acquit la méditation nommée la Série des ornements de toutes les qualités, et aussitôt qu'il eut acquis cette méditation, il s'éleva dans les airs à la hauteur de sept empans. Alors, ô fils de famille, le roi Ornement-Sublime, se tenant suspendu en l'air, parla ainsi au bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse :

"Mes deux fils que voilà, ô Bienheureux, sont mes maîtres; car c'est par les miracles, effets de leur puissance surnaturelle, que j'ai été détaché de cette grande foule de fausses doctrines, que j'ai été établi dans l'enseignement de l'Ainsi-Venu, que j'ai été mûri et introduit dans cette loi et excité à voir et à honorer l'Ainsi-Venu. Ce sont de vertueux amis, ô Bienheureux, que ces deux jeunes gens qui sont nés dans ma maison comme mes fils, c'est à-dire pour rappeler à mon souvenir l'ancienne racine de vertu qui était en moi."

Cela dit, le bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse parla ainsi au roi Ornement-Sublime : "C'est, ô grand roi, comme tu le dis toi-même; car pour les fils ou pour les filles de famille, ô grand roi, en qui se sont développées des racines de vertu, et qui sont nés dans les lieux où se sont accomplies la naissance et la mort d'un Bienheureux, il est facile d'obtenir des amis vertueux, qui remplissent à leur égard l'office de maîtres.

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Des amis vertueux sont des précepteurs, des introducteurs, des conducteurs qui mènent à l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli. C'est une noble position, ô grand roi, que l'acquisition d'amis vertueux, laquelle procure la vue d'un Ainsi-Venu. Vois-tu, ô grand roi, ces deux jeunes gens ?"

Le roi répondit : "Je les vois, ô Bienheureux ; je les vois, ô Bien-Allé."

Le Bienheureux reprit : "Eh bien, ces deux fils de famille, ô grand roi, rendront un culte à des Ainsi-Venus bienheureux en nombre égal à celui des sables de soixante-cinq Ganges; ils posséderont cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, par compassion pour les créatures livrées à de fausses doctrines, et pour faire naître, dans les créatures livrées à l'erreur, un effort vers la bonne doctrine."

Alors, ô fils de famille, le roi Ornement-Sublime, étant descendu de l'atmosphère, réunissant ses mains en signe de respect, parla ainsi au bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse : "Bien, bien, que l'Ainsi-Venu consente à m'enseigner de quelle science il faut que l'Ainsi-Venu soit doué, pour qu'on voie briller sur sa tête l'éminence qui la distingue, pour que le Bienheureux ait les yeux purs, pour que brille entre ses deux sourcils un cercle de poils dont l'éclat ressemble à la blancheur du disque de la lune, pour qu'une rangée de dents unies et serrées brille dans sa bouche, pour qu'il ait les lèvres comme le fruit de la plante Bimbâ et qu'il ait de beaux yeux."

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Ensuite, ô fils de famille, le roi Ornement-Sublime ayant loué par cette énumération de ses qualités le bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse, et l'ayant célébré en chantant des myriades de milliers de milliards d'autres mérites qui le distinguaient, parla ainsi dans cette occasion au bienheureux Ainsi-Venu : "C'est une chose merveilleuse, ô Bienheureux, combien l'enseignement de l'Ainsi-Venu produit de grands avantages; de combien de qualités qui échappent à l'imagination est douée la discipline de la loi exposée par l'Ainsi-Venu; combien l'instruction donnée par l'Ainsi-Venu arrive heureusement à son but.

À partir de ce jour, ô Bienheureux, nous n'obéirons plus en esclaves à notre esprit, nous n'obéirons plus en esclaves aux fausses doctrines, nous n'obéirons plus en esclaves à la production des pensées de péché. En possession ô Bienheureux, de telles conditions vertueuses, je ne désire plus quitter la présence du Bienheureux."

Après avoir salué, en les touchant de la tête, les pieds du bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse, le roi, s'élançant dans le ciel, se tint debout. Ensuite le roi Ornement-Sublime et sa femme Pur-Don jetèrent du haut des airs, sur le Bienheureux, un collier de perles de la valeur de cent mille pièces d'or; et ce collier ne fut pas plutôt jeté, qu'un édifice élevé, fait de colliers de perles, s'arrêta au-dessus de la tête du Bienheureux, supporté sur quatre bases, ayant quatre colonnes, régulier, bien construit, beau à voir.

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Et au sommet de cet édifice parut un lit recouvert de plusieurs centaines de milliers de pièces d'étoffes précieuses; et sur ce lit se montra une forme d'Ainsi-Venu, ayant les jambes croisées et ramenées sous son corps. Alors cette réflexion vint à l'esprit du roi Ornement-Sublime : "Il faut que la science de l'Éveillé ait une grande puissance, et que l'Ainsi-Venu soit doué de qualités qui échappent à la pensée, pour qu'au sommet de cet édifice ait apparu cette forme d'Ainsi-Venu aimable, agréable à voir, douée de la perfection d'une beauté supérieure."

Alors le bienheureux Ainsi-Venu Splendide-Sagesse s'adressa ainsi aux quatre assemblées : "Voyez-vous, ô religieux, le roi Ornement-Sublime se tenant suspendu en l'air et faisant entendre le rugissement du lion ?"

Les religieux répondirent : "Nous le voyons."

"Eh bien, reprit le Bienheureux, le roi Ornement-Sublime, ô religieux, après être devenu religieux sous mon enseignement, sera dans le monde le bienheureux Ainsi-Venu Roi-à-l'Arbre-Çâla, Vénérable, doué de science et de conduite. Il naîtra dans l'univers Grande-Lumière, et l'éon dans lequel il paraîtra portera le nom de Grand-Roi-Élevé.

Ce bienheureux Ainsi-Venu, ô religieux, aura une assemblée immense d'Êtres-d'Éveil, une assemblée immense d'Auditeurs. L'univers Grande-Lumière qu'il habitera, sera uni comme la paume de la main, et reposera sur un fonds de lapis-lazuli. C'est ainsi qu'il deviendra un Ainsi-Venu, un Vénérable tel que l'esprit ne peut l'imaginer."

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Pourrait-il, après cela, ô fils de famille rester encore en vous quelque incertitude, quelque perplexité, quelque doute ? Il ne faut pas vous imaginer que ce fut un autre que Splendeur-de-Vertu qui en ce temps-là et à cette époque était le roi nommé Ornement-Sublime. Pourquoi cela ? C'est que c'est l'Être-d'Éveil Splendeur-de-Vertu qui dans ce temps-là et à cette époque était le roi Ornement-Sublime.

Pourrait-il après cela, ô fils de famille, rester encore en vous quelque incertitude, quelque perplexité ou quelque doute ? Il ne faut pas vous imaginer que ce fût un autre que Marqué-d'Ornements-de-Lumière qui en ce temps-là et à cette époque était Pur-Don, femme du roi Ornement-Sublime. Pourquoi cela ? C'est que c'est l'Être-d'Éveil, le grand être nommé Marqué-d'Ornements-de-Lumière, qui dans ce temps-là et à cette époque était Pur-Don la femme du roi. C'est par compassion pour le roi Ornement-Sublime et pour les créatures, qu'il avait pris le rôle de femme du roi Ornement-Sublime.

Pourrait-il, après cela, ô fils de famille, rester en vous quelque incertitude, quelque perplexité ou quelque doute ? Il ne faut pas vous imaginer que ce fussent deux autres hommes que Roi-des-Remèdes et Remèdes-Supérieurs qui dans ce temps-là et à cette époque étaient ces deux jeunes princes. Pourquoi cela ? C'est que c'étaient Roi-des-Remèdes et Remèdes-Supérieurs qui dans ce temps-là et à cette époque étaient les deux fils de Ornement-Sublime.

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C'est ainsi que les deux Êtres-d'Éveil Roi-des-Remèdes et Remèdes-Supérieurs, doués, ô fils de famille, de qualités qui échappent à l'imagination, et qui ont fait croître les racines de vertu qui étaient en eux, sous plusieurs myriades de milliers de milliards d'Éveillés; c'est ainsi que ces deux hommes vertueux sont doués de mérites inconcevables. Ceux qui se rappelleront le nom de ces deux hommes vertueux, deviendront tous dignes de respect dans le monde réuni aux dieux.

Or, pendant que ce récit de l'ancienne méditation du roi Ornement-Sublime était exposé, quatre-vingt-quatre fois cent mille êtres vivants acquirent, dans toutes les lois, la perfection de la vue de la loi pure et sans tache.
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MessagePosté le: 18/04/2010 08:02:07    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 26 : Encouragements du Bodhisattva Sage-Universel
Le Bodhisattva Sage-Universel promet au Bouddha de protéger et d'encourager ceux qui propageront la Loi, surtout à l'époque de la fin de l'éon, où l'esprit religieux déclinera chez les hommes et où la Loi disparaitra progressivement.


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Chapitre 26

La satisfaction de Sage-Universel

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Ensuite l'Être-d'Éveil, le grand être Sage-Universel, qui se trouvait à l'orient, entouré, suivi par des Êtres-d'Éveil qui dépassaient tout calcul, au milieu du tremblement des terres d'Éveillé, à travers une pluie de fleurs de lotus accompagnée du bruit de myriades de milliers de milliards d'instruments, s'avançant avec la grande puissance des Êtres-d'Éveil, avec leur grande facilité à se transformer, avec leur grand pouvoir surnaturel, avec leur grande magnanimité, avec leurs grandes facultés, avec le grand éclat de leur visage resplendissant, avec leur grand véhicule, avec leur grande force à produire des miracles.

Sage-Universel, dis-je, entouré, suivi par de grandes troupes de dieux, de dragons, de génies, de centaures, de titans, de chimères, de serpents géants, d'hommes et d'êtres n'appartenant pas à l'espèce humaine, au milieu d'une foule de miracles, produits par sa puissance surnaturelle et que la pensée ne pourrait concevoir, se rendit dans l'univers Endurance; et après s'être dirigé vers le lieu où est situé Pic-du-Vautour le roi des montagnes, et où se trouvait le Bienheureux, après avoir salué, en les touchant de la tête, les pieds du Bienheureux, et avoir tourné sept fois autour de lui en le laissant sur sa droite, il lui parla ainsi :

"J'arrive ici, ô Bienheureux, de la terre d'Éveillé du bienheureux Ainsi-Venu Roi-Supérieur-en-Précieuse-Majesté, sachant qu'ici, ô Bienheureux, dans cet univers Endurance, a lieu l'exposition de la loi du lotus de la bonne loi; je suis venu ici pour l'entendre, en présence du bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas.

Et toutes ces centaines de milliers d'Êtres-d'Éveil, ô Bienheureux, sont venues également pour entendre cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi. Que le Bienheureux consente donc à l'enseigner; que l'Ainsi-Venu explique en détail cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi aux Êtres-d'Éveil, les grands êtres."

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Cela dit, le Bienheureux parla ainsi à l'Être-d'Éveil, le grand être Sage-Universel : "Ces Êtres-d'Éveil, ô fils de famille, sont intelligents, mais cependant cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi est comme la vérité indivisible."

Les Êtres-d'Éveil répondirent : "C'est cela, ô Bienheureux, c'est cela, ô Bien-Allé."

Alors, pour établir dans cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi les religieux et les fidèles des deux sexes qui se trouvaient réunis dans cette assemblée, le Bienheureux parla de nouveau ainsi à l'Être-d'Éveil, le grand être Sage-Universel : "Cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, ô fils de famille, ne tombera dans les mains d'une femme que si celle-ci est douée de quatre conditions.

Et quelles sont ces quatre conditions ? C'est qu'elle recevra la bénédiction des bienheureux Éveillés; qu'elle fera croître les racines de vertu qui seront en elle; qu'elle sera établie sur l'amas de la certitude; qu'elle concevra l'idée de l'état suprême d'Éveillé parfaitement accompli dans le dessein de sauver tous les êtres.

Ce sont là, ô fils de famille, les quatre conditions dont devra être douée la femme à laquelle sera confiée cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi."

_____________

Ensuite l'Être-d'Éveil, le grand être Sage-Universel parla ainsi au Bienheureux : "Je veillerai, ô Bienheureux, à la fin des temps, dans la dernière période, dans les cinq cents dernières années de l'éon, sur les religieux qui posséderont ce discours; j'assurerai leur sécurité; je les protégerai contre le bâton et contre le poison, de sorte qu'aucun de ceux qui chercheront l'occasion de surprendre ces interprètes de la loi, ne puisse y parvenir, et que le diable, le pêcheur, voulant les surprendre, ne puisse y réussir, non plus que les fils du diable, ni les Corps-de-Démon, fils des dieux, ni les serviteurs du diable; de sorte qu'ils ne soient plus entourés de démons; de sorte que ni les fils des dieux, ni les génies, ni les fantômes, ni les zombies, ni les spectres, ni les goules désirant, cherchant l'occasion de surprendre ces interprètes de la loi, ne puissent y parvenir.

Je garderai, ô Bienheureux, toujours, sans cesse, dans tous les temps, un tel interprète de la loi. Et quand cet interprète de la loi, après avoir dirigé l'application de son esprit sur cette exposition de la loi, sera occupé à se promener, alors, ô Bienheureux, je m'avancerai à sa rencontre, porté sur un éléphant de couleur blanche et armé de six défenses; je me dirigerai, entouré d'une troupe d'Êtres-d'Éveil, vers l'endroit où se promènera cet interprète de la loi, afin de garder cette exposition de la loi.

_____________

De plus, si pendant que cet interprète de la loi dirigera l'application de son esprit sur cette exposition de la loi, il venait à en laisser échapper ne fût-ce qu'un seul mot ou qu'une seule lettre, alors monté sur ce roi des éléphants, de couleur blanche et armé de six défenses, me montrant face à face à cet interprète de la loi, je prononcerai de nouveau cette exposition de la loi dans son entier.

Et cet interprète de la loi m'ayant vu, et ayant entendu de ma bouche cette exposition de la loi dans son entier, satisfait, ravi, l'âme transportée, plein de joie, de satisfaction et de plaisir, acquerra une grande force dans cette exposition de la loi; et aussitôt qu'il me verra, il obtiendra la méditation. Et il sera en possession des formules nommées "l'accumulation des formules", "l'accumulation de milliers de milliards", et "l'habileté dans tous les sons".

Si à la fin des temps dans la dernière période, pendant les cinq cents dernières années de l'éon, ô Bienheureux, des religieux ou des fidèles de l'un ou de l'autre sexe, possédant, écrivant, recherchant, récitant ainsi cette exposition de la loi, s'appliquaient, en se promenant trois fois sept, ou vingt et un jours, à cette exposition de la loi, je leur montrerai mon propre corps dont la vue est agréable à tous les êtres.

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Monté sur un éléphant de couleur blanche et armé de six défenses, environné d'une foule d'Êtres-d'Éveil, je me rendrai, le vingt et unième jour, au lieu où se promènent les interprètes de la loi, et y étant arrivé, j'instruirai ces interprètes de la loi je leur ferai accepter l'enseignement, je les exciterai, je les remplirai de joie, et je leur donnerai des formules, de sorte que ces interprètes de la loi ne pourront être opprimés par personne; de sorte qu'aucun être, soit parmi les hommes, soit parmi ceux qui n'appartiennent pas à l'espèce humaine, ne trouvera l'occasion de les surprendre, et que les femmes ne pourront les entraîner.

Je veillerai sur eux; j'assurerai leur sécurité, je les protégerai contre le bâton et contre le poison. Et je donnerai à ces prédicateurs de la loi les paroles des formules; écoute quelles sont les paroles de ces formules :

(Phrase en sanscrit, la formule est gardée secrète)

Ce sont là, ô Bienheureux, les mots des formules détentrices de pouvoirs. l'Être-d'Éveil, ô Bienheureux, dont l'ouïe sera frappée de ces formules, devra reconnaître que c'est la bénédiction de l'Être-d'Éveil, le grand être Sage-Universel qu'il vient d'entendre.

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Et les Êtres-d'Éveil, les grands êtres dans les mains desquels tombera cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, ô Bienheureux, pendant qu'elle se trouvera dans le continent Jambu, ces Êtres-d'Éveil, dis-je, interprètes de la loi, devront reconnaître ce qui suit : "Oui, c'est grâce à la puissance et à la splendeur de l'Être-d'Éveil, le grand être Sage-Universel que cette exposition de la loi est tombée dans nos mains."

Les êtres, ô Bienheureux, qui écriront et qui posséderont ce discours, acquerront la conduite de l'Être-d'Éveil, le grand être Sage-Universel; ils deviendront de ceux qui auront fait croître, sous beaucoup d'Éveillés, les racines de vertu qui étaient en eux, de ceux dont l'Ainsi-Venu essuie le front avec sa main.

Ces êtres, ô Bienheureux, feront une chose qui m'est agréable. Ceux qui écriront ce discours et qui en comprendront le sens, s'ils viennent, ô Bienheureux, à quitter ce monde, après l'avoir écrit, renaîtront pour aller partager la condition des dieux Trente-Trois. À peine seront-ils nés parmi eux, que quatre-vingt-quatre mille nymphes célestes s'avanceront à leur rencontre. Ornés d'un diadème large comme un grand tambour, ces fils des dieux demeureront au milieu de ces nymphes célestes.

Voilà, ô Bienheureux, la masse de mérites que l'on recueille, lorsqu'on a écrit cette exposition de la loi; que dire de celle que l'on recueille quand on l'enseigne, quand on en fait sa propre lecture, quand on la médite, quand on la grave dans son esprit ?

_____________

C'est pourquoi, ô Bienheureux, il faut honorer en ce monde cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, il faut l'écrire, il faut la saisir de toute sa pensée. Celui qui l'écrira en y apportant une attention que rien ne soit capable de détourner, verra des milliers d'Éveillés lui tendre la main, et, au moment de sa mort, des milliers d'Éveillés lui montreront leur visage.

Il n'ira pas tomber dans les misères des mauvaises voies. Et quand il aura quitté ce monde, il renaîtra pour aller partager le sort des dieux Satisfaits, au milieu desquels réside l'Être-d'Éveil, le grand être Amour-Bienveillant, et où, portant les trente-deux signes de la beauté, entouré d'une troupe d'Êtres-d'Éveil, servi par des myriades de milliers de milliards de nymphes célestes, il enseigne la loi.

C'est pourquoi le fils ou la fille de famille qui est sage, doit en ce monde, après avoir honoré cette exposition de la loi, l'enseigner, la lire, la méditer, la graver dans son esprit. Après avoir écrit, ô Bienheureux, cette exposition de la loi, après l'avoir enseignée, après l'avoir lue, après l'avoir méditée, après l'avoir gravée dans son esprit, il entrera en possession de ces innombrables qualités. C'est pourquoi, ô Bienheureux, je bénirai moi-même en ce monde cette exposition de la loi, afin que, grâce à ma bénédiction, elle subsiste dans le continent Jambu."

_____________

En ce moment, le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas donna son assentiment à l'Être-d'Éveil, le grand être Sage-Universel : "Bien, bien, ô Sage-Universel; oui, c'est pour l'avantage et pour le bonheur de beaucoup d'êtres, par compassion pour le monde, pour l'utilité, l'avantage et le bonheur du grand corps des créatures, que tu es accompli, toi qui es doué de mérites inconcevables, toi qui, avec une attention extrême, portée à son comble par une grande miséricorde, avec une conception perfectionnée d'une manière inconcevable, donnes ta bénédiction à ces interprètes de la loi.

Les fils ou les filles de famille qui retiendront le nom de l'Être-d'Éveil, le grand être Sage-Universel, auront vu, il faut le reconnaître, l'Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas; ils auront entendu cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi de la bouche du bienheureux Sage-des-Çâkyas; ils auront adoré ce Bienheureux; ils auront donné leur assentiment à l'enseignement de la loi fait par l'Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas; ils auront accepté en la louant cette exposition de la loi.

L'Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas aura posé ses mains sur leur tête; le bienheureux Sage-des-Çâkyas aura été recouvert de leur vêtement. Il faut regarder, ô Sage-Universel, ces fils ou ces filles de famille comme, possédant l'enseignement de l'Ainsi-Venu; ils n'éprouveront pas de plaisir dans la doctrine des matérialistes; les hommes livrés à la poésie ne leur plairont pas; les danseurs, les musiciens, les lutteurs, les vendeurs de viande, les bouchers, ceux qui font le commerce des coqs ou des porcs, ceux qui entretiennent des femmes pour les autres, ne leur plairont pas davantage.

_____________

Après qu'ils auront entendu ce discours, qu'ils l'auront écrit, possédé, prêché, rien d'autre chose ne pourra leur plaire. De tels êtres doivent être regardés comme doués de la nature propre de la loi; ils posséderont chacun la compréhension personnelle la plus profonde. Ils seront capables de produire la force de leur propre vertu et agréables à voir pour les créatures, les religieux qui posséderont ainsi ce discours. Ils ne seront esclaves ni de l'affection, ni de la haine, ni de l'erreur, ni de l'envie, ni de l'égoïsme, ni de l'hypocrisie, ni de l'orgueil, ni de l'arrogance, ni du mensonge. Ces interprètes de la loi, ô Sage-Universel, se contenteront de ce qu'ils posséderont.

Ceux, ô Sage-Universel, qui à la fin des temps, dans la dernière période, dans les cinq cents dernières années de l'éon, verront un religieux possédant cette exposition de la loi du lotus de la bonne loi, devront, après l'avoir vu, concevoir cette pensée : "Ce fils de famille parviendra au trône de l'Éveil; ce fils de famille vaincra la foule des soldats du diable; il fera tourner la roue de la loi; il fera résonner les timbales de la loi; il fera retentir la conque de la loi; il fera tomber la pluie de la loi; il montera sur le trône de la loi.

Ceux qui à la fin des temps, dans la dernière période, dans les cinq cents dernières années de l'éon, posséderont cette exposition de la loi, ne seront pas des religieux avides, désirant avec passion des vêtements et des boissons. Ces interprètes de la loi seront justes; ils posséderont les trois moyens de délivrance; ils seront exempts de la nécessité de reparaître à l'avenir dans les conditions de ce monde.

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Mais ceux qui jetteront dans le trouble de tels interprètes de la loi, deviendront aveugles. Ceux qui feront entendre des injures à de tels religieux possesseurs de la loi, verront, dans ce monde même, leur corps marqué de taches de lèpre. Ceux qui parleront avec un ton de hauteur et de mépris aux religieux qui écriront ce discours, auront les dents brisées; ils les auront séparées par de grands intervalles les unes des autres; ils auront des lèvres dégoûtantes, le nez plat, les pieds et les mains de travers, les yeux louches; leur corps exhalera une mauvaise odeur; il sera couvert de pustules, de boutons, d'enflures, de lèpre et de gale.

Ceux qui feront entendre des paroles désagréables, fondées ou non, à ceux qui possèdent, qui écrivent ou qui enseignent ce discours, doivent être regardés comme se rendant coupables du plus grand crime. C'est pourquoi, ô Sage-Universel, il faut en ce monde se lever du plus loin qu'on peut pour aller à la rencontre de tels religieux possesseurs de cette exposition de la loi. De même qu'en présence de l'Ainsi-Venu on témoigne du respect, de même il faut en témoigner aux religieux qui possèdent ce discours."

Or, pendant que ce récit de la satisfaction de Sage-Universel était exposé, des milliers de milliards d'Êtres-d'Éveil, des grands êtres en nombre égal â celui des sables du Gange, devinrent possesseurs de la formule qui se nomme "l'accumulée".
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Dernière édition par Coeur de Loi le 18/06/2010 19:22:52; édité 4 fois
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MessagePosté le: 18/04/2010 08:02:07    Sujet du message: Publicité

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MessagePosté le: 22/04/2010 18:40:40    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Résumé du chapitre 27 : Transmission
Le Bouddha Sage-des-Çâkyas remet entre les mains des Bodhisattvas présents la Loi qu'il vient de prêcher et il leur recommande de la garder et de l'enseigner.


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Chapitre 27

Le dépôt

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Alors le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, après s'être levé de dessus le siège de la loi, ayant réuni sur un seul point tous les Êtres-d'Éveil, et ayant pris leur main droite de sa grande habileté à faire des miracles, prononça en ce moment les paroles suivantes :

"Je remets en vos mains, ô fils de famille, je vous confie, je vous livre, je vous transmets cet état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, que je n'ai acquis qu'au bout d'innombrables myriades de milliers de milliards d'éons; vous devez, ô fils de famille, faire en sorte qu'il s'étende et se répande au loin."

Une seconde et une troisième fois le Bienheureux étendant sa main droite sur l'assemblée tout entière des Êtres-d'Éveil, leur dit ces paroles : "Je remets entre vos mains, ô fils de famille, je vous confie, je vous livre, je vous transmets cet état suprême d'Éveillé parfaitement accompli, qui est arrivé jusqu'à moi après d'innombrables myriades de milliers de milliards d'éons, Vous devez, ô fils de famille, le recevoir, le garder, le réciter, le comprendre; l'enseigner, l'expliquer et le prêcher à tous les êtres."

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"Je suis sans avarice, ô fils de famille, je ne renferme pas en moi mes pensées; je suis intrépide; je donne la science de l'Éveil; je donne la science de l'Ainsi-Venu, celle de l'Être existant par lui-même. Je suis le maître de la grande aumône, ô fils de famille; aussi devez-vous, ô fils de famille, apprendre de moi cette science; vous devez, exempts d'avarice, prêcher aux fils et aux filles de famille qui viendront se réunir autour de vous cette exposition de la loi, qui est la vue de la science de l'Ainsi-Venu, et la grande habileté dans l'emploi des moyens.

Et les êtres qui ont de la foi, comme ceux qui n'en ont pas, doivent être également amenés à recevoir cette exposition de la loi. C'est ainsi, fils de famille, que vous acquitterez votre dette envers les Ainsi-Venus."

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Cela dit, les Êtres-d'Éveil furent remplis d'une grande joie et d'une grande satisfaction par le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas, et après avoir conçu pour lui un grand respect, inclinant, courbant, penchant leur corps en avant, baissant la tête et dirigeant leurs mains réunies en signe de respect du côté où se trouvait le Bienheureux, ils lui dirent d'une seule voix : "Nous ferons, ô Bienheureux, selon ce que le bienheureux Ainsi-Venu l'ordonne; nous exécuterons, nous remplirons les ordres de tous les Ainsi-Venus. Que le Bienheureux modère son ardeur, qu'il se repose tranquille."

Une seconde et une troisième fois la foule tout entière des Êtres-d'Éveil s'écria d'une seule voix : "Que le Bienheureux modère son ardeur, qu'il se repose tranquille. Nous ferons, ô Bienheureux, selon ce que le bienheureux Ainsi-Venu l'ordonne, et nous remplirons les ordres de tous les Ainsi-Venus."

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Ensuite le bienheureux Ainsi-Venu Sage-des-Çâkyas congédia tous les Ainsi-Venus, les Vénérables venus chacun de différents univers, et il leur annonça une existence heureuse en disant : "Les vénérables Ainsi-Venus vivent heureusement." Puis il fixa sur la terre le temple du bienheureux Ainsi-Venu Maint-Trésor et lui annonça aussi une heureuse existence. Voilà ce que dit le Bienheureux.

Transportés de joie, les innombrables Ainsi-Venus, les Vénérables venus des autres univers, assis sur des trônes auprès d'arbres de diamant, le vénérable Ainsi-Venu Maint-Trésor, l'assemblée toute entière des innombrables Êtres-d'Éveil ayant à leur tête Pratique-Supérieure, qui étaient sortis des fentes de la terre, tous les grands auditeurs, la réunion toute entière des quatre assemblées et l'univers avec les dieux, les hommes, les titans et les centaures, louèrent ce que le Bienheureux avait dit.
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MessagePosté le: 24/04/2010 08:27:39    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Fin des 27 chapitres du soutra du lotus dans sa version sanscrite.

Voici une étude pour chaque paragraphe que j'ai commencé sur ce post : http://dhamma.xooit.com/t127-Etude-par-paragraphe-du-soutra-du-Lotus.htm

"Hommage au soutra du lotus"

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MessagePosté le: 26/01/2013 21:06:57    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Rajout du sommaire sur le premier post.
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focin albert


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MessagePosté le: 28/11/2016 09:31:57    Sujet du message: Le soutra du Lotus Répondre en citant

Superbe histoire!
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